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Worms 3D

Le

par

En 1995, la Team 17, encore inconnue à l’époque, lançait la série qui allait la propulser dans le cercle très fermé des développeurs talentueux. Le premier opus des Worms était en effet une véritable petite bombe qui malgré une réalisation très basique apportait beaucoup de fraîcheur dans le monde des jeux de stratégie au tour par tour. Le jeu mettait en scène des petits vers équipés d’armes délirantes dans des affrontements burlesques. Worms posait les bases de la série : humour omniprésent, dimension stratégique intéressante et fun en multijoueur. Par la suite, la Team 17 créa deux autres épisodes très similaires au premier : Worms 2 et Worms Armageddon. En 2000, Worms World Party démontrait les limites de la créativité de la Team 17 puisque ce dernier était quasiment identique à Armageddon. Suites aux nombreuses critiques des fans, la Team 17 comprit que la série devait se renouveler. Après une première tentative d’évolution ratée avec Wroms Blast, les créateurs de Worms sont de retour et pour une fois, il y a du nouveau.
Voici Worms 3D !

Principe

On dirai pas comme ça mais les vers peuvent pas se blairer depuis des siècles…
Un peu comme les hommes en fait…

Worms 3D est un jeu de stratégie au tout par tour. Pour les deux boulets au fond de la salle qui n’ont jamais joué a Worms, voici un bref récapitulatif du système de jeu très particulier de la série. Vous contrôlez une petite armée de 8 vers de terre qui affronte d’autres armées de vers. Oui jusque là, ça a pas l’air très palpitant mais attendez un peu avant de râler. Worms est bien plus marrant qu’il n’y paraît. L’arsenal est délirant à souhait, les vers dialoguent de manière génialement débile pendant la partie et les possibilités stratégiques sont très nombreuses. Ce dernier élément est peut-être même le plus important de la série. En effet, contrairement aux apparences, Worms n’est pas un simple jeu où l’on tire au bazooka sur tout ce qui bouge. Oh que non ! Le jeu est bien plus subtil qu’il n’y paraît au premier abord.

Réussir son coup à Worms exige de choisir la proie idéale, de sélectionner l’arme adéquate à la situation et bien sur de l’utiliser efficacement dans le temps imparti. D’autres facteurs décisifs sont à prendre en compte pour être victorieux : la gestion des stocks d’armes, la disposition des vers sur le terrain et la force du vent qui perturbe la trajectoire des missiles en l’air. En bref, la série des Worms ne s’adresse pas vraiment aux bourrins de base qui veulent se distraire en shootant des roquettes à tour de bras !

D’une dimension à l’autre…

La vue subjective est très pratique pour dégommer de l’asticot avec précision !
T’es un chaud de la braise avec ton Jet Pack, toi !
Le problème c’est que tes réserves de gaz seront épuisées dans 5 secondes ^^

L’histoire nous l’a montré, l’arrivée de la 3D dans le petit monde du jeux vidéo a été facteur d’élargissement du champ des possibilités et d’innovations sans précédent mais aussi de gros plantages pour les grandes séries des années 90. Mise à part quelques exceptions comme Mario 64, véritable pionnier en matière de plate-forme 3D ou encore Zelda magistralement adaptée en 3D avec Ocarina of Time, on a connu des cassages de gueule mémorables. Rappelez vous de Street Fighter, véritable religion du jeu de combat 2D qui s’écroula sur PlayStation avec Street Fighter EX +Alpha. Le jeu est d’ailleurs tellement mauvais qu’aujourd’hui la série de Capcom est revenue à la 2D. On pourrai aussi citer Donkey Kong 64 qui n’est jamais arrivé à la cheville des Donkey Kong Country de la Super Nintendo. D’autres jeux ont connu un destin similaire en passant de la 2D à la 3D : Earth Worms Jim, Oddworld, Gex…

Ces événements malheureux ont sans doute motivé pendant de longues années la Team 17 à conserver le format 2D pour Worms. Par ailleurs, le concept de la série est parfaitement adaptée à la 2D donc les développeurs ne voyaient pas d’intérêt à changer de format quitte à se tuer leur saga. Le problème c’est qu’aujourd’hui, plus personne ne veut jouer à des jeux en 2D sauf sur GBA. Il fallait donc bien que cela arrive, la Team 17 s’est enfin résolue à passer à la 3D avec près de 10 années de retard sur les autres développeurs. Il était temps !

Progression

Ceux qui connaissent les Worms depuis le tout premier épisode ne seront pas dépaysés. La progression est absolument identique à celle des précédents opus de la série. On commence par un tutorial plutôt bien foutu qui permet de se familiariser avec les commandes et de comprendre les mécanismes les plus basiques du jeu. Le tutorial est composé de plusieurs leçons associés à des techniques précises (mouvement, tir, utilisation d’objet…). La dernière étape est un exercice de tir sans limite de temps très utile pour perfectionner sa maîtrise des différentes armes.

Une fois le tutorial bouclé, on s’attaque aux modes principaux du jeu. Le mode Campagne représente sans aucun doute la partie la plus intéressante du jeu en solo. Il s’agit d’exécuter des missions légèrement scénarisées pour débloquer des bonus et des terrains pour le mode multijoueur. Les objectifs de ses missions sont très variés. Dans certains cas, il suffit d’abattre tous les membres de l’équipe adverse pour emporter une médaille. Dans d’autres niveaux il faut aller d’un point A à un B en utilisant des objets spéciaux pour éviter des obstacles. Enfin, certaines missions demandent de protéger des vers neutres de diverses menaces. L’intérêt de ces missions est très inégal mais leur mise en scène est souvent très rigolote. Ainsi le niveau « Wormaha Beach » est une parodie amusante du débarquement en Normandie de Medal of Honor. Une autre mission a pour terrain de jeu un studio de cinéma où l’on filme de faux astronautes sur la lune. Cette carte fait référence aux théories fabuliste des premiers pas sur la lune qui seraient un film de propagande américaine. Il est indispensable de finir toutes ces missions pour obtenir tous les bonus et les cartes du soft.

En guise de mode secondaire en solo, les défis permettent de s’amuser à battre des records de tir ou de mort subite. Pour être franc, ces défis n’apportent pas grand chose à l’intérêt du jeu en solo. Ces défis n’intéresseront en effet que les acharnés du high score qui passeront des heures et des heures à shooter des cibles pour avoir leur nom dans une liste. Les autres joueurs passeront leur chemin.


Encore un qui veux gruger des carottes dans les champs…
Apparemment il est pas le seul sur le coup ^^

Gameplay

Ceux qui connaissent bien Worms Armageddon ou Worms World Party (c’est la même chose de toute manière) ne seront pas dépaysés par le gameplay de Worms 3D. Les mouvements à la portée des vers ainsi que les armes sont identiques à ceux des opus précédents. Les actions des vers se limitent à : marcher, faire un bon en avant ou un salto arrière, viser, utiliser la vue d’ensemble de la carte et bien sur utiliser une arme ou un objet. Comme vous pouvez le constater, on est vraiment très loin des possibilités offertes par Splinter Cell. Mais ce n’est pas une surprise car l’essentiel pour la team 17 était de conserver dans Worms 3D la dimension stratégique des épisode précédents sur le nouveau format. A ce niveau là, les développeurs s’en sortent plutôt bien. La puissance des armes est plutôt bien étalonnée, les objets sont pratiques et simples à utiliser et le level design est assez bien étudié même si on note des problèmes fréquents de déplacement.

Malheureusement, la 3D entraîne quelques déséquilibres importants en ce qui concerne la difficulté d’utilisation des armes. L’exemple le plus frappant est la prise en compte du vent dans la trajectoire d’une roquette de bazooka. Lorsque Worms était entièrement en 2D, l’utilisation du vent était assez complexe mais avec de l’entraînement n’importe qui pouvait maîtriser ce facteur. En 3D l’utilisation du vent est devenue très technique. Même avec beaucoup d’entraînement on peine à faire des effets simples alors pour les revirements à 180°, autant laisser tomber dès le début. Cet élément entraîne donc un fort déséquilibre entre les armes qui sont influencés par le vent et celles qui ne le sont pas. Par conséquent, il est beaucoup moins risqué d’utiliser un simple fusil à pompe que le bazooka. Au final, on est quasiment obligé de jouer de manière pragmatique alors que les Worms en 2D privilégiaient la prise de risque maximale pour gagner. Dommage.

Une chose est sure, avec Worms 3D, tous les fans du Wormnet vont hurler à la mort en essayant pour la première fois la corde ninja. En effet, cette dernière est complètement naze. Bien sur, ce petit détail passera inaperçu chez les novices mais pour les gros fans de Worms c’est une déception énorme ! Si comme moi, il vous a pris un jour l’envie de jouer à Worms Armageddon sur le net, vous êtes forcement tombé sur un Shoppa. Pour donner une petite idée à tous ceux qui ne connaissent pas ce mod génial, je dirai simplement que le Shoppa est à Worms ce que Counter Strike est à Half Life : le mod qui a fait ressuscité le jeu ! Le fonctionnement du shoppa est simple. Sur une carte fermée, chaque équipe n’a en possession qu’un seul objet : la corde ninja. Il faut l’utiliser pour ramasser les caisses et utiliser les armes récupérée sans lâcher la corde ! Malheureusement, dur Worms 3D, le Shoppa et ses dérivés (Proppa, Fly Shoppa, Race Shoppa…) sont totalement inconcevables.


Vous connaissez Super Moutmout ? Le super héros qui sauve les brebis !
Bientôt l’adaptation de ses aventures au cinéma…

GRAPHISMES

Une chose est sure, c’est pas avec Worms 3D que votre GameCube va souffrir le martyr ! En effet, les graphismes du jeu sont très très basique. On le sait, la réalisation n’a jamais été le point fort de la série mais quand même, sur Gamecube on est en droit d’en exiger plus. Regardez un peu les screenshots et vous comprendrez de quoi je parle. Bon pour la modélisation des vers je m’attendais pas à un résultat exceptionnel mais pour les décors c’est clairement la déception. En effet ces derniers sont vraiment petits et minimalistes. Quant aux effets spéciaux, circulez y a rien… enfin pas grand chose à voir. Les fumée et les explosion en 2D sont vraiment indignes de la Gamecube. Finalement, la seule chose qui impressionne un peu dans ce Worms 3D est le rendu de l’eau qui est assez réussi même si on est très loin de Super Mario Sunshine, sorti il y plus d’un an !

En ce qui concerne les animations. C’est un peu mieux mais il n’y a rien de renversant. Les vers font des petits gestes débiles pendant la partie. Par exemple, lorsqu’un vers s’écrase sur le sol après une grosse chute, il s’enfonce dans la terre et y ressort avec un son de ressort comme dans un cartoon. De même, il arrive fréquemment que l’un d’entre eux s’amuse à déplacer ses sourcils sous son nez pour faire une p’tite moustache ! Enfin, lorsqu’un vers a perdu toute son énergie, il se suicide en avalant une grenage ou en faisant des gestes théâtraux.


Une explosion en 2D ! Back to the roots version Worms… Supeeeer ! -_-

Musique et sons

Contrairement à la musique des menus, les titres joués pendant les parties sont des compositions simples et discrètes qui s’accordent parfaitement au style du jeu. Les parties étant parfois très longues, les thèmes d’accompagnement ont le mérite de ne pas prendre la tête au bout de 5 minutes comme c’est le cas dans beaucoup de jeux Nintendo (Mario Kart : Double Dash !! en tête). Les différentes musiques du jeu sont très variées et s’adaptent au style de la carte.

En ce qui concerne les sons, on retrouve le style cartoon propre à la série des Worms. Les bruitages sont drôles et variés. La sainte grenade s’accompagne d’un « Aaaaalléluia ! » avant d’exploser, les vaches poussent des beuglements complètement ridicules et le super mouton possède son petit « Tadaam ! » lorsqu’il sort sa cape pour s’élancer dans les airs. Pour les voix des vers, la localisation européenne est très décevante. Bon, les voix sont assez drôles mais il n’y a qu’un seul modèle de voix par pays européen. Résultat il n’y a qu’un seul modèle français contre plus de trente modèles américains ! Arf !

Contrairement aux apparences, on ne peut pas contrôler des avions dans Worms 3D… Dommage !

Durée de vie

Le temps qu’un joueur va passer à Worms 3D dépend de plusieurs facteurs. Si vous n’avez jamais joué à Worms Armageddon vous passerez énormément de temps sur le jeu à condition d’accrocher au style. Dans le cas contraire, Worms 3D risque fortement de très vite vous lasser. Le mode multi-joueur augmente considérablement la durée de vie du soft même si on se lasse assez vite. Cela est renforcé par l’absence de possibilité de Shoppa et par l’éditeur de niveau incomplet. Dans les précédents épisodes, on pouvait créer entièrement un niveau. On pouvait donc construire des terrains vicieux pour tendre des pièges aux ennemis. Dans W3D, on ne peut pas créer réellement son terrain de jeu, on peut seulement ajuster des paramètres pour composer une carte avec des blocs. Pour être franc, c’est vraiment… nul !

Carton rouge pour Sega (éditeur du jeu) qui n’a pas souhaité insérer un mode online dans le jeu. C’est d’autant plus dommage que ce l’option existe sur Xbox, PS2 et PC. La durée de vie s’en serait vu nettement grandie mais bon le online n’a jamais été le fort de la GameCube.

En bref…


Avec Worms 3D, la Team 17 évite la catastrophe d’une adaptation 3D ratée de sa série. On retrouve avec bonheur tous les éléments qui ont fait la réputation de la série. Espérons que les développeurs apporteront quelques innovations au jeu dans les prochaines versions de Worms au lieu d’exploiter la licence comme ils l’ont fait après Worms Armageddon.

Gameplay : 16/20

La maniabilité ne pose aucun problème sauf lorsque parfois un vers se retrouve bloqué dans une partie du décors. En ce qui concerne le gameplay, il s’agit d’un légère régression par rapport à Armageddon. Cette régression est due essentiellement à la 3D pas très adaptée au style de jeu. Worms est devenu moins stratégique mais plus technique. Malgré quelques petites déceptions, le gameplay de Worms 3D est excellent.

Graphismes : 11/20

Le point faible du jeu. Les graphismes sont vraiment indignes de la puissance de la GameCube. Bon c’est pas une forcement laid, c’est juste très simpliste. Si vous passez de Starfox Adventure à Worms 3D vous risquez d’avoir un choc !

Musiques et sons : 13/20

Simples et discrètes, les musiques sont parfaitement adaptée au jeu de stratégie en tour par tour. Pour les bruitages, la qualité est au rendez-vous mais la localisation européenne est trop limitée.

Durée de vie : 15/20

Le mode Solo est assez long mais c’est surtout en multi-joueurs que vous passerez du temps. Quelques frustrations : l’éditeur de niveaux incomplet et l’absence de mode online.

Note finale: 15/20

Worms 3D est un jeu fort sympathique qui plaira aux joueurs peu exigent qui découvrent la série et aux gros fans de Worms. Malheureusement, les autres joueurs risquent de vite se lasser. Le jeu en solo n’est pas exceptionnel et le mode multijoueur est amusant mais fait pale figure face à Mario Party 5 ou Super Monkey Ball 2. Worms 3D devient donc la meilleur jeu de stratégie sur GameCube en attendant l’hypothétique Cube Wars…

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