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Fire Emblem Awakening

Le

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Nous en rêvions depuis plus d’un an et le voilà enfin, le jeu le plus prometteur de la 3DS !
La célèbre saga de tactique au tour par tour revient sur la dernière de Nintendo et se veut être l’épisode qui redonnera une nouvelle jeunesse à une saga qui en a bien besoin ! Est-ce un grand cru ou juste un jeu au-dessus du lot sur 3DS ? Enfilez vos capes, brandissez vos épées virtuelles et c’est parti pour la guerre !

Histoire

L’histoire de Fire Emblem Awakening commence comme dans la plupart des RPG : vous êtes endormi, ou évanoui, sur le bord de la route. Un groupe de veilleurs du Royaume vous sort de votre torpeur et vous embarque dans leurs aventures. Face à un village assiégé par des bandits, le groupe prend les armes et vous devenez ainsi stratège de ce petit monde.

Premier constat, le héros aux cheveux bleus, Chrom, présent en gros sur la jaquette n’est pas votre personnage. Celui qui portera votre nom est un autre protagoniste, secondaire homme ou femme, que vous aurez à créer via un éditeur. Si l’idée est intéressante sur le papier, ce n’est pas vraiment le cas avec ce fameux menu en main. Seulement trois têtes possibles, celles d’un gosse, d’un ado et d’un gros baraque tout carré, de même pour les coupes des cheveux et autres. Rien n’est vraiment transcendant au niveau des choix et des possibilités, si bien que l’on prendra le design par défaut. Dommage, il aurait été plus sympa de pouvoir vraiment le mettre à son image.

Juste après cette petite bataille qui sert de tutoriel, le groupe se fait attaquer en pleine nuit par des soldats revenus d’entre les morts. Assailli, Chrom s’occupe de ses monstres et laisse sa sœur, Lissa, à la merci d’un de ces morts-vivants. In-extremis, un épéiste masqué débarque et sauve la jeune fille, avant de disparaitre. En arrivant à la capitale du Royaume, vous apprendrez que Chrom et Lissa sont de sang royal ! Leur grande sœur, Emmeryn est actuellement Reine et aimée par son peuple comme étant un symbole de paix. Vous vous doutez bien qu’il va lui arriver quelques bricoles… Je ne vous en dirai pas plus !

Au niveau de l’histoire, Fire Emblem Awakening est découpé en plusieurs arcs, qui opposent notre troupe de héros à des ennemis différents. De la simple guerre médiévale contre des voisins un peu bruyant, au conflit plus fantasy, le tout entrecoupé d’ellipses où la paix règne. Le scénario est classique mais très prenant, bien que les différents mystères de l’intrigue se laissent deviner un peu vite. Les phases de blabla sont également assez longues si bien que vous vous réjouirez plus d’une fois qu’ils ne prennent pas tous la parole ! Le traitement des personnages est encore une fois très manichéen, les gentils sont très (trop) gentils et les méchants très méchant, aucun égarement de morale ne sera possible.

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Comme d’habitude avec la série, c’est grâce aux personnages, charismatiques et attachants que l’on plonge dans l’histoire et dans le jeu. Notre armée très variée permet de disposer de personnages reconnaissables sur le terrain, avec des personnalités bien différentes et en accord avec leur poste au combat.
L’un des atouts principaux de cet épisode, est un système apparu dans le quatrième Fire Emblem qui permet de créer des liens sociaux entre les personnages. Si les hommes tissent des liens d’amitiés et de respect en combattant ensemble, deux personnages de sexe différents peuvent aller jusqu’à se marier ! Répartis sur 5 niveaux ce système de relations avec les personnages devient très vite addictif et on se prend au jeu de l’entremetteur : « Ces deux-là iraient bien ensemble ! ». Le plus intéressant étant les progénitures, celles-ci donnent lieu à des missions annexes pour les recruter dans l’équipe. Au-delà de cet aspect drague, créer des liens apporte bon nombre d’avantage sur le terrain, mais j’y reviendrais plus tard.

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Graphismes

Difficile pour un tactical de se sublimer réellement, si ce n’est avec des sprites plus fin et plus détaillés. C’est exactement ce qu’on fait les développeurs avec cet épisode.

Les batailles restent en vue de haut avec des petits personnages/pions en 2D, qui ont le mérite d’être parfaitement reconnaissables. La couleur y est aussi pour quelque chose, tous vos ennemis sont généralement rouges et vos troupes, bien qu’ils aient leurs vêtements bien à eux, ont tendances à tirer vers le bleu. Les cartes sont également moins austères que dans les précédents épisodes, notamment Shadow Dragon sur DS qui est quand même bien gris. Plusieurs éléments bénéficient d’un rendu 3D, comme les villages, pour donner un peu de relief aux champs de batailles. L’effet est encore plus agréable à l’œil si vous activez la 3D de la console (surtout dans ce niveau où il pleut).

Un vrai tacticien joue sans les animations de combat, qui aurait envie de perdre 20 secondes à chaque fois pour voir des combats ? Ceux-ci s’activent tous seuls lors de batailles de boss importants et malgré un rendu pas très réussi graphiquement et des couleurs assez ternes, l’action est sympa à observer surtout lorsque vous combattez à deux. En revanche, les personnages modélisés en 3D que vous verrez lors de ces joutes apparaissent surtout durant les séquences de blabla entre missions. Ces séquences sont d’ailleurs très souvent statiques et un peu longues, car rarement intéressantes. Le détail qui vous dérangera dès le début est celui de ces fameux pieds : où sont-ils ??!

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Oui, vos héros n’ont pas de pieds ! C’est tellement étrange que je me suis renseigné pour savoir si ce n’était pas un défaut de collision avec le sol, mais non. D’après le producteur du jeu, c’était intentionnel, ils ont à la base sous-estimé les animations possibles sur 3DS et ont finalement trouvé que c’était original comme ça. Sauf que non, c’est juste super bizarre et durant ces fameuses scènes statiques, vous n’aurez rien d’autre à regarder !

Il y a donc trois parties distinctes dans la partie graphismes de ce jeu : l’interface tactique en 2D qui est superbe, celle avec les personnages en 3D qui sont moches en plus d’avoir une espèce d’effet flou cache misère, et, enfin, les sublimes cinématiques en 3D que vous pouvez voir dans les publicités ou l’intro du jeu. Incroyablement belles et réussies, elles sont, comme d’habitude, trop peu nombreuses et c’est bien dommage.

Enfin, les fidèles artworks sont bien évidemment au rendez-vous lorsqu’il s’agit de discuter. Les dessinateurs ont fait de l’excellent boulot car tous personnages sont uniques, réussis et plus travaillés que dans les anciens épisodes, vous aurez bien du mal à ranger telle unité au placard au profit d’une autre, tant ils débordent tous de charisme. C’est limite si vous ne les entendrez pas râler sur votre choix de les écarter du combat.

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Le style graphique général a aussi été modernisé, avec des couleurs plus vives et un trait de crayon plus fin qui nous donne l’impression d’être devant un animé japonais. Là aussi la série prend un coup de jeune par rapport aux illustrations vieillottes des précédents épisodes.

Gameplay

Là encore, il n’y a pas de changement fondamental. Après tout Fire Emblem est une série de niche et il ne faudrait pas se mettre les fans à dos !

Comme d’habitude, vous ne vivez pas l’action mais vous la dirigez. Le champ de bataille est un grand damier où chaque unité se déplace une fois par tour selon un nombre de cases qui lui est propre. Vous devez aller à la rencontre de l’ennemi, où l’inverse s’il vous attaque avant, et là vous serez spectateur du combat. Comme dans un RPG, il va falloir la jouer stratégie si vous comptez sortir vainqueur. Pour cela, il y a au-delà des différences de niveaux, la bonne vieille règle du pierre-papier-ciseaux : la lame l’emporte sur la hache, qui gagne contre la lance, qui a l’avantage sur la lame. Ajoutez à cela la sensibilité des bestioles volantes aux flèches et des gros tas de ferrailles à la magie et vous avez de quoi optimiser le moindre de vos déplacements. A chaque combat d’unités durant votre tour, vous avez le choix de sélectionner l’arme avec laquelle vous attaquerez, en fonction de sa force ou de son utilité face à telle unité en particulier. Attention néanmoins à l’usure des armes, celles-ci ont un nombre d’utilisations limité. Ces armes se récupèrent sur des ennemis tués ou en magasin, en échange de quelques deniers.

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Malgré les stratégies que vous pourrez mettre en place, l’aléatoire a bien évidemment son mot à dire, sinon ça serait vite ennuyeux. Même si une interface vous annonce une probable finalité du duel, beaucoup d’éléments peuvent entrer en compte pour fausser complètement cette annonce. Premièrement, les habituels coups critiques, qui arrivent sans crier gare et font beaucoup de dégâts. Après, nous avons les habilités spéciales propre à chaque duo de personnages, elles confèrent un bonus de statistique pour un duel ou un temps limité. Enfin, les coups manqués, c’est rageant, mais ça arrive et ça ne fait jamais plaisir.

Pour faire progresser vos personnages, il faudra évidemment les faire grimper en niveaux, comme dans tout bon RPG. Après chaque duel, la jauge d’expérience grimpe et vous fait gagner en niveaux. Ce n’est pas tout, vous pouvez aussi faire évoluer vos unités en leur donnant des Magister. Ces objets feront monter vos personnages à la classe supérieure et boosteront leurs stats. Certains équipiers peuvent même choisir entre deux évolutions possibles, ce qui vous permet de les adapter à votre style de jeu.

Contrairement à ce que montrent les différentes publicités et trailers du jeu, vous passerez le plus clair de votre temps à jouer aux dames, sur un échiquier géant et à naviguer dans des menus pour sélectionner ou mettre votre inventaires d’armes à jour pour éviter les armes qui cassent en plein combat.

Enfin, tout ça, si vous avez déjà touché à un jeu de la série, je ne vous l’apprends pas ! Fire Emblem Awakening apporte son lot de nouveautés, à commencer par les combats duo.

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Lorsque deux unités sont côte à côte, ils combattent ensemble et nouent au fil des joutes des liens d’amitiés. Si dans un premier temps, cela consiste en une légère hausse de stats et une rare chance d’intervention (qu’elle soit offensive ou défensive), ils deviennent avec le temps beaucoup plus efficaces.
Les liens d’amitiés passent par trois stades, de C jusqu’à A, voire S pour les personnages de sexe différents.
Si ces histoires de liens permettent de penser des stratégies à deux, ils apportent aussi une légère contrepartie sur la difficulté générale. L’ennemi ne connaissant pas le pouvoir de l’amitié, ils n’utiliseront jamais ce système, en formant des couples à l’efficacité redoutable, comme Chrom et Lucina, vous progresserez souvent assez facilement au travers des hordes d’adversaires sans que cela ne vous effraie. Entre les interventions défensives qui neutralisent complètement l’attaque et les personnages qui peuvent frapper à tour de rôle jusqu’à cinq fois d’affilés, je vous laisse imaginer les dégâts.

Revenons un peu sur ce fameux rang S de lien entre les personnages de différents sexes. Vous vous en doutez, ce fameux stade signifie l’amour fou et partagé. Hantés par leurs obligations religieuses, ils se marient en toute hâte.
Au-delà de créer un lien encore plus puissant, ils donnent naissance à des gamins avec lesquels vous pourrez jouer (je ne vous dirais pas comment). Ces gamins sont très intéressants car ils ont hérités du meilleur de leurs parents, que ce soit dans les stats ou les capacités spéciales. Ils progressent vite et deviennent de puissantes unités fiables. En plus, ils se débloquent via des missions annexes, c’est encore mieux !

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Awakening reste un Fire Emblem et ne trahit pas sa série sur l’autel de l’innovation comme l’ont fait tant d’autres. Vos repères reviennent très vite et c’est un plaisir de repartir à la guerre.

Musiques et sons

La bande-son de Fire Emblem Awakening est un véritable régal pour les oreilles. Chaque morceau a bénéficié d’un soin remarquable et le temps de la DS se fait bien loin.

En combat, les musiques sont entrainantes et font corps avec l’intensité de l’action qui se déroule, que la bataille soit sans importance ou, au contraire, historique. Aux thèmes normaux de discussions sans importance se joignent certains morceaux plus sophistiqués qui arrivent parfaitement à nous faire ressentir l’état d’esprit des héros, malgré leur apparence de pions sur l’échiquier. Je pense surtout à cette fameuse bataille contre le Roi fou, et son accompagnement lyrique et ce magnifique thème mélancolique au piano qui sert de thème à Lucina. Nous sommes là face à des compositions de grands crus comme on peut en trouver dans les RPG type Baten Kaitos.

Cela faisait d’ailleurs longtemps qu’un jeu Nintendo ne nous avait pas donné une bande-son d’aussi bonne qualité, la dernière fois, c’était avec Mario Galaxy et l’arrivée de l’orchestral. Celle de Fire Emblem est du même niveau et a aussi le mérite d’être plus riche.

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Bonne nouvelle pour les amateurs de VO, les voix japonaises sont également disponibles dans les menus du jeu avec les voix anglaises. Ces dernières sont un peu trop graves, mais je m’y suis fait, car je ne supporte pas les voix japonaises dans les jeux vidéo.

Durée de vie

Alléluia !! Enfin un jeu qui dure plus de 10 heures sur 3DS ! Je commençais presque à perdre tout espoir.

C’est une bonne trentaine d’heures qu’il m’aura fallu pour en venir au bout de l’aventure principale et il en faudra bien plus pour débloquer les missions annexes, les cartes SpotPass et autres DLC. Les tactical sont en général assez riches, et FE Awakening ne déroge pas à la règle.

L’aventure principale est assez variée de par son découpage en arcs, elle vous met face à des adversaires différents à chaque fois, sur des terrains également nombreux. En plus des missions du scénario, la fameuse armée des ombres revient de temps à autre sur des endroits déjà visité. Ce sera alors l’occasion de faire du level-up en expérience ou en relation avec vos personnages, tout en nettoyant la carte.

Pas mal de missions sont à débloquer pour récupérer les différents gamins de vos unités. Celles-ci sont toujours très bien construites et plaisantes à faire, ce qui est loin d’être le cas dans d’autres jeux.

Quelques unes sont à récupérer via SpotPass (à voir dans le menu « récupération de données) et pour les plus riches, des DLC vous permettent de revenir sur des cartes d’anciens Fire Emblem pour y affronter les anciens héros (ce qui vous permet de constater le contraste flagrant des différents designs). Ces DLC ne consistent pas qu’à ça, il y en a même un dans un pur style Tales of avec des héros en maillot de bain ! Je me demande bien ce qu’ils ont pu construire autour…

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L’absence de online fait évidemment défaut au multijoueurs du jeu, sachant qu’il était possible dans Advance Wars : Dark Conflict. Le local reste encore heureusement présent. Le fameux StreetPass permet un échange d’armées et de se frotter à celles rencontrées en chemin pour en recruter le chef.

Enfin, il reste la question que se posent les fans de Fire Emblem, celle de la difficulté. Forcément à l’heure des super guides et autre, entendre dire que la série s’ouvre à un plus large public inquiète un peu. Fire Emblem est connu pour sa difficulté à cause d’un système punitif très pénalisant. Si une de vos unités meurt, elle disparait à jamais ! Vos efforts pour la faire grimper et son équipement partent en fumée, vous comprenez comment cela peut-être frustrant pour les nouveaux venus. Fire Emblem Awakening a eu l’intelligence de faire ce que la série aurait dû faire depuis très longtemps : arrêter ces conneries.

Il existe donc deux paramètres à choisir en début de partie concernant la difficulté. Le premier est classique, le choix entre normal, difficile et expert et le second vous demande tout simplement de choisir entre le modèle ancien de mort définitif et celui du personnage épuisé et blessé qui abandonne le combat pour pouvoir revenir au prochain. C’est grâce à cette simple possibilité que la série Fire Emblem connait pour moi ce renouveau que cet épisode veut incarner : le choix de laisser aux fans tendus un jeu exigeant ou l’erreur se paye très cher et celui de laisser jouer les mecs normaux qui n’ont pas envie de faire reset 30 fois par niveaux.

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Je trouve ce système bien plus adapté à ce que demande les joueurs en termes de dosage de la difficulté, même si il est bien plus compliqué de l’adapter pour un jeu de plates-formes par exemple (où il faudrait carrément repenser les niveaux).

En bref…

Histoire : 17/20
L’histoire est classique, mais les personnages très attachants rendent le jeu prenant. L’avatar nous permet d’entrer assez vite dans l’intrigue, bien qu’il soit difficile de le faire à notre image tant l’éditeur est pauvre.

Graphismes : 16/20
Le style général des personnages a été bien modernisé, ce qui est très agréable. Les cartes sont également bien détaillées et les unités parfaitement reconnaissables. Dommage que les scènes de parlotte en 3D viennent gâcher la fête avec ces fameux pieds manquants. Gros big up aux sublimes cinématiques en cell-shading.

Gameplay : 18/20
Exemplaire et efficace. Rien n’a vraiment changé à part ce système de combat duo qui est à la fois intéressant d’un point de vue gameplay, mais aussi au niveau de la manière dont on a envie de tisser les relations des personnages. Les gamins sont aussi très intéressants au combat.

Musiques et sons : 19/20
Une des plus belles bande son de jeu vidéo depuis longtemps ! Le travail est d’une qualité remarquable et il nous plonge dans l’état d’esprit des personnages.

Durée de vie : 17/20
Enfin un jeu 3DS qui dépasse les 10 heures. Il y a beaucoup de choses à faire dans Fire Emblem Awakening et également beaucoup à voir. Les relations entre personnages ne demandent qu’à être explorés, tout comme les différentes missions annexes. De plus, la licence s’adapte enfin à un public moins hardcore, tout en respectant son public de base et ça, c’est bien joué !

Note finale : 19/20
Il en faudra beaucoup pour détrôner ce jeu du top 3DS. Fire Emblem Awakening est un excellent titre aussi bien pour sa série que de manière générale. En modernisant sous tous ses aspects cette licence poussiéreuse au possible, Intelligent System prouve que le tactical n’est pas mort ! Exemplaire en tous points, il squattera un bon moment vos 3DS car même une fois tout terminé, vous en voudrez encore. A vous de voir si vous vous laisserez tenter par les DLC.
Il est évidemment indispensable pour tous les possesseurs de 3DS et les fans de la série, en espérant que le prochain ne se fasse pas trop attendre.

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