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Contra 4

Le

par

Contra, ça c’est du jeu d’homme ! Tu prends un Rambo qui part, torse nu, avec son énorme flingue buter des hordes d’aliens dans un jeu à la Metal Slug, garanti sans tactiques ni RPG ! T’avances, tu tires et tu crèves.
Grands fans de jeux d’action bien corsés (et ayant surtout quelques heures à tuer), Troll et moi allons nous occuper du test du grand Contra 4, qui mériterait amplement sa sortie chez nous autres européens. Lock and Load !!

Présentation

Contra est de retour les amis !
Mais, en quoi est-ce un événement ?
Petit retour en arrière, à l’époque où le Game Over n’était pas une légende urbaine…

Tout commence en l’an de grâce 1987. À cette époque, on peut dire que Konami est plutôt en forme puisqu’ils créent en à peine deux ans (entre 1985 et 1987) quatre séries encore influentes de nos jours et dont on a eu de nouveaux épisodes récemment : Gradius, Castlevania, Metal Gear et… Contra.


Contra premier du nom donc, un jeu sorti d’abord en Arcade puis sur une tripotée de machines, est un Run ‘n’ Gun comme on dit dans le jargon. C’est un genre très noble où on troquerait bien son cerveau contre quelques réflexes. Pour résumer, c’est un croisement entre le shoot’em up et la plate-forme, deux genres à la mode à l’époque. Le premier Contra était super apprécié des salles d’arcade à l’époque car on pouvait y jouer à deux en même temps. Ouais, évidemment, de nos jours, ça fait sourire…

À noter que pour nous, pauvres européens vierges, des têtes bien pensantes ont été investies de la mission divine de protéger notre pureté. Exit le commando et les ennemis humains donc, on a droit à du pauvre robot au charisme proche du Robot NDM et à un nom de jeu ridicule : Probotector.

Konami n’allait pas s’arrêter en si bon chemin et récidive l’année d’après avec la suite de Contra qui porte le nom très classe de Super Contra au Japon, Super C aux USA et Probotector II : Return of the Evil Forces chez nous.

Mais l’épisode qui consacra la saga et qui reste encore dans le cœur de nombreux joueurs aujourd’hui est bien le troisième épisode : Contra 3 : The Alien Wars. Jamais sorti en Arcade, il a débarqué directement sur nos belles Super NES (ainsi que sur les ignobles Super NES nord-américaines) en 1992.


Le jeu a profité de la puissance de la 16 bits mythique pour offrir une tonne d’ennemis à l’écran et plus d’interactions qu’avant. Comme d’hab, nous, on a eu droit à des robots tous pourris et un nom encore pire qu’avant : Super Probotector : Alien Rebels. Triste monde.

La saga Contra fait donc partie de ces jeux étapes qui ont apporté au média et ont inspiré bien d’autres développeurs derrière. On citera le descendant le plus réussi : la saga Metal Slug.

Si ce Contra est le quatrième, ça veut dire qu’il n’y a rien eu de 1992 à 2007 ? Je vous arrête tout de suite ! Konami a continué d’abreuver ses fans avec une tonne d’épisodes, un tous les deux ans en moyenne. Je ne peux pas trop dire ce que ça vaut mais apparemment le Contra : Shattered Soldier de la PS2 est réussi.

Le premier Contra étant sorti en 1987 et celui-là en 2007, notre beau commando Bill Rizer a déjà 20 piges. Voilà donc le but de cet épisode, fêter dignement les 20 ans d’un héros du jeu vidéo qui a déjà sauvé le monde de la racaille alien plusieurs fois.

Avouez qu’avec une pub pareille, vous mourez d’envie d’aller l’acheter hein ?

Modes de jeu

Konami ne s’est pas foutu d’nous, ils auraient pu ne nous mettre qu’un mode arcade, celui-ci étant déjà assez dur, mais Contra 4 étant une édition anniversaire, vous aurez d’autres modes de jeu pour vous arracher les cheveux :

Mode Arcade :
L’aventure. Découpée en une dizaine de niveaux à peu près, qui sont assez longs. Vous pouvez la jouer seul ou avec un pote en co-op à deux DS. Trois modes de difficulté sont disponibles : facile, normal et difficile, et je suis sûr qu’il y a un mode expert à débloquer par la suite ^^
La sauvegarde est automatique à chaque niveau, donc vous pouvez éteindre la console sans devoir tout recommencer. Par contre, Contra n’étant pas un jeu pour les tanches, une petite surprise vous attend si vous le terminez en mode facile.

Ou comment jouer au con.

Mode Challenge :
Un mode qui se débloque après avoir terminé une fois l’aventure dans n’importe quel mode. Histoire d’avoir un minimum d’expérience pour ce qui vous attend.
Le mode challenge, c’est 40 petits défis à faire dans un morceau de niveau choisi, par exemple, libérer les otages, rebuter un boss, finir le niveau sans avoir la possibilité de tirer… Au début vous allez rire, mais très vite vous allez criser devant ces challenges semblables aux shoot’em up. Ceux que l’on recommence éternellement en persévérant, par pure fierté et dont on ne finit par voir la fin que lorsque que l’on connaît le stage par cœur. Avec Troll, on a fait la compet’, j’en suis resté à 26 et lui pas trop loin non plus, sur 40.

Choix de personnages :
En voilà un mode utile ! Sachant que le fait de changer de personnage n’apporte absolument rien aux compétences :p C’est juste des skins. Les quatre premiers vous feront rigoler, c’est le même mec avec 3 couleurs différentes, mais par la suite vous pourrez en débloquer d’autres, comme une gonzesse ou encore Probotector.

C’est l’apocalypse, mais rien à foutre.

Options :
Pas besoin de s’emmerder avec tout un tas de trucs inutiles, les joueurs de Contra 4 n’aiment pas naviguer dans des menus. Seulement deux petits sous-menus, celui pour désactiver les voix (hérésie !) ou écraser la partie, ce qui est parfaitement inutile car pour le faire il faut soit être fou, soit vouloir revendre le jeu, ce qui revient au même.

Bonus :
Du bonus de la part de Konami pour fêter les 20 ans de la série. Dont les deux premiers Contra sur NES jouables (bien qu’ils soient tout à fait injouable aujourd’hui). Un musée, avec tous les Contra sorti jusqu’à aujourd’hui avec une jaquette, leur titre et leur date de sortie pour les trois continents. Des comics sympas et très cliché et une interview (en texte bien sûr) du créateur, Nobuya Nakazato.

La plupart des trucs à débloquer, que ça soit des personnages ou des bonus, ça se fait dans le mode challenge, vous aurez le droit à une récompense tous les 5 défis réussis.

Graphismes

Du bon gros boss.

Véritable ode à l’ère bénie des 16 bits, Contra 4 assume son kitsch très 90’s avec brio. Tout est de si « bon » mauvais goût ! Du charisme du héros au design des aliens en passant par les situations que l’on vit dans le jeu. Je pense notamment à cette séquence où l’on bute de l’alien en étant accroché à un seul bras à une fusée qui décolle. La grande classe.
Les environnements sont variés et chaque niveau se reconnaît en un coup d’œil.

Plus techniquement parlant, Contra 4 est aussi une réussite. La 2D est vraiment très fine et fait vraiment plaisir à voir. Les niveaux sont vraiment très jolis et l’animation ne vous lâchera jamais même lorsque l’écran est rempli d’ennemis. On aimerait d’ailleurs que ça rame un peu parfois pour pouvoir se sortir de cet enfer plus facilement !
Les ennemis ont en plus l’audace d’être variés, chacun ayant une façon de se déplacer ou de tirer différente. Mention spéciale aux boss et leurs sprites énormes et toujours très détaillés.


Ce n’est pas non plus une baffe cosmique mais ça remplit pleinement son Contra. Hum, pardon…
Ah et l’écran de Game Over est sobre mais efficace. Je pense qu’il est important d’en parler car vous le verrez souvent ! Il faut aussi noter qu’écraser votre DS à coup de masse rendra le jeu plus moche qu’il ne l’était (et ne vous permettra pas non plus de passer ce putain de boss).

Gameplay

Le premier niveau, une cour de récré, ou presque.

Comme l’a dit Troll plus haut, il est impossible de rejeter la faute de vos game over sur le jeu, celui-ci est techniquement parfait.

Le gameplay n’est pas vraiment compliqué à vous décrire. Comme pour tout bon jeu d’action, une touche pour sauter (A) et une pour tirer (Y), ça suffit pour finir le jeu. Bien sûr, le saut est plus ou moins haut si vous restez appuyé ou pas sur la touche et vous pouvez maintenir la touche de tir pour continuer à tirer, mais pour certaines armes, le bourrinage sera plus efficace.

En parlant d’armes, elles sont nombreuses dans le jeu et, comble de joie, elles ne sont pas limité à un nombre précis de munitions (je hais les munitions).
Des armes, yen a un paquet. Vous les trouverez, comme à l’époque, en tirant dans les petits vaisseaux qui passent au dessus de vous de temps en temps, les armes sont symbolisées par un emblème avec une lettre en fonction de l’arme. Toutes sont pour la plupart efficaces et s’adapte à votre style : tirer plus et faire moins mal, ou tirer moins et faire plus mal.


En partant avec la petite mitraillette merdique de base, vous pourrez ensuite obtenir le tir rouge salvateur, le rayon large à 90° d’angle, le lance-flammes, le lance-missiles (téléguidés ou non) et le rayon laser. Je crois n’avoir rien oublié.

Vous pouvez aussi faire des réserves grâce à un système de sac avec les gâchettes. En appuyant sur L pour passer d’un chargeur à l’autre, vous pouvez ainsi garder sous le coude une bonne arme pour buter un boss, sans risquer de la perdre en crevant dans le niveau (crever vous fait perdre l’arme que vous utilisiez). Enfin, en appuyant sur R, vous pouvez vous débarrasser de l’arme actuelle, elle restera par terre un moment au cas où vous auriez malencontreusement pressé la touche.

Ce gameplay des armes change du mode facile par rapport aux autres modes. Là où en mode facile vous chopez direct une arme de connard, les modes de difficulté supérieurs vous obligeront à choper deux fois le même emblème pour avoir l’arme dans son intégralité (c’est à dire l’arme que vous obtenez avec un seul emblème en facile). Ce jeu est génial ! Non seulement t’en chies comme un russe en normal, mais en plus on te bride ! Parce que l’arme, dans sa version sous-évoluée est forcément bien moins puissante. Enfin, certains emblèmes, sans lettres, détruiront tous les ennemis à l’écran (très rare).

L’échafaudage de la fusée. Bill Rizer n’aime pas passer par le bas.

Ça s’arrête là. Ah non, pas tout à fait, notre Bill possède un grappin que vous déclenchez avec X pour vous accrocher aux rampes, particulièrement utile au niveau de la fusée. Bill est aussi capable, c’est un commando d’élite quand même, de grimper aux lianes et aux murs, j’ai mis un moment avant de réaliser le dernier d’ailleurs. Il vous arrivera par moments d’utiliser un véhicule, le gameplay reste le même sauf que ça va un peu plus vite.

Les challenges ne changeront rien aux bases, juste une contrainte en guise d’ordre (genre finir le niveau avec l’arme désactivée).

Je ne pourrais pas faire plus tellement le gameplay de ce jeu est simple et efficace. Le stylet n’étant pas considéré pour les hommes, il restera dans son emplacement, Le double écran ne sert qu’à afficher plus de décors et donc plus d’ennemis. Le micro ? Ahahahaha.

Après cette déferlante de testostérone, détendez vous un peu avant de reprendre la lecture. Oui oui, c’est bien une héroïne à débloquer.

Musiques et sons

Là encore, Contra 4 fait figure d’hommage au début des années 90. Les musiques ont la patate et collent parfaitement avec ce qu’on attend d’un tel jeu : du rythme.
Si vous êtes assidus à NDM vous savez déjà de toute façon vu que la musique du premier niveau a été le MP3 de la Semaine il y a quelque temps. À noter que le jeu sait récompenser les hommes, les vrais, puisque la musique du Stage 1 changera lorsque vous jouerez en Hard.
Pour les nostalgiques, sachez que certains thèmes sont des reprises des thèmes des anciens Contra alors que d’autres sont totalement nouveaux.

Mais l’ambiance Contra 4 se forge surtout grâce à ses bruitages qui semblent venir d’un autre espace-temps. Le héros a la voix stéréotypée du commando de film d’action de défonçage d’aliens et il n’hésite pas à s’en servir le bougre.

Même dans le plus série B des films vous n’entendrez pas des phrases aussi kitchs et donc forcément cultes : du « Let’s party ! » de début de niveau au grandiose « Lock and Load ! » en passant par le fameux cri lorsqu’il meurt. Ce brave Bill nous montre qu’il a en a dans le calebard pas comme l’autre daube de Probotector.

Parfois, vous verrez qu’il est plus simple de passer par en haut, c’est le côté tactique.

Et le pire c’est qu’on se prend au jeu ! Le nombre de fois que j’ai gueulé comme un débile devant ma DS est incalculable et je sais que c’est pareil pour Raf.

Allez tous en cœur :
« COME GET SUM ! »

Durée de vie

Je le dis tout de suite, c’est pas un jeu pour les tanches. Inutile d’offrir ça à votre neveu de 6 ans ou à votre père, même si celui-ci vous a rabâché durant votre jeunesse que, pendant la guerre, on mangeait des rats et qu’on avait pas de cadeaux dans les tranchées, alors que lui n’a connu aucune guerre si ce n’est la froide.

C’est un jeu bien arcade, bien old school, bien dur et vous allez en chier pour le terminer une première fois en facile. Et je ne parle même pas des challenges et encore moins du mode difficile.

Le mode arcade comprend une dizaine de niveaux, assez longs et très bien rythmés, si bien que vous n’aurez pas le temps de vous emmerder entre les hordes d’ennemis variés et les multiples boss. Vous enchaînerez les niveaux jusqu’à ce que deux sorties s’offrent à vous : une chose plus importante à faire, même si je n’en vois pas, ou le game over final. Sachant qu’il existe trois, voire peut-être quatre niveaux de difficulté, vous avez largement de quoi faire.
Les petites phrases de présentation de difficulté vous indiquent même ce à quoi vous devez vous attendre : “Ce mode est peut être appelé Normal, mais ce n’est pas une ballade” ou encore “Vous vous croyez maître de l’action 2D ? C’est fini.”

Fallait pas l’emmerder.

Le mode co-op, dans la base des aliens. Le noir est dans la merde.

Il y a aussi les challenges, au nombre de 40. Ils sont peut être courts car ils vous demandent de réussir tel objectif sur tel morceau de niveau, mais ils sont tellement durs à peine arrivé à la moitié que vous allez en chier pour les finir. D’ailleurs, un certain esprit de persévérance est nécessaire pour y arriver (le mien diffère selon les jeux). Dans Contra 4, l’écran Defeat des challenges vous nargue, le niveau est court et vous y étiez presque, mais la horde d’ennemis a eu raison de vous. Il est une heure du matin, j’ai un putain de contrôle demain, mais je vais réussir ce putain de défi, peu importe le prix, surtout quand ce connard de Troll a annoncé deux heures plus tôt qu’il l’a réussi et que la lutte est serrée entre vos taux de réussite. Tout cela me rappelle des souvenirs, le nombre de défis que j’ai passé dans le bus ou au lycée seul, et crispé comme un autiste devant ma DS.

Les récompenses, aussi minables soient-elles, font plaisir, après en avoir chié pour débloquer mon interview, j’étais fier, je l’ai jamais lue, mais j’étais content.


Bref, un jeu déjà bien prenant de par sa difficulté, mais si en plus vous avez un pote, c’est le pied. Si vous pouvez vous voir en vrai, le mode arcade en co-op sera juste énorme et si c’est pas le cas (comme pour Troll et moi), vous pourrez quand même faire la compétition aux challenges réussis, ce qui nous a occupé pendant pas loin d’un trimestre. Pas besoin de online, quand on a des burnes.

Contra, c’est de la combativité dans tous les sens du terme. Si on l’a pas, c’est même pas la peine, car le jeu vous demandera beaucoup de temps pour que vous vous adaptiez à son rythme et que vous en preniez les réflexes. Vous ne réussirez que lorsque que vous connaîtrez le niveau par cœur. Comme pour tout speed and run, on s’investit ou pas.

En bref…

HISTOIRE : 13/20
J’emmerde ceux pour qui le scénar’ fait le jeu. Un connard de Rambo qui part dégommer de l’alien torse nu avec son méga flingue, je trouve ça génial. Y a pas d’histoire en fait, juste un univers qui est suffisamment cliché et efficace pour que j’adhère.

GAMEPLAY : 19/20
Rien à dire, pour deux boutons seulement, vous avez un jeu bien réactif et nickel avec des armes de bourrin, mais qui reste tout de même putain de dur. L’équilibre parfait.

GRAPHISMES : 17/20
Sublime. Une 2D DS au top de la forme, qui a même son petit côté SNES pour plaire aux nostalgiques. Ça rame jamais, c’est fluide, ça pète de partout, les boss sont énormes. Génial.

MUSIQUES et SONS : 16/20
C’est pas de l’orchestral et on s’en branle. Les musiques de Contra 4 sont là pour vous foutre la pêche et elles remplissent parfaitement leur rôle. Ajoutées à la voix et aux phrases clichées de Bill, vous n’êtes plus chez les tanches. Come get sum !

DURÉE DE VIE : 15/20
Suffisamment prenant si l’on est pris par sa longévité qui ne repose que sur la persévérance et la compétitivité. Les autres n’auront pas forcément envie de s’investir dans cette quête de réflexes nécessaires que demande Contra 4. Pour les premiers, il y a largement de quoi faire.

Note Finale : 18/20
Contra 4 c’est des crises de nerfs, des crises de joie.
Une dualité permanente au cours du jeu où, lassé de mourir pour la quarantième fois, on ne peut s’empêcher de réessayer. La force du jeu est son côté irréprochable. Exempt de tout défaut, c’est aussi ce qui énerve le plus, on ne peut pas en vouloir au gameplay ou à quoi que ce soit d’autre, tout est réussi avec brio. On ne peut s’en vouloir qu’à soi-même… Et préparez-vous à vous détester.
Le jeu que vous haïrez le plus sur DS… Le meilleur jeu de la DS.

Troll (Présentation, Graphismes, Musiques et sons, Conclusion)
Fire Rafou (Modes de jeu, Gameplay, Durée de vie, Conclusion)


Aller plus loin :

Voir aussi :

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