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Rayman Legends

Le

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Après avoir réveillé le héros sans bras dans Rayman Origins, un des meilleurs jeux de la génération, Ubisoft Montpellier revient avec une suite qui s’annonce encore plus belle, encore plus riche et toujours aussi débile.
Initialement prévu pour être au lancement de la Wii U, il a été retardé de pas loin d’un an pour être porté sur d’autres machines. Est-ce que l’attente en vaut la chandelle ? Réponse ici-bas !

Univers

Après avoir galopé dans la Croisée des rêves pour chasser les Lums Noirs, Rayman et ses potes avaient bien mérité une bonne sieste qui dura… mille ans ! Pendant ce temps, les cauchemars se sont multipliés, ont capturés les Ptizètres et ont modifié le monde à images en créant des monstres issus de vieilles légendes. Devant ce foutoir, Murfy réveille les héros pour remettre tout en ordre.

Vous l’aurez deviné, le thème de ce Rayman s’oriente vers les légendes moyenâgeuses. On commence donc avec des forêts enchantées et des châteaux forts remplis d’araignées (berk) et occupés par des dragons, puis s’en suit d’une contrée envahie par des trolls puis… Rayman débarque dans un univers mexicain, se fait transformer en poule et traverse des mondes remplis de nourriture !

Pas de doute, nous sommes bien là devant la suite de Rayman Origins. On y retrouve cet univers enchanteur, mais aussi stupide, qui fait tout son charme.
Les mondes sont très variés les uns des autres, si bien que l’on finit par s’écarter totalement de la thématique lors du quatrième, avec une ambiance plus… Splinter Cell ! Les ennemis sont également plus nombreux, comme les trolls, que vous verrez armés jusqu’aux dents et équipés de lunettes à vision nocturnes, mais aussi les petits diablotins que vous surprendrez à faire le ménage. Les meilleurs étant encore une fois au Mexique, des espèces de squelettes Gyspy Kings !
De la vie, l’univers de Rayman Legends n’en manque pas, que ce soit par sa bonne humeur générale ou par les pitreries de développeurs qui s’amusent.

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L’Ubi Art amélioré

L’épisode Origins est magnifique, du moins si vous l’avez fait dans une version HD, c’est fluide et tellement net que l’on se trouvait face à un vrai dessin animé. Oubliés les pixels et les polygones, seule l’interaction nous rappelait qu’on est face à un jeu vidéo.
Tout ça est possible grâce à un outil de développement appelé le Ubi Art Frameworks et développé à Montpellier, et dont Rayman Origins fut l’ambassadeur. Pour sa suite, l’outil a été amélioré et est désormais capable d’afficher des éléments en 3D et de gérer la lumière en temps réel, Rayman a donc été lissé et le jeu est globalement encore plus beau que le précédent. Oui, c’est possible !
Malheureusement, cette amélioration m’a gêné. Non pas visuellement, car il est indéniable que les décors sont plus détaillés et plus beaux qu’avant, mais l’ambiance s’écarte du dessin animé pour revenir au jeu vidéo. Ce n’est sûrement qu’une question de goût, mais pour moi Origins avait plus de charme. Il était aussi plus lumineux et plus coloré. Lorsque l’on prend pour thème les contes et légendes, il faut s’attendre à des donjons et donc des couleurs plus proche du gris, plus ternes et moins chatoyantes.

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Cela n’en reste pas moins magnifique à tout point de vue, les décors de fonds ont bénéficié d’encore plus de détails et nos yeux s’en régalent. De même pour l’animation des personnages, qu’ils gambadent le sourire aux lèvres ou qu’ils tirent des tronches effrayées lorsqu’ils voient nos héros débarquer. L’univers est très vivant, bien plus que dans bon nombre de jeux.
Les éléments 3D sont donc réservés aux boss, qui gagnent en présence et en force, comme ce catcheur mexicain dont les muscles bien gros ne nous donnent pas envie de manger son pain.

En revanche, là où la supposée “superior version” Wii U la fout mal, c’est encore une fois avec le rendu sur le GamePad ! Le stream ajouté à la compression rend le jeu flou, certes pas jusqu’à l’irregardable comme l’était la version 3DS de Rayman Origins (dont je vous invite à télécharger la démo si vous voulez pleurer), mais juste assez pour attraper vite un bon mal de crâne. Si je me doute que vous occuperez évidemment la place du joueur sur la télé, le, ou la, partenaire qui gérera Murfy ne pourra pas jouer avec vous des heures durant, la fatigue visuelle venant vite.
Ce qui est encore pire, c’est que la démo donnait un rendu impeccable, alors pourquoi cette baisse de qualité ?

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Gameplay

Si vous avez joué au précédent, Legends n’a pas changé le gameplay d’un cheveu, et tant mieux, c’était une de ses forces.
Contrairement à la plupart des jeux Nintendo, mais finalement logiquement pour Ubi, le bouton pour courir sera une gâchette. Pour le reste, si vous avez déjà touché à un bon jeu de plates-formes, vous n’aurez aucun mal à prendre vos repères ici. La physique est excellente et les sauts s’enchaînent parfaitement une fois la légèreté de Rayman prise en compte.

Quand on parle de jeu de plates-formes rapide, un autre héros bien connu doit tout de suite vous venir en tête : Sonic ! Dans son gameplay, Rayman Legends est l’évolution des vieux Sonic de la Mega Drive, un jeu où l’on peut traverser les niveaux sans jamais s’arrêter de courir. Ainsi, Rayman peut taper ses ennemis tout en galopant et même courir sur les murs, lorsque le niveau le permet évidemment, sauter sur un autre et continuer sa course.
C’est à mon sens la plus grande force de ce jeu, bien plus que son style artistique ! Rayman est un jeu très rythmé qui se savoure en courant à toute berzingue car les niveaux sont prévus pour. En évitant les obstacles, on a l’impression d’être en osmose avec le jeu, contrairement à du “made in Nintendo”, comme Mario ou Donkey Kong, qui sont des jeux plus lents, mais plus complexes et moins permissifs, les actions s’enchaînent plus facilement, sans temps morts.

Les développeurs ont bien saisi cette direction et l’on déclinée sous toutes ses formes. Souvenez-vous, les meilleurs niveaux niveaux de Origins n’étaient-ils pas ceux des coffres à pattes, ces niveaux scriptés où tout s’enchaînait magistralement ? Dans Legends, chaque niveau possède un sous-niveau “invasion” de contre-la-montre : le level design est totalement remanié pour une course où il vous faut frôler la perfection dans vos enchaînements pour obtenir les trois Ptizètres (en moins de 40 secondes). Avec ça, les niveaux pour libérer les sœurs de Barbara sont également des courses perfectionnistes, sans parler des bonus musicaux où il faut vous synchroniser avec la musique, tel un rythm’n plate-forme !

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Malheureusement, tout le jeu n’est pas comme ça et le rythme tombe parfois à plat ! Notamment dans le deuxième monde, où vous passerez le plus clair de votre temps à faire l’hélico dans des courants de vents ascendants. C’est aussi le cas des niveaux avec le GamePad, ceux où vous contrôlez Murfy : l’IA qui prend alors possession de Rayman trottine gentiment et c’est un peu agaçant. La meilleure manière est donc d’y jouer à deux, l’un à la Wiimote, l’autre au GamePad, encore faut-il que vous le trouviez, ce partenaire, et, forcément, les célibataires et autres enfants uniques ne l’auront pas sous la main ! Pour les autres, ce sera l’occasion de partager, ou de se disputer, devant un jeu avec lequel le moins expérimenté peut tout de même prendre du plaisir durant tout le jeu, car Murfy a beaucoup de choses à faire à l’écran et ses actions rapportent des Lums !

Si Rayman et Mario n’abordent pas la plate-forme de la même manière, il est impossible de ne pas les comparer. Avec un système de jeu rapide, des niveaux en courbe (dans le sens pas tout plat) et des graphismes absolument magnifiques, le plombier en prend pour son grade et surtout vingt bonnes années dans la tronche. Le plus drôle dans tout ça, c’est sûrement ce costume alternatif de Mario que Rayman peut revêtir dans le jeu. Entre sa silhouette svelte, la mèche qui sort de la casquette et l’absence de moustache, on imagine Rayman comme un Mario de 17-18 ans, jeune, qui a juste envie de s’éclater. Une fois qu’on en a pris conscience, on comprend tout de suite ce qui manque au plombier : la fougue de la jeunesse !

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Musique du monde

À l’époque de Beyond Good & Evil, les fans se sont vite renseignés sur le personnage derrière la bande son, un homme qui a pu retranscrire musicalement, et avec brio, le ton à la fois dramatique et stupide si propre au jeu.
Christophe Héral et Billy Martin, les deux compositeurs derrière Rayman Origins, reviennent pour une bande son encore une fois bien loin des lieux communs du jeu vidéo. Comme avec le précédent épisode, ils n’ont pas lésiné sur le nombre d’instruments utilisés et les compositions nous transportent littéralement dans ce monde de contes et de légendes. L’appellation “musique du monde “est ici encore plus frappante, car chacun des instruments a une sonorité qui nous évoque des contrées lointaines et sauvages, ou bretonnes !

En terme de beauté musicale, les deux compositeurs donnent une leçon à toute l’industrie du jeu vidéo !

En revanche, si les musiques sont magnifiques, j’ai un tout petit regret dû à un manque de folie général. Peut-être est-ce dû au thème du moyen-age, mais je trouvais la B.O. de Rayman Origins plus folle, plus joyeuse et aussi plus variée. Plus adaptée à Rayman, peut-être. Heureusement, on peut compter sur le monde mexicain, où visiblement toutes les folies ont été permises, pour rattraper.
Par exemple, j’ai beaucoup aimé les chants du précédent épisode, oui, ceux des lums en chipmunks, ou ceux de Moskito au kazoo ! Ils participaient à l’ambiance délirante et rapide du jeu. Ici, sauf au Mexique, il n’y a plus tout ça et je trouve ça dommage.

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C’est pour cette raison que je trouve cette BO moins réussie que la précédente, bien qu’elle soit plus “présentable” que les anciennes pitreries. Attention, ce n’est qu’une simple question de goûts !
Si vous voulez une comparaison, les musiques de ce Legends se rapprochent plus de celle du désert des didgeridoos, magnifique et envoûtante, mais moins rigolote que des castagnettes.

Cette partie musique est également l’endroit idéal pour parler de l’évolution des niveaux coffres à pattes : les niveaux musicaux !
Parfaitement adaptés à l’esprit des nouveaux Rayman, il s’agit de niveaux où le level design se calque sur la musique et où vous progressez au rythme de celle-ci. C’est très bien foutu, classe, et très amusant à parcourir.
Autre détail qui a son importance, et je vous conseille de passer au paragraphe suivant pour éviter le spoil, des niveaux musicaux 8-bits sont aussi présents à la fin du jeu. Non seulement les remixes sentent bons le midi, mais des effets visuels intéressant viennent s’ajouter à la fête pour nous faire redécouvrir le passage. Pas de doute, les développeurs aiment les jeux vidéo !
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Un jeu riche, tellement riche

Pour un jeu retardé d’un an, normal, me direz-vous, et pourtant Rayman Legends dispose d’un contenu très riche, ce qui est malheureusement très rare de nos jours.

Tout d’abord, chacun des cinq mondes sont composés de six ou sept niveaux classiques, tout autant consacrés au contre-la-montre, deux pour sauver les sœurs de Barbara, enfin, un boss et un bonus musical, ce qui nous donne un total d’environ 80 niveaux inédits. Pas mal, non ? Ces niveaux variés ne demandent pas d’être faits dans l’ordre, il vous suffit d’avoir sauvé suffisamment de Ptizètres pour déverrouiller les cadenas et ouvrir les niveaux et mondes suivants. Comme pour Origins, les prisonniers sont disséminés dans les niveaux et sont pour la plupart assez remarquables et nombreux pour avancer sans se casser la tête à chercher.

En plus de ses 80 niveaux que l’on peut faire seul ou à plusieurs (jusqu’à cinq !), Rayman Legends nous donne encore plus de contenu, le genre de contenu qui de nos jours s’achète en DLC.
Ainsi, le jeu ne contient pas moins de 40 niveaux venus de Rayman Origins ! Ce qui nous fait quasiment deux jeux en un !
Même si nous les avons parcourus en long et en large il y a deux ans, cet ajout gratuit est tout à fait bienvenu, d’autant plus qu’ils ont été légèrement retravaillés avec plus de Ptizètres et des ajouts pour le joueur au GamePad, comme les navets à déterrer. Pour ceux qui ont découvert Rayman Origins sur Wii, ce sera l’occasion de vous refaire le jeu en HD.
Malheureusement, le niveau de la Lande aux esprits frappés, celui que l’on débloquait tout à la fin, ne fait pas partie du lot… Dommage, c’était l’un des plus tendus !

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Autre détail, les niveaux Origins se débloquent avec un système de tickets à gratter, que l’on obtient en amassant un certain nombre de Lums dans les niveaux, ce qui nous force plus ou moins à faire les niveaux inédits avant de se replonger dans les anciens.

Avec ça, le jeu fourmille de skins pour vos personnages, à débloquer selon votre nombre de lums. Comme je vous l’ai dit plus haut, les costumes Mario et Luigi sont de la partie, mais également des versions moyenâgeuses, les sœurs de Barbaba, qui sont nombreuses et, le meilleur, un Rayman Disco pour tous ceux qui ont téléchargé l’appli Challenges disponible sur l’eShop depuis Mars ou Avril.
Avec tous ces costumes, pas de jaloux pour le multi ! Vous n’êtes pas obligé de vous coltiner les Ptizètres. À ce propos, un mode multijoueurs appelé Kung-Foot est aussi disponible dès le début ! Le principe relève du foot bordel, où le but est de marquer des buts en tapant les autres. Débile et addictif entre potes, cela fait partie des nombreuses choses du jeu qui en font sa richesse. Ce mode ne sert à rien, il est là juste parce que l’idée a du faire marrer l’un des développeurs.

Pour les joueurs tout seul et avides de scoring, il existe aussi un mode challenge, en ligne, qui vous permet de participer à des défis, chaque jour !
Répartis en quatre épreuves, deux quotidiennes et deux hebdomadaires, classés par difficulté (simple ou casse-cou), à vous de persévérer pour obtenir la meilleure médaille. Un classement vous permet de vous comparer au monde ou à vos potes et de défier ces derniers.
Heureusement, les épreuves sont assez variées et il y a en a pour tous les goûts : contre-la-montre, dojo, tactile, aller le plus loin possible (mes préférés), etc. C’est un plaisir de revenir chaque jour pour faire ces petits challenges et d’éteindre la console une fois son exigence satisfaite.

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Bilan

Univers : 18/20
Toujours aussi débile et c’est un plaisir.

Graphismes : 17/20
C’est toujours beau, mais encore plus qu’avant. Néanmoins, ça manque pour ma part de couleurs chatoyantes.

Gameplay : 18/20
Un jeu de plates-formes où l’on court à toute vitesse et sans accrocs, j’adore. Attention aux plus exigeants, ce n’est pas très difficile, mais c’est bon quand même !

Musiques : 16/20
Les deux compositeurs d’Ubi nous livrent un magnifique bande son, mais avec moins de folie que le précédent Rayman.

Durée de vie : 18/20
Même en achetant tous les DLC des jeux normaux, vous n’obtiendrez pas la richesse de ce seul Rayman Legends. Une générosité sûrement due aux nombreux reports, mais au final, on ne s’en plaint pas !

Note finale : 17/20
Rayman Legends est un jeu généreux. Beau, rapide, délirant et TRÈS riche en contenu, la recette marche encore et on en redemande. Malgré quelques problèmes de rythme dans certains niveaux et une ambiance moins folle que dans le premier, cet épisode est un grand jeu de 2013, oui, encore un. Si vous avez une Wii U, vous ne devez pas passer à côté de cette pépite qui respire la bonne humeur et la passion du jeu vidéo, vous pouvez casser la tirelire, c’est d’la bonne !

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Aller plus loin :

Voir aussi :

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