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Shantae and The Pirate’s Curse

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Troisième épisode de la série, Shantae and The Pirate’s Curse est le dernier né du studio WayForward, notamment connu pour les 2 Mighty Switch Force sortis uniquement sur consoles Nintendo.

Ce n’est pas évident en regardant les trailers de comprendre ce que propose réellement ce nouveau jeu… Voici donc un petit test qui, j’espère, vous permettra d’y voir un peu plus clair sur son contenu, et peut-être de débourser la somme coquette de 17 euros.

What did you expect?

Si vous souhaitez acquérir le dernier Shantae en espérant être bluffé par un level design incroyable, renouvelé et proposant de nombreuses galipettes haletantes, je vous arrête tout de suite, ce jeu n’est pas fait pour vous. Contrairement à un jeu d’action plate-forme tel que Shovel Knight, le level design de Shantae sert davantage l’exploration que la grimpette.

Vous débutez l’histoire sur l’île principale dans laquelle vous serez amené à revenir régulièrement, afin d’accomplir plusieurs quêtes principales, « secondaires », ou tout simplement pour obtenir divers updates et objets chez des PNJ. A partir de cette île, vous allez ensuite en visiter plusieurs autres où la construction des niveaux sera à chaque fois presque identique.

En règle générale, chaque niveau sera une sorte de grande ligne droite (pas toujours heureusement) où vous serez amenés à rencontrer plusieurs intervenants importants pour la quête principale. Après la résolution de petites énigmes (apporter tel objet à tel PNJ par exemple), il y aura alors un à deux donjons de relative petite taille où l’avancée fera très fortement référence à un Metroid ou Castlevania 2D.


Carte de donjon, salles de sauvegarde, updates définitifs et progression par aller-retour seront de la partie. Ces zones d’exploration forment d’ailleurs le cœur du gameplay. Le level design n’y est pas fou-fou, mais cela reste assez sympa.

Toutefois, concernant ce qu’il y a autour de ces donjons, une grande ligne droite le plus souvent, ce ne sera pas toujours une franche rigolade, et la lassitude de faire plusieurs allers-retours dans des tableaux au level design archi basique risquera de lasser certains joueurs.

Bref, s’il fallait définir le genre de jeu qu’est Shantae, je dirais qu’il s’agit d’un jeu de plate-forme très orienté exploration et « jeu de rôle ». On est par exemple très loin des villages « factices » de Shovel Knight. Tout ce qui semble a priori séparé de la quête principale a pourtant un réel impact sur votre progression.

Dur dur d’être un bébé

La hype du rétro est souvent utilisée pour aguicher le nostalgique ou le fondu de difficulté, et finalement on se retrouve très souvent face à des graphismes volontairement faibles, mais avec un jeu qui possède bel et bien les codes d’aujourd’hui.

Dans Shantae, le maître mot est « démerdez-vous ». Il n’y aura pas d’indicateurs vous montrant où aller ou des informations trop évidentes pour vous aider.

Rien de sur-humain néanmoins, mais il vaut mieux commencer le jeu en se disant qu’aucune quête secondaire ne l’est réellement, et que le moindre petit élément suspect devra être rangé dans un coin de sa tête, sous peine de devoir tourner en rond à plusieurs reprises.

Boys Boys Boys

Shantae n’a pas emprunté uniquement le gamepley de Samus Aran, mais également l’adresse de son chirurgien esthétique. Et il semblerait même qu’il ait fait un prix de gros à toute la population féminine du jeu.

On a vraiment l’impression que ces designs racoleurs ne sont là pour aucun autre but que de mettre des poitrines et des corps aguicheurs en avant… Pas non plus de quoi en faire un fromage, mais je trouve qu’ils auraient largement pu s’en passer.

Concernant la musique, elle fait le job, mais après les BO excellentes des deux Mighty Switch Force, j’en ressors tout de même avec une légère déception. Trop rares sont les musiques qui se détachent du lot.

Enfin, côté graphismes, c’est tout simplement du 16 bits. Rien de transcendant donc, mais une ambiance début 90 suffisamment bien rendue pour donner l’impression de retourner en enfance.

Les comptes de la crypte

Comptez une dizaine d’heures pour aller au bout de l’aventure avec un pourcentage proche du 100%. La totalité des bonus sera par contre assez dure à obtenir à cause d’un ou deux éléments très bien cachés.

A noter que le jeu propose une fin très concise lorsque vous le terminez sans avoir tout obtenu, mais une fin bien plus sympa lorsque vous revenez battre le boss avec le 100%. Une fois l’aventure terminée, un « mode pirate » est débloqué afin de pouvoir recommencer l’aventure avec déjà tous les updates récoltés dans la première partie.

Pas vraiment dur dans ses phases de plate-forme ou de combats, c’est davantage dans l’exploration et dans la résolution de petites énigmes que le jeu gonfle un peu sa durée de vie. Par contre, là où le titre de WayForward est un mini scandale, c’est sur son prix de lancement. Il est vendu 17 euros…

J’ai du mal à comprendre comment un tel jeu, créé par une petite équipe et possédant des graphismes du début des années 90, peut ensuite être vendu aussi cher. Soit certains indés se saignent pour vendre leurs jeux, soit c’est WayForward qui a tenté un gros coup de bluff avec ce tarif.

Cette politique tarifaire m’étonne d’autant plus étant donné les tarifs assez raisonnables qu’ils proposent d’habitude (exemple, les Mighty Switch Force). Toutefois, malgré ce constat un peu amère, ce Shantae a quand même été une bonne pioche. C’est donc à vous de voir si le prix en vaut ou non la chandelle.

En bref…

J’aime :

  • une excellente maniabilité
  • un mélange des genres réussi
  • une aventure sans aucun guidage
  • des environnements variés
  • l’humour bon enfant des dialogues
  • une durée de vie correcte
  • musiques sympathiques
  • le 100% et la vraie fin

J’aime pas :

  • beaucoup trop cher
  • un level design très linéaire hors donjons
  • le design inutilement racoleur des persos féminins
  • réussir à se placer pour parler à un PNJ
  • devoir remettre la map après l’obtention d’un objet
  • des traductions avec coquilles chez le marchand

A défaut d’être un jeu mémorable, Shantae devrait plaire aux adeptes de plate-forme et surtout d’exploration à la Metroid qui ne voient pas d’un mauvais œil l’activation de quelques-uns de leurs neurones. Néanmoins, d’un point de vue qualitatif et quantitatif, il est dur de conseiller Shantae au prix fort de 17 euros, surtout quand on le compare à d’autres jeux bien plus généreux en contenu vendus à un prix bien plus bas.

Voir aussi :

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