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Professeur Layton et l’Étrange Village

Le

par

Voici un jeu dont vous avez sûrement entendu parler. Il a fait un sacré boucan à sa sortie et s’est vite retrouvé en rupture de stock aux quatre coins de monde. Déniché d’occaz par une chance inouïe dans un petit magasin breton rempli de pêcheurs et de bigoudènes et testé pour vous, faites place au professeur Layton et à son étrange village.

Once upon a time…

Dans un univers on ne peut plus british, le petit village de Saint Mystère (ouais, en VF ça fait tout de suite moins british ^^) fait parler de lui. Le professeur Layton, un célèbre archéologue particulièrement doué pour les énigmes les plus étranges, reçoit une lettre d’une dénommée Dahlia Reinhold. Celle-ci explique que le mari de Dahlia, le baron Reinhold, est décédé en laissant une énigme pour testament.

Le professeur Layton embarque donc à bord de sa Laytonmobile en compagnie d’un jeune garçon nommé Luke. Luke est un admirateur des travaux de Layton et rêve de devenir aussi persévérant que lui. Il se présente comme étant l’assistant du professeur. Layton, lui, semble prendre du plaisir à former de jeune garçon.

Après avoir résolu l’énigme laissée par Dahlia Reinhold permettant de rejoindre le village, Luke et Layton arrivent à Saint Mystère. La ville ne possède qu’une seule entrée : un pont levis. Celui-ci n’est plus en état de marche, rien de tel qu’un œil fin comme celui du professeur pour aider l’ouvrier du coin à tout remettre en ordre.


Le mystère laissé par le Baron Reinhold est plutôt simple d’apparence : celui qui parviendra à retrouver la pomme d’or héritera de l’intégralité de la fortune du baron. Chouette. L’ennui, c’est que personne ne sait ce qu’est cette pomme d’or. La veuve du baron, son frère et son neveu n’en savent fichtre rien. C’est pour cela qu’ils ont fait appel au professeur.

Seulement, alors que leur enquête commence, Layton et Luke apprennent que quelqu’un a saboté le pont levis, rendant tout accès et toute sortie impossible… et bientôt, on apprend l’assassinat du neveu du baron. L’inspecteur dépêché sur les lieux ne voit pas d’un très bon œil que Layton mène une enquête parallèle. En tout bon gentleman, Layton choisit de se faire discret et de ne plus se concentrer que sur la recherche de la pomme d’or. Cela dit, il a l’intime conviction que l’énigme et le meurtre sont étroitement liés.

Bientôt, de nouveaux mystères se révèlent autour du village. Une étrange tour, surplombant la ville, émet d’inquiétants grondements, puis des gens se mettent à disparaître. Un étrange client débarque à l’hôtel… le mystère ne fait que s’épaissir.

Mais qui donc est cet étrange personnage ?

Comment jouer ?

Gnarf ! Certains autour de moi désignent Professeur Layton et l’étrange village comme un jeu d’aventure. Moi je réserve ce terme à des choses comme Zelda, Okami ou que sais-je encore. Là, si le principe ne peut pas passer sans faire penser à Myst ou encore Another Code, de bien nombreuses différences font tout l’intérêt de cette œuvre vidéo-ludique.

Tout d’abord, contrairement aux deux jeux précédemment cités, vous ne possédez pas d’inventaire. Ce n’est donc pas un jeu dans lequel on garde des objets pour les réutiliser plus tard, dans d’autres lieux. Ici, tout ce que vous aurez à faire, c’est avoir l’œil et l’esprit aiguisés.

Le jeu se déroule par une succession d’énigmes. Il y en a pour tous les goûts, de toutes les formes, de toutes les couleurs… De l’épreuve arithmétique à la géométrie tridimensionnelle en passant par la logique et l’observation… ou encore le casse-tête. Et j’en passe et des meilleures. Certaines énigmes sont là pour faire joli, d’autres sont indispensables pour poursuivre votre recherche (je pense notamment à une énigme qui vous demande de trouver une forme de flèche dans un dédale de lignes : observation).

N’hésitez pas à utiliser l’écran tactile pour émettre des hypothèses.
Moi j’ai raisonné par l’absurde… alors que la solution est beaucoup plus simple en réalité ^^

Pour résoudre ces énigmes, deux choses vous seront indispensables : votre cervelle et votre stylet. Forcément, si vous êtes un homme, il va falloir switcher entre votre primary cerveau et votre secondary cerveau, le primary cerveau du mâle n’étant vraiment pas utile dans ce jeu (ce n’est donc pas un jeu pour Frostis Advance).

Lors de l’exposition d’une énigme, l’écran supérieur vous affiche les consignes tandis que l’écran tactile vous sert, en fonction de l’énigme, de brouillon (pour poser des opérations, noter un mot à ne pas oublier…) ou de table de réponse (pour entourer, cocher ou dessiner la bonne réponse). Dans certaines énigmes, un outil de reconnaissance de caractère vous permet de répondre en chiffre ou en lettres. Et le compte est bon.

Ici, il va falloir dessiner sur l’écran tactile.
Ca va, c’est pas méchant.

Les énigmes sont toutes d’une simplicité poussée à l’extrême… une fois qu’on a compris le « truc. » En effet, toutes ces énigmes posées telles quelles paraissent assez complexes. Quand on en connaît la réponse, ça va tout de suite beaucoup plus vite. Ainsi, je me suis moi-même retrouvé à poser une équation à trois inconnues sur mon pauvre écran tactile lors d’une énigme où la réponse était dans la question tandis que j’ai trouvé du premier coup une énigme décrite comme difficile… je la connaissais déjà celle-là ^^

Bien sûr, le jeu est ouvert à tout joueur de plus de 7 ans. Et à 7 ans, les équations, on ne connaît pas trop. Parfois, même, à 30 ans, on ne sait plus vraiment comment s’y prendre. Dans ce cas-là, il y a des astuces, héhéhé ! Des pièces SOS dispersées aux 41284565 coins du jeu vous permettront d’accéder à des indices. Trois maximum par énigme. Le premier indice est généralement aussi flou que le conseil donné si vous proposez une mauvaise solution. Le deuxième est bien plus explicite et le troisième donne presque la réponse. Ainsi on pourrait croire qu’il est impossible de rester bloquer… Mais n’allez pas trop vite pour autant ! Ces pièces sont en nombre limité et vous avez plus de 130 énigmes en tout… Non pas que la difficulté aille crescendo tout au long du jeu, je vous laisse imaginer qu’un bon nombre d’énigmes bien ficelées vous demanderont plus de 10 minutes de réflexion et vous coûteront vos 3 pièces SOS.

Parfois, c’est juste une question de langage. J’ai pour ma part beaucoup bloqué sur des énigmes où le texte ne me paraissait pas très clair. Parfois, relire s’avère être un outil précieux, d’autres fois, il faut bien le dire, on n’a pas tous le même cerveau et il paraît impossible que tout le monde comprenne ce qui a été écrit puis traduit de la même façon. C’est quand je bloque sur ces dites énigmes que je suis vert. Le reste du temps, je prends un plaisir fou à les enchaîner.

Tout simplement…

L’enchaînement, d’ailleurs, se fait assez bizarrement, d’un point de vue scénaristique. Vous menez donc votre enquête pour découvrir ce qu’est cette fameuse pomme d’or. Vous vous baladez dans le village (une succession de plans fixes), vous parlez avec des gens (plus ou moins attachants) et là, paf !

Vendeur : « Voulez-vous m’acheter de la bière ? »
Layton : « Non, désolé, je suis poursuivi par une horde de dégénérés armés de machettes, je suis en train de m’enfuir, là ! »
Vendeur : « Haha, mais je ne vous laisserai pas passer tant que vous n’aurez pas répondu à mon énigme ! »

Ou mieux encore :

Femme : « Oh, mon dieu, mon fils est mort, qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? »
Layton : « Tiens, Luke, le désespoir de cette femme me rappelle une énigme, je suis sûr que tu ne la connais pas, celle-là ! »

Mais bon, c’est plutôt rigolo, pour ma part, de voir des énigmes sortir d’un peu n’importe où comme ça.

Ca, c’était le jeu, le vrai jeu. Mais ce n’est pas tout ce que possède cette carte ! En remplissant certaines conditions dans votre partie, vous débloquerez des défis et des énigmes supplémentaires (et plus difficiles) une fois le jeu terminé. Ensuite viennent les énigmes hebdomadaires à télécharger sur Internet et enfin, le must du top du must, le fameux menu top secret… Huhuhu ! Vous y avez donc accès une fois le jeu terminé et là on vous demande un mot de passe qui se trouve dans le prochain épisode des aventures du professeur Layton… Certes, il est dispo depuis 2007 au Japon, mais pour l’instant, en France, que de chie. Bientôt, si Level 5 tient ses promesses.

Que dire de plus ?

Graphismes

L’ensemble du jeu est dans un style un peu manga mais pas trop non plus. On reconnaît la patte japonaise à grands coups de crayons simples mais efficaces. Ceci dit, l’esthétique du jeu fait très anglo-saxonne. En même temps c’est bien voulu, vu ce gentleman de professeur qui aime le thé, les chapeaux haut-de-forme et la galanterie.

Le jeu est constitué de deux « sortes » de graphismes, avec en premier les scènes cinématiques qui sont… purement et simplement des dessins animés. Petit coup de stylet pour faire avancer les dialogues parlés, l’animation, elle, suit son court comme dans un japanime, avec des effets 3D pour ne pas trop fatiguer les dessinateurs. Le reste du jeu ressemble à ces cinématiques, tant dans les décors que dans le design des personnages. Un mariage harmonieux qui passe impeccable.
Plusieurs personnages sont à votre disposition durant le jeu. A l’écran ils ont toujours la même expression, lors des dialogues ils en ont d’autres, mais ce n’est guère varié. On reconnaîtra cependant la qualité visuelle de chacun d’eux. Il n’y a pas un personnage qui soit moins soigné que les autres, et ça c’est plutôt pas mal.

L’animation, bah il n’y en a pour ainsi dire pas du tout. Les seules scènes où il y a du mouvement, c’est lors des cinématiques. En passant, je vous ai dévoilé un petit défaut du jeu : durant les rares moments d’action, le joueur est totalement passif. Comme quoi on invente de tout, aujourd’hui ^^


Kwa kwa kwa ? keskispasse ?

Musiques et Sons

Ici, je suis un peu plus mitigé. Côté musiques on a un thème principal récurrent que j’aime bien et qui reste bien en tête. En se mettant à le siffler au retour du boulot, on se souvient qu’on a une énigme sur le feu. Malheureusement, arrivé à un certain stade, ce thème utilisé pour donner l’ambiance du village de Satin Mystère commence à peser. Et quand au bout de 7 à 10 heures de jeu (selon votre rapidité d’esprit ^^) ce thème vient à changer, c’est pour en mettre un plus moche à la place. Argh ! Ca c’est dommage.

Pour le reste, les musiques sont en général plutôt chouettes. Certaines, on est content de ne pas les entendre plus souvent. D’autres invitent à rester un petit peu plus longtemps sur la scène pour pouvoir écouter tranquillement. C’est donc assez inégal.


Pour ce qui est des voix, sachez qu’il y en a. Dans les cinématiques, premièrement, mais aussi à la fin des énigmes. Luke ou le professeur (en fonction de celui qui a été interrogé) s’exprime pour donner un peu de peps. Ainsi, les « Another puzzle solved » et autres « Layton’s apprentice saves the day » deviennent monnaie courante. Sauf si vous ne réussissez jamais les énigmes, à ce moment là, ce seront plutôt des « Frankly I’m ashamed » que vous entendrez. On notera le bon accent bien britannique de nos deux personnages. Histoire de bien coller avec le reste de l’ambiance.

Rassurez-vous, anglophobes, dans les cinématiques, il y a du sous-titrage en français ! Hé ouais, ils ont même pensé à vous.

Enfin, les sons, bah… ils sont originaux, dirais-je. Mais ils n’ont rien de vraiment particulier pour autant. On les repèrera, dans le temps, comme étant les sons du professeur Layton, mais ça casse pas trois pattes à un ornithorynque pour autant.

Cliquez partout, vous trouverez peut-être une pièce S.O.S.
Mais ne parlez pas au mec, là, il est con.

Durée de vie

La durée de vie dépend un peu de votre rapidité d’esprit. M’enfin dans l’ensemble, je pense que chacun de nous se retrouvera avec un quota d’heures réel relativement similaire.

Je pourrais vous parler longuement de mes prouesses pour finir le jeu le plus lentement possible. Mais le temps indiqué sur l’écran de statut ne prend pas en compte le temps que la console a passée en veille. Parce que oui, résoudre une énigme, ce n’est pas juste lire, réfléchir et répondre. Parfois, il faut aussi savoir se détacher de l’écran, fermer sa console, chercher un bout de papier, griffonner, faire des hypothèses et tout le tralala pour enfin rouvrir sa console, comparer son résultat avec la question posée…


J’ai lu des critiques du jeu disant qu’il était parfois recommandé d’aller demander conseil à quelqu’un avant de répondre à l’aveuglette… Forcément, quand on entend ce genre de chose, ça laisse imaginer l’investissement que demande ce style de jeu !

Aussi, le coup de la petite énigme hebdomadaire permet de prolonger non pas l’aventure mais le plaisir. Laissez le jeu un mois au placard, ressortez-le et vous aurez 4 énigmes qui vous attendront. C’est plutôt chouette !

Enfin, pas besoin d’avoir fini le jeu pour se demander ce que ça aurait fait si je m’y étais pris différemment sur ce coup-là… Et l’envie de commencer une autre partie commence à se faire sentir. Rhaaaa ! Noooon, j’ai 3 autres jeux à finir et à tester pour NDM, moi, là… Et j’ai pas le temps d’y jouer, je suis malheureux ! Saleté de professeur !

Quand vous reprenez votre partie après avoir éteint, l’histoire vous est résumée comme dans une série télé. C’est marrant !

En bref…

Professeur Layton, oui, mais ça se prononce à l’anglaise. Rien à voir avec le letton qu’il soit métal ou peuple de Lettonie. Quant à Luke, c’est pas non plus comme Lucky Luke dans le dessin animé de France 3, mais bien à prononcer avec votre smartest british accent !

Histoire : 18/20
Une histoire palpitante, pleine de rebondissement… perso, j’ai pas mal fantasmé à certains moments sur l’issue de cette affaire. Certains mystères laissent la part belle à l’imagination.

Gameplay : 19/20
Je ne vois pas quoi dire d’autre. Peut-être un peu plus de précision au niveau de stylet ? Mais là c’est la console qui est à remettre en cause.

Graphismes : 17/20
Les cinématiques sont d’assez bonne qualité, pour le reste, je me suis souvent surpris à me dire que la résolution de la DS n’était pas suffisante pour afficher ce jeu dans toute sa splendeur. On a tendance à trop se rapprocher des pixels quand on joue à ce jeu-là ^^

Musiques et sons : 17/20
Ouais, les voix sont marrantes, les sons sont son scions du bois plutôt chouettes. Mais côté musiques, si le thème principal est sympa, les musiques les plus récurrentes, elles, commencent à gonfler assez rapidement dans le jeu. Mais dans l’ensemble, ça reste joli. Et sooo British !

Durée de vie : 17/20
Le jeu aurait pu être plus long, ça c’est une évidence, mais la fin arrivée, on se dit quand même qu’il était temps. Ceci dit, on a hâte de voir débarquer les prochains opus…

Note Finale : 19/20
Vraiment un plaisir immense. Attachant et addictif, ce jeu mérite réellement de finir dans votre Nintendo DS. Pas besoin d’être fanatique de jeux d’énigmes ou de point & clics pour ça ! Ce jeu s’adresse réellement à tout le monde, ceux qui adorent les jeux vidéo, ceux qui ne les aiment pas, ceux qui aiment les jeux simples, ceux qui aiment les défis… Vraiment, il y en a pour tout le monde ! Je ne peux que conclure en vous ordonnant d’acheter ce jeu sitôt que vous le verrez. C’est impossible que vous m’en fassiez un mauvais retour. Alors courez, moi j’arrête de parler !