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Dead Space Extraction

Le

par

Depuis quelques années, je me suis pris de passion pour le survival horror et tout ce qui fait peur. C’est tout naturellement que je me suis intéressé à Dead Space sur Xbox 360 et j’ai ainsi découvert un jeu incroyablement réussi, à l’ambiance terrifiante et à la réalisation magistrale. Aussi, je ne vais pas vous cacher que j’étais très réticent à l’idée de voir porté ce joyau gore sur Wii, étant donné les capacités restreintes de la machine. J’étais également réticent à l’idée de l’acheter après avoir testé un Resident Evil : the Umbrella Chronicles mou du genou. Alors, ai-je bien fait d’investir dans ce jeu ?

Histoire

Dead Space premier du nom a emprunté pas mal d’éléments à diverses œuvres pour en faire un univers certes plus ou moins déjà vu mais cohérent et créer une ambiance propre. Pour ceux qui n’y ont pas joué, sachez que Dead Space vous met dans la peau d’Isaac Clark, un ingénieur membre d’une petite équipe de secours chargée de répondre à l’appel de détresse d’un vaisseau spatial, l’USG Ishimura. En ces temps futurs, ce mastodonte est un vaisseau chargé de démanteler les planètes pour en extraire les minerais nécessaires à la survie de l’humanité dans l’espace. Il semblerait que c’est en rapportant une relique extraterrestre sur le vaisseau qu’une sorte d’épidémie se soit propagée… Une fois à bord, Isaac va devoir très rapidement faire face à l’horreur dans sa forme la plus terrifiante : des créatures monstrueuses et sanguinaires, que les chercheurs ont nommé Necromorphs, infestent la carlingue. Isaac n’aura alors plus qu’un objectif : fuir.

Cet opus Wii a l’intelligence de ne pas vous faire revivre les évènements du premier épisode ! Le jeu vous explique au contraire tout ce qui s’est passé avant l’arrivée d’Isaac sur le vaisseau et s’achève donc là où débute la première aventure.

Tout commence donc sur la colonie Aegis VII, en cours de démantèlement par l’Ishimura. L’équipe minière met à jour une sorte de relique étrange, un Monolithe, qui semble d’origine extraterrestre… Et tout va très vite basculer : tandis que certains colons commencent à avoir des visions, d’autres sont pris d’une rage sanguinaire et s’en prennent à leurs camarades. Les survivants que vous incarnerez n’auront d’autre choix que de se saisir d’une arme et d’abattre, souvent à regret, leurs anciens collègues… Jusqu’à ce qu’ils ne restent plus rien d’humain chez eux, auquel cas leur fuite deviendra une course vers la survie à tout prix.


Vous commencerez le jeu lors d’une sorte de prologue sous les traits de Sam Caldwell, mineur sur Aegis VII, chargé comme beaucoup de ses collègues, d’extraire le Monolithe de son site originel. Après plusieurs rebondissements et quelques sursauts, le premier chapitre s’achève sur un coup de théâtre assez inattendu et vous endosserez alors les traits de Nathan McNeill, détective sur la colonie et chargé de comprendre pourquoi les colons s’entretuent suite à la découverte de la relique extraterrestre. Rapidement, les choses vont mal tourner et il ne sera plus question d’enquêter mais de fuir ! Accompagné de Gabriel Weller, un soldat de l’Ishimura envoyé sur place qu’il avait rencontré quelques années auparavant lors d’un conflit, il trouvera en chemin Lexine Murdoch, une frêle jeune fille qui n’est autre que la fiancée de Sam Caldwell, ainsi que Warren Eckhardt, un directeur exécutif de la colonie au comportement étrange…

Je vous bombarde de noms, je sais, et ça vous paraît peut-être confus… Pas de panique, tout ceci est parfaitement emmené dans le jeu et le rôle de chacun est expliqué clairement. L’équipe de quatre survivants va donc tenter de fuir la colonie pour se réfugier sur l’Ishimura, ce qui n’est pas foncièrement une bonne idée puisque l’infection extraterrestre sévit aussi sur le vaisseau…

Là où le jeu conserve toute sa dynamique d’un bout à l’autre, c’est que toute la narration se fait sur le vif, dans le feu de l’action. La seule cinématique du jeu se trouve à la fin, tout le reste passe par des dialogues vocaux entre les personnages. On incarnera à tour de rôle l’un ou l’autre des membres de l’équipe et pour ne pas perdre le joueur, il sera toujours indiqué qui vous incarnerez… mais pas directement ! A travers un reflet dans une vitre ou une caméra de surveillance, un changement de point de vue sera explicité sans vraiment l’être… Rien de viendra donc couper l’action !

A côté de cela, l’histoire sera également contée par des enregistrements audio que vous trouverez ici ou là, ou bien par quelques écrits et rapports, assez courts pour être lus rapidement sans interrompre l’action plus de 20 secondes. Là encore, on ne peut que saluer ces efforts pour rendre le jeu réellement prenant et intense. Et un dernier petit point qui fait toute la différence : la cohérence. Ce jeu est incroyablement cohérent avec son aîné, nous faisant traverser de nombreuses salles du premier épisode où quasiment aucun défaut ne peut être relevé. Vous aurez ainsi l’occasion de comprendre pourquoi telle ou telle salle était dans cet état lors de l’aventure d’Isaac Clark, l’architecture étant parfaitement conservée et les événements s’y déroulant en total accord avec l’autre jeu. Du grand art.

Blagounette : le premier Dead Space commençait à peu près sur la même image.

Graphismes

C’était donc ma crainte : Dead Space tirait partie des capacités des consoles next-gen pour afficher des détails criant de vérité. Le voir transposer sur Wii pouvait laisser présager du pire… Mais le pire a été évité !

En lançant le jeu, en pénétrant sur Aegis VII, j’ai été surpris. Surpris du rendu graphique vraiment inhabituel pour de la Wii. Ne vous arrêtez pas aux screenshots sur les différents sites Internet, ou bien aux vidéos que vous pourrez voir. Tout ceci ne rend pas grâce au jeu final. Ce jeu sert de contre-exemple à l’adage du sage Totowan qui disait que si on remuait du vomi, ça ne pouvait que donner davantage la gerbe. Ici, c’est faux et j’en ai été le premier étonné !

Le jeu s’ouvre sur un écran bourré de parasites puis sur un message vidéo de Lexine (un des nombreux parallèles avec le premier Dead Space, qui s’ouvrait également avec un message vidéo, mais d’un autre personnage). Sam Caldwell part ensuite avec ses collègues, enfile son casque et sort dans la nuit d’Aegis VII. Le vent soulève la poussière et au détour d’un rocher, le Monolithe apparaît, rouge sang, dans toute sa beauté. Et là, je me suis dit que faire un jeu Wii agréable à l’œil n’était donc pas un fantasme !

Évidemment, il n’est pas comparable à la mouture next-gen mais il n’y aurait aucun intérêt à comparer les deux jeux. Ce Dead Space Extraction se défend très bien graphiquement. L’esthétique générale du premier épisode est parfaitement respectée, l’ambiance s’y retrouve à travers les gerbes de sang sur les murs ou les matières inconnues qui pendent du plafond. Les effets de lumière sont globalement de très bonne qualité aussi et même de près, les personnages sont gratifiés d’une réalisation soignée et franchement honnête. Bien sûr, quelques textures vues de VRAIMENT trop près sont un peu baveuses et rappellent la PS2, mais l’ensemble s’en sort très bien.

Et bien que je sois le premier à dire que de bons graphismes ne font pas un bon jeu, pour une licence comme Dead Space qui pose une ambiance à travers l’image et le son, il fallait une réalisation impeccable, que l’on puisse y croire vraiment. D’ailleurs, les fans du premier épisode ne seront pas surpris de retrouver les ennemis qu’ils ont appris à combattre auparavant, ainsi que quelques nouvelles têtes pas franchement belles à voir : des mineurs fous qui se jettent sur vous comme des zombies, des créatures volantes déchiquetées, des boss inédits… Le bestiaire s’enrichit de quelques ennemis nouveaux, dont il faudra trouver le point faible.

A cela s’ajoute la dimension de folie qui touche les héros, soumis à l’emprise étrange du Monolithe. Comment nous faire ressentir cette perte de soi-même au milieu de cette fureur sanglante ? De très bonnes idées ont été trouvées. De nombreuses hallucinations parsèmeront votre chemin : entre les symboles mystérieux flottant curieusement devant vos yeux et les ennemis qui vous sautent au visage mais qui n’étaient en fait pas réels, vous en prendrez pour votre grade… Certains niveaux vous font totalement perdre pied et il ne sera pas rare de sursauter face à une vision soudaine ! Le tout est renforcé par une ambiance sonore magistrale, sur laquelle je reviendrai.

Touchant.

Là où ça pèche un peu, en revanche, c’est au niveau des ralentissements… S’il y a 5 ou 6 ennemis à l’écran, en plus de rapidement vous retrouver débordé, le jeu subira quelques ralentissements. Rien de bien méchant mais j’en ai eu quelques uns au cours de l’aventure. Méfiez-vous aussi des explosions, qui poussent apparemment la Wii dans ses retranchements et provoquent des lags pas bien méchants mais un peu frustrants.


Maniabilité

Là aussi, grosse crainte de ma part… Le jeu de tir à la troisième personne qu’était Dead Space se trouve transformé ici en shoot sur rail, genre apparemment très en vogue sur Wii (à croire que donner la possibilité de déplacer son personnage sur cette console est trop dur à programmer…). Après avoir testé Resident Evil : the Umbrella Chronicles et m’être royalement fait chier, puisque tous les ressorts horrifiques avaient été sacrifiés par ce gameplay téléguidé, j’avais très peur de voir Extraction tomber aussi dans ce piège… Mais il l’a évité !

Tout d’abord, un petit point sur la manette. Le jeu est compatible avec le Wii Zapper mais je l’ai testé sans le bout de plastique. Sachez que les commandes différent légèrement avec le Zapper. Avec simplement la Wiimote et le Nunchuk, on tire avec la gâchette B et on interagit avec A. Le bouton A sert tout autant à utiliser la télékinésie, permettant d’attraper des caisses de loin, des objets, des projectiles, qu’à ouvrir des portes, activer des mécanismes et tant d’autres choses encore. Du côté du Nunchuk, le C permet d’utiliser la stase, qui ralentira les ennemis et les mécanismes trop rapides, mais qui ne dispose que de ressources limitées se rechargeant avec le temps. La gâchette Z sert à recharger et le jeu dispose d’un système de rechargement actif, un peu à la manière de Gears of War : vous appuyez sur Z, une jauge se déclenche et vous appuyez de nouveau dans la zone grisée du pointeur pour que le rechargement se fasse instantanément. Si vous ratez la zone, l’arme s’enraye et vous perdez quelques précieuses secondes… Quand on a pris le bon timing (différent pour chaque arme), le jeu n’est en que plus nerveux !

Pour le reste, des broutilles. Le stick permet de changer les armes en cours de jeu. Vous ne pouvez en porter que 4 et vous serez toujours équipé d’une arme de base à munitions faibles mais illimitées. Quand une nouvelle arme se présentera, il faudra faire un choix : jeter une des trois armes déjà acquises ou bien y renoncer…

Le bouton – permet d’afficher les RIG (Ressources Invisibles Greffées), ce qui cache juste en réalité la barre de vie et le nombre de munitions. Le bouton + met en pause et vous permet par exemple d’accéder à tout moment à un descriptif des armes ou à un mini-didacticiel (si jamais vous avez oublié comment on joue).

Bien sûr, pas de jeu Wii sans branlette de manette, donc allons-y ! Secouez le Nunchuk pour mettre des grands coups de latte aux ennemis : très peu puissants mais parfois utiles, surtout pour dégager des chemins encombrés. Et si jamais un ennemi vous attrape, secouez la Wiimote pour vous en débarrasser avant qu’il ne vous arrache un bras. Dans les zones les plus sombres, secouez également la Wiimote pour utiliser la lampe torche.

Même de près, le jeu reste très réussi.
Bouh.

Le reste ne sert que pour un éventuel deuxième joueur, qui peut vous rejoindre à tout moment dans la partie avec une simple Wiimote supplémentaire. La recharge incombe alors au bouton 1 et la stase au bouton 2, les boutons les moins pratiques de l’histoire du jeu vidéo. Et le combat rapproché disparaît (imaginez le bazar à l’écran, sinon). Le choix des armes atterrit alors sur la croix directionnelle. Cette configuration n’est pas spécialement pratique mais en coopération, vous n’aurez peut-être pas autant besoin de toutes les options qu’en jouant seul.

Un autre point intéressant est que chaque arme dispose d’un tir secondaire, comme dans le premier Dead Space. Pour l’enclencher, il suffit d’incliner la Wiimote à 90° sur la gauche ou la droite. Le réticule de visée change et vous voilà prêt à utiliser le tir secondaire, parfois dévastateur, de l’arme choisie. Mais la meilleure utilisation de la Wiimote, qui transcende vraiment l’une des armes, est celle dédiée au Découpeur, une scie industrielle jouissive ! Dans Dead Space, la scie flottait quelques secondes devant vous, le temps de vous frayer un chemin sanguinolent à travers les jambes des monstres. Sur Wii, vous pouvez réellement diriger la lame dans tous les sens ! Avancez ou reculez la Wiimote pour aller plus ou moins en profondeur, ou bien pivotez le poignet pour découper tout ce qui bouge dans n’importe quelle direction ! Voilà une utilisation réellement bien pensée pour cette arme qui était au final rigolote mais pénible à manier dans Dead Space.

Au-delà de toutes ces considérations de manette et autre, il est important de noter que l’ensemble du jeu est d’une nervosité parfaite. Le fait est que le shoot sur rail permet d’apporter une nouvelle dimension horrifique, en nous plongeant réellement dans la peau d’un des survivants. Comme un film que l’on vivrait de l’intérieur et avec lequel on pourrait réellement interagir pour survivre. Ainsi, le point de vue des protagonistes est toujours très bien pensé, non seulement pour vous montrer ce qu’il faut (ou bien justement ce qu’il ne faut pas, et laisser planer la peur), mais aussi pour ramasser furtivement quelques objets cachés ! Les meilleures armes seront parfois placées dans des endroits que le personnage ne regardera que quelques secondes : il faudra donc être à l’affut pour les attraper ! Au final, on est à l’affut en permanence, de peur de rater quelque chose et se faire surprendre. Un ennemi qui vous saute dessus juste au détour d’un couloir, un autre qui arrive en courant dans un conduit sombre, un autre encore qui vous attaque par le bas, etc. Tout est parfaitement conçu pour laisser voir juste ce qu’il faut de la scène, et pas plus, afin de garder la tension toujours palpable.

Des moments de relâchement seront heureusement présents, mais pas trop longtemps. Les dialogues seront parfois interrompus par un monstre impoli et il ne faudra alors pas perdre son temps à scanner les mouches pour s’en débarrasser. Quelques phases originales inspirées du premier épisode ou totalement nouvelles viennent ponctuer une aventure rythmée : combats et énigmes en apesanteur ou dans une zone sans air, passage dans l’eau qui nous ferait croire dans une machine à laver, chute dans un conduit parfaitement obscur… Une somme d’actions variées qui ne laissent jamais la place à l’ennui !

Subtil reflet qui vous révèle brièvement la tête du personnage que vous endossez dans le niveau.

Musiques et sons

Dead Space est un jeu qui tire autant sa force des effets visuels que sonores, comme pas mal d’autres jeux de ce type. Ainsi, un joueur ayant déjà joué au premier ne se retrouvera pas dépaysé dans celui-ci : l’ambiance sonore est égale. J’avoue d’ailleurs que les gars de Visceral auraient quand même pu mettre un peu plus de nouveautés mais bon, l’ensemble est très réussi alors ne nous plaignons pas trop !

Les musiques restent inchangées par rapport aux versions next-gen. On retrouve des thèmes discrets dans les parties calmes qui s’accélèrent brutalement et deviennent très violents et incisifs lorsque les combats commencent. Si un Necromorph vous saute à la figure, il sera ponctué d’une musique stressante et particulièrement aiguë, par exemple, afin de renforcer la peur et la tension. Et les meilleurs passages seront sans aucun doute ceux dépourvus de musique, vous abandonnant dans le silence le plus total, à l’affût du moindre bruit suspect qui pourrait trahir la présence d’un ennemi…

Je voudrais m’attarder davantage sur les sons au fil du jeu, qui sont une grande réussite également. La plupart sont ressortis du premier Dead Space, assurant donc une cohérence parfaite entre les deux jeux dans ce même univers. Entre les sons des portes jusqu’aux cris affreux des Necromorphs, tout est scrupuleusement respecté.

Là où Extraction ajoute une dimension très intéressante, c’est, comme je l’ai déjà mentionné, à travers les moments de folie et d’hallucinations que subissent les survivants. En plus des effets visuels, vous ne pourrez pas échapper à de nombreuses voix dans votre tête, vous bombardant de phrases stressantes sans réel sens… Un des effets supplémentaires du Monolithe. Lors de certaines phases, vous ne pourrez quasiment plus vous entendre penser tellement l’atmosphère sera chargée de ces murmures, de ces bruissements, de ces voix fictives… Des passages à en perdre la tête.

C’est d’ailleurs ce qui arrive aux héros, qui se débattent tant bien que mal face à tant d’incompréhension. Voilà l’occasion de saluer les doublages, très réussis et réalistes, avec tout ce qu’il faut de tension, de stress, de peur dans la voix pour s’y croire réellement. Ils sont intégralement en anglais et je vous avouerai que suivre les dialogues en lisant les sous-titres dans certaines phases de combat ne sera pas toujours évident. Heureusement, ceci est compensé par exemple par les messages audio sortant du haut-parleur de la Wiimote et non de la télé (mais sous-titrés quand même, bien entendu), qui sont habilement placés dans les passages sans dialogue, afin que rien ne se recouvre et ne deviennent inaudible.

En parlant de haut-parleur, à chaque arme est associée un son spécifique qui sortira aussi de la manette. Loin d’être reconnaissables à l’oreille directement, ils ont l’avantage en revanche d’assurer au joueur qu’il a bien sélectionné une autre arme. Utile lorsque l’action requiert vraiment toute votre attention à l’écran.

Le jeu est parfois violent. Un peu.
Si, je vous assure.
Alors, vous me croyez ? Le jeu est violent, je vous dis.
Et tout ça à cause d’eux.

Durée de vie

5h30, c’est le temps qu’il m’a fallu pour terminer le jeu. Faible, diront certains, mais il faut se rappeler qu’il s’agit d’un shoot sur rail. Une durée de vie à mettre en parallèle par exemple avec les 20 minutes de Ghost Squad, les 30 minutes des The House Of The Dead 2 & 3 Return, ou avec les quelques 3 heures (mon dieu !) de The House of the Dead : Overkill. En somme, le jeu se défend très bien pour son genre. Le propre du rail shooter est de proposer un concentré d’action pure sur un temps assez bref pour ne pas lasser, parce que la plupart ont des mécaniques de jeu qui ne se renouvellent pas trop.

Extraction n’est pas un simple rail shooter où on tue des hordes de zombies, il dispose d’un vrai scénario, d’une vraie profondeur. Il ne propose pas que du tir bête et méchant : le propre des Necromorphs, comme dans le premier épisode, est d’être assez insensible aux tirs dans le corps. Pour les vaincre facilement, il faudra les démembrer de manière plus ou moins stratégique. Voilà déjà une composante qui fait qu’on ne tire pas sans réfléchir dans ce jeu. Les munitions assez limitées sont aussi là pour éviter de vous faire tirer dans tous les sens.

Et puis il y a toutes ces petites énigmes qui s’intercalent entre les phases de tir, où vous devrez utiliser la stase pour arrêter une hélice prête à vous découper en rondelle, utiliser la télékinésie pour rapprocher une plate-forme alors que des Necromorphs sont dans votre dos, etc. A cela s’ajoutent les recherches d’objets, de rapports audio et écrits et d’armes, qui vous feront scruter en permanence l’écran. Pour tout vous avouer, j’ai fait tout le jeu d’une seule traite, ce qui m’arrive vraiment très rarement ! Le tout était tellement intense que je n’ai pas pu m’arrêter…

Le jeu propose en plus quelques contenus bonus intéressants. Déjà, 4 modes de difficulté vous attendent, de Normal à Impossible ! Les modes Expert et Impossible se débloquent après votre première partie. Vous pouvez également conserver les améliorations d’armes d’une partie sur l’autre, ce qui se révèle très utile pour se frayer un passage plus facilement. Si le high score vous intéresse, vous pourrez refaire chacun des 10 niveaux à loisir, en essayant d’obtenir la meilleure note (en fonction de vos tirs réussis, de votre précision, de ce que vous aurez ramassé, etc.).

Le jeu propose en plus un mode Défi, un peu à la manière du Mercenaries de Resident Evil 4, qui vous plongera au milieu de vagues de Necromorphs à dézinguer pour marquer le plus de points possibles et battre du score. Un mode sur lequel je risque de passer du temps ^^

Et pour achever ce contenu déjà riche, vous débloquerez au fur et à mesure de l’aventure les épisodes du web comic Dead Space, une sorte de petite série d’animation expliquant certains pendants de l’histoire, sur Aegis VII ou l’Ishimura, afin de bien mieux comprendre l’histoire de ce fantastique univers. Vous en aurez donc pour votre argent et il y a moyen d’y passer pas mal de temps.

Voici deux Necromorphs dont vous allez être le prochain repas.
En bonus, une petite série sous forme de comics animés expliquant une partie des évènements se déroulant dans le jeu.

Digression : par où commencer ?

Voici une question que vous pouvez vous poser : j’aimerai commencer la série Dead Space mais par quel épisode ? Celui-ci ou celui sur console next-gen ?

Question assez complexe, car les deux épisodes se complètent à merveille et peuvent se faire aussi bien l’un que l’autre en premier. Si vous privilégiez la cohérence et que vous préférez regarder les Star Wars dans l’ordre chronologique, alors commencez par Dead Space Extraction. Il pose les bases de l’univers à partir de zéro, de façon à ce que tout soit assez clair une fois que vous endosserez le rôle d’Isaac Clark à bord de l’Ishimura. Vous aurez alors le plaisir de revoir (brièvement) certains personnages et de visiter des salles sous un nouveau jour, avec une liberté de mouvement réelle, cette fois, qui vous permettra d’apprécier tout le travail apporté à la cohérence entre les deux opus. Qui plus est, si les graphismes vous rebutent, les faire dans cet ordre vous assurera une progression visuelle logique.

Cependant, les faire dans leur ordre de sortie, comme ce fut mon cas, n’est pas problématique non plus. En commençant par le premier Dead Space, on ne pourra qu’apprécier tout le travail apporté par la suite à Extraction, qui explique parfaitement bon nombre d’éléments du premier. Et on ne pourra que lâcher des « aaaaah d’accord ! » en comprenant comment et pourquoi certains éléments sont ainsi. On pourra par exemple noter que les héros d’Extraction utilisent le chemin inverse de la progression du premier opus dans pas mal d’endroits, notamment en utilisant les conduits d’aération du vaisseau, inaccessibles pour Isaac lors de son aventure et endroit hautement stressant puisque les Necromorphs utilisent à légion ces conduits pour coloniser tout le vaisseau. On pourra ainsi combattre ces saletés à l’intérieur même des conduites d’air, avec une liberté de mouvement évidemment réduite : des passages particulièrement stressants et à haut risque.

MAIS ! Parce qu’il y a toujours un mais… Extraction vous révèlera un élément capital vers les trois quarts du parcours, élément qui permet la compréhension globale de l’histoire du premier et qui est dévoilé tout à la fin… En soi, ça ne vous choquera pas outre mesure quand vous y arriverez mais si vous n’enchaînez pas Dead Space sur console next-gen, l’intrigue globale perdra forcément de la saveur…

Au final, si vous en avez la possibilité, commencez tout de même par Dead Space et poursuivez par Extraction. Sans ce gros spoil sur la fin, les deux seraient faisables dans l’ordre de votre choix mais ce serait dommage se gâcher une belle surprise…

Une créature volante créée pour le jeu : vraiment pénible à abattre.
Les voilà qui volent dans tous les sens !
Salut toi.

En bref…

Il y a quelques mois, je n’aurais pas cru acheter ce jeu, ni même l’apprécier. Mais force et de constater que c’est un grand jeu.

HISTOIRE : 17/20

Les nouveaux protagonistes sont attachants et les voir se débattre pour leur survie dans cet enfer en devient presque touchant. La cohérence apportée avec les évènements du premier épisode laisse admiratif.

GAMEPLAY : 18/20

Transposer Dead Space en shoot sur rail n’était pas forcément une idée qui coulait de source mais le résultat est très convainquant ! Les mécaniques de jeu sont parfaitement adaptées à la Wiimote et le sentiment d’être enfermé dans le corps des protagonistes, d’être pris au piège en même temps qu’eux, est jouissif.

GRAPHISMES : 17/20

La Wii se défend très bien sur ce terrain pourtant miné pour elle. A l’exception des ralentissements lors des gros combats, l’ensemble est homogène et efficace, la réalisation soignée, les nouvelles idées introduites avec brio.

MUSIQUES et SONS : 16/20

Un ensemble efficace, qui met la peur au ventre quand il faut et se fait oublier au bon moment également. Tout ceci contribue pour beaucoup à l’ambiance si spéciale du titre.

DURÉE DE VIE : 17/20

Très honnête pour ce style de jeu. Les bonus et mode de jeu additionnels vous retiendront longtemps si vous aimez battre des scores ou fouinez un peu partout.

Note Finale : 17/20
Qui l’eut crû ? Dead Space Extraction est une réussite sur la majorité des points. Cohérent, efficace, nerveux, prenant, stressant, effrayant, immersif… On pourrait étaler encore et encore les adjectifs pour le décrire. Le shoot sur rail sert magnifiquement les moments horrifiques et une fois plongé dans l’action, difficile d’abandonner la manette tant les évènements s’enchaînent avec vivacité. Extraction est un grand jeu, il n’a pas à rougir de la console qui le supporte ni de passer après son aîné ayant placé la barre très haute.

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