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Donkey Kong Country 2 : Diddy’s Kong Quest

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par

Un an après la folie provoquée par le premier opus de la saga Donkey Kong Country, le développeur anglais Rareware, préalablement racheté par Nintendo, nous balance un nouvel épisode, mais sans Donkey Kong cette fois… Ce soft devait surpasser les prouesses techniques de son prédécesseur tout en enrichissant l’expérience déjà grandiose proposée par son aîné. Résultat : Pourquoi ont-il ajouté des trucs pourris ?

Krook’s March
Donkey Kong Country 2 : Diddy’s Kong Quest – David Wise

Kess kis’passe ?

L’histoire est, comme dans chaque épisode de Donkey Kong, très très très très bête, mais toujours faite avec une sauce qui marche.

Diddy, en balade dans le coin, voit arriver au large un bateau pirate assez intriguant. Prenant son courage à deux mains, le petit chimpanzé monte à bord et découvre que ce rafiot n’est peuplé que de quelques rats. Il trouve alors la cabine du capitaine et y rentre. Il trouve là bas une lettre signée par le Kaptain K. Rool. Cette lettre parle de Donkey. Il a été enlevé par les Kremlings et plus jamais Diddy ne pourra le revoir. Selon la lettre.

Mais c’était sans compter sur la détermination du petit chimpanzé qui décide immédiatement d’aller retrouver son meilleur ami. En chemin, il croise Dixie, son amie, qui propose de l’accompagner. Tous les deux relèvent ainsi tous les défis placés sur leur chemin par les Kremlings, font toutes sortes de bêtises, d’acrobaties, se lient même d’amitié avec des personnes inattendues, visitent des mondes totalement loufoques pour enfin aller affronter l’affreux Kaptain K. Rool et libérer leur ami prisonnier.

Oui, ben l’histoire est vraiment bébête, mais le jeu ne repose pas dessus. Les gags qui ponctuent l’ensemble de l’aventure sont beaucoup plus importants et méritent d’être vus au moins une fois. Si Donkey Kong Country premier du nom brillait par l’aspect délirant de son univers, ce deuxième épisode va carrément tomber dans l’absurde, nous offrant le loisir de voyager d’un bateau pirate à une fête foraine sans manquer de croiser la route d’un monde perdu…

On l’aura compris, l’histoire ne sert à rien et la saga n’a pas l’intention d’y changer quoi que ce soit. Alors attachez vos ceintures, bande de fous !




La famille s’agrandit

Bien que pour une raison inconnue Candy soit absente du casting, celui-ci permet d’introduire de nouveaux personnages que l’on ne retrouvera, pour la plupart, pas dans les jeux de la saga après que Rare cesse de développer de bons jeux et soit racheté par Microsoft.

Dixie Kong

Certains disent qu’il s’agit de la petite copine de Diddy. Le pauvre. Car Dixie a un tempérament bien trempé. Si une curieuse absence de queue ne permet pas de certifier qu’il s’agit d’un chimpanzé, ce sont surtout ses cheveux qui lui donnent du caractère. En effet, son horrible tignasse lui permet non seulement de s’accrocher partout, elle lui permet surtout de frapper ses ennemis. Ainsi, plutôt que de faire de bien jolies roulades comme notre ami Diddy, elle préfère tourbillonner sur elle-même pour filer de méchants coups de brushing dans la tronche de ses ennemis. L’attaque est moins impressionnante que celle de Diddy, mais elle est cependant plus redoutable contre certains ennemis.

Elle forme ainsi avec le petit chimpanzé à casquette rouge le duo des personnages jouables dans ce jeu. Deux personnages pas autant complémentaires que l’étaient Donkey et Diddy l’année précédente puisque l’on se retrouve avec deux singes légers qui courent vite et sautent haut. Un poil curieux, mais cela peut se justifier dans les derniers niveaux où les acrobaties auraient probablement été trop sévères pour notre vieux gorille.


Wrinkly Kong

La femme de Cranky (et par déduction grand-mère de Donkey) n’est pas aussi grincheuse que son vieux croulant de mari. C’est même une gentille mamie qui dispense des cours dans son Kollège pour les singes comme pour les reptiles. Mais enseignement privé oblige, les cours sont payants. Ce sont pourtant autant d’excellents conseils pour avancer dans les niveaux en apprenant de nouvelles techniques ou comment utiliser au mieux les amis animaux qui sont plus nombreux à l’appel.


Swanky Kong

Manifestement, ce Kong-là est autant Kong que Diddy. C’est à dire qu’il n’a pas forcément de lien de parenté avec Donkey. Il ne fait d’ailleurs pas le même métier puisqu’il est présentateur de shows télévisés. La belle affaire. Ses shows sont des jeux plus ou moins faciles (et plus ou moins chers) permettant de gagner des vies, des pièces et autres joyeusetés du genre tout en s’amusant… ou pas. Car comme tous les jeux télévisés qui se respectent, ça reste de la pure distraction qui ne fait que nous éloigner du véritable sens de notre vie… Sauf que je ne suis pas persuadé que ce soit le sens recherché par les développeurs du jeu qui ont, pour le coup, peut-être voulu trop en faire…


Klubba

Oulà, un Kremling dans la famille ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? En fait, Klubba est plutôt un personnage neutre, c’est à dire qu’il ne fait pas partie de l’équipage de Kaptain K. Rool. Il est le gardien d’un mystérieux tonneau doré qui vous conduira là où celui de Funky ne peut vous emmener. Bon par contre si vous allez le voir pour rien, il saura se montrer féroce et fera usage de sa grosse massue à pointes qu’il semble affûter avec précision quand vous avez le dos tourné.


Ton singe en 3D

Alors là c’est la claque ! On pensait à l’époque qu’il était difficile de faire mieux que Donkey Kong Country, ben si, c’était possible, et c’est le cas de Donkey Kong country 2 !

Le jeu reprend grosso modo le même principe. Les sprites sont générés d’abord en images de synthèse et décomposés ensuite sur plusieurs faces et insérés directement dans le moteur du jeu. Ca donne encore une fois un rendu surprenant, mais cette fois-ci, les développeurs ont d’avantage misé sur les détails et les décors. Les arrière plans se retrouvent alors largement embellis, les personnages plus détaillés, les décors bien plus variés, bien plus sophistiqués, et comme si ça ne suffisait pas, Rare nous a ajouté à tout ça une dose d’effets de lumière et d’ombres surprenants, sans oublier que le catalogue des personnages a presque doublé de taille.



Le jeu impressionne donc par la richesse et la variété de ses environnements. A bord d’une galère derrière un voile de brume, dans un volcan, dans une mine, dans des soutes inondées, dans une jungle bien plus luxuriante et hostile qu’auparavant… La performance technique est aussi remarquable que l’imagination des designers qui ne se sont à nouveau pas privés pour parsemer tout cet univers loufoque de gags bien débiles qui sauront nous faire rire aux éclats autant voire plus souvent que dans le premier épisode.

Côté animation, c’est aussi bon que le premier, donc quasiment parfait. Les mouvements sont très bien détaillés, et la vitesse reste correcte. Disons que c’est là le mieux qu’on peut faire en 16 images par seconde. Bref, tout va bien, à part à quelques moments où on a un peu de mal à discerner les plate-formes sur lesquelles on joue et les décors d’arrière plan tant ceux-ci sont remplis. Heureusement, ces phases là sont assez rares et ajoutent, après tout, un peu de difficulté.





David Wise est un génie

David Wise reprend les commandes, et il a mis le paquet cette fois. Les musiques de Donkey Kong Country 2 sont aussi belles que nombreuses et variées. Ce sont à mon goût les plus belles musiques que j’ai entendues dans un jeu vidéo sur Super Nintendo ! Ouais ouais, même plus belles que dans Zelda 3 ou Yoshi’s Island (Koji Kondo, je te fais des infidélités).

On retrouve quelques musiques en provenance du premier opus, mais refaites entièrement, tempo et instruments. Ca fait plaisir de réussir à les reconnaître ! Même le thème de Donkey Kong composé par Shigeru Miyamoto qui ouvrait le premier épisode a eu le droit d’être refait, toujours pour accompagner ce bon vieux Cranky… qui pousse cette fois-ci la chansonnette.

Pour aller plus loin, David Wise nous avait tous bluffés dans le premier épisode avec ses musiques très axées sur l’ambiance avec l’aide d’instruments MIDI de très grande qualité. En remettant le couvert, il garde cette marque de fabrique en nous proposant des musiques très discrètes dans les premiers niveaux où le vent ou le bruit de l’eau est considéré comme un instrument et fait partie intégrante de la mélodie. Mais il s’affranchit également de cette technique en offrant quelques compositions dont la simple mélodie vaut au moins trois bananes d’or. Et il va encore plus loin en parodiant carrément des musiques classiques comme Une Nuit sur le Maud Chauve de Mussorgsky pour illustrer le niveau en chariot minier dans des montagnes russes. J’adore.



A noter que la plupart des musiques du jeu reprennent plus ou moins discrètement une même petite mélodie, parfois en thème principal, parfois en accompagnement. Je me trompe peut-être mais je crois que c’est la première fois que ça se fait dans un jeu Nintendo. Et mine de rien, ça confère à ce jeu une identité bien à lui. Le tout passe plutôt bien, avec toujours une grande variété d’instruments, là encore d’excellente qualité. Nan, franchement, dire que ce jeu a la plus belle bande originale de la Super Nintendo ne me fait pas peur. Du travail d’orfèvre !

Cranky’s Conga
Donkey Kong Country 2 : Diddy’s Kong Quest – David Wise

Côté sons, c’est tout aussi bon. Tout est bien distinct, chaque personnage a une voix bien à lui, les bruitages sont excellents, du bruit des pas aux gouttes d’eau qui résonnent dans la caverne… Et puis à la fin de chaque niveau, les développeurs se sont payés un petit délire : il y a une cible, et il faut sauter dessus. Selon la force de votre saut, votre personnage jouera de la musique ou non ^^ Dixie joue de la guitare comme une demeurée et Diddy écoute de la super musique techno pourrie avec son gros poste stéréo, la casquette à l’envers et les lunettes de soleil… On remarquera au passage que ces musiques changent selon les niveaux ! C’est inutile mais ô combien génial !



Je fais ce que je veux avec mes cheveux

Vous vous souvenez de Donkey Kong Country premier du nom ? Ben c’est la même jouabilité mais en mieux.

La prise en main est exactement la même, manier Diddy et Dixie est toujours aussi fluide, les mouvements proposent toujours cette même inertie qui pourra vous faire hurler dans certains niveaux particulièrement tordus où les rebords des falaises ne sont pas tout à fait là où elles semble être, huhuhu !

Le truc qui change sérieusement, c’est Dixie. Elle peut sauter bien sûr, mais elle peut surtout utiliser ses cheveux pour faire l’hélicoptère, ce qui lui permet de planer quelques temps dans les airs et ainsi d’être plus précise dans ses sauts, chose bien utile quand on sait qu’elle saute un peu moins loin que Diddy. En plus, cette coiffure pourrie lui permet de cogner les ennemis.

Petite nouveauté dans leur collaboration : ils peuvent monter l’un sur les épaules de l’autre. Ainsi le joueur qui joue peut lancer celui qui suit en l’air pour chopper des pièces et des bananes ou bien en avant pour cogner les ennemis. Très intéressant et très dynamique… sauf si on lance son partenaire contre un mur ou un peu trop loin auquel cas il faudra aller le chercher pour qu’il revienne en jeu.

Comme j’ai pu le dire auparavant, les deux personnages ont les mêmes atouts et les mêmes inconvénients. Diddy reste cependant le personnage qui propose à la fois le plus d’énergie et le moins de tolérance à l’erreur. Ben oui, vu que Dixie peut planer un peu dans les airs, elle peut se permettre de rater ses sauts. Pas Diddy. Et c’est là qu’entre le level-design de ce jeu qui est radicalement différent de celui de son illustre prédécesseur. Beaucoup de niveaux verticaux, des courses-poursuites, des attaques en masse… encore une fois, Donkey aurait été un sacré boulet dans ce jeu s’il avait été jouable tant les niveaux sont parfaitement adaptés aux deux chimpanzés. Mais ceux-ci ne sont pas les uniques personnages jouables !

On trouve en effet davantage d’amis animaux. Rambi le rhinocéros et Enguarde l’Espadon nous font l’honneur de leur présence, mais d’autres viennent se greffer à l’arche de Noé. J’ai du mal, cependant à me souvenir de tous les noms, mais bon. Y’a une araignée qui tisse des toiles sur lesquelles on peut marcher, un poisson qui éclaire les passages sombres dans l’eau, un serpent qui saute super haut etc… Il faut parfois un petit temps d’adaptation mais le gameplay s’en trouve enrichi. Et puis à certains moments, plutôt que de chevaucher les animaux en question, ils jouent à notre place. C’est à dire que Diddy et Dixie disparaissent complètement de l’écran jeu, et on manie un animal à leur place. S’il se fait toucher, il meurt et on recommence au dernier checkpoint. Ca surprend un peu au départ de ne pas voir Diddy ou Dixie chevaucher les autres animaux, mais on s’y fait bien. La maniabilité reste sensiblement la même, si ce n’est que ces animaux proposent quelques capacités en plus, ce qui fait leur intérêt.

A noter que lorsque Diddy ou Dixie chevauchent un animal, le bouton A qui servait dans le premier épisode à descendre de selle a maintenant une toute autre fonction, puisque les animaux ont des capacités particulières. Y compris Rambi et Enguarde qui voient ainsi leur panel de mouvements augmenter. A tester sans modération… si ce n’est que la charge de Rambi pourrait bien vous faire finir dans un trou…

Dans l’ensemble, on a là une maniabilité à laquelle on ne peut vraiment pas faire de reproches.






Durée de vie

Alors là par contre, on entre dans la phase un peu plus sombre du jeu.

Le côté positif de cette durée de vie, c’est que le jeu est plus long, plus complet et un peu plus difficile que le premier épisode. En plus de ça, il y a pas mal de niveaux bonus cachés, et même un monde "perdu" auquel on n’est pas obligé d’accéder, qui est difficile et fort sympathique également. Un petit plus, donc !

Mais le problème, c’est que les développeurs ont inséré là dedans un système de monnaie qui bousille littéralement l’intérêt du jeu. Pendant vos parties, vous pouvez collecter des pièces qui seront donc votre monnaie pour la plupart des actions importantes. Avec cet argent, vous pourrez voyager grâce à Funky, sauvegarder grâce à Wrinkly, jouer grâce à Swanky et obtenir des conseils grâce à Cranky. Bien que les jeux et les conseils ne soient que facultatifs, les voyages et les sauvegardes, eux, sont impératifs !

Le problème alors, c’est que pour sauvegarder, vous devez absolument avoir de l’argent, et vu que la somme augmente à chaque niveau, plus vous avancez, plus vous aurez à payer ! On pourrait alors se dire que c’est simple : qu’il suffit de retourner aux premiers niveaux faciles et qu’on connaît par cœur pour obtenir un maximum de sous, mais le problème, c’est qu’il faut également payer les voyages !



Et pour couronner le tout, quand vous reprenez votre partie après une sauvegarde, vous perdez tout ce que vous avez gagné ! Conséquence : on a moins envie de se balader dans le jeu en perdant son temps, on perd le goût de refaire une énième fois ses niveaux préférés, et pire encore, on n’a même pas envie de se farcir le jeu une cinquantième fois juste pour le plaisir, vu que ça c’est chiant et qu’on n’a pas envie de se faire chier dans un jeu.

Gros problème, donc, et si le jeu est prenant et assez long, il n’a quasiment aucune valeur de rejouabilité, contrairement au premier opus qu’on recommence juste pour le plaisir d’écouter la musique des folies coralliennes ! L’intérêt du jeu baisse alors fortement, et c’est bien dommage, parce que c’est l’un des seuls défauts qu’on peut lui trouver. C’est malheureusement le plus important. celui qui gâche tout.


En bref…

Donkey Kong Country 2 : Diddy’s Kong quest est un jeu excellent en beaucoup de points mais qui possède un unique mais gros défaut qui ne pardonne pas et qui fait baisser vertigineusement l’intérêt. C’est fort dommage, parce que ce jeu avait le potentiel pour être le meilleur de la saga de la console du monde de l’univers.

Graphismes : Vraiment ahurissants ! Je ne sais pas si on a fait mieux sur Super Nintendo, il n’y a quasiment aucun défaut et c’est magnifique ! Que demande le peuple ?

Musiques et sons : Toutes les musiques du jeu sont géniales, tous les bruitages sont bons. Rien à redire, les enfants !

Gameplay: Simpliste, instinctif, dans la continuité de DKC1, c’est du quasi parfait ! Le problème, c’est que les nouvelles capacités spéciales des amis animaux ne sont expliquées qu’au Kollège Kong… contre rémunération.

Durée de vie : Le jeu en lui-même est plus long et plus difficile que son prédécesseur, mais le fait de devoir payer partout force à le finir plus rapidement et n’incite pas tellement à le recommencer à volonté. C’est bien dommage, car c’est le seul gros défaut du jeu, mais quel défaut !



Verdict

Je ne me lasserai pas de le dire : le jeu est génial, les graphismes sublimes, les musiques magnifiques, la jouabilité aux petits oignons, mais l’intérêt est inférieur à celui de DKC1, principalement à cause du système monétaire qui force à payer pour sauvegarder, pour voyager, pour avoir des conseils… Saleté de monde capitaliste de merde. C’est vraiment dommage parce que ça nous prive d’une grande partie du plaisir de se faire de petites sessions de jeu et ça nous bloque dans les niveaux les plus difficiles que l’on n’arrive jamais à passer du premier coup.
Enfin ne nous laissons pas avoir par ce gros défauts, Donkey Kong Country 2 symbolise tout le savoir faire d’une époque, et quelle époque ! C’est est un jeu que je vous conseille fortement, car c’est certainement le plus crétin de la série. Et c’est un régal pour les yeux et les oreilles.