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Gotcha Racing

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par

Si un jour on m’avait dit que je prendrais un certain plaisir à jouer à un jeu de course qui n’est pas du type Mario Kart, j’aurais beaucoup ri. Mais ça c’était avant de tâter les circuits et grands prix de Gotcha Racing, qui est une meilleure surprise que ce qu’il laisse paraître.

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Rétro Machines

Gotcha Racing est un pur jeu d’arcade. En même temps, il ne fallait pas en attendre moins venant des développeurs de Arc System Works, le studio responsable de deux célèbres franchises de combat arcade Guilty Gear et BlazBlue. Ce n’est pas tout mais nous ne sommes pas là pour faire un historique des jeux du développeur. Même si, en y regardant de près, on peut voir que les mecs de chez Arc System Works adorent les jeux à l’ancienne, façon arcade (j’ai dit « arcade » très souvent, non ? OK, ça s’arrête maintenant).

En ce sens, Gotcha Racing est dans la même lignée. Les mécaniques du jeu sont limitées au strict minimum. Les graphismes également : la route fait presque la moitié de l’écran, les environnements sont simplissimes mais malgré tout assez soignés. Idem pour les musiques qui sentent bon les jeux de course de fin années 80 / début 90. F-Zero ne serait même pas très loin.


Pimp My Ride

Même le concept de Gotcha Racing est ultra limité et, paradoxalement, génial : il faut gagner des courses. Bon okay, en vrai, c’est le concept clé de n’importe quel jeu où l’on conduit des voitures. Ici, l’autre idée clé est que les voitures doivent être montées avec différents types de composants. Ils sont au nombre de quatre : la carcasse, le moteur et les pneus. Il y a également les accessoires mais ils n’ont qu’un intérêt limité par rapport à l’importance du reste des éléments et sont surtout facultatifs. C’est donc avec ces trois types de composants-là qu’il est possible de composer sa bagnole.
Le twist du jeu c’est que ces composants ne sont donnés qu’à travers une machine à capsule (genre celles qu’on a dans les supermarchés, où tu peux chopper des figurines miniatures de Pokémon ou Dragon Ball). Du coup ça peut être complètement aléatoire ! Il est même possible de se retrouver avec la même partie de bagnole à la suite pendant plusieurs tirages. Heureusement, il arrive parfois d’avoir des nouveautés et même de belles raretés dont les statistiques sont clairement au-dessus des éléments standards.
Ensuite, plus on progresse dans les niveaux de courses (du rang F au rang… à vrai dire je sais pas, je suis toujours au Rang E parce que c’est putain de difficile parfois), plus les composants distribués sont performants. Et aussi plus chers, forcément.

Hélas, on ne peut pas décrocher le gros lot à tous les coups. C’est pourquoi Gotcha Racing a également un concept de combinaison de pièces de voiture. À quoi ça sert ? Eh bien tout simplement à faire en quelque sorte fusionner une carcasse de voiture avec disons un moteur ou des pneus afin de réunir les caractéristiques les plus intéressantes de ces composants en un seul pour l’utiliser. Il s’agit donc de faire un peu de « tuning« , au sens premier du mot : accorder la bagnole. Faire en sorte que les différentes caractéristiques soient bien équilibrées et que la puissance que l’on souhaite apporter soit bel et bien là.


To Drift or not to Drift

Le drift/dérapage contrôlé sur une certaine distance peut faire des miracles comme il peut provoquer des crises de nerfs. Dans le gameplay pur de la course, c’est l’élément clé en dehors de bien savoir tourner avec le stick et accélérer.
Le principe est très très simple puisqu’il suffit d’alterner rapidement entre le bouton de frein et celui de l’accélération puis de maintenir le Circle Pad dans la direction qu’on veut pour que la voiture fasse une glissade digne de Fast & Furious. Mais ce n’est pas aussi simple que ça en a l’air en pratique. Les dérapages de Mario Kart sont de la rigolade à côté de ça.
En contrôlant mal le drift, on peut se prendre un mur encore plus facilement que si on avait tenté le virage les couilles sur le volant en criant « YOLO » et en espérant que ça passe juste en frôlant un peu les murs. Déjà non : la mécanique du jeu doit sûrement être réglée au poil parce qu’un simple calcul de trajectoire raté et le mur te tombe dessus. Et du coup le drift, c’est la même en pire. Ou pas : comme je disais, lorsqu’il est bien réalisé / maîtrisé, le dérapage permet de se sortir de situations tendues, de négocier les lacets comme un pro et peut-être même de doubler un concurrent.
Il faut tout de même une très bonne dextérité. Rien que l’alternance entre le frein et l’accélération peut s’avérer traître et faire louper un virage qu’on a déjà réussi une dizaine de fois. Mais ça vient avec la pratique.

Surtout que dans un circuit avec des virages et des lacets un peu corsés, un simple virage mal négocié qui part dans un petit choc contre les glissières de sécurité (les murs) du circuit et le mal est fait. Les voitures en pole position prennent de l’avance et, pour peu qu’elles soient plus puissantes que le modèle qu’on utilise, l’écart se creuse. C’est alors rageant de voir que malgré tous les efforts que l’on peut faire, il est impossible de les rattraper et de gagner quoiqu’il arrive pendant la course. Au mieux, il faudra se contenter d’une cinquième place empochée aussi facilement sur les traînards après toi que le premier qui se balade avec une dizaine de secondes d’avance sur ton temps.
Mais c’est le jeu. Dans ces cas-là, soit tu ravales ta fierté et tu acceptes cette défaite (qui rapporte un peu d’argent si on est au moins cinquième), puis tu recommences inlassablement jusqu’à réussir. Soit tu appuies sur « Pause » et tu quittes la course, en rageant.


Le loup de Wall Street

Le souci dans cette dernière option, c’est que ça coûte de l’argent. L’argent gagné, distribué en fonction de ta place au classement de la course, est essentiel pour avancer plus loin dans le jeu. Si le circuit te donne du fil à retordre et que les voitures des premiers sont trop rapides malgré ta dextérité sur les virages et les drifts, il faudra t’acheter d’autres éléments pour améliorer les performances de ta caisse. C’est le principe fondamental du jeu après tout.

Mais le poids de l’argent dans Gotcha Racing est plus lourd qu’on ne le pense au départ. En tout cas si vous êtes frustrés de perdre et que refaire des courses faciles pour en gagner beaucoup et rapidement vous paraît être une ignominie. Eh oui, car dans la deuxième option que j’ai mentionné plus haut, celle du « rage quit » en plein milieu de course, il y a quelque chose de fourbe : tu perds de l’argent. Pas quand tu quittes, même si ça peut donner cette impression. En réalité, chaque participation à une course fait perdre de l’argent. La taxe d’inscription, quoi.

C’est là qu’est le piège si on craque trop souvent sur des courses sans jamais gagner : l’argent se perd petit à petit. Et certains circuits ont des taxes d’inscriptions plus élevées que d’autres. Du coup, il peut même être impossible de participer à une course toute simple qui peut rapporter gros… En dehors de la toute première, la plus simple qui est gratuite. Le couperet tombe sec. L’adepte du « rage quit » intempestif se retrouve donc à faire ce qu’il déteste : faire les courses les plus simples qu’il a déjà gagnées pour avoir plus d’argent et faire d’autres courses, soit pour gagner plus d’argent, soit pour gagner celles qui lui donnent encore du fil à retordre.


Et ça continue, encore et encore…

Au final, si l’on pouvait résumer le principe du jeu à un seul mot, un fondamental, ça serait la persévérance. Il faut être capable d’accepter l’idée de ne pas arriver premier à une course, de sacrifier quelques minutes de son temps pour gagner de l’argent et se payer de nouvelles pièces de voiture, quitte à la recommencer encore et encore jusqu’à finalement arriver premier. Il ne faut pas non plus hésiter, lorsqu’on a suffisamment d’argent, à passer un long moment à acheter de nouvelles pièces, en espérant tomber sur des raretés ou des composants avec des caractéristiques intéressantes.

Du coup c’est à se demander si le jeu en vaut la bougie du moteur. Enfin la chandelle. C’est sûr que cet aspect rebutant où il est parfois nécessaire de concéder une semi-défaite pour renflouer les caisses et, peut-être, tirer le gros lot en terme de composants de voiture ; et de recommencer ces étapes autant de fois qu’il est nécessaire afin de gagner ne serait-ce qu’une seule course parmi celles disponibles, ne plaira pas à tout le monde. Et en effet, le jeu n’est dans ce cas pas fait pour n’importe qui. Même moi qui ne suis pas spécialement attiré par ce genre de jeux au départ, y ai trouvé mon compte. Et pourtant, nom de dieu ce que j’ai rongé mon frein quand je voyais certaines bagnoles virer en tête sans même pouvoir les rattraper dans une ligne droite.


J’aime :

  • C’est franchement addictif
  • C’EST DIFFICILE mais justement, c’est ultra jouissif de finir premier dans une course qui nous a donné du fil à retordre
  • Certaines musiques sont vraiment cool
  • Le tuning de la voiture pour essayer d’améliorer les stats

J’aime moins :

  • Le côté loterie un peu galère pour avancer tranquillement
  • Quand j’ai peur de démolir mon Circle Pad à drifter comme un forcené
  • Perdre

Je n’avais aucune attente concernant Gotcha Racing. J’étais juste content de pouvoir jouer à autre chose qu’à Theatrhythm Final Fantasy : Curtain Call, que je saigne presque en continu depuis sa sortie en septembre 2014 (ça fait un bail). Du coup, énorme surprise. J’adore les trucs épicés et là le challenge est particulièrement piquant.
Comme ce n’était probablement pas le but de créer un chef d’œuvre abouti avec Gotcha Racing, il suffit juste de le prendre pour ce qu’il est : un jeu de course simple, à l’efficacité redoutable et qui ne prétend à rien d’autre qu’à donner du plaisir aux joueurs. Ou à les faire rager.

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