Nous mettons nos archives à disposition mais la mise en page n’est pas encore corrigée

Tests : NESGBSNESN64GBANGCDSWii3DSWii U

Bien démarrer avec… Fire Emblem

Le

par

Il y a des grands noms du jeu vidéo que l’on entend partout mais que l’on n’a jamais pratiqué, par manque de temps, d’intérêt ou d’argent. Or, les années passent et les épisodes s’accumulent parfois, à tel point que l’on ne sait plus vraiment pas où commencer ! Vais-je tout rater si je commence par la fin ? Dois-je commencer depuis le début malgré les gros pixels moches de la NES ? Y a-t-il un scénario général à assimiler ou pas ? Notre série d’articles « Bien démarrer avec… » vous guide dans les arcanes des sagas qui en imposent !

Fire Emblem, c’est un peu la vieille marmite dans laquelle on fait les bonnes soupes que l’on découvre ou redécouvre au fil des années. Considérée comme une saga « élitiste » avec des épisodes « particulièrement difficiles » et des mécaniques de jeu « exigeantes et punitives », le joueur lambda qui cherche le plaisir et pas la galère aura vite fait de passer son chemin, estimant que Fire Emblem, c’est pas pour lui.

Pourtant, la saga est de plus en plus accessible et il serait criminel de ne pas se laisser tenter par l’aventure.

La question cependant, au bout de 14 jeux, et bientôt 15 avec Fire Emblem Echoes qui va s’ajouter à la liste, c’est « par où commencer ? »

En effet, même si les épisodes se veulent tous indépendants les uns des autres (à quelques rares exceptions près) et donc accessibles sans avoir joué à un épisode précédent, il y en a certains qui peuvent rebuter au premier abord pour un joueur non averti et d’autres qui peuvent procurer d’intenses moments de plaisir sans pour autant donner plus que ça l’envie de chercher à mieux connaître la série.

Du coup, je vous propose plusieurs portes d’entrée, allant de l’émulation le plus illégale du monde à la solution légale et parfaitement actuelle en passant par le chemin des harcore gamers maîtres stratèges, celui des amateurs d’histoires de guerres à la mode Fantasy (avec des dragons dedans !!) et celui des joueurs timides et pas sûrs d’eux qui ont peur de se heurter à un échec.

J’espère que vous trouverez votre bonheur dans ses lignes et surtout que vous aurez tous les uns après les autres envie de découvrir Fire Emblem sous son meilleur jour.

Entrée numéro 1 : on refait l’histoire

C’est, je pense, l’entrée la plus difficile, la plus exigeante et la plus puriste qui soit, en gros, l’entrée des malades mentaux. Mais je sais qu’il y en a parmi vous. Il s’agit simplement de refaire les jeux dans l’ordre de leurs sorties pour apprécier au mieux toutes les innovations de la saga dans leur ordre de parution.

Il n’existe cependant pas de moyen « légal » d’y parvenir car la moitié des épisodes ne sont pas sortis en Occident. Ils ont été traduits par des fans et sont disponibles au téléchargement sur émulateur. Les épisodes NES et Super NES sont introuvables sur le marché de l’occaz puisque inexistants. Les épisodes sortis en occident sont assez difficiles à trouver en occaz, et leur prix peuvent très rapidement monter et atteindre la centaine d’euros. A ce prix, exigez une boite en parfait état et la notice non souillée… voire le jeu encore sous blister. Mais ne rêvez pas trop. Sinon, vous pouvez toujours effectuer des recherches sur Le Bon coin et attendre qu’un couillon brade ses jeux par lots et accepte de vous vendre un exemplaire de Fire Emblem en occaz.

Testé et approuvé, ces jeux sont largement plus agréables à jouer sur leurs consoles d’origine, notamment les plus récents puisque, il faut bien le dire, l’émulation GameCube et Wii, bien que permettant de jouer en full HD si on a la bécane qui va avec, ça n’a pas le même rendu qu’avec une bonne manette entre les doigts. Et je ne parle pas des épisodes DS et 3DS qui perdent une partie de leur intérêt sur l’écran de votre ordinateur.

Lire le dossier pour connaître l’ordre de parution des épisodes

Entrée numéro 2 : je veux rêver, voyager…

Les amateurs d’histoires bien tordues, bien surprenantes, qui prennent aux tripes, qui offrent 3 twists à l’heure et qui en plus véhiculent des valeurs de tolérance sur fond de guerre n’ont pas à réfléchir, il faut se plonger directement dans Path of Radiance sur GameCube et enchaîner avec Radiant Dawn sur Wii. Ça peut également être une entrée pour ceux qui ont un peu peur des lourdes régressions technologiques et qui ne voudraient pas revenir à la 2D. Bon, techniquement, ces deux jeux ne sont pas magnifiques, mais pour le style, ça convient parfaitement.

Ces deux épisodes sont à jouer dans l’ordre puisque l’histoire se suit. Bien sûr ce n’est pas une obligation, on peut jouer à Radiant Dawn sans avoir fait Path of Radiance, mais c’est vraiment dommage.

Ces deux épisodes proposent à ce jour l’histoire la plus aboutie de la saga, avec une progression de l’intrigue super maîtrisée : on commence en partant à la rescousse d’une princesse un peu cruche (on est chez Nintendo) et on finit dans une bataille épique contre une divinité qui peut d’un revers de main balayer toute forme de vie sur Terre. Rien que ça. Entre temps, le jeu des alliances et des trahisons vous fera sursauter à maintes reprises, les twists finaux mettront un violent coup de batte de base-ball dans la gueule de votre empathie et entre temps, vous aurez droit à l’unique combat exclusivement aérien de la saga sur dos de Pégases et de wyvernes.

Ce premier contact avec la série, par le biais d’épisodes à la fois avancés et atypiques, pourra se poursuivre avec les épisodes GameBoy Advance, un peu plus simplistes mais aux mécaniques relativement similaires. Ensuite, il vous appartiendra de voir vers où vous voudrez aller, sachant que vous ne pourrez plus que régresser dans les mécaniques de jeu.

Découvrir Path of Radiance et Radiant Dawn

Entrée numéro 3 : je veux commencer doucement

Pour y aller tout doux et se familiariser tranquillement avec la saga, il suffit de commencer par l’épisode le plus facile : The Sacred Stones sur GameBoy Advance. Techniquement potable et avec une histoire sympa que vous pourrez refaire une deuxième fois directement après l’avoir finie, le jeu est disponible sur la console virtuelle de la WiiU. Il est également sur le marché de l’occaz et probablement moins cher que d’autres, vu qu’il fait partie des épisodes les moins aimés de la saga… donc les moins prisés. Mais s’il fait partie des moins aimés, c’est uniquement parce qu’il est trop facile. Pour le reste, il n’a rien à envier à ses prédécesseurs ni ses successeurs puisqu’il reprend tout ce qu’il y a de bien dans la saga.

Une fois The Sacred Stones achevé, si vous voulez rester dans le tout doux, prenez Awakening sur 3DS. Il est également très facile et vous propose surtout de virer l’élément punitif le plus élitiste de la saga : la mort de vos personnages. Ici pas de morts, pas de frustration et pas de tendance à faire reset toutes les 20 minutes pour revoir sa stratégie de A à Z. Si cette approche insulte un peu l’esprit de la saga, ça permet tout de même de faire une partie pour observer le déroulement de l’histoire et d’en faire une autre ensuite, en désactivant cette option « pas de mort tout le monde il est beau » pour se farcir Awakening à l’ancienne. Et c’est déjà une autre paire de manches.

Mais ça sera un mal nécessaire pour poursuivre l’aventure avec Path of Radiance et Radiant Dawn, ou bien avec les deux autres épisodes GameBoy Advance qui sont tous les quatre beaucoup plus exigeants. Après, libre à vous de poursuivre votre quête avec les épisodes plus anciens… et introuvables en Occident 😉

Découvrir The Sacred Stones et Awakening

Entrée numéro 4 : j’ai envie de souffrir,
pas d’aimer Fire Emblem

Dans ce cas, rien de plus simple : jouer quelques heures à Shadow Dragon sur Nintendo DS et le mal sera fait : vous trouverez ça chiant, moche, mal pensé, avec un gameplay foireux et vous pourrez dire partout que Fire Emblem, c’est de la merde.

Je vous aurai prévenu.

Découvrir Shadow Dragon et mourir.

Entrée numéro 5 : je ne suis pas un fin tacticien, j’ai peur

Si vous n’êtes pas familier avec les jeux de tactique, peut-être serait-il plus sage de ne pas commencer par Fire Emblem. Oui, c’est bête à dire, mais pourtant, il faut savoir qu’il existe une autre saga, chez Nintendo, qui propose des mécaniques similaires (tactique, tour par tour) mais qui ne propose ni évolution des statistiques des personnages, ni attachement inconsidéré aux artworks, ni punition en cas de mort : il s’agit d’Advance Wars.

En fait, cette saga devrait s’appeler simplement « Wars », puisqu’à l’origine, les titres des épisodes dépendaient de la console sur laquelle ils sortaient : Famicom Wars sur Famicom, GameBoy Wars sur GameBoy, Advance Wars sur GameBoy Advance… Ce n’est que depuis cette dernière que les épisodes sortent en occident, et on peut les trouver sur GBA et sur Nintendo DS en occaz pas trop difficilement. Adaptés au public occidental que nous sommes, ils vous guideront tranquillement vers l’élaboration de stratégie en combat au tour par tour, avec placement des unités, avancée vers l’objectif, attirer l’ennemi dans un coin pour éviter les mêlées, avantages liés au terrain… Bref, tout est bon à prendre.

A noter cependant que Battalion Wars (sur GameCube), c’est de la merde.

Une fois ceci fait, vous pourrez si vous le souhaiter vous pencher vers Fire Emblem. Si vous n’êtes pas trop sûr de vous et que vous avez peur de perdre, passez par Awakening pour vous familiariser avec la saga.

Découvrir Advance Wars et Awakening

Entrée numéro 6 : J’ai pas peur, je veux vivre les temps forts de la saga

Alors là… vous êtes coriaces. Peut-être avez-vous peur que l’entrée numéro 1, qui consiste à commencer par la Famicom (NES), fasse fondre vos enceintes, vos oreilles et votre cerveau. Peut-être n’avez-vous plus aucun goût pour ces vieux pixels dégoulinants d’un autre âge… Et je vous comprends.

Si tel est votre cas mais que vous n’avez pas pour autant envie d’être pris par la main, quel autre épisode que Genealogy of the Holy War sur Super Famicom pourrait vous introduire dans la saga ?

Cependant, il me faut vous prévenir : en jouant à ce jeu, vous comprendrez pourquoi la saga était restée cantonnée au Japon à l’époque. On est ici confronté à la plus pure tradition littéraire orientale : avant même que le jeu ne commence, on vous présente l’histoire de votre pays, la carte du continent avec tous les pays voisins et les villes principales, les différents dirigeants, ducs, princes et autres chefs militaires, on vous parlera d’une guerre à laquelle vous ne prendrez pas part mais dont il faudra comprendre le déroulement pour comprendre l’histoire du jeu… Et lorsque le jeu commencera, vous serez immédiatement lâché sur un champ de bataille immense sans aucun tutoriel ni aucune aide que ce soit. Le premier niveau dure près de 3 heures et vous en sortirez avec l’obligation d’avoir retenu les noms de 40 personnages importants pour la suite de l’intrigue… tout en sachant qu’entre les noms des persos et ceux des villes et des pays, il y a de quoi se tromper.

Donc oui, il vaut mieux être averti avant de se lancer dedans.


Cependant, et c’est bon à savoir, une option (à activer) vous permet de sauvegarder votre progression à chaque début de tour, ce qui est idéal pour revoir sa stratégie en cas d’erreur ou même simplement pour faire une pause parce que franchement… des missions immenses avec des objectifs qui se renouvellent, des personnages qui apparaissent aux 4 coins de la map… Vous n’auriez pas assez de toute une vie s’il fallait faire reset à chaque fois que vous vous plantez… Pourtant, c’est comme ça que le jeu est configuré ^^

Mais si vous passez cette première épreuve, vous aurez droit à un épisode vaste et complet, avec le triangle des armes (ne ratez pas le village à visiter dans le premier niveau pour en être informé !!), des animations plus fluides et plus dynamiques que dans les épisodes GBA, des dialogues interminables… et surtout ce sentiment d’être lâché tout seul sur la carte, ce qui est un peu dérangeant, il faut bien l’admettre.

Si vous passez l’épreuve de Genealogy of the Holy War (et l’épreuve tacite des coupes de cheveux immondes), il n’y aura aucun problème pour vous, vous pourrez jouer à tous les Fire Emblem du monde, du plus simple au plus compliqué. C’est toujours ça de plus à mettre sur votre CV.

Évidemment, le jeu n’existe pas en Occident, donc il faut passer par l’émulation et les traductions amateurs. Mais je ne vous ai rien dit.

Entrée numéro 7 : Je suis indécis mais j’ai un smartphone

Si vous n’êtes pas aussi vieux que la tablette de Bidoman, vous pouvez probablement faire tourner Fire Emblem Heroes sur votre téléphone. Et si les précédents entrées ne vous ont pas inspirées, vous pouvez toujours donner une chance à ce jeu. Il ne coûte rien, il brasse des personnages de tous les Fire Emblem et il permet de se familiariser avec leur univers, il donne un aperçu simplifié des mécaniques de gameplay de la série classique, et y a énormément de suivi de la part des devs, avec pas mal de contenu régulièrement ajouté. Dans l’ensemble, vous avez de quoi passer un bon nombre d’heures dans le métro si vous pouvez accepter le modèle free-to-play du jeu un peu pervers sur les bords.

Si vous en arrivez à sérieusement considérer payer de l’argent dans ce jeu, ou si vous vous rendez compte que vous ne le lâchez plus, c’est qu’il est temps pour vous de venir du coté de la série principale ! Si vous avez un petit favori dans Heroes, pourquoi ne pas faire le jeu duquel il est tiré ?

Ça tombe bien, Antzou peut vous parler du jeu plus en détail par là !

Entrée numéro 8 : Mais je vous encrotte de bique, moi !

Il existe également une solution détestable, méprisable, passible de bannissement à vie de toute communauté Nintendophile. Celle-ci consiste à ne pas vouloir jouer à Fire Emblem. Et si au travers de cette page et de toutes les autres qui concernent la saga, nous n’avons pas réussi à vous donner envie de tester la chose, c’est que nous ne pouvons plus rien faire pour vous.

Alors soyez gentils : lorsque vous serez jugé pour ne pas avoir joué une seule fois à Fire Emblem, n’hésitez pas à commencer votre réquisitoire en disant « Malgré les nombreux efforts des rédacteurs de NintenDomaine pour m’inciter à essayer la saga Fire Emblem, j’ai personnellement décidé par moi-même en mon âme et conscience et en pleine possession de mes moyens, tant physiques que mentaux, de ne pas m’abandonner aux joies du jeu vidéo de stratégie au tour par tour avec gestion de statistiques et d’équipements.« 

Au moins on n’aura pas votre mort sur la conscience et ça sera mieux pour nous.

Voir aussi :

,