Pour ceux qui sont un peu à la ramasse, il est bon de préciser que Pokémon est un succès mondial. Et qui dit succès mondial dit adaptation en tous genres. Oublie le dessin animé complètement godiche, avec ces épisodes répétitifs, découvre le manga : Pokémon – La grande aventure ! Grâce à l’éditeur Kurokawa, nous avons enfin les aventures papier de nos bestioles préférées. Et pourtant, c’était pas gagné. Explication des mésaventures du manga et du pourquoi il est génial !
Enfin la fin !
Commençons d’abord par le synopsis officiel : Rouge est un jeune garçon plein d’ambition et de fougue. Sa plus grande fierté est d’être considéré comme le meilleur Dresseur de Pokémon des environs de Bourg Palette ! Le Professeur Chen va le convaincre de partir à la découverte de nouveaux Pokémon pour compléter l’encyclopédie les répertoriant : le fameux Pokédex !
Si le synopsis est simple, l’histoire du manga en France l’est moins. On peut même dire qu’il a eu un parcours chaotique. En fait, Pokémon – La grande aventure est loin d’être une nouveauté : si ça se trouve, vous l’avez même déjà lu en partie. En réalité, Glénat a déjà publié le titre en 2001. Mais sous forme de demi-volumes destinés aux kiosques de presse. Hélas, les ventes ne sont pas au rendez-vous, et la publication est stoppée… à un tome de la fin du cycle ! C’est-à-dire que les lecteurs de l’époque attendent la fin depuis maintenant 13 ans ! C’est vache. Mais après cette longue traversée du désert, le dénouement est enfin disponible. Et ça, c’est grâce à l’éditeur Kurokawa. D’ailleurs, si tu passes par là Kurokawa, sache que je te fais plein de bisous pour avoir publier les aventures de la 1G dans son intégralité.
Au Japon, la série est nommée « Pokémon Special » et représente un seul et même titre, avec maintenant plus de cinquante volumes. Les versions s’enchaînent sans distinction. L’éditeur français, lui, a choisi une autre forme de découpage. Elle présente la série par versions. Ainsi, je vais vous parler de l’adaptation des versions Rouge, Bleu et Jaune. Un tome par version, donc trois tomes pour la première génération. L’éditeur se permet ça car les différentes générations sont quasiment totalement indépendantes les unes des autres. C’est pourquoi, avant Pokémon – La Grande Aventure, Pokémon – Noir et Blanc est sorti. Mais ça c’est une autre histoire.
Donc, pour faire simple : Pokémon – La Grande Aventure, c’est l’adaptation des versions Bleu/Rouge/Jaune, en trois tomes. Et s’il y a une « suite » avec les versions Argent/Or/Cristal, on peut considérer ces trois tomes comme une histoire entière avec une vraie fin.
Pourquoi ça déchire
Je vais être claire de suite : Pokémon – La Grande Aventure est un de mes gros coups de cœur manga de l’année. Pourtant, depuis janvier 2014, j’en ai lu plus de 200 (nouveautés, je compte pas ce que je possède déjà et que je me refais quand l’envie m’en prends). Donc, autant dire que si t’es fan, fonce sur cette adaptation, nom d’un Canarticho !! Déjà, rien ne peut te retenir de craquer : l’éditeur a fait un super boulot avec trois tomes d’environ 500 pages chacun, agréables à prendre en main, bonne traduction, bon papier et pour 10 euros le volume ! A ce prix-là, ça serait bête de se priver. Le seul truc qui me dérange, personnellement, c’est le nom français des protagonistes principaux. Ils sont nommés comme les versions des jeux. Alors j’suis pas pour l’anglicisme à outrance, mais s’appeler Red ou Blue, c’est quand même plus stylé que Jaune ou Verte !
Puis si l’histoire se présente au début comme une adaptation des jeux vidéo, elle s’émancipe bien vite. Au final, on a une histoire totalement inédite et on lit cette nouvelle aventure avec grand plaisir. Surtout que le manga est nettement plus mature que le dessin animé. C’est pas du Berserk non plus, mais au moins l’auteur ne prend pas son lecteur pour un gamin de 6 ans. Le ton est parfois grave, y a même des Pokémons qui meurent ! Ouais, ouais, ça rigole plus dans la région du Kanto. C’est quand même plus réaliste que « tout le monde y lé bô, tout le monde y lé gentil et la Team Rocket s’envole vers d’autres cieux ». De ce fait, on a des personnages beaucoup plus charismatiques. Rouge (punaise ce nom…) a bien la classe, et même s’il n’est pas particulièrement profond, il en impose le bonhomme.
Le dessin colle très bien à la série. Délicieusement vieillot (le manga a été dessiné en 1997, je le rappelle), il représente nos Pokémons de façon rondouillarde, les rendant mignons ou classes comme il faut. Il ne donne pas un aspect trop sérieux ou trop enfantin à l’œuvre, un juste milieu. Les scènes d’action sont énergiques et très claires. Bref, visuellement c’est vintage mais pour Pokémon premier du nom, ça tombe très bien ! Je n’ai pas exactement compté, mais durant les trois tomes, on aperçoit un large panel de Pokémon, si ce n’est presque tout ceux de la première génération. Aucun oublié donc ! Au final, si j’ai un seul reproche à faire au manga, ça serait sur le personnage de Jaune. Heureusement, il n’est pas présent dès le début de l’histoire. Ce dernier est vraiment trop plein de bon sentiments, on a envie de le secouer pour lui dire de se bouger, d’arrêter d’être naïf. Mais en rien ce boulet ne vous gâchera votre moment de lecture, c’est juste un petit moins.
Vous l’aurez compris, j’ai aimé Pokémon – La Grande Aventure. Un Pokéfan ne peut qu’aimer cette adaptation, de toute manière. Moins candide, l’histoire respecte extrêmement bien l’univers de Pokémon. Moult combats et rencontres viendront rythmer la lecture, qui est un plaisir pour les yeux, tant le dessin correspond et retranscrit bien l’univers. Donc, tu sais ce qu’il te reste à faire : foncer chez ton libraire indépendant et lui prendre les 3 tomes ! Raison de plus : si ce premier arc est un succès, Kurokawa a dit qu’il publierait la suite. Pour coller à l’actualité, Rubis et Saphir ont déjà été annoncés. Mais nous, on veut aussi Or et Argent !! Donc encourageons Pokémon – La Grande Aventure !
