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Pokémon X
Pokémon Y

Le

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Pour le premier Pokémon de la 3DS, Nintendo a mis le paquet ! Premièrement, une sortie mondiale qui nous permet une découverte totale du jeu et, le plus important : la 3D enfin ! Terminé les petits sprites, place aux polygones ! Avec tous ces efforts mis en place pour attirer un maximum de monde et créer l’événement, que vaut cette sixième génération qui ose le pas de la modernité ?

Un voyage vers Kalos

Que de chemin parcouru pour cette licence. Lors de la sortie de Pokémon Vert et Rouge au Japon, la Game Boy poussiéreuse était en fin de vie et même Nintendo n’y croyait pas (le jeu est sorti en Février sans campagne publicitaire). 17 ans après, les voilà de retour pour une sixième génération, bien décidés à marquer l’événement !

Comme à chaque fois, nous débutons l’aventure dans une nouvelle région, avec un nouveau héros. Depuis Noir et Blanc, il est de notoriété publique, du moins en occident, que chaque région Pokémon s’inspire d’une existant réellement. Pour les deux jeux précités, il s’agissait de New York et pour les anciennes versions, de différentes régions du Japon. Maintenant que le “secret” est percé, Game Freak ne fait plus dans la demi-mesure et le clin d’œil et affiche sans aucun doute possible l’origine de Kalos : la France !
La ressemblance n’est pas seulement d’un point de vue cartographique, absolument tous les éléments ayant attrait à l’univers dégoulinent de cet esprit français forcément un peu cliché. Pèle-mêle, vous y trouverez, des gens avec des bérets, des touristes, des menhirs, des caniches aux allures ridicules, des cafés partout, du bleu blanc rouge, le Mont Saint-Michel, j’en passe et des meilleures.Si certains pourront être agacés par le fait que les développeurs en aient fait un peu trop, d’autres s’amuseront à regarder les ressemblances plus ou moins subtiles glissées dans le jeu. Personnellement, cela m’a beaucoup amusé de voir que sorti d’Illumis (Paris), c’est la cambrousse totale, que l’un des châteaux que l’on visite ne sert à rien et que l’usine se trouve dans le Nord ! Comme quoi, Game Freaks a bien su s’imprégner de la France.

Malgré les paysages peu variés de notre petit pays, Kalos est tout de même une bonne région Pokémon à parcourir grâce au coup de baguette des développeurs. Vous y trouverez des décors variés ainsi qu’une zone de jeu vaste regorgeant de petits secrets dont même les japonais ne sont pas venus à bout !

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Au-delà de cette traversée dans nos contrées, Pokémon X / Y amène enfin l’évolution tant attendue de la série : la 3D ! Je ne parle pas du relief propre à la 3DS, mais bien de celle dont on parlait à l’époque de Super Mario 64. Terminé les sprites et place aux polygones, l’ensemble du jeu dispose maintenant d’une réalisation “moderne” et c’est un plaisir à la fois visuel, comme durant les combats, qui sont plus vivants que jamais. Le personnage est également plus rapide et peut enfin marcher en diagonale ! Il dispose aussi de rollers qui s’activent automatiquement en utilisant le stick et permettent des déplacements très fluides.

Cependant, toutes ces améliorations graphiques n’ont absolument rien changé à notre approche du monde Pokémon, comme avaient pu le faire les grandes licences Nintendo du temps de la N64. Si vous avez joué à Rouge, Bleu, ou toute autre version, vous y retrouverez encore cette espèce de rigidité typique des RPG en 2D, avec le personnage qui se déplace case par case, ou les petits murets que vous ne pourrez franchir alors que votre taille vous le permet. Pokémon X / Y reste dans son esprit un jeu en 2D, et c’est à vous de voir s’il s’agit d’un plus ou d’une fainéantise. Dans tous les cas, il faudra attendre au minimum la prochaine génération de consoles portables pour espérer un changement.

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Heureusement, malgré cela, l’aspect visuel fait aussi du bien pour les combats ! Certes, nous sommes toujours dans le fameux système au tour par tour élémentaire que l’on connaît tous par cœur, mais c’est au niveau du dynamisme que les polygones ont apporté leur petit plus.

Noir et Blanc avaient amené pour la première fois des animations aux sprites des Pokémon, ce qui était un grand pas en avant par rapport au menu “à la Dragon Quest” que l’on avait depuis quatre générations de jeux. Dans X / Y, vous aurez le droit à une réalisation semblable à celle des Pokémon Stadium, ces jeux inutiles que l’on achetait (ou pas) juste pour voir des combats de Pokémon en 3D. Tous les monstres sont donc entièrement modélisés, avec des animations qui leur sont propres et une mise en scène dynamique qui nous fait oublier le plan fixe d’autrefois. Un bonheur qui comble enfin tous ceux qui rêvaient d’un mélange entre les RPG et les Stadium.
Dommage, la 3D apportera un ralentissement parfois brutal d’images par secondes, cela arrive lorsque l’écran est splité en deux pour observer les Pokémon de face. Ca fait un peu tâche.

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Autre grande nouveauté de ces versions Pokémon : le shopping ! Je ne parle pas des éternelles potions et pokéballs, mais bien de fringues !
Cela ne vous a pas énervé de voir le héros de Diamant / Perle traverser un blizzard avec seulement son petit t-shirt ? Moi si, mais maintenant, c’est terminé, vous pouvez changer à l’envie vos vêtements, tout comme les différentes boutiques qui changent les couleurs de leurs habits chaque jour. Vous y trouverez des vestes, doudounes, bonnets, chaussures, jeans, shorts, t-shirts, chemises, sacs, etc. Tout est réparti dans les diverses villes du jeu, mais pas de manière très intelligente : vous trouverez par exemple les doudounes une fois la caverne de glace traversée… Vous pouvez également vous couper les cheveux, les allonger, devenir brun, blond ou même choisir votre couleur de peau au début du jeu. Game Freak nous permet donc de personnaliser notre avatar et c’est clairement un plus !

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“Allez, donne-moi la main”

Malheureusement, cette sixième génération de jeux fut pour mon cas particulièrement peu intéressante et ennuyeuse. Après avoir passé pas loin de 200 heures sur Noir et Blanc, que je trouve particulièrement bien équilibrés et aboutis, X et Y m’ont paru fades.

Ce jeu ne possède pas un semblant de difficulté, de résistance. Absolument tout est fait pour vous faciliter la vie et le jeu ne s’en cache même pas. Le constat commence dès les dix premières minutes, à l’obtention de votre premier Pokémon : il dispose déjà de son attaque élémentaire. Dans les précédents jeux, il n’avait qu’une attaque Charge ou Griffe, ce qui n’avait pas grand intérêt face à des types roches par exemple. Passé la honteuse première arène qui ne vous fera pas l’effet d’un caillou dans la chaussure, vous arrivez chez le professeur du coin qui vous refilera un autre starter ! Les Pokémon starters sont bien plus puissants que les normaux, puisqu’ils sont, à priori, uniques et disposent d’une capacité d’évolution bien plus importante. Ils sont d’ailleurs généralement les plus puissants de nos équipes. Vous voilà donc équipé d’un des trois Pokémon de Rouge et Bleu et, grâce au cadeau mystère disponible pour le lancement du jeu, vous pouvez récupérer un Poussifeu, starter de la troisième génération.

Ainsi, en moins de deux heures de jeu, vous pouvez tout à fait normalement être équipé de trois bons Pokémon feu, eau et plante, qui seront à coup sûr très forts et pouvant faire face à toutes les situations.

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J’en passe et des meilleures sur les Pokémon puissants qui vous seront donnés tout au long du jeu et le Multi-Exp offert dès la première ville qui s’active tout seul et donne de l’expérience à TOUTE l’équipe. Résultat, les Pokémon inactifs, en vous accompagnant, grimpent tous seuls et vous aurez systématiquement 15 à 20 niveaux de plus que tout le monde de plus passé un certain stade.
Capturer un Pokémon sera impossible sans Rapide Balls, sans quoi vous le tuez direct, et les badges s’obtiendront en martelant le bouton A tout en regardant une cochonnerie à la télé.

Quelle déception… Surtout après Noir et Blanc qui étaient vraiment excellents et bien dosés.

La comparaison avec le prédécesseur est d’autant plus dommageable au niveau des Pokémon disponibles. Noir et Blanc avaient eu l’excellente idée de proposer, durant la première partie du jeu, 150 nouveaux monstres et seulement ceux-ci. Le but étant de se familiariser avec cette nouvelle faune sans se reposer sur les anciennes bien connues.
X et Y est un retour en arrière complet sur ce point de vue. Nous disposons donc d’environ 70 nouveaux Pokémon, mélangé à un melting pot très discutable des anciennes générations. C’est simple : ils ont sélectionné les plus nuls et les plus moches ! Il est impossible de se faire une sélection en allant chasser dans les herbes hautes, seuls ceux qui nous sont donnés, et quelques rares autres, sont dignes d’intérêt.

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La nouveauté de cet épisode en termes de gameplay est également assez discutable : le type fée. Ce nouveau type un peu nunul qui s’apparente plus à la lumière (en terme d’affinité avec les autres types) est particulièrement mal équilibré et fera des ravages lors des joutes multijoueurs. Seuls l’acier et le poison sont efficaces contre les fées, et ce sont loin d’être des éléments communs dans ce jeu.
Un nouveau type qui n’apporte au final pas grand-chose, tout comme les méga-évolutions dont l’intérêt est de zéro pour le solo tant le jeu est déjà simple sans.

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Du contenu et des mystères

Heureusement, malgré tout ça, Pokémon reste encore vaste et regorge de secrets à découvrir ça et là. Comme d’habitude, c’est avec un bon paquet de Max Repousse que vous irez parcourir grottes et plaines à la recherche des légendaires et des pierres de méga-évolution. Eh oui, on ne vous les donne pas toutes !

Le multijoueurs est cependant plus étoffé que le contenu d’après-Ligue du solo. Un safari des amis vous permet de chasser à plusieurs et la maison des combats offre toutes sortent de joutes, même en coopération ! Encore faut-il que vous connaissiez des personnes pour en profiter.
L’aspect online est également plus poussé qu’auparavant et directement disponible sur l’écran tactile de la machine. On peut y déposer un Pokémon au GTS en trois coups de stylet, faire combats et échanges avec des inconnus connectés et envoyer un Pokémon via le synchro-jeu, comme c’était le cas dans Noir et Blanc.
Cela ravira les compétiteurs, mais les les explorateurs se rabattront comme d’habitude sur le fameux jeu 6.5, qui sera sûrement Pokémon Z. Même si Nintendo n’a rien dit là-dessus, il se pourrait aussi que des DLC viennent ajouter un peu de contenu car après tout, la 3DS le peut maintenant.

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Bilan :

Univers : 15/20
Kalos est une bonne région, mais c’est loin d’être le cas pour sa faune.

Graphismes : 17/20
Enfin un peu de modernité ! Un monde tout en 3D, comme les combats de Pokémon qui nous changent des plans fixes et des gifs animés.

Gameplay : 14/20
Malgré un système de jeu toujours aussi efficace, la 3D n’apporte strictement rien à la saga Pokémon qui garde sa rigidité. Ces épisodes ne seront absolument pas les Super Mario 64 de la série.

Musiques et sons : 12/20
Des musiques sympathiques mais rien de mémorable. Les sons des Pokémons ont cependant un peu évolué en fonction de la situation, mais seul Pikachu dispose de sa voix du dessin animé.

Durée de vie : 11/20
Cela reste un RPG, donc un jeu plutôt long, mais ennuyeux à cause d’une facilité et d’un assistanat des plus déprimants que j’aie jamais vu.

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Note finale : 13/20
Pokémon X / Y est-il l’épisode de la modernité ? Non. Certes le cap graphique passé par Game Freak redynamise l’image de la série, mais seulement en apparence. Console en main, le système de jeu inchangé devient anachronique et bafoue toutes les bonnes bases posées par Noir et Blanc. Facilité, assistanat et ennui sont les maîtres mots de cette sixième génération.
Malgré cela, X / Y reste un sympathique RPG Pokémon et les gros fans et les joueurs peu exigeants y trouveront leur compte en termes de contenu, d’exploration et de batailles en 3D, mais pour les vieux nostalgiques de Rouge / Bleu qui n’ont pas touché à un jeu Pokémon depuis et qui seraient tenté par cette modernité apparente, passez votre chemin.

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