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Star Fox Zero

Le

par

On ne savait plus s’il fallait attendre le retour de la saga Star Fox, jusqu’au jour où, entre deux interviews, Shigero Miyamoto nous laisse entre-apercevoir ce qui pourrait bien ressembler à du shoot interstellaire… Puis après une longue attente, les infos sont arrivées, et chacune d’elles était moins rassurante l’une que l’autre. Les versions de Star Fox Zero présentées à la presse n’ont pas convaincu, il ne manquait plus qu’une sortie timide pour éviter de donner envie aux joueurs de se jeter sur ce nouvel épisode de cette saga.

Map Screen

Le retour de la vengeance du recyclage du reboot

L’univers de Star Fox est assez maltraité, dans le fond. La sortie de Lylat Wars, qui était un reboot de Star Wing, relayait ce dernier au rang des esquisses qu’on met bien vite à la poubelle. Si Star Fox Adventures était un ovni, Assault et Command ont eu vite fait d’approfondir l’univers, même si dans l’un comme dans l’autre il a été difficile de trouver un autre méchant que le terrible Andross. Les Aparoïdes, avec leur côté cyberpunk façon Protoss, étaient bigrement intéressants. Les Anglars, eux, ne m’ont personnellement pas marqué. Peut-être parce que le jeu était nul ? Ce qui m’a le plus marqué dans Command, d’ailleurs, c’est cette histoire de jalousie entre Fox et Panther pour des histoires de fesses avec Krystal dont je me contrefiche comme de la première couche de l’an 40.

En tout cas, pour ce sixième épisode de la saga (je ne compte pas Star Fox 64 3D qui n’est qu’un joli lifting), Nintendo nous propose à nouveau un reboot de sa saga. Une façon comme une autre de faire revenir Andross et de repartir sur de nouvelles bases.

L’action se déroule donc quelques années après que la première équipe Star Fox, menée par l’intrépide James Mc Cloud, ne soit dissoute par la traitrise de Pigma et la disparition du leader. Peppy est revenu sur la planète Corneria et avec l’aide du fils de James, Fox Mc Cloud, a remonté une nouvelle équipe Star Fox, composée de Falco, l’as du pilotage, et Slippy, le génie de la mécanique. Et la première mission de cette jeune équipe ne tarde pas à arriver : l’armée d’Andross est sur le point de gagner la bataille contre l’armée Cornerienne. Equipés de leurs vaisseaux Arwings dernier cri, nos quatre compagnons vont alors devoir relever ciel et espace pour mettre en déroute l’imposante armée d’Andross.



Rien de neuf sous le soleil de Lylat, donc, mis à part quelques détails supplémentaires glissés ici ou là sur l’histoire en général et des relations un poil plus travaillées avec certains PNJ comme Kat ou Bill qui, dans Lylat Wars, ne faisaient qu’une apparition assez peu mémorable pour ne pas dire totalement inutile.

Le jeu est bien sûr intégralement traduit en français, à commencer par la faute d’orthographe qui apparaît une fois le disque lancé pour la première fois. Les voix le sont également cette fois-ci, mais ça… on y reviendra plus tard parce qu’il y a bien des choses à dire.

Si l’histoire ne présente aucun grand intérêt et très peu de rebondissements, c’est aussi pour laisser place à un style de jeu, directement inspiré de Lylat Wars, permettant d’emprunter différents chemins pour arriver jusqu’à la fin. On ne s’en plaindra pas car c’est justement la linéarité qui a fait du tort à Star Fox Assault, pour ne citer que lui, générant chez moi une frustration dont j’ai du mal à me détacher.


De la HD sur deux écrans, oui, mais…

Quel plaisir en lançant le jeu de voir de beaux logos, de beaux boutons bien lisses et sans pixels baveux. La HD, y’a pas à dire, ça a de la gueule. Mais une fois le menu passé, quand le jeu démarre, on constate que Nintendo a encore du chemin à faire. Star Fox Zero ne brille vraiment pas par ses graphismes. Ce n’est pas vilain, mais c’est quand même assez pauvre. Le design des arwings reste sommaire, les vaisseaux ennemis font beaucoup penser aux petites maquettes de George Lucas dans les vieux Star Wars, les décors des planètes sont insignifiants et les villes sont de simples pavés alignés sur le sol avec une texture en trompe l’œil. C’est quand même bien dommage.

Et je ne vous parle pas des explosions ! Bon ça a toujours été le point faible de la saga, mais là, sérieusement, c’est la misère : t’as une pauvre image en carton avec un zoom super mal fichu… En 2016, dans une cinématique, sérieux, ça pique.



La fluidité ne rattrape même pas le coup, et donc ne justifie pas cette relative pauvreté visuelle. Les ralentissements sont légion, même s’ils peuvent, eux, être justifiés par le fait qu’ils ne surgissent que lors de phases particulièrement chargées avec un affichage en temps réel sur les deux écrans de la console.

Car oui, tout le jeu se déroule en 3D temps réel sur l’écran de votre télévision et sur la mablette. Les deux écrans affichent à peu près la même chose, ou en tout cas se contentent de retranscrire les mêmes événements vus sous deux angles différents, ce qui n’a rien d’insurmontable. Mais on peut comprendre que notre petite Wii U puisse parfois avoir du mal à faire tout ça bien. Ces baisses de framerate ne sont, et heureusement, pas accompagnées de saccades, ce qui aurait été un scandale, par contre.

Que dire d’autre sur les graphismes ? J’ai un peu de mal avec les poils en 3D, mais bon, c’est Star Fox et il faut s’y habituer. Le nouveaux look des personnages n’a en tout cas rien gardé du techno-wesh d’Assault ni du gueule de cloche de Command, ce qui est déjà très bien.



L’héritage de Shigeru Miyamoto

Passons sur la questions des graphismes. Oui, ils ne sont pas à la hauteur de ce qu’on peut trouver sur Wii U, mais au final, on s’en fiche. Ce qui compte, c’est le plaisir de jeu.
Depuis ses débuts, Star Fox se débrouille plutôt bien dans ce domaine, sans pour autant avoir apporté sa pierre à l’édifice. Il s’agit ni plus ni moins d’un shoot’em up en 3D, qui met davantage l’accent sur sa mise en scène que sur l’aspect « esquive de boulette », « chain » et autres trucs que l’on retrouve dans les représentants du genre en 2D.

Jusqu’au jour où la Wii U arrive et que Miyamoto est chargé de développer des jeux exploitant pleinement le gameplay asymétrique permis par la console et son étrange manette. Il nous présente ainsi deux prototypes lors de l’E3 2014 qui seront mis quelques part entre l’ignorance, le mépris et la consternation. Heureusement, il nous promet qu’un nouveau Star Fox est en route, en annonçant, un an plus tard, que Platinum Games est aux rênes du développement. Peut-on rêver de mieux ? Miyamoto semble très investi, il est crédité dans Star Fox Zero en tant que directeur superviseur, soit en gros, le gars de chez Nintendo qui a fait respecter la commande initiale à son prestataire.

La résultat ? Une catastrophe. Même si on s’y attendait au vu des différents trailers.




Le principe du jeu est le suivant. l’action se déroule à la troisième personne sur votre télé, mais pour viser correctement, vous aurez besoin de votre gamepad, dont l’écran affiche une vue cockpit et permet de déplacer le viseur grâce au gyroscope. Ce concept, bancal même sur le papier, vous n’arriverez jamais pleinement à vous y faire car vous ne pouvez pas manœuvrer votre vaisseau et tirer correctement en même temps. C’est impossible, à moins d’être siamois. Et pourtant, lors des phases dites « sur rails », ça passe. Vous louperez tout ce que vous ne verrez pas sur le Gamepad, mais ça va, on a vu pire et c’est relativement plaisant. Pour le reste en revanche, c’est une autre paire de manches.

Dès que vous vous retrouvez en mode « arène », c’est une horreur. Le concept du jeu n’est absolument pas prévu pour, étant donné que vous ne pouvez pas regarder deux écrans à la fois et ce mode introduit dans Lylat Wars en ajoute encore une couche. Vous vous souvenez de votre agacement à tourner cent fois autour d’un objectif afin de lui tirer dessus ? Vous utilisez vos freins, mais l’objectif tourne autour de sa structure alors il faut attendre qu’il soit bien en face de vous, mais votre jauge se vide, alors le vaisseau repart. Il faut donc faire un demi-tour pour vous retrouver nulle part car la structure a changé de place et rebelote. Ceci couplé à ce système de double écran, c’est un peu comme si vous essayez de sortir d’un buisson de ronces. Ce n’est plus du jeu vidéo, mais un exercice psychomoteur qui met vos nerfs à rude épreuve. Alors oui, cet épisode Zero inclut un verrouillage sur cible comme on peut en trouver dans un Zelda, mais encore faut-il arriver à distinguer où on se situe par rapport à l’adversaire, ce qui est loin d’être évident avec l’Arwing. Le comble de la galère étant les duels avec Star Wolf, ces derniers étant experts dans l’art de tourner autour de vous, vous n’avez pas fini de faire « do a barrel roll » !


L’arwing poulet… tout droit issu de Star Fox 2 qui, pour mémoire, n’a jamais été commercialisé. On comprend mieux pourquoi maintenant…

Mais il y a pire que ça, bien pire : les phases au sol. Que ce soit avec le Walker, que j’appellerais « l’arwing poulet » tellement ce truc est ridicule (il devait être introduit dans Star Fox 2 sur Super Nintendo, mais le jeu n’est jamais sorti… et ce qu’on en connaît n’est pas franchement glorieux), ou le Landmaster, nous sommes ici face à un cas d’école inimaginable de la part d’un Nintendo que l’on chérit pour sa science du gameplay carré et surtout la prise en main facile et agréable. Ce n’est absolument pas le cas ici où vous ne pouvez pas gérer la manœuvre de votre engin tout en dégommant les ennemis et en évitant leur tirs. Ce jeu est une véritable usine à gaz de prise en main en plus d’être peu instinctif. On ne s’amuse pas, mais on se crispe à essayer de fournir des efforts pour produire des actions simples tout en étant harcelé par d’innombrables ennemis, qui ne manque pas de faire de même avec vos boulets de potes.

Il n’y a que le Gyrowing, l’hélicoptère des missions d’infiltrations, qui dispose d’une prise en main correcte, encore faut-il ne pas s’endormir sur son canapé tellement ces missions sont lentes et peu intéressante. C’est globalement un autre gros problème de ce jeu qui n’a aucune patate, alors que c’est pourtant une marque de fabrique de Platinum Games. Aucune mise en scène extravagante et l’action y est barbante.

Ce jeu est consternant de la part de Nintendo et je me demande comment Miyamoto peut valider ceci en restant crédible auprès de ses collègues. Peut-être en avait-il conscience et qu’il l’a fait par dépit. Nous ne le saurons probablement jamais.



Il est où le mode multijoueur ?

Après une belle esquisse dans Lylat Wars, une quasi réussite totale dans Assault et un bon coup de jeune dans Star Fox 64 3D, je l’attendais, mon mode multijoueur en ligne !

Hé bien que dalle. Même pas un mode multijoueur pour se friter en local. Ce n’est qu’en parcourant les niveaux que j’ai compris pourquoi : les escarmouches sont juste super chiantes. Les combats avec l’équipe Star Wolf sont hors de portée pour le commun des mortels. Alors déjà que, gameplay asymétrique oblige, le multijoueur local est proscrit, en ligne ç’aurait été particulièrement pénible de subir des lags au moment où, après je ne sais combien de pirouettes, tu parviens à cibler un adversaire… Bref je comprends, mais je regrette. Je regrette même que le gameplay asymétrique ait été utilisé pour le jeu solo alors qu’en multijoueur, ça aurait carrément pu donner des matchs déments.

Pour compenser, les développeurs proposent de refaire les niveaux du jeu en coopération, une fois terminés une première fois. Le joueur au Gamepad vise et tire, l’autre joueur prend une manette Pro Wii U ou une Wiimote et un Nunchuk et dirige l’Arwing (un petit rayon laser est quand même fourni histoire de ne pas s’ennuyer).

C’est complètement nul.




Ça force à communiquer, à se concentrer sur un objectif, on se croirait presque à bord du Faucon Millénium à manier le rayon laser pendant que le collègue pilote l’engin. Sauf que d’un côté, on ne trouve aucun enjeu qui fasse penser aux courses poursuites du Faucon Millénium (on est dans un shoot sur rails, va falloir que vous vous mettiez ça dans la crâne) et de l’autre, les défauts du jeu en solo sont les mêmes. Si certaines phases sont légèrement facilitées par le fait de ne pas avoir à regarder les deux écrans en même temps (à condition de jouer avec quelqu’un d’assez doué), les combats en mode ciblé sont pires et les phases en visée (quand la caméra reste centrée sur l’objectif, indépendamment de la trajectoire de l’arwing ou du landmaster – la pire invention du jeu), c’est tout aussi impossible, voire plus compliqué encore puisqu’en solo, on peut quand même réussir à se diriger un peu en jonglant constamment entre les deux écrans.

Pour tout dire, lors d’une partie en coopératif avec un copain, lorsque je dirigeais l’arwing en combat ciblé avec la visée automatiquement activée (quelle idée de merde !!), j’en étais rendu à regarder le gamepad pour contrôler l’arwing, ce qui me faisait me prendre tous les obstacles hors champ, les tirs ennemis ou pire encore, les événements comme les champs de protection qui envoient l’arwing valdinguer dans les airs. C’est frustration sur frustration, ce n’est même pas amusant ni pour le vétéran de Star Fox que je suis, ni pour le fan de jeux HD type FPS qui jouait à mes côtés.

Indéfendable.


Un vrai Space Opera

Mobile Weapon Gigarilla

Il aura fallu attendre longtemps pour que la saga ait enfin une bande sonore qui colle à son genre. Pas de lenteur contemplative mindfucking façon Odyssée de l’Espace et on ne tombe pas dans le piège d’un hommage à la Symphonie des Planètes de Gustave Holst comme dans Star Wars. Les (nombreux) compositeurs de la BO ont réussi, à mon sens, à trouver un dosage assez honnête entre les nouveaux morceaux bien pêchus (et bien moches) et les reprises d’anciens thèmes issus en grande partie de Lylat Wars.

Bon par contre, on ne peut pas les laisser s’échapper comme ça. Le thème de l’écran titre, franchement, c’est Retour vers le futur, non ?

Pour approfondir un peu la chose, on a donc une BO quasi intégralement instrumentale, mais sans le « poum poum » synthétique moisi qui faisait perdre tout leur charme aux musiques d’Assault. Quelques envolées lyriques ici ou là pour vraiment correspondre au genre et le tour est joué. Cependant, comme beaucoup de musiques symphoniques, elles semblent finalement assez discrètes et ne marquent malheureusement pas autant que les reprises de Lylat Wars, qui sont centrée sur une mélodie jouée par un instrument, les 80 autres servant juste à l’accompagner. Les avantage des vieux midis de Koji…




Ce qui m’a fait hisser haut les poils des bras, par contre, ce sont les bruitages. Là c’est du super bon boulot ! Que ce soient les « piou pious » de votre Arwing ou d’un vaisseau ennemi qui se diffusent en 5.1 autour de vous ou encore le bruit carrément dément que fait votre Arwing lorsqu’il accélère (et à plus forte raison lorsqu’il fait un demi-tour), on nage en pleine guerre de l’espace. Et tout a bénéficié d’un soin particulier, y compris les petits jingles censés vous annoncer qu’un bonus est apparu quelque part autour de vous. Tout est parfaitement identifiable, et ça tombe bien parce que la guerre intersidérale, c’est franchement le bordel !

Là où ça se corse, c’est dans le son qui émane du gamepad. Déjà première chose notable : les communications radio ne sont pas retransmises sur la télé mais uniquement sur la mablette (on peut donc éteindre le son à moitié seulement ^^). Le jeu a fait le pari d’utiliser une technologie apparemment exclusive pour donner un rendu plus immersif aux dialogues qui sortent du gamepad. Ainsi, si un équipier qui se trouve sur votre gauche vous envoie un message, vous l’entendrez de l’oreille gauche. Ca marche plutôt bien, car lorsque cet effet est coupé, on se retrouve avec une stéréo des plus banales, bien moins immersive.

Le revers de la médaille, c’est qu’on a des sons beaucoup plus agressifs. C’est peut-être moi qui déraille avec ma surdité partielle et mes otites à répétition, mais ce sentiment de son qui n’arrive que dans une seule oreille me fait mal au crâne… et pire encore si c’est une voix aiguë et casse-couille comme celle de Direct-i, le petit robot qui vous accompagne parfois. Horrible !




Et puisqu’on parle de voix, passons à la VF… Pfffff… qu’ils s’achètent des comédiens chez Nintendo, sérieux. C’est la même équipe que dans Star Fox 64 3D, donc par déduction la même équipe que dans Professeur Layton. Donc comme pour les deux précédemment cités, il y a les voix qui vont bien et celles qui ne vont pas. Mais le pire, c’est l’intonation, c’est trop leeeeeent, trop articulé, trop artificiel, trop je lis mon texte mais je sais pas pourquoi…

Ça a un sacré avantage d’avoir des dialogues dans sa langue maternelle quand même. Je garde d’assez mauvais souvenirs de Star Fox Assault ou plus récemment de Kid Icarus Uprising pour lesquels je n’ai jamais réussi à comprendre tout ce qui m’était dit vu que j’étais trop focalisé sur l’action pour lire les sous-titres. J’ai pratiqué l’anglais pendant de nombreuses années, mais pas au point de suivre des dialogues dans tous les sens. Bref, la VF est la bienvenue, mais il aurait fallu qu’elle soit plus travaillée… La prochaine fois, Nintendo, pensez à dire à vos comédiens qu’ils doublent des héros de jeux vidéo, ça les aidera peut-être à faire mieux ?

Un salut tout particulier à celui qui dit « bonne chance » avant chaque niveau -_-



Un jeu anachronique

Au delà de toutes les considérations techniques de gameplay, graphismes et compagnie de ce jeu, Star Fox Zero a un autre problème bien plus profond, qui vient de son concept même : il a trop vieilli. Qui, à part Nintendo, oserait sortir un shooter sur rail aujourd’hui avec autant de panache ? Personne.
Rien dans ce jeu n’a changé depuis Lylat Wars sorti en 1997. Certains genres/jeux peuvent se permettre ça, comme Street Fighter, Mario, Zelda dont certains points ont évolués, mais où le ciment reste le même. Il est tout à fait possible de jouer à Ocarina of Time aujourd’hui sans pour autant être gêné par le poids des années sur son game design. À l’inverse, pour les RPG par exemple, il est inimaginable aujourd’hui qu’un Final Fantasy XV propose un système de jeu au tour par tour via des menus. Le dernier à le faire est Dragon Quest, mais qui est justement reconnu et apprécié pour ça.

Star Fox Zero gêne en partie pour son côté anachronique, donnant l’impression que rien n’a changé depuis Lylat Wars. Son univers n’est absolument pas travaillé. Pire : il régresse. Alors qu’il y aurait moyen de raconter tellement d’histoires ! Il propose trop peu de chose par rapport aux exigences d’un jeu de 2016. Pourquoi ne pas faire sortir Fox de son vaisseau, comme c’était le cas dans Star Fox Assault ? Même s’il était loin d’être exemplaire, il a eu le mérite de vouloir faire évoluer la saga et d’élargir ses possibilités. Ici, à cause de cette obligation débile de justifier le Gamepad, nous retournons 20 ans en arrière.
En ce sens, Kid Icarus Uprising est un bien meilleur Star Fox que cet épisode Zero. Il varie les situations et propose un jeu pêchu. Personne ne demande rien de plus.



En bref…

On aime :

  • Les retrouvailles avec Star Fox
  • Le doublage français intégral
  • Les musiques qui ont de la pêche
  • L’intention de varier les expériences de jeu

On aime pas :

  • Le gameplay laborieux
  • Les graphismes bas de gamme
  • Le manque d’ambition
  • Le manque de pêche
  • Tous ces aspects crispants
  • Le mode coopératif complètement nul

Verdict

L’avis de Rafou :

Vous l’avez réclamé haut et fort votre Star Fox et bien le voilà ! Cependant, vous avez oublié un détail : pour Nintendo, la licence sert le concept et pour cet épisode, c’est un crash en bonne et due forme. À vouloir absolument justifier l’utilité du Gamepad pour un gameplay novateur, il détruit au contraire tout sur son passage. L’affichage sur deux écrans en même temps demande beaucoup de puissance, ce qui se répercute dans des graphismes on ne peut plus bas de gamme, mais le pire est sans doute le gameplay et la prise en main. Star Fox Zero balaye d’un revers de main tout l’esprit Nintendo, en produisant une usine à gaz anti-instinctive et qui demande un effort de synchronisation jamais vu pour jouer correctement. Personne n’en a jamais voulu. La bulle pour ce Star Fox, qui porte plutôt bien son nom. Au vu du fiasco, vous n’êtes pas près de revoir Fox.

L’avis d’Akin :

Quelle déception après toutes ces années. Je me souviens, il y a quelques temps, discuter avec un pote et lui dire qu’un bon Star Fox ferait du bien, même si c’est juste un remake de Lylat Wars. Je n’ai pas sauté de joie avec Star Fox 64 3D puisque c’est juste le même jeu en plus beau et je le connais déjà par cœur. Alors là mes attentes étaient grandes. Et si certains aspects me font franchement plaisir quand je joue à Star Fox Zero, il y a trop de points noirs pour que je l’apprécie. Le shoot sur rails ne me gêne pas autant que Rafou, mais il aurait fallu que ce soit mieux assumé et surtout moins massacré pour simplement correspondre à un gameplay asymétrique qui ne me convainc que dans les jeux multijoueur. Or ici, même le mode coopératif est raté. Un comble ! En gros, pour moi, Star Fox Zero est le Skyward Sword de la Wii U : un jeu qui a du potentiel mais qui est victime du concept de sa console. C’est vraiment dommage d’avoir fait subir ça à la saga, elle ne s’en remettra probablement pas et c’est bien dommage.

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