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Pokémon Soleil / Lune

Le

par

Aloha amis attrapeurs de bestioles en tous genres ! Nous voici devant une énième déclinaison de la saga Pokémon, la seconde génération à venir s’installer sur Nintendo 3DS. Pokémon Soleil et Pokémon Lune, deux versions qui marquent une belle évolution pour les vingt ans de la série. Tu le sens le vent de fraîcheur venu des îles tropicales ?

Bienvenue à Alola, sortez vos tongs et maillots de bain…

Qui dit nouvelle version de Pokémon dit forcément nouvelle région à découvrir, avec ses pokémon divers et variés, ainsi que son lot de PNJ aux répliques complètement loufoques et débiles qui nous font tant rire. Ainsi, nous débutons cette nouvelle aventure sur l’archipel d’Alola. Finis les décors occidentaux, cette fois-ci on s’attaque aux îles tropicales avec comme inspiration première l’archipel d’Hawaï. La région se compose de quatre îles principales, accompagnée d’une île artificielle gérée par la mystérieuse Fondation Æther. Cinq îles, cinq ambiances et une belle expérience visuelle.

Le changement commence déjà avec la modélisation des personnages : on abandonne ENFIN le Super Deformed pour un truc proportionné normalement. Et franchement ça te change une vie de voir ça. Je sais pas si c’est mon non-intérêt pour les versions X/Y qui m’influence mais j’ai l’intime conviction que Soleil/Lune sont bien plus jolis à regarder que la génération précédente.
En réalité ce n’est pas tellement difficile à concevoir. Le jeu est beau. Pas beau parce que ça te pète les yeux façon Unreal Engine 66. Non. C’est beau parce que les développeurs ont décidé de créer des décors intéressants et frais, pleins de vie. Et comme ce n’est pas moche et trop pixellisé, eh bien c’est beau.
Le seul souci que j’ai avec l’affichage est la caméra, qui est fixe. On ne peut pas la contrôler et c’est dommage parce que les décors te suggèrent qu’il y a encore plus de choses à admirer dans les environs, mais tu ne peux pas le voir puisque le point de vue n’est pas amovible. Dommage. Mais en même temps c’est logique, Pokémon n’a pas l’ambition d’un Xenoblade où tu peux explorer les décors comme bon te semble et faire tourner le point de vue à 360° pendant trois quarts d’heure. L’exploration dans Pokémon, c’est la même que dans les RPG plus classiques aux décors réalisés en 3D pré-calculée. A l’ancienne. Attendre un tel changement de la part de Pokémon c’était un peu trop gourmand, de toute façon. Les changements sont là, présents, mais arrivent petit à petit, à chaque nouvelle génération. Difficile de voir Game Freak faire des pas de géants au niveau graphique avant un moment. A moins que la rumeur d’une version Étoiles sur Switch ne soit réelle et que cela ne les pousse à aller plus loin.

En attendant, l’effort donné pour dépoussiérer l’organisation des villes, routes et différents lieux à explorer vaut tout de même la chandelle. Toujours est-il que c’est dommage de ne pas pouvoir explorer certains endroits comme on pourrait le souhaiter. Heureusement, il y a tout de même de quoi explorer dans ces deux versions : les zones sont vastes, la plupart des villes ont vraiment l’air de villes et non de simples villages pratiquement déserts avec à peine quatre bâtiments (sans compter le Centre Pokémon) pour faire joli. Ekaeka en est un exemple très parlant puisque celle-ci se découpe même en plusieurs zones : un quartier un peu en friches, le quartier balnéaire ainsi que le quartier commercial. Bon, de toute évidence on ne voit pas les habitations. Après tout, quel intérêt ?
Il y a beaucoup de variété entre les différentes îles, même si, sur un plan réaliste, y a de quoi trouver un peu suspect de voir un désert et une jungle luxuriante sur le même archipel. Au moins, on voit vraiment du pays.

Nous faisons également connaissance avec la faune locale. Pardon, avec les habitants de la région. Premier contact qui frappe : le professeur Euphorbe, homologue de ce cher Prof. Chen à Kanto (région dont débarque justement notre avatar et sa môman) qui se promène blouse ouverte sur son torse bien bronzé. Le choc des cultures. Après le Prof Platane, beau gosse de service avec ses mèches rebelles, nous avons le scientifique surfeur, lunettes et sandales bien en place. L’ambiance tropicale te réchauffe déjà le cœur. Tili, le nouvel ami qui se fait un plaisir de nous faire visiter la ville à notre arrivée, est pareil. Lilie, l’autre amie que notre avatar se fait au début du jeu penche plutôt du côté gentille fille de la balance… Elle ferait presque inspiration française en l’occurrence, un peu pâlotte la petiote. Peut-être un reste de la génération X/Y et de la région de Kalos.
Les PNJ se promènent quant à eux en short et en chemise hawaïennes (aloliennes ?) pour les hommes et jolies robes et pantalons pour ces mesdames. Coquillages et crustacés.

D’autres personnages viennent nous parler tout au long de l’aventure, notamment l’extraordinaire Team Skull, aka une bande de punk aux mèches colorées et aux bracelets en chaînes. Et surtout au langage fleuri comme celui de nos banlieues : « Ouch cousin ! » ou encore « T’attaquer à mes lascars c’est comme t’attaquer directement à oim !« . Au top ma gueule !
On a également droit à une sombre équipe de scientologues scientifiques, appelée la Fondation Æther, dont les motivations semblent altruistes mais comme ils ont une sacrée tronche de scientifiques fous, t’as pas tellement la confiance. A juste titre ? Il faut voir le développement du scénario (car OUI, il y en a un, mais j’y reviendrai un peu plus tard).

Dans tous les cas, les personnages principaux ont tous une personnalité intéressante et même un semblant de passé qui leur apporte un peu d’épaisseur. Tili, en dehors de sa passion inexplicable pour la bouffe, a aussi l’espoir de vaincre son grand-père, l’un des Doyens de l’archipel qu’il faut battre pour avancer dans le jeu. Lilie… Vaut mieux y jouer pour comprendre, mais ses motivations et son passé sont essentiels dans le scénario du jeu. Tous ces personnages sont accompagnés d’un thème musical qui leur est propre, que ce soit un thème standard ou carrément un thème de combat, parce qu’il arrive forcément que certains aient envie de tâter un peu de la meilleure équipe de Pokémon des environs (mes chevilles vont bien, je vous remercie). La variété des personnages est donc renforcée par cette variété musicale qui amplifie vraiment l’aspect RPG standard que tendent à s’approprier les nouvelles générations de jeux Pokémon avec le temps. Et c’est franchement top.


… N’oubliez pas les pokéballs

Le plus important lorsqu’on parle de nouvelles têtes dans un jeu Pokémon, c’est bien sûr parler des nouveaux Pokémon de la région ! Ici, les mecs -et filles- de Game Freak ont revu le nombre un peu à la baisse avec seulement 80 nouvelles créatures. C’est sans compter les différentes formes que certains pokémon peuvent revêtir (notamment pour Plumeline ou encore les différentes couleurs de Météno). Et sans compter les formes d’Alola, bien sûr.
Ce qu’il y a de bien avec cette retenue dans le nombre de nouveaux monstres, c’est que les designs paraissent un peu plus travaillés que d’habitude, même si on commence tout de même à voir que l’inspiration s’amenuise à mesure que les nouvelles générations de jeux se suivent. Nous avons ainsi droit à la dernière déclinaison du pokémon chien, du pokémon oiseau ou encore du pikachu-like (qui est récurrent à chaque nouvelle gen, certes). Cela dit, malgré une redite par rapport à certains des 700 pokémon précédents, ces nouvelles créatures ont leur propre charme.


Bien sûr, il y a des champions qui se distinguent des autres. C’est le cas de Mimiqui, le vainqueur toutes catégories du meilleur design pour cette septième génération. Pardonnez-moi si vous n’êtes pas d’accord mais je me lâche. Mimiqui est le meilleur nouveau Pokémon parmi cette salve 2016. Ne me lancez pas non plus sur ses descriptions du Pokédex et sur Internet, qui expliquent pourquoi ce machin ressemble à Pikachu. On pourrait dire que c’est de la fainéantise. J’assimile ça plutôt à du génie. Ça a tellement plus de personnalité que justement ce pauvre Pikachu qui n’a pour lui que le fait d’être une souris électrique et la mascotte du dessin-animé. Franchement, Mimiqui est au-dessus sur tous les points.
N’oublions pas les mentions honorables : Rocabot, le chien-chien tout mignon ; Denticrisse, parce que sa gueule et le nom sont à mourir de rire ; le quatuor des Toko ; Plumeline version flamenco ; Spadodo, pour passer des soirées hallucinantes au coin du feu ; Chelours, qui a un nom magnifique aussi et bien sûr Bacabouh et Trépassable, les deux châteaux de sable hantés. Je sais pas qui a eu cette idée exactement mais il mérite un Oscar.

Au fait, quid des pokémon de départ, à savoir Otaquin, Flamiaou et Brindibou ? J’ai pour habitude de me dire qu’une génération de jeux Pokémon est ratée ou réussie en fonction de ce que je pense des starters. Du coup, comme je n’ai jamais touché à Rubis/Saphir et à Perle/Diamant mais que j’abhorre sans complexe le design des starters de ces générations, j’ai tendance à me dire qu’elles sont pourries. Non c’est pas logique, laissez-moi tranquille, j’y jouerai un jour.
Il n’y a que l’évolution finale de Flamiaou qui pète une durite totale et qui ne ressemble à rien. Les deux autres sont excellentes et je dois bien avouer que j’ai hésité jusqu’au dernier moment pour mon choix définitif de Pokémon de départ. Au final mon cœur n’a pas flanché, Otaquin jusqu’au bout. D’ailleurs, parlons de lui : pourquoi tant de haine ? Même Gruiki et Vipélierre n’ont pas reçu autant de moqueries, et pourtant c’étaient de sacrés designs de merde (Moustillon rattrape le tout in-extremis). Internet est incompréhensible.




Alola ! La forme ? Les formes d’Alola !

Passons rapidement sur la pauvreté de la vanne précédente, voulez-vous. Je disais plus haut qu’il y avait 80 nouveaux Pokémon… Le Pokédex complet de la région d’Alola comprend environ 300 petits monstres à capturer, la majorité est donc reprise des différentes générations précédentes. Mais il a un twist ! Comme vous le savez, Game Freak a introduit dans ces deux jeux une notion complètement barrée et géniale, celle des Formes d’Alola. En gros, certains Pokémon que nous connaissions très bien des générations précédentes (en réalité toutes celles présentées dans Soleil/Lune font à l’origine partie de la génération Rouge/Bleu/Jaune) ont changé d’apparence sous l’effet du climat d’Alola ou de certaines autres caractéristiques. Alors oui, les designs peuvent ne pas plaire et certains semblent tout droit sortis du chapeau magique. Coucou Raichu et Persian.
Mais le concept est juste génial. Et certains relookings sont incroyables : tantôt géniaux, tantôt hilarants, y en a pour tous les goûts. Mention forcément spéciale à Noakdoko et Triopikeur, les deux vainqueurs ex-aequo du relooking de l’année (c’est Cristina Cordula qui va être contente ma chéééérie). C’est à la fois ridicule et extraordinaire. Bref, j’adore.

Au-delà de l’aspect parfois surréaliste des petits monstres à attraper, c’est surtout le concept que je trouve très bien trouvé. Tout simplement parce qu’il s’inspire tout droit de ce qu’il se passe dans la réalité avec l’évolution apparente de certaines espèces, ou même des humains, selon la région qu’ils occupent. Si l’on fait le parallèle, le changement Noadkoko / Noadkoko Alolien est assez proche de ce qui est arrivé à l’ours brun et l’ours polaire ; ce dernier étant d’abord né d’une anomalie génétique qui a fait qu’un spécimen a eu le poil à la couleur blanche… Ce qui l’a ensuite aidé à mieux se camoufler dans l’environnement polaire et aidé à chasser plus efficacement, avant de transmettre le gène du pelage blanc à ses descendants, et ainsi de suite.

Pareil pour Miaouss, dont la nouvelle tête un peu cheloue est à priori tout droit inspirée de la façon dont l’être humain a façonné la plupart des espèces actuelles de chiens (et de plantes, de chats, de chevaux, etc.) à travers la sélection artificielle.

Au-delà de cet aspect « scientifique » (je mets entre guillemets parce qu’il faut pas trop déconner non plus), c’est également un bon signe de renouvellement chez les développeurs de Game Freak, qui ont décidé d’introduire tout un tas d’idées novatrices dans leur duo de jeux, quitte à ne pas plaire à tout le monde. Les formes d’Alola de certains anciens Pokémon en fait partie, et est sûrement l’exemple le plus parlant et le plus discuté, mais il y en a d’autres, et ça vaut le détour.

Mais déjà, rien que sur ces premiers points, on peut carrément dire qu’on tient la meilleure génération de jeux Pokémon depuis au moins Noir et Blanc (pas difficile) mais surtout Or et Argent. Y a plus qu’à voir si le reste tient la route.

Le trio de beaux gosses

Virons les arènes que diable !

L’un des points qui me chagrinait le plus lorsque j’ai découvert cette nouvelle version (ouais je n’en ai pris qu’une, je suis pas un true), c’était le fait pas tellement clair que les arènes disparaissaient purement et simplement du jeu. A vrai dire, j’ai longtemps eu le doute, jusqu’à deux semaines avant la sortie du jeu. Pour moi la communication n’avait pas été totalement claire. Ce n’est pas parce qu’on présente tout un nouveau système d’épreuves pour montrer qu’on est le meilleur dresseur que l’autre système est forcément mis de côté. Donc tant que personne ne m’avait dit texto que les arènes et champions avaient disparu, j’y croyais encore. A tort, donc.

Au final, ce n’est pas si gênant. Ce changement de formule offre un renouveau intéressant et une fraîcheur jamais vue depuis la sortie des deux premières générations. Il faut dire que Game Freak tirait vachement sur la corde, au point qu’à un moment elle finisse par céder. Heureusement, ils ont l’air d’en avoir pris conscience suffisamment tôt, ce qui a permis ce changement.
Ainsi, à la place des sacro-saintes arènes et de leurs badges, nous avons différentes épreuves, chacune supervisée par un Capitaine. Il arrive que parfois, on ait à affronter le Capitaine, mais c’est rarement le cas. En revanche, une fois que toutes les épreuves d’une même îles ont été accomplies, il faut passer par le combat contre le Doyen de l’île, qui fait un peu office de super-champion. Quatre îles, quatre doyens, chacun ayant leur type de prédilection. Une sorte de Conseil des 4 avant l’heure.

Comme le schéma d’arènes est passé à la trappe, c’était l’occasion de faire un peu table rase et de partir sur des bases complètement nouvelles. Les épreuves se suivent et ne se ressemblent pas. Finis les combats de quelques dresseurs disséminés dans un même bâtiment avant d’affronter un champion. Pour la deuxième épreuve, par exemple, la Capitaine Nephie demande à inspecter un étrange tourbillon sur des lacs de la Colline Clapotis. L’épreuve ne tient qu’à ça : inspecter une série de tourbillons, combats à la clé.
Mais la troisième épreuve est radicalement différente. Sans trop entrer dans les détails, il s’agit plus d’une épreuve de mémoire et d’observation que d’une épreuve basée sur les combats. Il suffit donc de repérer des changements entre différentes animations pour réussir l’épreuve. Enfin, réussir l’épreuve avant d’affronter le « champion » de celle-ci.

Sauf que dans Pokémon Soleil et Lune, en lieu et place du champion de l’arène, on est censé affronter ce que les personnages appellent un Pokémon dominant. Là encore, on sent que Game Freak a décidé de s’ancrer encore plus dans la réalité. Le Pokémon dominant est donc une créature assez puissante, qui fait figure de seigneur du territoire sur lequel on passe l’épreuve (la Grotte Verdoyante, la Jungle Sombrefeuille ou encore le Parc Volcanique).

En plus d’avoir un bonus d’attaque et de défense spéciale, le Pokémon dominant a également la capacité d’appeler d’autres Pokémon, plus faibles, en renfort. What the fuck ? Mécanique retorse par excellence, qui le devient encore plus lorsque les Pokémon sauvages que l’on rencontre en plein milieu d’une virée dans les hautes herbes deviennent capables d’y faire appel également (quelque chose justement débloqué après la première épreuve où l’on découvre ces « combats S.O.S. »).

Et on n’est pas au bout de nos surprises. Les combats S.O.S. jouent un rôle essentiel pour le remplissage du Pokédex. En effet, certains types de Pokémon n’apparaissent UNIQUEMENT que lorsqu’ils sont appelés en renfort. Bien sûr, la plupart peuvent être trouvés plus tard au cours du jeu… Mais pas tous ! Vorastérie en fait partie, un Pokémon d’une rareté incroyable, qui ne peut apparaître que lorsqu’un Corayon se sent en infériorité numérique. Et comme c’est une mécanique hasardeuse, il faut avoir les nerfs et la patience solide pour que ces Pokémon se montrent enfin.
Pire encore : certains n’apparaissent que lorsqu’il pleut ! Morphéo et Mucuscule sont les grands gagnants de cette loterie inimaginable. Du coup, en plus de devoir faire tomber la pluie (avec Danse-pluie ou simplement en ayant la chance de tomber sur une zone où il pleut momentanément), il faut également se farcir les combats S.O.S. en priant pour qu’ils apparaissent rapidement et pas au bout d’une demi-heure. Testé et approuvé par votre humble serviteur. Une corvée qui aurait pu finir en cauchemar si je n’avais pas eu une chance de cocu.

La pêche à la ligne a également revu son système avec une difficulté accrue pour chopper certaines créatures. Déjà, il n’est plus possible de pêcher où on veut, il faut attendre de voir certaines formations de rochers sous l’eau pour y faire glisser la canne à pêche. Et le fait est que quelques Pokémon très rares n’apparaissent qu’à un taux de 10 % uniquement sur des spots de pêche qui font des bulles. Là encore, testé et approuvé, il faut voir passer une centaine de Magicarpe avant de voir un Minidraco ou un Relicanth.

Occupez vous bien de vos chouchous, ils vous le rendront en mille

Eh ouais, c’est une petite nouveauté pas-si-nouvelle qu’offrent ces version Soleil et Lune. Souvenez-vous, il y a trois ans, on avait la Poké Récré, qui permettait d’aller faire des caresses à ses petits amours de Pokémon. Un concept à la Nintendogs qui permettait de faire comme si t’avais un animal de compagnie mais seulement sur la console. Il y avait également quelques avantages à s’occuper d’eux, mais tout est amplifié dans ces nouvelles versions.

Désormais baptisée Poké Détente, cette fonctionnalité garde les mêmes bases mais peut devenir un peu plus automatique que sa version X/Y. En effet, après les combats, il est possible de passer à l’écran de Détente pour aller caresser, brosser le poil, sécher les Pokémon de notre équipe. Ça paraît bizarre dit comme ça mais la fonctionnalité est activée lorsque certains membres de l’équipe subissent différentes altérations d’état (poison, sommeil, paralysie) ou sont affectés par différents « problèmes » cosmétiques : recouverts de boue s’ils utilisent/sont la cible d’attaques comme Coup de boue ou Tunnel ; complètement trempés si la météo est à la pluie ; ont le pelage en vrac après s’être pris des coups, etc.
Qu’est-ce que ça apporte ? Eh bien d’une, ça évite d’acheter des objets de soin de statut puisqu’il est désormais possible de guérir les différentes altérations (poison, sommeil, etc.) directement après le combat en passant par la Poké Détente.

Et de deux : si vous vous évertuez à chouchouter votre équipe systématiquement après chaque combat, en les caressant ou en les nettoyant de leurs saletés, leur niveau d’affection (symbolisée par une jauge de cinq cœurs) augmente. Dit comme ça, on peut croire que ça ne sert à rien mais tenez-vous bien : si vous atteignez une jauge entièrement remplie, il est possible d’avoir des effets bénéfiques. Votre Pokémon vous aime tellement que cela peut influencer son attitude en plein combat : éviter une attaque ; se guérir tout seul d’une grave altération d’état, y compris l’empoisonnement et les brûlures, etc. L’un des effets les plus utiles est notamment de décider de résister à une attaque qui aurait pu/dû être fatale, laissant le Pokémon en question avec une poignée de PV. Cela peut également pousser le-dit Pokémon à effectuer des coups critiques encore plus souvent qu’avant.

Dire que ces bonus m’ont parfois sauvé la vie lors de combats retors est un euphémisme. On pourra dire que c’est un coup de pouce pas vraiment mérité qui vient baisser la difficulté du jeu. Certes, mais d’un point de vue psychologique, c’est un poil plus plaisant de voir des Pokémon résister contre toute attente à un « Super efficace » fatal que de se faire laminer. Parce que le jeu reste tout de même relativement difficile. Enfin il paraît. Moi j’ai tellement traîné dans les hautes herbes à la recherche de tous les Pokémon imaginables que j’ai un peu survolé toutes les épreuves. Sauf la Ligue Pokémon justement, qui a réussi à me donner quelques sueurs froides l’espace de quelques instants.


Pokémon Ball Z

L’ultra bonne nouveauté des combats est l’ajout des Capacités Z. Au revoir les Méga-évolutions reloues, bonjour les Attaques spéciales, ici baptisées d’un Z comme Zorro pour faire genre. C’est un peu la spécialité d’Alola et fonctionne sur le même principe que les Méga-évolutions. Il suffit de faire tenir un cristal Z à un Pokémon pour rendre possible cette alternative aux attaques classiques.
Forcément, les cristaux Z ne sont pas forcément compatibles avec tous les Pokémon. Il y a une vingtaine de cristaux (et quelques bonus comme l’Oratozélite exclusive à Oratoria ou la Ronflézélite, exclusive à Ronflex). Un cristal par type. Il y a donc la normazélite, la spectrozélite ou encore la psychézélite. Pour activer la capacité Z, il faut que le Pokémon à lui l’on fait tenir la zélite en question ait une attaque du type correspondant. Ainsi, impossible d’utiliser l’aquazélite avec un Flamiaou qui ne connaîtra à priori pas d’attaque de type eau. Et vice-versa.

Du fait de leur caractère exceptionnel, les capacités Z ont droit à des séquences uniques et plus longues que des attaques normales. Et aussi à des noms dignes des shônen les plus ridicules : Super Tourbillon Abyssal ; Apocalypse Gigalithique ; Pyro-Explosion Cataclysmique ; Fulguro-Lance Gigavolt ou encore Impact Choupinova. En plus de ces noms incroyables, les animations sont super dynamiques et apportent un changement de rythme bienvenu lors des combats. C’est même, n’y allons pas avec le dos de la cuillère, quelque peu « jouissif ».
En revanche, comme les Méga-évolutions, les Capacités Z ont une limite d’utilisation : une par combat. Il faut donc bien choisir quand en utiliser une, surtout que malgré leur puissance, si le type n’est pas spécialement efficace contre le Pokémon en face (avec un niveau équivalent voire un peu inférieur), les dégâts ne seront pas si importants que ça. Pourtant, quand toutes les conditions sont réunies, c’est vraiment l’occasion d’envoyer valser un adversaire vers d’autres cieux, même si celui-ci a quelques niveaux de supériorité. Ainsi ces capacités ne sont pas si surpuissantes que ça lorsqu’on fait les mauvais choix. Mais c’est aussi le système de combat général de Pokémon qui est comme ça. Même une attaque considérée « Super efficace » peut ne pas faire autant de dégâts qu’on le souhaiterait.

A Alola y a une intrigue !

Non mais dites donc ! Non je ne déconne pas, il y a bien un semblant de fil conducteur dans ce jeu, en dehors du simple but de réussir son Tour des îles (l’enchaînement des épreuves et des combats contre les Doyens) ou de devenir le meilleur dresseur Pokémon de tout Alola. Non messieurs mesdames, il y a bien un soupçon de scénario.

Ceux qui y ont joué me diront, à raison, qu’il ne casse pas trois pattes à un canard mais là encore on sent que Game Freak casse les codes qu’ils avaient eux-mêmes appliqué pendant six générations de jeux pour pimenter un peu la formule. Le principal bienfait de ce scénario est qu’il est mis en scène et beaucoup mieux mis en avant que l’espèce d’intrigue écolo-SPA que les versions Noire et Blanche proposaient.
Le changement s’opère dès l’ouverture du jeu : après l’écran titre, le petit discours du professeur Euphorbe et l’arrangement de son avatar, on a droit à une petite cinématique qui met en scène une jeune fille en fuite dans une sorte de QG futuriste et luxuriant. Mais que se passe-t-il ?! Les sbires l’ont presque à leur merci, mais la jeune fille réussit à s’échapper on sait pas trop comment ! Et là… « Trois mois plus tard… » Puis l’aventure commence réellement.

Les tenants et aboutissants de cette introduction ne seront dévoilés qu’assez tard dans le jeu, à la suite de quelques rebondissements pas très originaux pour un RPG classique mais vachement rafraîchissants pour un jeu de la série principale Pokémon. Il faut dire que les personnages font tout le travail. On peut les trouver un peu lourdingues (notamment ce pauvre Tili qui ne pense qu’à manger ses foutus biscuits, encore plus qu’à aller défier les Capitaines et Doyens) mais ont finalement bien leur charme, surtout qu’ils sont bien moins énervants que la bande de rivaux insipide qu’on se coltine dans X et Y.
Enfin, il faut tout de même tolérer les poncifs des stéréotypes. Le personnage de Lilie fait un peu office de demoiselle en détresse neuneu tandis que celui de Gladio est tout simplement l’emo de service, Sasuke-style. A moins d’être particulièrement obtus, ou alors au contraire, je suis tellement bon public que j’accepte tout, on finit par s’attacher à cette bande de personnages. Il y en a d’autres tout aussi hauts en couleurs, d’ailleurs, même si ça reste limité à l’envergure d’un jeu Pokémon. Déconnons pas non plus, hein. Mais force est de constater que tout ça est intéressant et attachant.

Le souci d’un côté scénaristique plus prononcé est que ça montre assez largement à quel point la série est devenue dirigiste et linéaire. La phase tutorielle du jeu prend une sacrée belle plombe et, même si ce n’est pas spécialement désagréable, on a plus envie de parcourir les hautes herbes ou fouiller les recoins des bâtiments plutôt que de voir Tili ou le Prof. Euphorbe te dire que tu dois aller là-bas et pas ailleurs ou t’expliquer le fonctionnement du Centre Pokémon.
En plus de ça, les obstacles sont nombreux et partout. L’idée du Ronflex au milieu de la route n’a pas disparu, cette fois-ci c’est un Tauros ou un pauvre type sur son Mastouffe qui empêche d’aller dans une zone où tu n’es censé te rendre que plus tard. Bon ben ok, demi-tour alors. Point positif que l’on peut ressortir de tout ça : au moins on croise pas de Pokémon avec 15 niveaux de plus que l’équipe actuelle. Mais c’est un détail facilement réglé, et puis croiser des Pokémon beaucoup trop puissants c’est plus intéressant pour inciter le joueur à éviter la zone en question plutôt que d’avoir un lambda te dire « Non on ne passe pas, mon Mastouffe est en train de chercher des graines« . Bâtard.


Je vois la lumière à la fin

Bizarrement, le jeu considère tout de même que la réelle fin (celle qui mérite le générique) ne peut arriver qu’une fois le Conseil des 4 battu. Soit.
Heureusement, Soleil et Lune proposent un après-fin assez intéressant… Même s’il faut reconnaître que ça semble un peu maigre, surtout lorsqu’on a connu Or et Argent et la redécouverte de Kanto après avoir fait le tour des huit arènes de Johto. La principale chose à faire après s’être débarrassé de la Ligue, c’est d’aller s’occuper des Ultra-Chimères. Leur apparition est totalement incluse dans le scénario mais bizarrement, on ne s’en occupe qu’après la priorité d’être le meilleur dresseur d’Alola. On est bien dans un jeu Pokémon, après tout, c’est forcément la priorité. Du coup, après une petite mise en scène façon film d’espionnage, le tout nouveau maître d’Alola se voit confier la mission très secrète de chasser et apaiser ces mystérieuses créatures. Il n’y en a pas beaucoup en tout, du coup la mini-quête ne prend qu’assez peu de temps, ce qui est dommage. Au moins c’est l’occasion de compléter le Pokédex.

Comme toujours dans Pokémon, l’autre quête que l’on peut se réserver pour l’après Ligue est donc bien sûr le remplissage du Pokédex. Seulement là y a un petit hic : même après avoir battu le champion et le Conseil des 4, impossible d’avoir un Pokédex national qui nous permet d’essayer de collectionner les 800 et quelques créatures de la licence. Du moins pour l’instant : la fameuse Banque Pokémon en ligne que propose Nintendo n’a pas encore été mise en service pour ces deux versions, peut-être cela changera-t-il lorsque ce sera le cas. En attendant, ce sont seulement 301 pokémons, pas un de plus, qu’on a la possibilité de collectionner. Et c’est déjà bien assez si vous voulez mon avis, mais comme c’est réellement la première fois que je m’amuse à vouloir le remplir à 100 %, ça me suffit amplement. Pas sûr que les vétérans de la collectionnite aient le même état d’esprit.

A part ça qué pasa ? Ben… C’est tout ! Enfin : il y a l’Arbre de Combat que l’on peut visiter une fois la Ligue terminée. Même principe que la tour de combat de la génération Rubis/Saphir : il faut enchaîner le plus possible de duels entre dresseurs. Plus on enchaîne, plus on gagne de points de combats qui peuvent ensuite être échangés contre des objets rares (notamment quelques objets servant à faire évoluer des Pokémon).
La petite nouveauté est que si vous souhaitez vous retaper la Ligue, comme je l’ai fait plus d’une centaine de fois dans ma jeunesse dans la version Rouge, et la même en moins acharné dans la version Blanche, est que vous devez défendre votre titre. En fin de compte, ce n’est qu’une petite différence de mots mais ça vire également le fait de devoir se taper le même Champion de la ligue encore et encore. Comme on est le champion après la première victoire contre le Conseil des 4, ce sont d’autres challengers qui nous attendent quand on décide de se refaire un petit tour d’honneur. Du coup, on retrouve forcément Tili, Gladios et d’autres dresseurs attirés par le prestige et l’appât du gain (vu qu’on te file masse de thunes à chaque victoire). Petite surprise : le tout premier dresseur lambda que l’on écrase au début du jeu refait surface pour tenter d’avoir sa revanche. C’est mignon et bien trouvé. Mais pour ceux qui souhaitent faire autre chose que se taper la Ligue en boucle, c’est tout ce que le jeu a en stock.

En ligne, y a un peu plus de mouvements. Si l’on synchronise notre version du jeu avec un identifiant et un compte Nintendo, il est possible de participer à des quêtes multijoueurs. Pour l’instant, le nombre de quêtes n’est pas folichon mais il est à parier qu’il augmentera avec le temps, pour proposer du contenu additionnel un peu plus costaud que ce qu’on a là. Ce qui est un peu dommage pour les gens qui évitent le jeu en ligne comme la peste.

J’aime :

  • La plupart des nouveaux Pokémon
  • Mimiqui <3
  • L’intrigue est sympa
  • La bande-son est vachement cool (Route 10 sisi)
  • Les différents environnements sont top…
  • Les capacités Z

J’aime pas :

  • Les ralentissements lors des combats 2vs2
  • Qu’Otaquin soit le pestiféré des staters (il mérite pas)
  • Cette merveilleuse idée des combats S.O.S.
  • Le contenu après la fin est un peu maigre
  • … Mais on ne peut pas vraiment les explorer
  • En parlant de ça : WESH LA CAMÉRA

Pokémon Soleil et Pokémon Lune ne sont pas encore les épisodes tournant de la saga, mais on a droit avec ces deux nouvelles moutures à une expérience bien plus complète et intéressante que celle des versions X et Y. Cette nouvelle région d’Alola est très agréable à parcourir, peut-être même trop compte tenu du fait qu’on ne peut toujours pas l’explorer à sa guise. Les nouveaux Pokémon et les anciens revisités apportent une belle fraîcheur au niveau design, tandis qu’un scénario pointe le bout de son nez et donne un vrai liant à l’aventure. Le système de combat n’a pas spécialement bougé d’un poil mais il s’en retrouve particulièrement bien dynamisé grâce aux Capacités Z.
On peut être un peu déçu que le mode online soit encore un peu limité pour l’instant et que les possibilités après la ligue soient assez pauvres, mais ça reste une expérience au final très plaisante, pleine de fraîcheur, d’envie et de bonnes idées. Peut-être que la prochaine génération sera la bonne pour la révolution…

Aller plus loin :

Voir aussi :

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