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Pokémon Rubis Oméga / Saphir Alpha

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par

Pokémon, c’est un peu le gros marronnier de Nintendo, histoire d’assurer à coup sûr les ventes de fin d’année, puisque c’est désormais la période à laquelle ils sortent. Depuis 2009, chaque année voit la sortie de son jeu Pokémon, bien aidée, il faut le dire, par la demande constante des fans de refontes d’anciens épisodes.

Cette fois-ci, c’est après plusieurs années de rumeurs et d’indices disséminés par GAME FREAK que les fans ont pu s’écrier “Hoenn confirmed!” : les versions Rubis et Saphir sont enfin de retour sous le nom de Rubis Oméga et Saphir Alpha.

Plus beau pour les yeux et les oreilles.

Autant vous le dire tout de suite, je ne suis pas un grand fan des épisodes originaux. En fait, je n’aime pas la période Game Boy Advance de la série, que ce soit graphiquement ou musicalement. Alors oui, j’ai d’excellents souvenirs d’enfance sur ces jeux mais je les ai progressivement moins appréciés avec le temps. Mais inutile de s’attarder indéfiniment sur le matériau de base, allez lire le test de Bidoman pour ça, il n’a pas le même avis que moi mais vous en apprendrez plus si vous n’avez pas joué à Rubis/Saphir.

Néanmoins, beaucoup de choses se sont passées depuis douze ans dans l’univers de Pokémon et il faut bien justifier aux fans des nouveautés pour les faire repasser à la caisse. La première est bien évidemment d’ordre graphique. Reprenant la patte de Pokémon X/Y, les remakes sont plutôt jolis et les Pokémon récupèrent pas mal de nouvelles animations en combat les rendant plus vivants que dans les jeux de l’année dernière : un bon point donc. La nature reste aussi diversifiée qu’à l’époque et rend cette fois-ci très bien.


À côté de cela, on nous proposera trois fois au court de l’aventure des cinématiques avec les personnages en taille réelle. C’est dommage de ne pas en avoir plus au cours du jeu, mais cela nous fait espérer de voir un jeu gardant tout le temps ces proportions. Qui sait, peut-être dans cinq générations. Un effort a même été fait sur la 3D présente désormais dans plus de lieux. Cependant, on retrouve toujours le syndrome du framerate lancinant en combat, ce qui fait qu’on la laissera toujours coupée. Je ne comprends toujours pas l’intérêt de proposer ça si c’est pour avoir un rendu aussi dégueulasse.

Du côté des musiques, finies, les trompettes insupportables ! Même si les amateurs de la bande son Game Boy Advance seront sûrement déçus, les musiques ont été parfaitement modernisées. La plupart du temps, les thèmes reviennent en tête et on se retrouve à les fredonner à nouveau comme à l’époque. Mais il m’est arrivé plusieurs fois de ne pas immédiatement reconnaître une musique déjà présente auparavant. Au passage, quelques nouvelles compositions de toute beauté font leur apparition. Histoire de vous donner un aperçu, je vous en propose une de chaque.


Combat (Maître)
Combat (Amaryllis)

Une histoire de Méga-Évolution.

L’autre nouveauté, ce sont bien sûr les Méga-Évolutions, elles aussi héritées des volets précédents. Remakes obliges, aucun nouveau Pokémon n’est au programme mais on a droit à vingt nouvelles versions badass d’anciens. Contrairement à X/Y où les récupérer n’était absolument pas marrant (pouvant être récupérées partout sur la carte et seulement entre 20 h et 21 h, sérieusement ?!), ici, une bonne partie sera disponible après de petites quêtes bien sympathiques. Et cette fois-ci, pas d’exclusivité selon les versions, elles sont toutes récupérables.

Le problème, c’est que, comme avant, cela rend le jeu beaucoup trop facile. Déjà qu’on nous donne le Multi Exp avant la première arène (qui, je le rappelle, donne désormais de l’expérience à tous les Pokémon de notre équipe), et qu’en plus, GAME FREAK a abaissé le niveau des champions… Mais à partir de la cinquième arène et l’obtention du Méga-Bracelet, c’est fini, plus aucun Dresseur ne vous barrera la route. Je veux dire, c’est possible d’intégrer de nouvelles possibilités stratégiques sans sacrifier l’intérêt du jeu solo pour autant, pourquoi ne pas filer tout ça une fois l’aventure terminée, pourquoi ne pas faire revenir le système de difficulté de Noir 2/Blanc 2 ? Certaines décisions restent totalement obscures de mon côté.

Le problème, c’est qu’il fallait également ajouter tout cela de façon cohérente dans le scénario de base des jeux. Et même si celui-ci n’a dans l’ensemble pas bougé, les Méga-Évolutions sont intégrées à la truelle : Pierre Rochard arrive de façon inopinée sur une route, vous allez sur l’île de Latios et Latias, vous battez deux guignols de la team adverse et là, le légendaire de votre version vous rejoint sans même le capturer, on vous donne la pierre de Méga-Évolution correspondante, le bracelet pour activer tout ça et un Mars en bonus. Non, décidément, c’est pas possible.

D’anciennes fonctionnalités raffinées.

À côté de tout cela, plusieurs particularités de la troisième génération font leur retour. C’est notamment le cas des Concours Live. Pas grand-chose de nouveau à noter, si ce n’est qu’on vous donnera un Pikachu spécial après votre première victoire qui pourra se déguiser de cinq façons différentes correspondant aux cinq catégories des concours et ainsi apprendre une nouvelle attaque. Les Pokéblocs sont aussi de retour mais ceux-ci ont été simplifiés, plus de Pokéblocs mieux réussis que d’autres en faisant un mini-jeu à quatre, tout est automatisé. Ah, et nouveauté des plus importantes, vous pouvez prendre des photos de la performance de votre Pokémon en réalité augmentée pendant les concours. Wow.


Autre retour attendu, celui des Bases Secrètes. Accessibles en utilisant la CT Force Cachée dans les arbres, grottes ou buissons, il sera toujours question de choisir et personnaliser une sorte de cabane comme quand vous étiez enfant. À grand renfort de décorations pouvant être interactives, chaque visite dans une base sera différente et vous pourrez même transformer la vôtre en arène en choisissant le type de combat pratiqué (Solo, Duo, Trio ou Rotatif). Vous pourrez également recruter d’autres joueurs dans les bases pour former une Team du nom de votre choix. On regrettera tout de même de ne pas pouvoir choisir les Pokémon des autres dresseurs de sa base. La plus grande avancée reste la facilité du partage puisque votre base peut être envoyée par StreetPass, Wi-Fi ou code QR.


Ces deux fonctionnalités sont toutes deux introduites par deux nouveaux personnages : Atalante et Millepertuis. La première, star de concours aux habits de mauvais goût, sera une sorte de rivale pour les concours, puisqu’il faudra la battre une fois le haut niveau atteint. Le second dirige la Guilde des Bases Secrètes à Cimetronelle, un bâtiment dans lequel vous pourrez augmenter le niveau de votre base une fois les drapeaux d’autres bases récupérés, vous débloquant ainsi de nouveaux objets à acheter pour celles-ci et de nouvelles possibilités.

Des petites nouveautés intéressantes.

Du côté des réelles nouveautés, ça reste léger mais plaisant. Le PokéNav est remplacé par quatre mini-logiciels différents sur l’écran tactile. La plupart sont classiques ou n’ont pas d’intérêt particulier mais un tire son épingle du jeu, le Navi-Dex. Celui-ci permet dans chaque endroit du jeu de suivre son avancement en terme de capture de Pokémon. Si vous avez rencontré un Pokémon, celui-ci sera indiqué sous forme d’ombre et se colorera dès sa capture effectuée. Une fois tous les Pokémon attrapés pour un moyen de rencontre défini (hautes herbes, Surf, pêche), votre type de couronne dans cette zone s’améliorera (bronze puis argent, etc.), une manière plutôt agréable de suivre sa progression. Enfin, le Navi-Dex peut détecter un Pokémon directement dans les herbes avec une particularité, que ce soit une capacité ou un talent inhabituel, un niveau plus élevé que d’habitude, etc. Un accessoire bien pratique au final.


En fin d’aventure, vous débloquerez un objet vous permettant de voler dans le ciel à dos de Méga-Latios ou de Méga-Latias. Même si c’est plutôt joli est sympathique, l’intérêt reste limité puisque changer d’endroit vous prendra trois plombes. Mais ça peut éviter de se trimballer un Pokémon avec Vol. C’est également grâce à cela que vous pourrez accéder aux mirages, puisque il y en désormais plusieurs. Chaque cartouche possède le sien et ceux-ci sont échangés pendant vingt-quatre heures avec les gens croisés en StreetPass. Enfin, quasiment tous les anciens légendaires des anciennes générations seront récupérables de cette manière.

La dernière nouveauté mise en avant par Nintendo est scénaristique, puisqu’une histoire supplémentaire a été ajoutée un fois la Ligue Pokémon vaincue. Son nom : l’épisode Delta. Votre mission sera de sauver la région d’une météorite menaçant de s’écraser. La plupart des actions demandées seront de faire des allers-retours entre différents endroits, le tout agrémenté de quelques combats. En revanche, c’est plutôt intéressant côté scénario même si inutilement compliqué.


Une fois tout ceci terminé, la dernière zone du jeu vous sera révélée, l’Atoll de Combat. Celui-ci est un véritable paradis des stratèges Pokémon puisqu’il réunit une pension, un juge d’IV, des maîtres des capacités pour apprendre des attaques supplémentaires, la Maison de Combat et que le tout est une île sur laquelle on peut tourner indéfiniment pour faire éclore ses œufs.


Mais puisqu’il faut bien terminer sur un défaut, on regrettera que la Zone de Combat de Pokémon Version Émeraude ait été supprimée. Certains éléments dans le jeu laissent d’ores et déjà penser qu’elle puisse être ajoutée par la suite, que ce soit via une mise à jour gratuite ou un DLC payant, mais cela reste un manque regrettable pour un remake.

En bref…

J’aime :

  • C’est Pokémon. En plus beau qu’avant.
  • L’épisode Delta qui ajoute un peu de consistance au scénario.
  • Les nouvelles Bases Secrètes.
  • Suivre l’avancée du Pokédex avec le Navi-Dex.
  • L’Atoll de Combat, tous les outils pour stratèges réunis au même endroit.

J’aime pas :

  • Trop mais vraiment trop facile en solo.
  • Où est la Zone de Combat ?
  • « Oh mince, c’était pas bien ce que je faisais en fait ? Bon, je vais devenir gentil alors.»
  • Too much water.

Ceux qui étaient sortis déçus de la facilité de X/Y ne seront pas plus conquis par ces remakes qui multiplient les aides aux joueurs moins chevronnés. Et malgré un épisode Delta intéressant, l’après-Ligue Pokémon manque de saveur avec seulement des anciens légendaires à capturer.

En revanche, les adeptes de stratégie Pokémon verront indubitablement la machine être relancée, que ce soit par les nouvelles Méga-Évolutions ou le retour des tuteurs de capacités dans une zone plus pratique que jamais. Mais même pour eux, il y aura des raisons d’être déçus, notamment par l’absence de la Zone de Combat d’Émeraude.

Au final, le jeu reste agréable sans être exceptionnel et on aurait aimé un peu plus de grandeur, de difficulté et de nouveauté.

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