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Prince of Persia : Les Sables du Temps

Le

par

Souvenez vous : c’était en 1988, Jordan Mechner, un nom qui vous est alors inconnu balance sur le marché du Mac et du PC Prince of Persia. C’est une véritable nouveauté dans le monde du jeu vidéo. Un jeu de plate forme qui propose un personnage avec des mouvements aussi fluide, ça ne s’était jamais vu. La rotoscopie comme l’appelait Mechner, s’était la motion capture de l’époque, il filmait son frère et il ne lui restait plus qu’à retranscrire tous ses mouvements sur l’ordinateur. Et l’intérêt du jeu était considérable.
16 ans et 2 mauvaises suites plus tard, Prince Of Persia revient dans « The Sands Of Time ». Le 5 mars 2004, lors des Interactive Achievement Awards à Las Vegas, il reçoit le prix du « meilleur jeu console de l’année », le prix du « meilleur jeu d’action/aventure », le prix « d’excellence pour les graphismes », le prix « d’excellence pour l’animation », le prix « d’excellence pour le gameplay » et le prix « d’excellence pour les effets visuels ». Vous trouvez ça exagéré ? Je ne peux que trop vous conseiller de l’essayer et de lire ce test avant de vous faire votre opinion…

Histoire

Au Cœur des sables brûlants de la Perse médiévale, une légende circule dans une langue ancienne. Elle parle d’un temps où régnaient le sang et le mensonge. C’est dans ce pays déchiré par la guerre qu’un jeune prince découvrit une dague magique. Attiré par son pouvoir obscur, le prince libéra les forces du mal dans le vaste royaume du sultan. Avec l’aide d’un séduisante et intelligente princesse, et les pouvoirs du sable du temps, le prince entame alors la reconquête des pièces maudites du palais et tente de ramener le calme dans les tourments du temps. Cependant, il doit agir avec prudence car dans ce monde, une seule règle domine : maîtriser le sable… ou s’y laisser engloutir.

Le scénario est sympa mais sans surprise, ne vous attendez pas à de nombreux rebondissements, l’essentiel c’est le jeu. Cependant, le dénouement final est plutôt pas mal mais chut, vous verrez bien. L’originalité du scénario, c’est qu’au lieu d’aller sauver une princesse, vous combattez à ses côtés ^^.

Le fait de remonter le temps rappelle avec nostalgie les potions que l’on pouvait utiliser dans POP premier du nom qui faisait ralentir la chute (des cheveux ^^). C’est sur cet honorable bide que nous terminons cette rubrique et poursuivons le test…

Graphismes

Grâce à la réussite graphique de Splinter Cell, la division canadienne d’Ubi Soft est réputée pour ses graphistes fins et talentueux. Il faut dire que Splinter Cell était une sacrée claque visuelle à l’époque de la sortie du jeu. Lorsque Prince of Persia était encore en développement, une interrogation subsistait dans le traitement graphique du jeu. Réalisation ultra-réaliste à l’instar de Splinter Cell ou ambiance originale ? Au final, les développeurs ont opté pour un rendu très réaliste tout en apportant quelques petites touches fantastiques. Ainsi les personnages ont des physiques et des aptitudes naturelles, l’architecture des niveaux est très crédible et les décors respectent à la lettre le cahier des charges de l’univers de la série. A l’inverse on note la présence d’éléments fantastiques dans le design des monstres et dans l’allure de certains niveaux.

En réalité, ce qui frappe le plus dans PoP n’est pas forcement l’aspect purement technique des graphismes mais plutôt l’ambiance unique qui se dégage du titre. En effet, Sands of Time fait parti de ces jeux dont l’ambiance fait parti des atouts. Tout au long du jeu on ressent une grande implication des développeurs pour bâtir un univers onirique aux teintes bucoliques. Ainsi, les amateurs d’ambiances recherchées s’exalteront devant les palais majestueux, les extérieurs luxuriants et les paysages exotiques. Ce genre de détails passera totalement inaperçu chez le hardcore-gamer moyen qui ne prend de plaisir dans un jeu qu’à travers sa qualité intrinsèque. Par contre, ceux qui sont sensibles aux charmes de la poésie et de l’art en général prendront un pied monumental.

Si vous avez eu la chance de jouer au tout premier Prince of Persia, vous vous rappelez sans doute du rendu incroyable des animations des personnages. A l’époque, Jordan Mechner avait fait de véritables prouesses en terme de techniques d’animations. Plus de dix ans après cette claque, PoP impressionne toujours autant pour ses animations. Les mouvements du prince sont d’un naturel époustouflant et le nombre d’animations à disposition des personnages est énorme. Celle-ci montrent aussi le soucis du détail des développeurs. Ainsi, les mouvements de marche dans l’eau sont très bien rendus. On a vraiment l’impression que le prince peine à avancer dans l’eau. Par ailleurs, lorsque le prince est trempé et qu’il tente de marcher sur les murs, il glisse aussi vite. Voilà le genre de petits détails qui rendent le jeu plus cohérent et donc plus plaisant.


Gameplay

Le gameplay de POP se divise en trois parties : la plate forme (c’est jouaaable !), le combat (c’est beauuu !) et la dague du temps (c’est fuun !).

La plate forme :
POP vous met dans le bain dès les premières minutes de jeu. A peine la cinématique de début terminé que vous devez déjà escalader et sauter au-dessus d’un pont détruit par la guerre en cours.

Les mouvements du prince sont assez nombreux sans être exceptionnels pour un jeu de plate forme. Les actions basiques qui lui sont attribuées sont le saut, l’escalade aux poteaux, ramper ou encore une vitesse de marche progressive. La où le prince montre sa différence, c’est qu’il peut également courir le long des murs pour traverser des précipices (Neoooo !!!) ou encore sauter de mur en mur tel Mario dans sa plus grande forme. Bref, ce jeu est un jeu de plate forme, les développeurs ont alors donné au héros toute la panoplie de mouvements possible et (in)imaginable pour les atteindre et les franchir.

Le pari de transposer en 3D un jeu 2D et garder le gameplay identique n’avait était, pour moi, gagné que par Metroid Prime. Dorénavant, je rajouterais POP à cette liste qui j’espère s’étoffera avec le temps. Toutes les actions que le prince faisait d’antan se jouent de la même manière, la perspective en plus. Sauter d’une plate forme et s’agripper de justesse à une autre plus lointaine, éviter les pics qui sortent du sol en marchant tout doucement (grand moment de nostalgie assuré la première fois) ou encore descendre une rangée de plate forme en s’accrochant à elles une par une… Toutes ces actions se font instinctivement et sans difficulté après cependant un petit temps d’adaptation. Vous appuyez sur A pour sauter, sur X pour descendre et le stick pour vous déplacer. Les mouvements les plus fun du jeu, ceux dont j’ai parlé plus haut, c’est ceux qui consistent à faire marcher le prince le long des murs. Il vous suffit pour cela de vous diriger contre le mur et d’appuyer sur R au bon moment, il ne reste plus ensuite qu’a diriger le prince à l’aide du stick. Enfantin mais fun !

Le combat :
Vous venez d’escalader un éboulement de pierre, sauté au-dessus d’un précipice énorme, couru contre un mur et fait de la grimpette sur un poteau et là, se dresse devant vous un soldat ! Vous savez que vous allez devoir le combattre. Alors de ce fait, vous y allez et vous sortez votre épée de son étui. Le soldat se rapproche et vous assène un coup d’épée, instinctivement vous appuyez sur R pour esquiver et ça marche ! Le soldat est dérouté, vous en profitez pour lui porter un coup d’épée violent avec B. Un coup vertical, puis un coup horizontal. Alors l’envie vous prend de tester la variété du gameplay. Vous appuyez sur A et B en même temps, soudain le prince se sert de son ennemi comme d’un tremplin pour atteindre une hauteur peu commune et lui trancher le corps en retombant ! Et tout ceci dans une superbe effet de ralenti, bien sûr. Le soldat tombe à terre, zoom sur le prince qui replace son épée dans on fourreau, vous venez de terminer le premier combat de Prince of Persia : The Sands Of Time.

Plus tard, ce seront des créatures plus terrifiantes encore que ce pauvre soldat que vous devrez combattre. Il faudra alors utiliser toute la richesse du gameplay pour y parvenir. Se servir du mur pour s’élancer sur un ennemi sera par exemple une formalité pour le prince. Je ne saurais dire qui de Neo ou de Peter Parker, le prince me fait le plus penser lors des combats. Grandiose !

Évidemment, le prince n’est pas fait en béton armé et quand il se fait toucher, il perd de la vie. La solution ? l’eau ! Quoi de plus naturel que l’eau pour reprendre de la force. A chaque point d’eau, pensez à vous revigorer.

La dague du temps :
Cette dague, vous l’obtenez à un tiers du jeu. Elle vous permet d’accroître considérablement la richesse du gameplay (on le saura qu’il est riche ce gameplay…).
Sa première fonction, quand elle est remplie du sable du temps, c’est de remonter le temps. Ainsi quand vous ratez une action et que le prince tombe d’une falaise, il suffit d’utiliser la dague pour revenir au moment précis où le prince est encore sur la falaise. Pour la remplir, il faut combattre les créatures des sables et retirer en eux le sable qui les maintient en vie.

La dague permet aussi de ralentir le temps pour que vous anticipiez les coups ennemis, de geler vos adversaires pendant une courte durée et accélérer les mouvements du prince pour battre les ennemis à toute allure (ça commence à ressembler à Viewtiful Joe cette histoire là).
La dague du temps est donc la meilleure idée que l’on pouvait rajouter à un jeu de plate forme de ce genre.

Musiques et sons

L’univers sonore de Prince Of Persia est très riche, enfin plein de vide… Effectivement, il n’y a pas de musiques de folie ou de bruitages surréalistes comme on a pris l’habitude de les entendre dans n’importe quel jeu. Mais c’est volontaire et réussi. Ce pseudo silence donne un certain cachet et un cachet certain au jeu. Si une comparaison devait s’imposer, je citerais sans hésitations « Ico ». Les musiques sont discrètes et n’apparaissent que pour souligner un point important du jeu . le son en lui-même est assez réaliste, les éboulements de pierres ressemblent à des éboulements de pierres et non pas un attentat, les bruit de pas. Les petites interjections du prince quand il s’agrippe à une paroi ne sont pas non plus trop grossière. La qualité du son en général est très bonne.

La petite originalité tient au fait que le scénario vous est conté oralement pendant les cinématiques, mais aussi durant les phases de jeu. Le prince raconte son histoire et parfois parle en direct avec la princesse qui vous suivra pendant une bonne partie du jeu. Si vous bougez la caméra à cet instant et que vous l’éloigner de la source du son (en l’occurrence le prince ou la princesse) les voix se feront de plus en plus lointaine jusqu’à ce que vous n’entendiez plus rien. Moralité, manipulez la caméra avec parcimonie lorsque le prince parle.

En mode combat, le son n’est plus tout à fait pareil. Vous pouvez entendre une musique orientale bien rythmée qui vous permettra de filer des coups d’épée en cadence ! Et un merveilleux jingle digne du premier PoP se fait entendre lorsque le prince replace son épée dans le fourreau ou qu’il reprend de la vie en buvant à un point d’eau.

Le défaut que j’ai trouvé au son (il faut bien que ce jeu ait un défaut), c’est que le volume est mal géré entre les bruitages et la musique. Quand vous êtes sur une phase plate forme, vous avez tendance à augmenter le son à cause de ce dit « silence », mais quand aussi tôt vous devez combattre, vous baissez car les cris des créatures sont très forts et dans ce cas, vous n’entendez plus la musique orientale. Alors meilleure solution, faire un tour dans les options et changer à votre guise.

Durée de vie

L’aventure de Prince of Persia n’est pas très longue. Même s’il arrive fréquemment d’être bloqué devant un puzzle ou une situation complexe, on finit vite par trouver la solution. Ainsi, la durée de vie du jeu n’excède pas les 15 heures même pour un joueur débutant. On pourra toujours recommencer le jeu plusieurs fois mais on finit vite par s’en lasser.

Heureusement, Ubisoft a pensé à ajouter quelque petit bonus. Ainsi il est possible de débloquer le tout premier Prince of Persia au cours du jeu. Cela ravira sans doute les fans et les joueurs nostalgiques mais on ne peut nier que PoP a très mal vieilli. Le jeu étant très ardu à manier, les joueurs qui n’ont pas l’habitude de persévérer dans les jeux vidéo se lasseront vite. Dans le registre des bonus inutiles mais fort sympathique, on retrouve aussi un ancien niveau de PoP réédité avec le moteur de Sands of Time. La comparaison entre les deux technologies est amusante mais le bonus ne présente pas un intérêt incroyable.

En bref…

Histoire : 15,5/20
El Phaco : 16/20 – L’histoire de Prince of Persia est un peu classique mais l’évolution de la relation entre le prince et Farah est captivante. On est très loin des clichés de certains jeux de rôles.
Micke : 15/20 – L’histoire n’a rien d’exceptionnel mais le fait d’être narrée durant les phases de jeu vous tient en haleine et vous emmène avec plaisir au dénouement final.

Graphismes : 17,5/20
El Phaco : 18/20 – Prince of Persia impressionne autant par sa technique que par son esthétique. On sent que l’équipe de Splinter Cell est derrière le soft. Même si on peut râler à cause d’un alliasing trop présent (surtout pour un jeu Gamecube), il est indéniable que les personnages et les décors sont d’une beauté époustouflante. L’ambiance orientale donne au jeu beaucoup de charisme et de personnalité.
Micke : 17/20 – Somptueux, les graphismes en doivent davantage à l’ambiance qu’à la technique. Les décors sont sans cesse enchanteurs et totalement dépaysants.

Gameplay : 19,3/20
El Phaco : 20/20 – Le gameplay de ce PoP est tout simplement parfait. Les phases de plateforme sont très plaisantes, les combats sont aussi fun que tactiques, le contrôle du temps est génial et les énigmes sont parfaitement étudiées. C’est bien simple, cela faisait depuis Super Mario 64 que je n’avais pas autant pris mon pied à contrôler un personnage fait de polygones.
Micke : 18,5/20 – Un gameplay riche, facile de prise en main. Très old-school et pourtant parfaitement dans l’air du temps.

Musiques et sons : 16,5/20
El Phaco : 17/20 – Les musiques s’adaptent très bien au jeu. Discrètes pendant les phases de réflexion et intenses pendant les combats, elles mettent très bien l’action en valeur. Les bruitages sont de bonne qualité et le doublage français est excellent. Cool !
Micke : 16/20 – Le son de ce Prince of Persia est un vrai bonheur. Du son réaliste, de bonne qualité et des musiques orientales discrètes pour rythmer le tout, voilà de quoi nous dépayser réellement.

Durée de vie : 14,3/20
El Phaco : 14/20 – Aïe ! Entre 10 et 15 heures de jeu pour le finir une première fois, c’est pas beaucoup. Les challenges supplémentaires sont un peu maigres pour augmenter la durée de vie du soft. Un mode Hard aurait été bienvenu pour corser le challenge et pouvoir refinir le jeu sans trop se lasser. Dommage. En tout cas, mieux vaut un jeu court mais intense plutôt qu’un jeu long mais fade.
Micke : 14,5/20 – Une durée de vie moyenne de 10 heures, c’est très peu. Mais le concept même du jeu aurait finit par le rendre ennuyeux et répétitif. C’est donc je pense un bon dosage entre l’intérêt et la répétitivité.

NOTE FINALE : 18,5/20

El Phaco : 19/20
Prenez la malice d’un Mario, l’intelligence d’un Zelda, la beauté d’un Final Fantasy, le fun de Devil May Cry et les énigmes d’un Resident Evil, mélangez le tout et saupoudrez d’une touche de poésie bucolique. Faites cuir le tout par les créateurs de Splinter Cell et vous obtiendrez Prince of Persia, sans doute l’un des meilleurs jeux de l’année. Les grincheux et les éternels insatisfaits pourront pester face à un alliasing un peu trop présent, une durée de vie assez faible et une linéarité indiscutable. Il n’empêche que vous ne pouvez pas vous passer de ce hit.

Micke : 18/20
Ce Prince Of Persia, The Sands Of Time se révèle être au final un excellent jeu. Doué d’imagination et de bons sentiments il offre un plaisir de jeu incommensurable avec de vraies phases de plate-forme et de vraies phases de combat. Voilà un jeu qui est arrivé sans crier gare et qui restera gravé dans ma mémoire parmi les rares jeux d’anthologie qui s’y trouve déjà. On dirait bien qu’il ne les a pas volés ces prix d’excellence, Prince Of Persia…

Micke (Intro, Gameplay, Musiques et sons)
El Phaco (Graphismes, Durée de Vie)