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Miitomo, nos avis après des mois d’utilisation

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Miitomo est la première pierre posée de l’incursion de Nintendo dans le monde des applications mobiles (Pokémon Shuffle ne compte pas, c’est un portage, et oui ça me fait bizarre d’écrire ça, on dirait que je parle de Square Enix). Rien qu’à ce titre, l’application vaut le détour, au moins pour savoir à quoi s’en tenir. Surtout que d’autres portages ont d’ores et déjà été annoncés et que la stratégie portable de Nintendo semble s’accélérer.

Portage au départ canon

Je disais en introduction que Pokémon Shuffle ne comptait pas car quasi-portage de la version 3DS. En ce sens, Miitomo pourrait ne pas compter non plus puisque l’app semble s’inspirer très largement du jeu Tomodachi Life sorti sur la même console en 2013. Après tout, le créateur et producteur de l’application, Yoshio Sakamoto, officiait en tant que producteur sur Tomodachi. Ce n’est donc pas un hasard.
Un portage sur mobile, ce qui implique tout de même toutes les mécaniques inhérentes au médium : micro-transactions lorsqu’il y en a besoin, format freemium ou non, etc.

Comme l’explique la news analytique de Bidoman d’il y a quelques jours, Miitomo a eu un beau succès dès sa sortie. L’effet de nouveauté, sûrement : 1 million d’utilisateurs en quelques jours, puis le cap des 3 millions une semaine après. Joli score. Mais au final, le soufflé est pas mal retombé, avec une baisse des téléchargements significative et une perte d’utilisateurs drastique. Les détails sont à retrouver sur la news.

Alors voilà, après des mois de concertation, on a décidé d’écrire un petit quelque chose, sauf que Lost a zappé le truc donc l’article a trois semaines de retard. Tapez-le. En bref, voici nos avis, qui sont assez différents les uns des autres (surtout celui de Xetos qui est parti dans une digression philosophique totalement perchée sur les Kinder Surprise #NoSpoil).
Si vous continuez d’aller sur cette application bouffe-temps, n’hésitez pas à dire pourquoi.

L’expérience d’Onimaro

Pour ma part, Miitomo a un bon goût de rien dans la bouche. J’ai accueilli l’annonce de l’arrivée de Nintendo sur téléphone portable avec un brin de scepticisme ; et lorsque Miitomo a été dévoilé, je me demandais bien quel en serait l’intérêt, en tout cas pour ma pomme.
C’est bien simple, l’application a un intérêt proche du néant sur mon téléphone, à part pomper de la place. Je l’ai lancée la première fois histoire de voir à quoi ça ressemblait, en même temps que je me lançais dans le monde de My Nintendo, afin de tout faire d’un coup. Je me suis connecté avec mon Nintendo ID, j’ai pris le Mii lié, et… c’est à près tout. J’ai tout de même pris le soin de changer de vêtements, de répondre à quelques questions, et de jouer au jeu de lâche-mii (qui semble bien difficile pour choper un accoutrement complet, d’ailleurs). Mais l’expérience n’est pas allée plus loin. Pourquoi ? Tout simplement car aucun de mes amis, collègues, contacts, n’a téléchargé l’application. Certains aiment beaucoup les jeux Nintendo, mais se foutent probablement d’un énième réseau social.


L’application se laisse donc gentiment crever entre d’autres plus utiles et ses derniers signes de vie sont ses quelques notifications que j’ai la flemme de désactiver (c’est dire !). Encore quelques jours de procrastination et j’aurai peut-être la force de désinstaller le bousin.

L’expérience de Xetos

Miitomo c’est un peu comme un œuf Kinder.
Un œuf Kinder, quel que soit ton âge, ton sexe ou ton environnement socio-économique, à partir du moment où tu choisis d’en consommer un ça va se dérouler toujours de la même manière. Tu l’as dans les mains pas encore déballé que tu sais déjà que c’est nul mais bon, au point où t’en es… Donc, tu le déballes, casses l’œuf, l’oublies et ouvres la capsule en plastique toute grasse. Dedans, il y a deux bouts de plastique informes et généralement plus durs que celui d’avant avec une notice indiquant comment emboîter l’élément 1 dans l’élément 2. Tu observes les pièces, maintenant grasses, séparément puis assemblées et, s’il y a d’autres observateurs dans les environs, fais une remarque pour dire à quel point c’est à chier et que les œufs Kinder c’était mieux avant. Tu poses l’objet, regardes les morceaux de chocolat, te dis que t’as pas envie de manger ça et que de toute façon t’en a déjà une bonne partie sur les doigts et reprends l’objet.


Face à la prochaine tâche à accomplir tu te persuades que finalement c’est pas si inintéressant que ça comme objet et le tournes dans tous les sens jusqu’à ce que la raison reprenne le dessus. Tu reposes l’objet pour la dernière fois et finis par manger le chocolat qui, sans surprise, n’est pas bon mais contient encore plus de sucre que prévu !

Et c’est exactement comme ça que j’ai consommé Miitomo. Je savais que c’était naze, j’ai eu le tout petit plaisir de la découverte,en explorant ce qu’on pouvait faire, tripoté le jeu un petit peu par ennui en me disant « Hoho, ils ont des voix rigolotes les copains ! » et j’ai laissé tomber. Les Miifotos sont rigolotes mais pratiquement inutilisables, il ne reste donc qu’a écrire des trucs idiots (ou pire, donner des réponses sérieuses !). Et si créer un peu d’émulation avec le système de questions était une bonne idée, le résultat est trop pauvre pour être vraiment amusant.
Le tout est creux et trop limité pour en faire quelque chose de divertissant, même avec un peu d’efforts. Autant donc se rabattre sur Tomodachi Life qui, à défaut d’être communautaire, avait un minimum de contenu.


En plus, j’ai jamais réussi à gagner ce foutu chat à l’épaule, vraiment de la merde.

L’expérience de Lost

Miitomo, je n’étais pas convaincu au départ et je ne suis pas convaincu à l’arrivée. Bizarrement, entre les deux, l’application a réussi à bien m’amuser quelques temps. J’ai pris le train en marche, quelques jours après son lancement officiel et après avoir vu plusieurs amis et connaissances mentionner Miitomo.
Sûrement dans un effort ultra-conformiste, j’ai moi aussi téléchargé l’application. Et finalement on se prend très facilement au jeu : la personnalisation du Mii est un vrai enjeu, parce qu’il faut tout de même qu’il nous ressemble un minimum. Donc on tâtonne avec les paramètres jusqu’à trouver le détail parfait. Après ça, l’aventure Miitomo peut commencer réellement… Et c’est là que ça devient dingue, car c’est vraiment vraiment addictif. Certains aspects plus que d’autres, mais il y en a un qui me fascine avec le recul, c’est tout ce côté réseau social qui sent bon le Facebook de 2008-2010 et où la mode était justement de participer à des quiz et de comparer les résultats avec ses amis. Un truc qui a complètement disparu du Facebook actuel (si l’on oublie les différents quiz publiés régulièrement par Buzzfeed, entre autre).


Il faut donc répondre à des questions que l’application te pose et ensuite, les amis ont la possibilité de mettre un cœur (liker, en gros) et/ou de commenter la réponse. Pareil pour nous avec leurs réponses à eux. Simple mais diablement efficace. Peut-être un peu trop parce qu’à force de se prendre au jeu, on ne se rend pas compte à quel point on reste sur l’application… Et là le défaut technique principal est que ça chauffe énormément et que la batterie est vampirisée comme jamais. Au moins autant que l’app YouTube. Pourtant je n’ai pas un smartphone mou du genou, au contraire.

L’autre aspect insensément addictif est l’emballage fashion qu’offre l’app. Comme on a pu voir dans Animal Crossing, Tomodachi Life mais aussi Splatoon, la mode commence à prendre beaucoup de place chez Nintendo. Et elle a une place de choix dans Miitomo. On peut ainsi changer la tenue de son Mii jour après jour. Chaque jour, il y a des promotions et de nouvelles tenues/pantalons/chaussures/accessoires qu’il est possible d’acheter (moyennant la monnaie virtuelle de l’app que je vais appeler Nintendo dollar pour le fun). Là, pareil : je me suis transformé en fashion-victime virtuelle. C’était l’aspect le plus divertissant de Miitomo avec le jeu de questions/réponses (que j’ai abandonné plus rapidement que celui des fringues, ça en dit long sur moi je crois bien).

Le souci est que ça coûte cher et que l’argent virtuel de l’application est difficile à accumuler… Mais est très facile à dépenser. Enfin, « difficile » car il faut être patient et persévérant. Pour gagner des sous dans Miitomo, il suffit d’utiliser l’application au moins une fois par jour, pour débloquer différents bonus. Parmi ces bonus il y a donc de l’argent (entre 200 et 500 N$ environ). L’autre alternative est d’écouter le plus possible de réponses d’amis aux questions qui leur sont posées (5 N$) et de commenter les dites réponses (10 N$). Autant dire que le pactole ne grimpe pas très vite si l’on a pas déjà une centaine d’amis utilisant l’application. Bref, à un moment ça lasse.


Que reste-t-il après avoir écumé les questions/réponses et la mode à n’en plus pouvoir ? Ben rien, justement. C’est pour cette raison que j’ai quitté Miitomo. Sans regret, au bout de même pas deux semaines. C’est presque dommage car l’application n’est pas sans intérêt en tant qu’erzatz de réseau social avec habillage Nintendo. Les principaux points que j’ai cités, notamment. Le souci est que ça s’essouffle rapidement et qu’il n’y a, à priori, aucun renouveau prévu. Ni dans le contenu (hormis de nouvelles questions et fringues). Je ne parlerai pas des jeux comme le fameux Lance-Mii qu’a déjà mentionné ce cher Onimaro, puisque je n’y ai pas joué. Le principe pour y jouer a l’air compliqué/dépensier en terme d’argent virtuel, et à l’époque j’ai préféré investir dans de nouveaux vêtements (virtuels).
Au moins, les Miifotos sont funs à voir et à partager pour certaines. Dommage que rares soient les personnes qui ont suivi et ont uploadé tout ça sur les réseaux sociaux, ça aurait pu faire un bel effet boule de neige et même changer pour quelques temps la monotonie des réseaux. Même si après, tout le monde aurait eu une photo de profil Miitomo, un peu comme le drapeau français en fin d’année dernière. L’intérêt n’aurait pas été le même mais l’effet de matraquage abrutissant si. Et puis les temps de chargement ainsi que la surchauffe du portable après une utilisation relativement prolongée sont un peu rédhibitoires…

L’expérience d’Ant-x00

La curiosité, tel a été le moteur me poussant à télécharger Miitomo ce 31 mars 2016. En tout cas bien plus que le concept même de l’application, une sorte de Question entre amis avec nos amis les Mii, qui m’avait laissé de marbre lors de l’annonce de l’application.
Reste que, une fois la création d’un nouveau Mii flambant neuf terminée, le concept se relève plutôt accrocheur. Rédiger des réponses plus ou moins sérieuses, lire celles de ses amis, cœurer et commenter ; tout ceci se fait avec plaisir les premiers jours d’utilisation.
J’ai aussi bien aimé l’aspect poupée avec plein de fringues pour habiller son Mii et le mode Miifoto, la plus belle réussite de l’application à mon sens, qui permet une approche créative à l’aide d’un outil de photomontage bien plus riche que ce à quoi je m’attendais. C’est dans cette partie de l’application qu’on remarque le soin apporté par Nintendo d’un point de vue fonctionnalité, en proposant de nombreuses animations, poses et visages pour ses Mii, qui ont rarement été aussi expressifs malgré une stat en charisme toujours dans le négatif.


Mais au bout de quelques semaines, la lassitude se fait sentir. Rapidement, on retrouve le même genre de questions, les Mii qui nous rendent visite sont souvent les mêmes et le fait que l’application nous inflige des micro-chargements de manière régulière rend l’expérience encore plus répétitive.
Ma plus grande interrogation au moment de télécharger l’application était de savoir si elle serait adoptée par le grand public durant ses premières semaines d’existence, permettant à cette espèce de réseau social de prendre son envol. La réponse est rapidement apparue à mes yeux : passés les premières jours, je n’ai pas vu de nouveaux utilisateurs dans mes suggestions d’amis et pratiquement pas de Miifoto sur Facebook ou Twitter. De par sa nature de réseau social, Miitomo est voué à s’essouffler par manque de renouvellement et c’est bien ce manque de renouvellement qui m’a fait arrêter, malgré les récompenses quotidiennes de Nintendo.
Ceci dit, je garde un œil sur l’actualité de l’application, des fois que Nintendo en fasse quelque chose pour ses 10 millions d’utilisateurs.

L’expérience de Frostis Advance

Lorsque Nintendo a présenté Miitomo pour la première fois, je n’ai pas été surpris. Quand on connait le succès commercial de Tomodachi Life et le marché mobile, il était presque évident que Nintendo n’allait pas débarquer avec un énième Super Mario ou une toute nouvelle licence. Du coup, je prends Miitomo pour ce qu’il est : un Tomodachi Life sur smartphone.
J’ai téléchargé l’application dès qu’elle a été rendue disponible sur Android. J’avais évidemment pris soin de me créer un compte Nintendo, puisque le service est arrivé un peu avant, et je me suis lancé dans l’aventure. Création de mon Mii avec petite mise à jour de mon look (bah oui, j’ai un peu changé depuis 2006 et la Wii), choix de la voix, traits de personnalités, etc. Les premiers pas ne sont donc pas compliqués et c’est plutôt fun à faire. Nous sommes en terrain connu, je trouve l’application plutôt sympa visuellement et ça change des jeux mobiles qui se ressemblent tous.


Malheureusement, en quelques minutes, on comprend vite que Miitomo ne sera que ce que Nintendo avait annoncé : un réseau social. Si Miiverse existe déjà et ressemble beaucoup à Twitter dans son aspect, Miitomo est un peu différent puisque basé sur des questions un peu plus personnelles. On répond à des questions et les conversations débutent suivant les interactions de nos amis. Le problème, c’est que cela devient très vite lassant. Les questions ne sont pas forcément très intéressantes et le côté « doublon » des autres réseaux sociaux n’est pas forcément un plus.
J’ai utilisé Miitomo tous les jours pendant le premier mois. Et si j’y vais encore régulièrement, c’est uniquement pour gagner des points My Nintendo. Concrètement, Miitomo permet de gagner 35 points par jour, donc 245 à la semaine. J’ai tout expliqué ici, donc je vais éviter de me répéter. Mais clairement, sans cela, sans cette possibilité de gagner des points, j’aurais lâché au bout de deux jours. Le jeu propose bien des trucs cools, comme prendre des Miifotos très connes (pif, paf, pouf), mais ça s’arrête là. A part répondre à des questions et acheter des fringues pour son Mii, ça ne va pas plus loin. Même si je ne suis pas fan de Tomodachi Life, au moins lui, il propose un mini-monde sur une île.

Du coup, que dire de plus ? Très franchement, je pense que je vais garder l’application (et y aller) encore de nombreuses fois jusqu’à la sortie d’Animal Crossing, qui lui, a une vraie place à se faire sur mon téléphone.

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