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Final Fantasy Tactics Advance

Le

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Avant de faire les beaux jours de Sony et de ses Playstations avec sa série des Final Fantasy, il ne faut pas oublier que Squaresoft travaillait pour Nintendo du temps de la SNES. C’est même sur cette console que cette grandiose série de RPG a fait ses lettres d’armes. Mais suite à une brouille avec Nintendo, l’éditeur des Final Fantasy se tournera exclusivement vers Sony. Ainsi, la N64 n’a pas eu de grandioses RPG et avec le recul on peut se rendre compte que cela a beaucoup compté dans la guerre des consoles. Il aura fallu attendre la fusion entre Square et Enix pour évoquer une nouvelle collaboration avec Nintendo. C’est aujourd’hui chose faite puisque deux opus sont prévus sur NGC et GBA. Le premier à nous être parvenu en Europe est la version GBA et en souvenir de ce qui a été fait auparavant nous pouvons nous attendre à quelque chose de grandiose. Voyons donc ce que ce Final Fantasy Tactics Advance a dans le ventre.

PRINCIPE

Cet épisode est quelque peu différent de ceux sortis sur Playstation puisqu’il ne s’agit pas d’un RPG à 100%. En effet, FFTA s’apparente plus à Advance Wars qu’à un Final Fantasy pur et dur. Je m’explique : même si les combats s’effectuent au tour à tour comme dans la plus pure tradition, il s’agit ici de déplacer son personnage de case en case comme sur un échiquier puis de faire une action selon sa position. Les fans de Advance Wars ne seront pas dépaysés tant le système de jeu est proche. Ainsi les seuls moments où vous contrôlerez vos personnages seront lors des combats ou sur une carte pour vous rendre d’une zone à l’autre ; ici pas de déplacements dans des décors en 3D comme dans les RPG classiques.

C’est pour cela que FFTA est à ranger dans la catégorie des tactics RPG mais à un niveau beaucoup plus poussé que Advance Wars. En effet, vous vous retrouvez à la tête d’un clan pouvant contenir jusqu’à 23 membres et avec lesquels vous pouvez pousser jusqu’au bout votre désir de customisation. Au début de chaque combat vous devez choisir 6 combattants et une fois la victoire acquise l’expérience accumulée permet l’apprentissage de techniques de plus en plus dévastatrices. Mages, sorcières, soldats, voleurs, guerriers… sont au programmes et une fois une attaque apprise on change d’arme pour pouvoir encore et encore augmenter ses capacités. Il faut donc régulièrement surveiller sa petite équipe, voir quel personnage faire progresser… Bref c’est toute l’essence du tactic RPG poussée à son paroxysme qui se trouve dans cette petite cartouche. Mais bien sur, SquareEnix se devait de nous apporter une petite nouveauté pour pimenter le jeu et ainsi il faudra tenir compte d’un élément supplémentaire : la loi.


En effet, avant chaque combat il est possible de consulter la loi et de voir quelles techniques sont interdites ou non ; magie, épées, invocations… selon votre chance telles ou telles actions seront prohibées durant le combat. Un juge sera toujours présent sur le terrain et fera respecter ces lois car l’infraction de celle-ci pourra provoquer des pénalités en argent, expérience, objets et même la prison. Plus tard dans le jeu il sera possible d’aller à l’encontre des loi via un système de carte mais il faudra toujours jouer selon ce qui est interdit ou non alors réfléchissons avant de nous lancer à corps perdu dans le combat.

GRAPHISMES

L’univers de FFTA est très coloré et chatoyant, cela nous fait parfois penser à Zelda ou Secret of Mana. Des petits personnages tout mignons en SD qu’on prend parfois pour des peluches, des petits villages pittoresques ou le jaune et le vert dominent, de jolis bois où coule une rivière… Tout ce petit univers médiéval fantastique est un plaisir pour les yeux surtout que les graphismes sont bien travaillés et d’assez bonne facture. Les pouvoirs magiques de type feu, électrique ou glace sont bien réalisés et plus les coups montent en puissance et plus l’effet est joli. Il faut toutefois attendre les invocations divines pour vraiment voir de superbes effets, des explosions et tout le tralala.

Bref, pour une première expérience sur GBA, SquareEnix s’en tire très bien avec cet univers très agréable et ces graphismes simples mais qui fonctionnent à merveille. Pour l’anecdote, on peut aussi remarquer la présence d’une petite option dont c’est la première utilisation sur notre petite portable. Ainsi si on utilise une GBA, une GBASP ou un Game Boy Player on peut personnaliser son affichage et ainsi améliorer les graphismes selon le support utilisé. Même si la différence n’est pas flagrante une telle initiative est toutefois à creuser pour de futures productions.

JOUABILITÉ

On ne peut pas dire que le gameplay soit un des plus évolué que l’on est vu, d’ailleurs peut on vraiment parler d’une réelle jouabilité. En effet, c’est seulement des pions à déplacer et des menus à explorer pour améliorer sa condition mais ce type de gameplay est inhérent à tous les tactics RPG. On peut jouer rapidement ou lentement selon notre maîtrise et l’erreur est presque impossible vu que chaque action doit être confirmée au préalable avant d’être lancée. Tout ceci est bien intuitif et convient tout à fait aux vétérans comme aux néophytes de ce type de jeu.

MUSIQUES ET SONS

C’est sûrement de ce côté là que l’on peut trouver l’un des rares défaut du jeu parce qu‘elles manquent singulièrement d’originalité et de diversité. Il y a très peu de thèmes et on a vite fait le tour des différents accords qui deviennent vite lassants. Même les effets sonores sont assez minimalistes et finalement peu importants. L’ambiance acoustique correspond tout à fait à l’univers d’heroic fantasy mais on est hélas à des années lumières d’un Zelda ou d’un Skies of Arcadia. Je vous conseilles fortement donc de jouer avec la radio ou des CD comme fond sonore car au final vous ne louperez pas grand chose.

DURÉE DE VIE

Commencer à jouer à FFTA c’est s’attaquer à la face nord de l’Everest, en clair vous êtes pas près d’en arriver au bout. Jugez plutôt : plus de 300 missions, 35 catégories de métiers, des centaines d’objets ayant chacun une caractéristique et une utilisation propre. C’est de la folie pure et on a l’impression que jamais on n’arrivera au bout de ce jeu surtout que une fois dedans il est difficile d’en sortir. On joue, on combat, on upgrade ses personnages encore et encore et on n’arrête que quand la batterie de la GBASP est morte. Il est rare d’avoir un jeu aussi profond et riche entre nos mains et comptez au minimum 50h pour commencer à approcher de la fin. Il y a même un mode multijoueur via le cable link mais l’aventure en solo est déjà tellement prenante que jouer à plusieurs n’apparaît pas comme une nécessité absolue. C’est bon et c’est long alors que demander de plus ?

SCÉNARIO

Il peut paraître simple et un peu couillon au début mais pourtant il y a une vrai recherche philosophique et métaphysique qui, je pense, va faire réfléchir les joueurs que nous sommes.

March et son frère Doned viennent de déménager dans le village enneigé de St Ivalice en cherchant à fuir un passé pas très facile. A l’école, March se lie avec Mewt, un garçon timide et tête de turc de la classe, et Ritz qui sous ses airs de jolie jeune fille est en fait un véritable volcan. Un jour, ces 4 héros se retrouvent autour d’un vieux grimoire que vient de récupérer Mewt où il est question d’un monde merveilleux où règne la magie. Le lendemain, March se réveille dans un endroit qu’il ne connaît pas, la neige de St Ivalice a fait place à une bourgade orientale. Il rencontre un Mog, Montblanc, qui le prend sous son aile et l’initie à un monde que March ne reconnaît pas. Cet endroit se nomme Ivalice, terre de magie où différents clans se battent pour le contrôle des territoires même si le palais royal fait régner la loi avec autorité. March comprend peu à peu qu’il semble avoir atterri dans un monde parallèle et demande l’aide de Montblanc, celui-ci est à la tête d’un clan et va l’aider à rejoindre son véritable univers. Plus tard, March se rendra compte qu’il n’est pas seul dans ce cas et que ses amis sont aussi bloqués à Ivalice mais veulent ils réellement rentrer ? Voilà le point de départ d’une longue et passionnante aventure qui sera aussi le moyen pour le joueur de vraiment réfléchir sur les jeux vidéos.


En effet, qui n’a jamais rêvé d’être transposé dans un autre univers, d’incarner un jour Mario, Link, Fox… de sortir de ce monde pour vivre comme dans un jeu. Je suis sur que beaucoup d’entre vous ont un jour pensé à ça et que pour d’autres c’est le rêve ultime. Et bien FFTA se révèle être en fait une véritable réflexion sur les rapports qu’entretiennent fiction et réalité ; le déchirement du personnage qui souhaite rentrer chez lui tandis que une partie de son inconscient veut rester dans cet univers magique et si différent de ce qu’il connaît. Pour peu que l’on soit un peu sensible et que notre esprit soit ouvert à la réflexion et bien ce jeu est une grande claque dans la gueule et vous ferra pas mal réfléchir. C’est à ce jour le seul soft avec MGS 2 qui évoque le rapport fiction/réalité avec une telle profondeur. En fait l’histoire de FFTA passe au second plan pour finalement toucher le joueur au plus profond de sa pensée et je peux vous assurer que cela vaut tous les cours de philosophie du monde.

EN BREF…

GRAPHISMES : 18/20
Un bien bel univers fantastique sobre mais qui pourtant accroche le joueur. Comme quoi en mettre plein les mirettes n’est pas forcément une nécessité.

JOUABILITÉ : 18/20
C’est très rudimentaire et simple comme tous les tactics RPG mais puisque ça marche que demander de plus ?

MUSIQUES ET SONS : 11/20
Vous l’aurez compris, si la BO sort c’est pas la peine de l’acheter, il existe tellement mieux. Dommage.

DURÉE DE VIE : 20/20
C’est la perfection, complet et prenant, vous en aurez pour votre argent et prévoyez des piles, des Thermos de café et beaucoup de temps.

SCÉNARIO : 19/20
On sent que SquareEnix a vraiment voulu faire une œuvre majeure et qui marque les esprits. Le scénario est en fait une quête pour le héros et le joueur, une réflexion qui nous touchera tous.

NOTE FINALE : 19,5/20
Pourquoi pas 20 ? Parce que la perfection n’existe pas ! Mais pour son retour sur Nintendo, SquareEnix nous gratifie d’une véritable bombe qui mérite une place de choix dans votre ludothèque. Il ne reste plus qu’a espérer que la suite de cette collaboration soit toujours aussi fécondé.

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