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Super Mario 3D Land

Le

par

Voici enfin venu le premier Super Mario de la Nintendo 3DS. Après quelques remakes Nintendo 64 et autres portages habituels des éditeurs, le plombier se voit confier deux tâches : rabibocher les joueurs avec la dernière portable et donner le vrai top départ aux ventes de celle-ci. Si le deuxième point n’est qu’affaire de chiffres, occupons nous plutôt du premier, nettement plus subjectif : Est-ce un Mario cool ?

Univers

Je vais vous éviter les éternelles phrases redondantes, même si cette justification commence à l’être elle aussi, sur le niveau scénario. Retour aux classiques des premiers Mario, la princesse a été capturée par Bowser et le plombier court donc la sauver. Petit détail, le méchant s’amusera entre deux mondes à vous envoyer des photos de lui en train de faire le beau gosse avec Peach.

Au delà de ça, les joueurs de Super Mario Galaxy 2 apprécieront l’absence du personnage pipelette typique des jeux Nintendo de ces dernières années. Vous savez, celui qui ne veut pas fermer sa gueule et qui vous parle sans arrêt de choses évidentes et sans intérêt. Quel plaisir de parcourir le jeu sans être dérangé, même les Toads ne nous parlent pas !

Passé ce bon point, à quoi avons nous eu le droit dans ce nouveau Mario ? Pas grand chose malheureusement. Cet épisode nous ressert puissance 10 la sauce « à l’ancienne » qui était plaisante dans Galaxy, mais qui commence à faire un peu réchauffé au bout de la troisième fois. Bon nombre d’éléments sont repris des anciens Mario, allant du bateau volant à l’intégralité du bestiaire. C’est à se demander si les 25 ans n’étaient pas cette année. Ce n’est pas tout, le jeu est rempli de clins d’œil plus ou moins gros, comme ce niveau où l’on parcourt les sprites de Super Mario Bros., jusqu’à la petite référence au premier Donkey Kong dans le niveau final.

Je sais bien que Nintendo essaye de titiller notre nostalgie en ressortant le Tanuki ou le drapeau de fin de niveau et ça marche ! Celui-ci est d’ailleurs l’élément clé de ce nouveau Mario. Vous croiserez énormément d’ennemis portant une queue rayée. Mention spéciale aux Toads Tanuki qui sont, allez, j’ose le dire, trop mignons. Il ne manque à priori pas grand chose, tout l’univers Mario a l’air au rendez-vous, sauf Yoshi. Peut-être pour un deuxième épisode ?

Enfin, j’ai trouvé que ce Mario était plus Mario que les précédents Galaxy. Dans 3D Land, on retrouve cet aspect guilleret que l’on pouvait avoir sur Super Nintendo. Sur Wii, l’ambiance était plus grandiloquente, à base de space opéra et autres trucs classes. Je ne m’en plains pas, j’adore, l’un nous colle la banane et l’autre nous fait dire « wow ». Finalement, Satoru Iwata n’avait pas tout à fait tort.

Graphismes

Graphiquement, le jeu fait son boulot ! A aucun moment vous n’aurez la mâchoire qui se décroche mais à aucun moment non plus vous ne pesterez parce que c’est vraiment moche et c’est bien là l’essentiel !

Le jeu est entièrement construit comme un jeu 2D dans son esthétique, les niveaux étant composés d’un enchevêtrement plus ou moins visible de blocs. On est très très loin d’un Mario Galaxy ici et ça donne au jeu une patte graphique qui lui est propre ce qui n’est pas un mal tant on a taxé (un peu à raison) ce jeu d’opportuniste. De plus, cette construction à base de blocs fait que les textures très simples passent bien. Ces textures simples assurent au jeu de bien vieillir, un peu comme Super Mario All Stars.

Le vrai atout comparé à New Super Mario Bros. c’est clairement la vie qui se dégage de ces environnements ! C’est ultra coloré et vivant, bien plus que ce que l’étaient les derniers jeux 2D du mec en salopette. Et tout ça sans avoir noté le moindre ralentissement, alors que j’en avais vu quelques uns dans Mario Galaxy 2. Franchement ça fait plaisir à voir dans cette période où les jeux sont tellement gris qu’on se demande pourquoi on a inventé la télé couleur…

Un bémol cependant et je tiens à le noter car ça me chagrine de voir ça sur un jeu Nintendo : le jeu a pas mal d’aliasing. J’avais déjà beaucoup pesté là-dessus sur Mario Galaxy mais là ça m’a encore plus choqué du fait que le jeu adopte une vue de trois quarts qui fait que l’on a énormément de lignes obliques. J’ai rejoué récemment à Super Mario 64 et même si tout est anguleux, ça a le mérite d’être lisse…

Et la 3D alors ?

Troll

J’ai un sérieux problème avec la 3D de la 3DS : je n’arrive pas à la conserver. Très vite les images se dédoublent, je perds le truc et je suis obligé de titiller le bouton pour me recaler. Je sais que c’est un problème perso et je ne vais pas m’étaler ici, mais ce que je peux dire c’est que j’ai eu moins de difficultés avec ce Mario. Mais franchement, pour moi, le prix à payer ne vaut pas l’effort… Le jeu devient instantanément plus flou qu’avec l’effet désactivé et surtout la 3D fait ressortir encore plus l’aliasing que je trouvais déjà dérangeant en 2D.

Du coup, j’ai fait l’intégralité de l’aventure en 2D même si, je l’avoue, il y a quelques passages bien précis où j’aurais aimé avoir la 3D. Car oui, le jeu a été conçu et pensé pour être joué en 3D. Si 97% du temps (j’ai chronométré) ça ne dérangera pas d’être en mode plat, il y a quelques endroits dans le jeu où le relief apporte un plus au niveau évaluation de la profondeur. Pour ma part étant donné mes limitations physiques, j’ai préféré rater les 3% mais profiter de l’aventure avec tout le confort possible.

Raf

Mais moi, j’ai de bons yeux.

Pour moi, la 3D ne génère pas de pertes graphiques, comme c’était le cas avec The Legend of Zelda : Ocarina of Time 3D. Le jeu reste splendide, malgré un poil d’aliasing déjà présent sans l’effet relief. Je n’ai vu aucune image en réminiscence (un fantôme du personnage à côté de lui), sauf à un moment, sur un fond noir. Comme avec StarFox 64 3D, je n’ai joué qu’en 3D, en faisant mumuse avec la molette de temps en temps pour comparer. L’effet est plus sympathique qu’incroyable et vous pouvez d’ailleurs choisir entre deux : la profondeur et le relief. Il n’y a pas de grandes différences, si ce n’est qu’elles accentuent davantage l’effet voulu. A vous de voir ce qui vous convient.

Gameplay

La partie la plus importante d’un Mario. Commençons par l’anatomie du plombier. Celui-ci a perdu quelques unes de ses acrobaties incroyables que lui a donné la 3D. Fini le triple saut ! Au final, mis à part son saut classique, le saut en longueur, une roulade avant, et la pirouette arrière et le gauche, droite A sont restés, mais ils sont tellement chiants à réaliser qu’au final, vous ne vous en servirez pas. Vous retrouvez ainsi les joies d’un Mario 2D, l’époque où vous ne franchissiez pas tout un pan de niveau avec le triple saut, mais en 3D.

Il y a également le point important de la gravité. Pour la première fois dans un Mario 3D, il y a une touche spéciale pour courir ! Oui, Mario est lent, mais comme je l’ai écrit dans ma preview, ce problème s’arrange en courant, c’est aussi con que ça. Personnellement, je trouve que c’est une bonne idée, même si cela nous oblige à maintenir un bouton, car pour être plus précis, il vous suffit de le lâcher. Pourtant, lors de votre premier pas dans ce 3D Land, les chaussures en savon de Mario vous agaceront, d’où l’avis plus que négatif que l’on avait eu en Juin dernier avec la démo. M’enfin, une fois habitué, ça va. En revanche, il y a une chose particulièrement frustrante qui vous fera chier jusqu’à la fin du jeu. Mario a besoin de plus d’élan qu’auparavant pour sauter loin et je ne compte plus le nombre de fois où il est tombé comme une pierre juste devant la plate-forme visée. Cette prise d’élan avait déjà été augmentée avec la 3D, là, c’est un peu plus.

En parlant de trucs chiants, je peux également parler des niveaux à défilement automatique. Je crois que le premier à avoir instauré ça est Super Mario Bros 3. En tout cas, ce dont je suis sûr, c’est que c’est une bonne idée de merde, j’ai horreur qu’on m’impose le rythme. Néanmoins, avant, le bord de l’écran poussait Mario, ce n’est plus le cas maintenant, il sort de la caméra et fini par mourir. Je déteste ça.


Autre point noir, l’absence de contrôle réel de la caméra. Ici, l’absence de deuxième stick se fait quand même sentir et l’on pourra juste orienter de façon temporaire la caméra à droite ou à gauche avec la croix. Pas super pratique… Néanmoins, Nintendo est conscient du truc et la vue un peu isométrique suffira la plupart du temps. L’absence de contrôle de caméra permet d’imposer au joueur la perspective voulue par le développeur. Mais il m’est arrivé de perdre quelques vies de manière idiote parce que je ne savais pas où j’allais sauter et c’est un peu rageant même si peu fréquent.

Parlons maintenant des costumes, le Tanuki est de retour et ça fait bien plaisir, même si j’aurais préféré le classique de Mario 3 au pyjama. En maintenant la touche de saut enfoncée, Mario plane légèrement, un peu comme Rayman avec ses cheveux. Inutile de vous dire que grâce à ça, certains sauts n’ont plus besoin d’être calculés, notamment pour ce qui est d’atteindre le haut du drapeau de fin de niveau. Autre chose, la portée de la queue a été augmentée et il est beaucoup plus simple de cogner des ennemis avec ça qu’avant.

D’ailleurs, pour apprécier pleinement le jeu, j’ai dû m’imposer une limite : ne jamais ramasser un costume de Tanuki. Passé le plaisir de le retrouver on se rend compte que le jeu n’a pas été construit pour le costume et il tue pas mal de constructions de level design. J’en suis arrivé à cette conclusion un peu extrême car à force j’avais plus l’impression de jouer à Yoshi’s Island – Super Mario Advance 3 qu’à Mario et c’était bien dommage. Vous aussi essayez, évitez les feuilles pendant tout un niveau et vous verrez que vous vous amuserez bien plus !

Pour les autres costumes, il y a une copie, en plus marrant du chapeau à hélices de New Super Mario Bros. Wii. Le plombier coince sa tête dans un bloc qui lui permet d’être propulsé en l’air en flèche. A noter qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’un costume mais plutôt d’un objet puisqu’il disparaîtra dès le drapeau atteint.

Dernière nouveauté : le boomerang, qui est sympa, bien qu’on ne puisse pas en tirer deux comme les Koopa.

Enfin, la classique fleur de feu est là et non limitée en temps comme c’est le cas dans Galaxy.

Le jeu étant extrêmement facile, vous trouverez des costumes PARTOUT. Tellement, que vous serez heureux de voir Mario dans son bleu de travail habituel. Et encore, cette phase ne durera qu’une poignée de secondes parce qu’on peut en plus stocker un objet dans une réserve accessible via l’écran tactile…

Level design

Le propre d’un Mario est son inventivité. Si j’aime tant la série Mario, c’est parce que je suis sûr à chaque fois de voir une succession de niveaux tous différents, chacun ayant son propre lot de trouvailles. La petite taille des planètes des Mario Galaxy a décuplé ce phénomène et le premier reste mon Mario préféré à ce jour.

Pour ce Mario 3D Land, on pouvait craindre une grosse redite de concept après les deux Galaxy tant le deuxième épisode manquait, pour moi, de génie comparé à son prédécesseur. Heureusement Nintendo a su insuffler un souffle de nouveauté dans cet épisode grâce à une idée simple : faire un Mario 2D en 3D. Le jeu se déroulera le plus souvent avec une profondeur limitée (à peu près 3 ou 4 Mario :p) et cette nouvelle perspective permet de remettre pas mal de choses à plat. Je ne ferais pas l’affront de détailler le contenu des niveaux ici car la découverte des petites trouvailles des développeurs est, pour moi, le plus gros plaisir que je retire des Mario 3D depuis Galaxy. D’autant plus qu’avec la grande facilité du jeu, il ne resterait plus grand chose si j’en venais à tout dévoiler ici. Sachez juste que les niveaux sont très courts mais bourrés d’inventivité et qu’ils sont un condensé de situations variées. Pour moi, seul Nintendo sait faire un jeu pareil.

Je tiens tout de même à faire un paragraphe sur les boss qui ont toujours été le maillon le plus faible des Mario tant ils sont inintéressants. Ici c’est mi-Toad, mi-Yoshi : les combats contre Bowser qui font suite aux châteaux inspirés de Super Mario Bros sont juste excellents ! Tellement excellents que j’ai été très surpris de la manière dont je devais me débarrasser de la tortue-dino lors du premier château. A l’inverse, les boss qui font suite aux bateaux inspirés de Mario Bros 3 sont juste nazes… Ils renouent avec la vieille tradition du boss de Mario : une attaque avant d’être touché, une attaque différente après être touché le tout répété en boucle jusqu’à ce qu’on touche l’ennemi trois fois. Inintéressant.

Musiques et Sons

Bien peu de choses à dire sur cette partie et c’est bien triste…

Les seules musiques dont je me souvienne sont de piètres remix de musiques déjà existantes… Et si je m’en souviens ce n’est pas en bien car je fais une overdose de « l’hommage » auquel s’adonne Nintendo dans tous ses jeux maintenant… Certaines musiques de Mario Bros 3 sont à l’honneur et surtout cet horripilant thème de l’Underworld qui me sort par tous les trous (oui, oui, tous).

Si je ne me souviens que de celle que je connais c’est bien que les originales ne volent pas haut. Aucun thème ne m’a réellement accroché, ils sont tous si génériques qu’on les croirait issus de New Super Mario Bros ! Ah non je suis peut-être un peu méchant là… Ce manque d’ambition flagrante est malheureusement un peu à l’image du jeu tout entier qui n’a pas su réellement se donner les moyens d’être un véritable grand jeu inoubliable. C’est pas ici que vous trouverez un successeur à l’ending de Super Mario 64 !

Durée de vie

Et c’est sur ce point qu’est le principal défaut de 3D Land.

La durée de vie est ridicule. Huit mondes de quatre ou cinq niveaux seulement, ce qui nous donne un total d’environ 40 niveaux. De plus, les niveaux sont assez petits et se traversent sans difficultés. Etant donné que vous êtes face à un Mario et qu’il est donc difficile d’en décrocher, vous enchaînerez les niveaux comme un gros gourmand avec la même réaction à chaque fois : « Quoi ! J’en suis déjà là ?! ». C’est encore pire qu’un Kirby, le jeu se boucle en cinq ou six heures.

Production Nintendo oblige, malheureusement, la difficulté est inexistante et les passages un poil tendus sont franchissables sans aucun problème avec la tenue Tanuki. Je ne vais pas y revenir, Troll vous en a déjà parlé. Ce nivellement par le bas est consternant, je me demande si c’est bien la même boite qui nous avait sorti The Lost Levels il y a 25 ans…

Heureusement, la seconde aventure, spéciale, rattrape un peu le désastre. Pour une fois, elle ne se contente pas d’ajouter quelques Goombas, mais des niveaux entièrement retravaillés, voir même complètement nouveaux ! En revanche, parce qu’il faut bien un revers de médaille, il vous sera demandé un nombre important de pièces pour en voir la fin. Elles ne sont pas bien compliquées à avoir, mais si vous êtes du genre à foncer tout droit, pas sûr que vous aurez envie de vous refaire tous les niveaux pour choper les 290 pièces étoiles demandées pour voir la fin. C’est quand même un peu merdique ça, de te rajouter des barrières pour te rajouter de la fausse durée de vie.

M’enfin ne vous attendez pas non plus à du Lost Levels hein, la première partie du jeu vous ayant rodé, vous n’y mettrez pas plus de temps. Cela m’a mis moins d’une semaine pour les deux aventures.

Un petit mot sur les fonctionnalités StreetPass, qui sont plus gadgets qu’autre chose. Rencontrer un gars dans la rue vous fera faire un partage de caisses violettes avec peut-être une pièce étoile à la clé, autrement il vous aura déposé des cadeaux chez Toad.

En bref…

UNIVERS : 14/20

Mitigé. On aime autant l’univers Mario, que cette sauce hommage commence à nous gonfler un peu. Il serait tant de ressortir la boîte à idées.

GAMEPLAY : 17/20

Toujours aussi carré, malgré tout ce qu’on peut reprocher à Nintendo, leurs jeux restent exemplaires de ce point de vue.

GRAPHISMES : 17/20

Un jeu beau, vivant et coloré. Même si c’est la définition d’un jeu Mario, c’est toujours agréable à voir.

MUSIQUES et SONS : 12/20

Beaucoup de remix feignants et d’autres musiques peu inspirées.

DUREE DE VIE : 11/20

Honteusement court, malgré une nouvelle aventure suivant celle de base intéressante. Je n’y ai pas passé plus d’une semaine et encore, en ne jouant que deux heures par jour.

Note Finale : 16/20

Pas de notes différentes. Nous avons eu un bon Super Mario, sympa, intéressant et très proche d’un épisode 2D. Il n’a, certes, pas l’ambition d’un Super Mario Galaxy mais il remplit très bien son rôle : faire un bon jeu pour lancer la Nintendo 3DS. Dommage qu’il soit si court, on y serait bien resté plus longtemps.

Voir aussi :

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