Nous mettons nos archives à disposition mais la mise en page n’est pas encore corrigée

Tests : NESGBSNESN64GBANGCDSWii3DSWii U

Assassin’s Creed III

Le

par

Ça y est. Après de longues années passées à lorgner sur les blockbusters HD, la dernière console de Nintendo nous permet enfin d’en profiter. Licence aussi jeune qu’incroyable, Assassin’s Creed débarque sur Wii U ! Dans cette saga qui prend place en plein cœur de l’Histoire mondiale, voyons voir si cet officiel troisième épisode apporte son lot de nouveautés.

Pour ce test, je vais partir du principe que vous avez déjà joué aux épisodes précédents. Après tout, tout le monde a eu une console HD sous la main, ne faites pas les innocents. Néanmoins, je vais quand même revenir, de manière assez large, sur les précédents épisodes où je vais forcément spoiler, mais ensuite, plus rien, promis !

L’ordre millénaire des Assassins

Assassin’s Creed est un jeu où les aventures se déroulent non pas dans un monde imaginaire, mais dans notre passé, celui des Hommes.

Sorti en 2007, le premier épisode d’Assassin’s Creed vous mettait dans la peau d’Altaïr Ibn La-Ahad durant la période de la troisième croisade au XIIème siècle. Déchu de son titre à cause de son arrogance qui fit échouer une mission, cet assassin aura pour mission de tuer neuf hommes afin de rétablir la paix en Terre Sainte. Au cours de ses pérégrinations, il apprendra que ces cibles font toutes parties de l’Ordre des Templiers, dont le but est d’assoir leur domination sur le monde. Ils sont à la recherche d’un artefact magique appelé l’orbe d’Eden, dont on dit qu’elle aurait permis des miracles, mais surtout, qu’elle permet de contrôler les esprits et donc, de mettre les hommes à sa merci.
Au fil de ses meurtres, Altaïr se pose de plus en plus de questions sur le bien-fondé de ses actions. Chacune de ses victimes agissait pour ce qu’il lui semblait juste. À la fin, Al-Mualim, le mentor d’Altaïr qui lui donnait ses missions, se révèle être un traitre qui a fait en sorte de se débarrasser de ses opposants pour s’octroyer le pouvoir de l’orbe. Il finira tué par son élève.

null

Là où Assassin’s Creed va plus loin qu’une simple aventure en Terre Sainte, c’est dans ce background qu’Ubisoft a volontairement caché durant la promotion du titre. L’histoire se déroule en réalité en 2012 dans les locaux d’Abstergo Industries, façade moderne des Templiers. Après des années de recherches, ils ont réussi à mettre la main sur le descendant d’Altaïr : Desmond Miles. Grâce à l’Animus, une machine de science-fiction sur laquelle repose tout le scénario d’Assassin’s Creed, il revit l’existence de son lointain ancêtre grâce à la mémoire génétique contenue dans son ADN.
Le plan des Templiers est de retrouver la trace de ce fameux d’orbe d’Eden et de l’envoyer dans un satellite, grâce auquel ils pourront contrôler le monde.

null

Le second épisode prend place juste après le premier, où Desmond Miles et un agent double, Lucy Stillman, s’échappent d’Abstergo. La jeune femme nous apprend que le conflit entre Assassins et Templiers dure depuis des siècles jusqu’à aujourd’hui et que Desmond a son rôle à jouer. Une fois à l’abri, notre héros se retrouve au sein d’une petite équipe et va devoir retourner dans l’Animus pour revivre les aventures d’un de ses illustres ancêtres : Ezio Auditore.

S’ensuivra alors une trilogie, composée d’Assassin’s Creed II, Brotherhood et Revelations, qui narrera les aventures d’Ezio durant 36 ans. Changement d’époque, nous passons du Moyen Orient de la troisième croisade, à l’Italie de la Renaissance. Notre jeune florentin de 17 ans menait la belle vie jusqu’au jour où il assiste à l’arrestation et à la pendaison de sa famille. Recueilli par son oncle, il apprend que son père était un Assassin, et ses soi-disant amis, des Templiers. Pendant 23 ans, Ezio parcourra l’Italie, de Florence à Venise, pour se venger de ceux qui ont trahi sa famille. Nous le voyons ainsi grandir, murir et prendre conscience peu à peu de l’importance de son combat. Il rencontre également des personnalités historiques importantes de cette époque, comme Léonard de Vinci ou la famille des Médicis. Assassin’s Creed II se termine au Vatican, par un combat entre Ezio et le chef des Templiers, le pape Alexandre VI, un Borgia.
Brotherhood, suite directe sortie un an après le précédent, nous amène à Rome dans une lutte entre Ezio et Cesare Borgia et sa famille. En recrutant divers hommes et femmes refusant de se soumettre à l’autorité, le florentin deviendra le mentor d’une puissante confrérie d’Assassins à travers toute l’Europe. Exilé par le nouveau pape, Cesare sera tué par Ezio en Espagne.

Revelations, également sorti un an après le précédent, nous fait quitter l’Italie pour Constantinople. Ezio, âgé d’une cinquantaine passée, est à la recherche de la bibliothèque d’Altaïr, son aïeul, et espère trouver ainsi des réponses à ses questions. En retournant à Masyaf, quartier général des Assassins d’Altaïr, il découvrira que ce qu’il cherche est solidement gardé par une porte nécessitant cinq clés pour être ouverte. Bien évidemment, les Templiers sont également à leur recherche. Avec son allure et ses habits de vieux loup solitaire, Ezio rencontrera la confrérie locale et prendra part à la lutte qui a lieu ici. Il fera également la rencontre d’une femme, Sofia Sartor, dont il tombera amoureux.
En recherchant les clés de Masyaf, il revit les moments clés de la vie de son ancêtre Altaïr, celui qui consacra sa vie à la confrérie et au credo des Assassins. Au terme de son aventure, il découvrira une bibliothèque vide, et le squelette de son lointain parent. Cette bibliothèque abritait en fait le fragment d’Eden qu’Altaïr avait en sa possession. Fatigué de cette vie, l’italien abandonne ses lames et laisse le trésor sur place.

nullnullnull

Pendant ce temps-là, grâce à l’effet de fuite provoqué par une longue utilisation de l’Animus, Desmond obtient les aptitudes physiques d’Ezio et l’équipe trouve la trace d’un sanctuaire. L’histoire d’Assassin’s Creed III peut commencer.

Voilà un résumé très grossier de l’incroyable histoire de la saga Assassin’s Creed. Bien entendu, j’ai fait l’impasse sur énormément de subtilités et autres points trop longs à aborder. Vous l’aurez compris, là où cette licence est extraordinaire, c’est sur son scénario qui instaure une guerre silencieuse et millénaire dans l’Histoire des Hommes.

null

Les possibilités sont exponentielles, l’aspect historique très chiadé et le background super riche. Ubisoft s’est d’ailleurs fait plaisir en développant tout un tas de produit trans-média pour enrichir sa saga, je recommande par ailleurs chaudement le comics « Subject 4 », disponible en français, qui est une merveille !

Histoire

Pour trouver ce que cache ce sanctuaire, il va falloir explorer le passé, et plus précisément celui d’un ancêtre américain.

Après une longue introduction jouable nous montrant comment la lignée de Desmond est arrivée en Amérique, nous incarnons le héros de cet épisode : Ratonhnhaké:ton, de son nom Mohawk (prononcer Ra-doon-ha-gay-doon : Une vie éraflée), ou Connor Kenway, de celui d’Assassin.
Voulant protéger son peuple des envahisseurs, il suivra la trace, puis l’enseignement physique et intellectuel d’un mentor de la confrérie des Assassins. Nous le verrons ainsi grandir aux étapes importantes de sa vie jusqu’à ce qu’il se voie remettre le costume à capuche, preuve de sa maturité atteinte. À partir de ce moment, nous entrons dans ce qui fait l’originalité de la saga, le scénario Assassin/Templiers qui s’imbrique dans le déroulement d’un moment historique fort : la Révolution Américaine. Nous vivrons donc des évènements tels que la Boston Tea Party ou la bataille de Lexington, mais nous rencontrerons aussi des personnages comme Benjamin Franklin, Lafayette, mais surtout Georges Washington.

null

Difficile de faire mieux sans spoiler. Je vais plutôt aborder ce qui a changé par rapport aux précédents Assassin’s Creed.

Tout d’abord, le personnage de Connor est radicalement différent de celui d’Ezio. Ce dernier était un citadin, élégant et maitrisant l’art de la conversation, mais également quelqu’un de ferme, qui savait diriger. C’était un personnage charismatique qui a su se faire apprécier des joueurs.
Connor, lui, est un sauvage, et malgré l’enseignement intellectuel qu’il a reçu, il reste peu bavard et d’un idéalisme naïf parfois vraiment agaçant. Malgré sa carrure de brute, il a encore l’âme d’un gamin qui ne comprend pas la malhonnêteté et se fait souvent mener par le bout du nez, certaines missions se résument d’ailleurs à aller faire la sale besogne ou le chienchien. C’est dans ce point précis que Connor est beaucoup moins charismatique que son ancêtre Ezio. Ce dernier était un adulte, avec une âme de leader, alors que l’indien est comme un enfant qui débarque dans un monde d’adultes sans trop y avoir sa place, il fait ce qu’on lui dit de faire sans qu’on ait l’impression qu’il y comprenne quelque chose. Il cherche à protéger son peuple, mais tout le monde s’en fout complètement, et même dans ces fameuses scènes de confessions après assassinat, il se fait plus gronder qu’autre chose.
Tout le problème de ce personnage réside dans le fait que son esprit soit en décalage avec son apparence physique. Bien qu’il soit un homme dans sa façon d’agir, brutal et déterminé, il pense comme un gamin têtu et impatient. Être traité de la sorte fait vraiment bizarre, surtout dans un jeu Assassin’s Creed.

nullnull

En comparaison, Haytham a exactement le profil d’un Ezio à tous points de vue, ce qui explique pourquoi le feeling passe immédiatement avec lui.

Parlons maintenant de la Révolution Américaine. Les Templiers étant toujours présents dans les moments importants, vous revivrez des yeux de Connor toutes les étapes importantes de ce grand moment historique. Ainsi, le jeu vous fera régulièrement sauter six mois pour vous amener à la naissance même d’une nouvelle date importante. Cependant, contrairement à ce que les trailers nous ont montré, le jeu reste concentré sur la guerre Assassins vs. Templiers, et cette époque intéressante qu’est la Révolution Américaine n’est là que pour le background. À moins de lire chacune des innombrables notes, néanmoins très intéressantes pour les historiens en herbe, vous n’apprendrez rien de plus sur cet évènement. N’imaginez pas revivre les batailles, comme les vidéos en images de synthèse vous ont montré, mais plutôt en entendre vaguement parler passée une certaine date. C’est assez décevant de voir que tout cela n’était que pour appâter les joueurs américains.

null

null

J’ai également trouvé la mise en scène très molle de manière générale, ce qui n’était pas le cas avec, encore une fois, Ezio.
C’est l’éternel problème du jeu vidéo : l’attachement aux personnages. Comment veux-tu tirer la larme de l’œil du joueur (parce que c’est le but recherché) en faisant mourir un proche du héros si tu ne le croises que trois fois dans le jeu ? Peu importent les liens qu’a Connor avec lui, toi tu ne les as pas, tu t’en fous du mec, ce n’est pas possible ! Avec Ezio, dans Assassin’s Creed Revelations par exemple, on revenait régulièrement voir sa donzelle, le joueur s’attachait à elle en voyant le Ezio tout amoureux, si bien qu’à la fin, quand elle est en danger, on se sent vraiment impliqué !

Au-delà de ça, l’ensemble manque beaucoup de punch, surtout dans une ambiance révolutionnaire, seule la séquence après la prison est bien fichue.

Après avoir lu tout ça, vous vous direz surement que pour un jeu scénaristique, c’est plutôt mal parti. C’est le cas, les Assassins au cœur de la Révolution Américaine qu’on nous promettait laissent place à du conspirationisme à tout va et au thème qui se répand malheureusement de plus en plus dans le jeu vidéo : l’opposition idéal contre réalité. Les japonais nous font la recette depuis un sacré moment déjà.

nullnull

La fin n’arrange pas non plus les choses…

Graphismes

Le premier gros jeu HD de la Wii U, pour ma part, que l’on va attaquer sur trois plans.

Le premier concerne les personnages. De ce point de vue-là, un bon cap a été franchi depuis les précédents. Connor est super bien modélisé, avec un visage motion-capturé à la limite de la perfection concernant les expressions du visage. Dommage que les lèvres suivent le doublage anglais car on sent un léger décalage de temps en temps, mais rien de bien gênant. Ses vêtements ont bénéficié du même soin dans les détails, et on se fera un plaisir de les admirer sous toutes leurs coutures durant le jeu. Pour ce qui est des personnages secondaires, un effort est également visible, mais pas autant que pour le héros. En revanche, pour les PNJ, hormis les soldats, c’est la catastrophe. Entre le flou et les clones, y’a de quoi faire, et heureusement qu’on ne leur accorde pas d’attention.

null

L’animation des personnages à elle aussi connu un bond, dans le même ordre d’importance que celui cité juste au-dessus. Connor est loin d’être aussi rigide que ne pouvait l’être Ezio (surtout dans Revelations). C’est un sauvage qui grimpe très facilement, qui se pousse naturellement des arbres lorsqu’il court, un vrai bonheur, le mieux étant pour les combats, mais j’en parlerais un peu plus tard.
Petit détail amusant, les joueurs d’Assassin’s Creed l’ont remarqué, mais durant les phases avec Desmond, les développeurs ne se font pas chier à refaire d’autres animations, ce n’est qu’un skin de son ancêtre, rien de plus. Du coup, cet épisode nous fait découvrir que c’est aussi le cas pour les ennemis, car oui, Desmond devra se battre ! Si tout se passe bien avec les gourdins, c’est autre chose lorsque les vigiles sortent les flingues. Il y a 300 ans, les armes à feu n’avaient pas de chargeur ni la même cadence de tir qu’aujourd’hui, il fallait après chaque coup remettre une balle et de la poudre. Alors lorsque l’on voit un vigile faire de même en 2012, c’est légèrement drôle.

null

Passons maintenant à l’environnement, qui est également une grande nouveauté de cet Assassin’s Creed. Les précédents épisodes nous avaient habitués à un cadre urbain dans de gigantesques villes très anciennes avec d’immenses bâtiments à escalader, mais aux States, les villes comme Boston ont à peine 150 ans (dans le jeu, hein) et ressemblent plus à Wisteria Lane qu’à Rome. À part quelques petites églises, il n’y a rien de très intéressant.
C’est pourquoi la plus grosse aire de jeu sera « Frontier », une immense étendue sauvage faite de forêts, rivières et autres. Cette zone est vraiment gigantesque et la traverser de bout en bout vous prendra un sacré bout de temps, bien plus que dans les autres épisodes de la série. Elle prend également le soin d’être assez variée et de faire en sorte qu’aucun endroit ne ressemble à un autre, ce qui est appréciable.

null

La végétation est d’ailleurs abondante et vous croiserez tout un tas d’animaux, allant du petit lapinou au bambi, ainsi que des loups et, moins marrant, des ours, que vous pourrez chasser.

Cependant, comme le jeu ne semble pas vouloir profiter de son potentiel, la plupart des grosses missions se passeront en ville, forcément, là où l’activité humaine se passe, et Frontier sera mise de côté passée la moitié du jeu. Vous vous y aventurerez seulement pour aller du Domaine (votre QG) jusqu’à la ville.
Grande idée pour ceux qui se lassent des balades en forêt, vous pouvez vous téléporter aux sorties marquée d’une icône « ! » pour aller plus vite, ce qui est parfois très appréciable. Les villes sont semblables graphiquement à ce qu’elles étaient dans les précédents Assassin’s Creed. D’ailleurs, comme c’était le cas dans Assassin’s Creed I et II, il y a quatre grosses zones de jeu globalement plus vastes que dans les deux épisodes précités, plus diverses petites zones en fonction des missions.

Terminons avec la nouveauté du nouveau moteur graphique de cet épisode : la météo ! Oui, c’est déjà le cas depuis belle lurette dans les jeux de caisse, mais celui-ci fait plus fort en recouvrant de neige l’ensemble de la zone de jeu. Non seulement celle-ci est vaste et très travaillée au niveau des décors et interactions, mais la neige rajoute un tas de petites choses, comme le fait que ce n’est pas évident de courir dans un mètre de neige ! Les habitants ont aussi moins tendance à glander dehors, etc… Je regrette juste que la neige ne se colle pas aux vêtements des personnages, ce qui aurait été un plus très amusant pour ma part.

nullnull

Si l’éloge graphique est de mise, Assassin’s Creed III est néanmoins terni par un nombre incroyable de bugs. Du bug de collision des vêtements dans le cheval, où l’on se demande si les testeurs étaient aveugles, jusqu’au fameux truc indispensable pour la mission qui n’apparait pas (obligé de recommencer à la sauvegarde la plus proche, avec de la chance), c’est vraiment honteux qu’une production pareille en soit autant blindée. Il faut croire qu’il a été fini à la va-vite pour Noël, ce qui est curieux pour un jeu qui a été développé en trois ans. Heureusement que ça ne gâche pas le plaisir de jeu.

Au final, qu’est-ce que cela donne sur Wii U ? Il n’y a pas de grandes différences par rapport aux autres versions, si ce n’est un léger filtre éclaircissant l’image qui se remarque dans des endroits très sombre, mais ce n’est vraiment pas gênant. Il en aura fallu du temps pour que Nintendo fasse enfin tourner les jeux actuels (qui ont déjà du mal à suivre).
Le jeu sur Gamepad est par contre un peu flou, par rapport à un New Super Mario Bros. U qui est très propre. Sérieusement, qui préférera jouer à un jeu comme celui-ci autre part que sur sa télé ?

Malgré un portage propre, on sent que cette génération de consoles arrive à son terme, car on perçoit tout de même quelques faiblesses techniques et l’on imagine surtout ce qu’auraient pu faire les développeurs avec un hardware beaucoup plus puissant.

nullnull

Gameplay

Comme je l’ai dit plus haut, Connor est très différent d’Ezio, et cela se ressent aussi dans le gameplay. Si celui-ci est identique dans le fond, à base de R et de A, c’est dans l’approche qu’il se montre différent.

Tout d’abord, Connor est un sauvage et, tout comme lui, vous serez cent fois plus à l’aise dans la forêt qu’en ville grâce au parcours dans les arbres. Si Frontier est vaste et donc un peu ennuyeux à traverser, vous serez constamment à la recherche d’arbres vous permettant d’accéder aux hauteurs sylvestres et ainsi vous balancer de branche en branche, quitte à vous dévier légèrement de votre itinéraire. L’indien se déplace de manière très fluide dans les arbres, ce qui fait qu’une fois en ville, cela devient chiant de devoir chercher des points d’accroche pour grimper sur des maisonnettes.

Appréhender l’ennemi est également beaucoup plus sympa dans la forêt car les possibilités sont multiples. Vous pouvez vous cacher dans les hautes herbes, au sommet des arbres, tirer des flèches, pendre vos ennemis et tout un tas d’autre choses rendant l’expérience beaucoup plus amusante à réaliser.
La ville, quant à elle, garde ses vieux systèmes des épisodes précédents, comme les bottes de foin, et conserve un ton très classique. Ce qui est dommage, c’est d’avoir concentré la plupart des grosses missions en ville alors que les nouveautés sont clairement abordables en forêt.

nullnull

L’une des grosses critiques qui était faite à la saga Assassin’s Creed, et ce même par les fans, c’était sur les combats. Chiants, mous, rigides, tout ce que vous voulez, ils étaient fuis comme la peste car le seul moyen de tuer les ennemis était de faire un contre. Une catastrophe.
Heureusement que les développeurs ont changé tout ça pour dynamiser ce système, au point que combattre devient un plaisir. Grandement inspiré du système de combat de Batman : Arkham Asylum repris dans bon nombre de jeux, comme Batman : Arkham City – Armored Edition, Connor devient une véritable brute et votre tomahawk est une arme redoutable. Fini les locks d’ennemis, ce système de combat dynamise énormément l’action et permet d’attaquer plusieurs ennemis en même temps. Là où c’est particulièrement réussi, c’est encore une fois dans les animations, Connor possède mille et une manières de taper et de porter le coup fatal à ses opposants, le tout d’une manière absolument brutale accompagné des sons de hache brisant les os, comme je les aime.
Pourtant, cela n’a rien d’intéressant d’un point de vue gameplay. Il suffit de matraquer X en orientant le stick vers l’ennemi et de maintenir A au bon moment pour se défendre, rien de plus, tout réside dans la mise en scène, si bien qu’une vingtaine d’ennemis ne nous fait vraiment pas peur.

En parlant d’animations, les amateurs du film « Le dernier des Mohicans » reconnaîtront le coup de hache dans le dos que donne Chingachgook à Magua, puisque Connor fait exactement le même à certains moments !

nullnull

À part ces deux aspects, quand même vachement importants, le reste n’a pas beaucoup changé et on retrouve vite ses repères, malgré le fait que l’on change de manette. Le Gamepad est parfaitement adapté aux jeux 3D et je dis ça pour ceux qui, comme moi, avaient peur que ce stick droit situé en haut soit embêtant. Au final, il ne l’est pas une seule seconde. Et la présence de la carte sur l’écran est également appréciable, tout comme le fait de pouvoir choisir une arme en touchant celle-ci, même s’il aurait été plus pratique de ne pas avoir à maintenant une touche.

Une des grosses nouveautés de cet épisode, au-delà des évolutions citées plus haut, est la possibilité d’être capitaine d’un navire. Comme vous l’avez vu à l’E3, vous êtes au gouvernail du bateau et décidez de déployer les voiles ou non pour ajuster la vitesse du bateau et naviguer entre les rocher. Le plus intéressant reste néanmoins les batailles navales où il vous faudra bien manœuvrer et avoir l’œil partout pour vaincre. Vous disposez de deux types de canons, les pivots, qui tirent partout mais avec une faible puissance (efficace contre les petits navires) et les latéraux, qui bousillent tout sur leur ligne de mire, à conditions de bien gérer la vitesse et la position du navire. Très sympa à jouer, ces phases n’en restent pas moins complètement inutiles pour le reste du jeu, si bien qu’on préférera tout bien faire à la fin, ce qui n’est pas plus mal, car vous découvrirez beaucoup de missions demandant à Connor d’accoster et qui sont extrêmement plaisantes à jouer.

Depuis Assassin’s Creed II, chaque épisode comporte sa petite partie gestion, que ce soit de la ville ou des recrues.

Pour les derniers, les missions assassinats ont été tout bonnement supprimées. Brotherhood avait instauré un système où vous envoyiez vos disciples aux quatre coins de l’Europe pour divers basses besognes. Ces missions renforçaient la puissance des assassins qui devenait plus aptes à réussir des missions plus dangereuses, vous aider au combat et vous ramener du pognon. C’est terminé pour le troisième épisode, au-delà du fait de pouvoir les faire intervenir à tout moment en combat.

null

Pour ce qui est de la gestion de maire, le domaine Davenport deviendra votre petit village. Pour cela il faudra aller chercher les habitants, par des missions indiquées comme étant celles du domaine et faire en sorte de leur offrir un cadre idéal de travail. Tout le monde sait qu’un homme pourchassé par un ours n’est pas très productif !
À vous ensuite de faire prospérer votre village avec un système d’import/export de marchandises et de matières premières, destiné à vous faire plein de pognon. Non seulement c’est super compliqué, en plus d’être chiant à comprendre et à bien faire tourner, mais en plus, personnellement, je n’utilise jamais mon pognon, sauf pour acheter des balles pour mon flingue. À ce prix-là, autant revoir ses ambitions capitalistes à la baisse et chourer un peu de pognon aux morts.

null

null

Musique et sons

Changement de compositeur ! Jasper Kyd, qui a fait du très bon boulot durant quatre épisodes, laisse sa place à Lorne Bafle, qui s’était déjà fait la main sur quelques musiques de Révélations.
On quitte alors clairement l’Italie romantique pour un pays sauvage en pleine guerre. Fini les cordes mélodieuses et les chœurs d’opéra, nous avons ici des instruments à bois (violons et autres) typiquement country américaine, mais d’une qualité bien meilleure que ce qui nous nique le repas au Buffalo Grill et nous casse les oreilles à Disney Land. Un très bon travail d’ambiance a été fait et se plonger dans l’époque est tout naturel. Le passage chez les indiens sera aussi l’occasion d’entendre des chants indigènes, comme dans tout bon documentaire africain. Beau au début, mais très lourd à la fin. Heureusement que ça ne dure pas longtemps.

null

Nous avons également le bon vieux rythme locomotive du blockbuster américain (écoutez Hans Zimmer, c’est le grand patron du genre). Cela colle plutôt bien aux phases d’actions comme celles des combats grâce à la brutalité de Connor.
Dans l’ensemble, la BO est très réussie, même si elle manque cruellement à la mise en scène pour lui ajouter le punch qui lui aurait fallu. Monsieur Bafle a finalement très bien repris les rennes musicales de la saga, dans un autre genre.

Un très bon travail a également été fait du côté du doublage. Les voix françaises sont excellentes, comme toujours dans la série, malgré que celle dont Lafayette dispose soit assez agaçante. Le plus impressionnant est le dialecte des Mohawks qui n’a pas été traduit, juste sous-titré. Je ne sais pas si beaucoup de gens parlent ce langage aujourd’hui, mais cet effort est appréciable, bien qu’il sonne très yaourt à nos oreilles.

J’ai parlé vite fait des sons lors des combats un peu plus haut, le bruit du coup de hache dans les os n’est pas le seul qui nous immerge un peu plus dans ce jeu. La forêt, tout comme la ville, vit grâce au vent, aux branches, aux cris des animaux, aux pas dans la neige, etc. Tout est extrêmement bien rendu dans les moindres détails. Du très bon travail !

null

Durée de vie

Le jeu est plutôt long et il faudra compter une bonne vingtaine d’heures pour le terminer, sachant que vous vous égarerez forcément en chemin pour faire des missions annexes de chasse ou pour aider la veuve et l’orphelin face aux oppressions anglaises.

Un défaut ressort par contre beaucoup des différents tests et avis, celui de l’intro, très longue, qui s’étale sur environ six heures de jeu. Six heures durant lesquelles vous réapprendrez à maitriser le gameplay et les nouveautés d’Assassin’s Creed. Ça peut paraitre long comme ça, mais nous ne sommes pas là dans un tutorial à la Sonic, les fans de la saga le savent, ce sera l’occasion de présenter tout le contexte et les personnages de cet épisode.

De la première partie avec Haytham en passant par la jeunesse de Connor, de l’enfance à l’adolescence, jusqu’à l’âge adulte où il revêtira le fameux costume d’assassin, c’est là où le jeu commence véritablement. J’ai beaucoup aimé cette partie du jeu où l’on apprend, comme Connor, à connaitre ce nouveau monde, à le maitriser et à le combattre jusqu’à pouvoir y vivre en jouant comme un pro.

null

Passé ce cap, vous aurez, comme je vous l’ai dit, d’innombrables choses à faire en quêtes annexes, et la trame principale vous occupera un moment.

Beaucoup de choses ont changé depuis le premier épisode qui était répétitif à mourir. Un gros effort a été fait dès l’épisode deux pour varier les missions annexes et diversifier au possible les situations des assassinats de la trame principale. C’est également le cas dans celui-ci où l’on ne sait jamais sur quoi on va tomber entre bastons, filatures, escortes (chiant), infiltrations et autres.

Pour les capitalistes qui maitriseront ce système d’import/export, la chasse sera également une bonne source d’occupation, surtout pour aller dénicher les bêtes dangereuses dont parlent les rumeurs.

null

En bref…

HISTOIRE : 14/20
J’ai été assez déçu sur des points importants. D’une, le personnage de Connor, bien que très charismatique en apparence, est un enfant qui se fera constamment mener en bateau par tout le monde. De deux, si cet épisode se situe durant la Révolution Américaine, j’aurais aimé être au cœur de celle-ci, comme nous le promettait le jeu, au lieu que ça serve uniquement de background à un scénario beaucoup plus conspirationiste qu’avant ou pour certaines missions. Enfin, la mise en scène un peu molle gâche certaines scènes qui auraient pu être marquantes. Heureusement que l’ambiance y était parfaitement retranscrite.

GAMEPLAY : 17/20
Avec tout ce qu’apportent Frontier et sa nature luxuriante, et ce système de combat repensé de manière extrêmement brutale, ce passage à l’état sauvage apporte de l’air frais à la licence. Bien plus que les phases en bateau en ce qui me concerne. Connor est agile, fort et nous donne l’impression, manette en main, que l’impossible ne fait pas parti de son vocabulaire.

GRAPHISMES : 16/20
C’est beau, vaste, avec plein de détails dans les animations, dommage que les nombreux bugs viennent un peu ternir tout ça. Au-delà de ça, on peut remarquer quelques faiblesses techniques qui nous font dire qu’il est temps de passer enfin à la génération suivante. Oh, merde ! C’est sur Wii U !

MUSIQUES et SONS : 16/20
Du très bon boulot comme d’habitude. Que ce soit le doublage, notamment le Mohawk, les compositions ou les sons, tout est fait pour nous immerger un peu plus dans la période du XVIIIème américain. Un excellent travail artistique.

DUREE DE VIE : 15/20
J’en aurais aimé un peu plus tellement c’était bon et cela aurait été possible en plongeant davantage dans la révolution.

null

Note Finale : 15/20
Des points dommageables assez importants, ceux cités dans la partie histoire du bilan, ne viennent pas ternir cette excellente expérience qu’est Assassin’s Creed III. Un gros travail a été fait du point de vue artistique pour nous immerger à fond dans cet univers américain du XVIIIème et les évolutions apportées au gameplay sont toutes bienvenues tant nous prenons plaisir à les utiliser.
Nous l’avons attendu, ce troisième épisode, et il est vraiment bon !

null

Voir aussi :

, ,