Nous mettons nos archives à disposition mais la mise en page n’est pas encore corrigée

Tests : NESGBSNESN64GBANGCDSWii3DSWii U

15 ans de Game Boy Advance

Le

par

Lancée en 1989, la toute première Game Boy a révolutionné le monde du jeu vidéo, en le démocratisant massivement et en permettant aux joueurs de le pratiquer partout : à la maison, en déplacement, au bureau en cachette du patron ou à l’école pendant la récré ! La Game Boy, véritable phénomène de société, est même passée dans le langage courant : qui ne s’est jamais vu ordonner, étant petit, de « lâcher cette Game Boy », quand bien même c’était une autre console que l’on tenait dans les mains ? Rappelez-vous, on vous en a déjà parlé !


Mais après plus de 7 années d’exploitation, la console créée par Gunpei Yokoi et Satoru Okada au sein de la division R&D1 de Nintendo commence à montrer des signes de faiblesse. La Game Boy Pocket ou la Game Boy Color ont apporté du renouveau, certes. Mais l’architecture générale reste quasiment inchangée depuis trop longtemps. Il faut impérativement envisager un remplacement ! Naîtra ainsi la fameuse remplaçante nommée Game Boy Advance : même si elle ne réitère pas le succès de son ancêtre, elle marquera à son tour toute une génération de joueurs !

Le projet Atlantis

En réalité, cette belle chronologie et évolution progressive cache un développement en interne bien plus complexe qu’il n’y parait. La Game Boy ne subit son premier lifting qu’en 1996, avec la parution de la Game Boy Pocket. Or, c’est également cette même année que les premières rumeurs tournant autour d’une nouvelle console portable surpuissante voient le jour ! La Game Boy Color ne sortira que deux ans plus tard, en 1998… Nintendo met-elle la charrue avant les bœufs ?

Pas du tout car, pour une console sortie dans le commerce, plusieurs concepts parfois totalement inconnus du grand public sont souvent mis en chantier pendant des mois, dans le plus grand secret. Mais en juin 1996, le secret s’évente quelque peu : le magazine américain EGM révèle que Nintendo travaille durement sur le projet « Atlantis ». Visuel préparatoire à l’appui, le magazine révèle que la console comportera une architecture 32-bits ! Incroyable, surtout lorsque l’on sait que Game Boy et Game Boy Pocket ne sont jusqu’ici que des consoles transportant un processeur 8-bits… À cette époque, la cinquième génération de console de salon n’accueille des 32-bits que depuis 1993. Et les deux plus populaires, la Saturn et la PlayStation, ne sont disponibles que depuis 1994 ! Il est complètement fou de penser que Nintendo entend développer, seulement deux ans après, une console portable aussi puissante qu’une PlayStation !

La coupure presse de l’époque dans EGM : l’illustrateur tente d’imaginer le projet à partir des rumeurs !

Pourtant, le journaliste semble tenir des sources sûres… Il révèle même que l’écran LCD, en couleur, sera cette fois orienté en format paysage et mesurera 3 pouces par 2. L’autonomie annoncée fait rêver : 30 heures minimum… De plus, si la forme générale s’apparente à une Game Boy, on ne manquera pas de noter l’apparition de 4 boutons en façade, comme sur la manette Super Nintendo. EGM avance même une date de sortie : automne 1996, soit quelques mois plus tard à peine !

L’information est reprise par quelques autres journaux, mais du côté de Nintendo, silence radio… Et, bien entendu, rien ne sortira dans les magasins, à part la Game Boy Pocket un mois plus tard, bien différente des spécificités annoncées. Deux ans plus tard, en 1998, la Game Boy Color, avec son écran couleur mais son processeur toujours 8-bits, est elle aussi bien loin du projet Atlantis…

Satoru Okada, responsable du design de quasiment toutes les portables de Nintendo !

Cette histoire n’était-elle que du flan ? Il faudra attendre 2009 pour se rendre compte que le projet Atlantis a bel et bien existé. Lors d’une conférence, Masato Kuwahara, le directeur du projet DSi, révèle au public l’existence d’une console 32-bits développée aux alentours de 1995 / 1996 : le projet Atlantis était donc vrai ! L’image présentée par Kuwahara est similaire au concept ayant fuité dans EGM en 1996 : même écran, mêmes boutons, même architecture. Nintendo travaillait bien sur une console portable monstrueusement puissante pour l’époque, mais le projet n’a pas été concrétisé en l’état. Bien trop chère à produire et à rentabiliser, cette console s’est également révélée décevante au niveau graphique. Au même moment, Gunpei Yokoi commercialise son dernier projet chez Nintendo, la Game Boy Pocket, avant de quitter l’entreprise : bien plus simple à produire, celle-ci passe en priorité.

Masato Kuwahara vend la mèche : l’Atlantis était une réalité…

Deux ans plus tard, la division Research and Engineering, dirigée par Satoru Okada et étant à l’origine de bien des consoles portables chez Nintendo, ajoute la couleur mais conserve l’architecture 8-bits : la Game Boy Color voit le jour, tandis que l’Atlantis trépasse…

Un nouveau départ

Il faut ainsi attendre la toute fin du XXème siècle pour que le prix des composants baisse suffisamment et qu’une 32-bits portable devienne rentable et efficace. Une fois la Game Boy Color commercialisée, Okada et son équipe se remettent au charbon pour concrétiser enfin le rêve d’une console portable plus puissante. Sautant directement la case 16-bits, Nintendo reste sur les bases du projet Atlantis et décide d’implanter un processeur 32-bits. Initialement nommé Advanced Game Boy, le projet finit par intervertir les termes, pour donner naissance à la Game Boy Advance, aussi puissante qu’une console de salon. Toutefois, pas question de jouer à Tomb Raider comme sur PlayStation : la GBA n’a pas la possibilité d’afficher des polygones. Il faudra donc se contenter de sprites 3D encore plus détaillés que sur Super Nintendo, et d’un peu de fausse 3D à la manière de Super Mario Kart.

La Game Boy Advance conserve également du projet Atlantis son écran 3:2 au format paysage. Capable d’afficher plus de 32 000 couleurs, l’écran arbore une résolution de 240 x 160 pixels. Pas de rétro-éclairage encore une fois : trop cher pour le moment, et trop gourmand en batterie ! Pour Okada, ce qui est primordial, en revanche, c’est la rétro-compatibilité : difficile de s’asseoir du jour au lendemain sur les millions de jeux Game Boy en circulation. La nouvelle console accueillera donc un second processeur, de 8-bits cette fois-ci, afin d’assurer la lecture des anciens jeux sans couleur de la décennie précédente !

Là où la GBA se démarque, en revanche, c’est sur l’abandon de l’idée des 4 boutons en façade : seuls les traditionnels A et B feront le chemin jusqu’au produit fini. Il faudra attendre la Nintendo DS pour que X et Y rejoignent enfin le monde des portables. En revanche, la GBA emprunte bien à la Super Nintendo ses deux gâchettes analogiques L et R, le tout enrobé dans une machine affichant 15 heures d’autonomie environ. Suffisant, selon le département d’Okada, pour une commercialisation à un prix compétitif.

Voilà ce qu’on trouve dans une GBA : ça vous la coupe, hein ?
Le coeur de la bête : le processeur ARM7TDMI de 32 bits ! Notez qu’il est toujours mentionné dessus « AGB » pour « Advanced Game Boy » 🙂

La French Touch

Reste un problème : le design. L’aspect vertical de la première Game Boy, qui était également au centre du projet Atlantis, est abandonné au profit d’une disposition horizontale, héritée directement des premiers Game & Watch, et reprise par la suite chez la concurrence. Mais justement, Nintendo n’arrive pas à se départir de la concurrence ! Les prototypes de GBA ont beau être retournés dans tous les sens, ils ressemblent bien trop à la Game Gear de Sega, ou à la Lynx d’Atari. Okada et ses collègues piétinent…

Le salut arrivera par là où on ne l’attend pas : un prestataire extérieur, et étranger qui plus est ! Depuis sa création, même si Nintendo a effectué de nombreux partenariats avec des entreprises d’électronique ou des sociétés spécialisées dans d’autres domaines, la firme met un point d’honneur à réaliser en interne tous les designs de ses machines. Mais cette fois, rien n’y fait, l’inspiration ne vient pas… Nintendo, après un appel d’offres, fait donc confiance au cabinet de design Curiosity, basé à Tokyo, et fondé par le français Gwénael Nicolas en 1998. Curiosity sera donc chargé d’établir le design de la nouvelle Game Boy !

Plusieurs projets sont avancés, mais ne correspondent pas aux attentes de Nintendo. Certains prototypes vont même très loin : des sources mentionnent même une console en forme de fleur ! Mais après plusieurs essais infructueux, les dirigeants de Nintendo s’arrêtent sur le design « panda » : plus arrondi que les précédents et que la concurrence, plus doux, agréable à tenir en main, avec des boutons et gâchettes facilement accessibles… La GBA a trouvé son apparence finale, qui, selon le cabinet de design, rappelle un panda vu de face… Sur cet aspect, on repassera. Mais toujours est-il que la GBA semble enfin être prête !

La connectivité avant tout

Une fois lancé, le développement avance bien, et la console définitive est prête en moins de 2 ans. Sa première apparition publique, elle la fait en même temps que sa grande sœur de salon, la GameCube, lors du Nintendo Space World 2000. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Nintendo insiste sur la connectivité ! Non seulement l’entreprise a prévu un câble de connexion entre les deux machines, mais la GBA elle-même passe à la vitesse supérieure concernant le jeu multijoueur. Désormais, il sera possible de jouer jusqu’à 4 en même temps, en reliant 4 GBA via le fameux câble Link !

Les cartouches, de leur côté, voient leur taille divisée par deux par rapport aux anciennes cartouches Game Boy. Mais la précédente génération est toujours accessible grâce à la rétro-compatibilité. Nintendo annonce la couleur : sa nouvelle portable arrivera en début d’année 2001, tandis que la GameCube se réserve la période de Noël et le printemps 2002 en Europe. Ainsi, la GBA débarque au Japon le 21 mars 2001, avant d’arriver aux États-Unis le 11 juin et en Europe le 22 juin, soit il y a 15 ans jour pour jour !

Un beau merdier !

L’ouverture vers l’Occident

Rapidement, le catalogue de jeux s’avérera particulièrement touffu. En plus des nouveaux jeux développés pour le système, Nintendo ne se prive pas de réaliser des dizaines de portages des grands titres Super Nintendo sur ce nouveau support. Ainsi, la plupart des épisodes de Mario sont portés sous l’appellation « Super Mario Advance », de même que Zelda, qui fait son grand retour dans un portage de A Link to the Past, ou que Donkey Kong, avec les épisodes Country. Plus étonnant encore, depuis que Sega n’est plus un concurrent majeur, certaines licences de l’entreprise adverse ont fait le voyage chez Nintendo : sortiront ainsi plusieurs épisodes de Sonic sur GBA ! Même Crash Bandicoot, de Sony, viendra faire un tour sur GBA !

Et bien entendu, en plus des nouveaux épisodes des licences phares (Mario, Zelda, Metroid, F-Zero, Pokémon, etc.), c’est l’occasion pour certaines sagas longtemps restées cantonnées au Japon de franchir les continents et de débarquer en Occident. Ainsi, le public européen peut enfin goûter aux joies de la guerre sympa avec Advance Wars, dernier-né de la série commencée en 1988 sur Famicom, ou bien encore à Fire Emblem, dont le 7ème épisode sera finalement le premier à débarquer chez nous ! Idem pour les Final Fantasy : si la série a attendu elle aussi son 7ème opus pour arriver en Occident sur PlayStation, la GBA rattrape le retard et connaîtra des portages de tous les épisodes précédents inédits jusqu’ici. Notons également la bonne santé de Castlevania, qui connaitra 4 jeux sur ce support, dont une réédition du tout premier épisode dans la série NES Classics. Cette gamme de jeux a été lancée pour commémorer les 20 ans de la Famicom / NES, et a rencontré elle aussi un vif succès, notamment au Japon.

D’autres licences, en revanche, naitront sur GBA mais tarderont à leur tour à franchir les océans. C’est notamment le cas de Phoenix Wright, qui devra patienter jusqu’à la Nintendo DS pour rencontrer son public occidental, ou bien encore de Shin Megami Tensei.


Bien entendu, à côté de ces sagas d’élite trônent des centaines de jeux à licence parfois bons, parfois moyens, et une foultitude de daubes commerciales sans lendemain. Un mal pour un bien : l’afflux de studios et de producteurs sur ce support prouve encore une fois la grande forme de la GBA. Même si elle ne réussira pas à réitérer l’insolent succès de la première Game Boy, elle parviendra tout de même à atteindre le statut de 4ème console la plus vendue chez Nintendo, et 8ème console la plus populaire de tous les temps, avec un score global de 81,5 millions d’unités en fin d’exploitation. Certainement moins marquante que la toute première Game Boy, qui a constitué une véritable révolution culturelle et sociale, participant à ancrer la pratique du jeu encore davantage dans les mœurs, la GBA a toutefois rempli sa tâche de succéder dignement à son illustre ancêtre.

Que la lumière soit !

Efficace mais pas parfaite, la GBA sera surtout critiquée rapidement pour l’absence, une nouvelle fois, de rétro-éclairage. On le sait, cette absence se justifie principalement par le coût des composants, que Nintendo souhaite tirer vers le bas au maximum, et l’autonomie de la machine. Mais au tournant des années 2000, difficile de continuer sur cette lancée. Ainsi, dès la GBA commercialisée, les équipes de Nintendo se remettent au boulot pour affiner leur création.

Ils accoucheront ainsi en 2003 de la Game Boy Advance SP, qui est finalement bien plus qu’une simple mise à jour. Pourvue d’une charnière comme certains anciens Game & Watch, la console peut se refermer sur elle-même, permettant ainsi de protéger l’écran des rayures et constituant un gain de place substantiel. Le design panda de la GBA est abandonné pour revenir à quelque chose de plus compact et carré, conçu en interne : efficace mais moins élégant. Bien entendu, le rétro-éclairage est enfin de la partie, et la console abandonne également les traditionnelles piles pour rentrer dans la modernité avec la batterie lithium-ion. Bien plus qu’une nouvelle console, une petite révolution ! Seul bémol : l’absence de prise casque… Pour écouter le son discrètement, il fallait se procurer des écouteurs compatibles auprès de Nintendo, puis les brancher sur le port de charge… Ce qui implique l’impossibilité de charger et d’écouter en même temps ! On ne peut pas tout avoir…

Cette mise à jour était-elle nécessaire ? Lorsque l’on regarde les chiffres de ventes, la question ne se pose pas. Sur les 81,5 millions de GBA vendues dans le monde que j’évoquais plus haut, il faut préciser que près de 53% de ce total est constitué par la GBA SP ! Plus de 43 millions de SP se vendront dans le monde durant son exploitation : sans cette mise à jour, jamais la GBA seule n’aurait pu se hisser si haut dans le cœur des joueurs.

L’une des nombreuses éditions spéciales de la SP !

Et la Micro ?

Hé oui, qu’en est-il de la toute dernière console de la gamme Game Boy ? Lancée en 2005, soit un an après la DS, la Game Boy Micro abandonne la rétro-compatibilité, mais conserve un design proche de celui de la GBA originale, et des composants identiques : le processeur porte lui aussi l’inscription « AGB » ! Pour autant, elle ne fait pas partie au sens strict de la gamme Advance.

Difficile de voir où Nintendo voulait en venir avec cet objet. Lancée après la révolution que constitue la DS, la Game Boy Micro fait office d’ovni : ses façades interchangeables ne rattrape pas la taille minuscule de son écran, ne rendant pas vraiment grâce aux différents jeux, malgré un affichage plus net et précis qu’auparavant. La production tourne court : après seulement 2,4 millions de ventes, l’essai est stoppé dès 2006. Aucun intérêt de continuer de produire une console dont l’intérêt est si minime. Parallèlement, la DS, offrant la rétro-compatibilité et les nouveaux jeux révolutionnaires, l’éclipse complètement. Triste fin pour cette gamme de console, après 17 ans de bons et loyaux services.

Vraiment micro, cette Micro !

The sun is in your hand

Exploité officiellement jusqu’en 2008, toutes modèles confondues, la console a eu le temps de connaître de nombreux accessoires, officiels ou officieux, développés par Nintendo ou des studios externes, afin de multiplier les systèmes de jeu. En voici quelques-uns parmi les plus marquants !

e-Reader

Un objet bien mystérieux pour nous autres Européens ! En effet, cet accessoire, lancé dès la fin 2001, est un lecteur de cartes composé d’un scanner à LED, permettant de débloquer du contenu dans certains jeux. Le bonus est encodé sur la carte par un code-barre à points, que le scanner reconnait. Nintendo a tout de même passé un partenariat avec Olympus, entreprise japonaise mondialement réputée pour ses appareils photos et son matériel médical, pour mettre au point cet objet !

Vous passez une carte bonus dans la fente et hop, quelque chose inaccessible jusqu’ici s’offre à vous dans le jeu ! Particulièrement apprécié au Japon, il n’a en revanche jamais rencontré le succès aux USA, et n’est même jamais sorti en Europe, malgré une timide annonce fin 2001. Pourtant, le public japonais s’est révélé friand de cet accessoire, qui a connu deux modèles successifs, sans et avec le port Link pour le relier à la GameCube.


Un accessoire rigolo même si pas forcément indispensable, sauf peut-être pour les jeux Pokémon Rubis / Saphir : étant donné le nombre d’évènements cachés uniquement accessibles par le biais de l’e-Reader, les joueurs européens comme moi ont dû ressentir une certaine frustration devant l’impossibilité d’obtenir certaines créatures !

Moi, pour avoir ce ticket, j’ai dû envoyer ma cartouche à Nintendo…

Game Boy Advance Video

Regarder des dessins animés sur votre GBA, vous en rêviez ? Non ? Hé bien, la société Majesco l’a fait quand même ! Lancée en 2004, la gamme GBA Video est une série de cartouches de couleur grise contenant deux épisodes de 30 minutes environ de dessins animés à la mode : Kim Possible, Bob l’Éponge, Pokémon, Sonic X et j’en passe. Idéal pour regarder en déplacement des dessins animés comprimés à la presse hydraulique pour tenir dans une cartouche de 32 Mo, le tout avec une résolution minuscule ! Malgré tout, la gamme a eu un petit succès aux États-Unis, et a perduré jusqu’en 2007 environ. En Europe, en revanche, rien de tout ceci, bien sûr.

Pour éviter les pirates et les copies illégales, les cartouches n’étaient pas compatibles avec le Game Boy Player, l’extension de la GameCube permettant de lire les jeux GBA sur la télé. Mais bon, pour faire une copie VHS ou DVD d’un dessin-animé encodé en 240 x 160 pixels avec un son dégueulasse et une animation charcutée, puis diffusée via une console de jeu, il fallait vraiment en vouloir.

Attention, il se peut que les visuels de l’écran ne soient PAS contractuels.

Adaptateur sans-fil

L’avenir du futur ! En 2004, Nintendo vend ses nouveaux Pokémon Rouge Feu / Vert Feuille avec un adaptateur sans-fil remplaçant le câble Link. Préfigurant la connexion sans-fil de la DS qui débarquera la même année, l’adaptateur n’est cependant compatible qu’avec 25 jeux en tout et pour tout. Un peu maigre, parce que le bidule n’est pas simplement un objet remplaçant bêtement le câble Link : les jeux doivent être programmés pour qu’il soit utilisé correctement ! Donc pour tous les jeux sortis avant, c’est non. Mais la licence Pokémon en fera bon usage, avec notamment les salles Union dans Rouge Feu / Vert Feuille, permettant la rencontre de 40 personnes simultanément dans une salle où peuvent se pratiquer échanges et combats.

À noter : la présence d’une fonction recherche, permettant de détecter les joueurs jouant à des jeux compatibles au alentours. Ce qui est tout de même rigolo, parce que, à moins qu’il ne soit caché dans un buisson, vous le verrez sans doute, avec son gros truc branché sur sa GBA ! Anecdotique, l’adaptateur a surtout été un test pour la DS sortie juste après.


Play-Yan

La mode était décidément aux extensions transformant la GBA en plateforme multimédia ! Le Play-Yan était tout simplement une cartouche faisant office de baladeur MP3 et MP4 ! Une fois votre carte SD insérée dans la cartouche, à vous les joies de la musique et de la vidéo en liberté… en tenant compte toutefois des capacités limitées de la console ! L’objet a été développé spécialement pour la GBA SP, la première version n’étant pas assez puissante…

Lancé en 2005, l’objet a, cette fois, réussi à arriver jusqu’à chez nous, sous le nom de Nintendo MP3 Player ! Une version spéciale pour la GB Micro a même été commercialisée l’année d’après.


Boktai: The Sun Is in Your Hand

Vous vous souvenez de ce jeu ? En 2003, Konami commercialise ce nouveau titre révolutionnaire : sa cartouche dispose d’un capteur solaire directement impliqué dans le déroulement du jeu ! Pour recharger l’énergie et les armes en jeu, nul autre choix que de sortir pour exposer sa cartouche au Soleil, et emmagasiner l’énergie ! Excellente idée sur le papier, elle se révèle toutefois un peu contraignante pour tous ceux qui habitent à Lille… Et quiconque a déjà essayé de jouer dehors avec une GBA sait que l’écran ne se prête pas vraiment au grand ciel bleu et au soleil cuisant !

Et puis bon, la cartouche a quand même une drôle de tronche, non ?


Touch Panel Adaptor

Alors celui-là, ne le cherchez pas sur Amazon : il n’a jamais été commercialisé ! En réalité, durant la même conférence où il évoquait le prototype de la console en 2009, Masato Kuwahara en a profité pour révéler l’existence d’un autre projet au sein de Nintendo : le Touch Panel Adaptator. Et, tenez-vous bien : ce projet de transformer l’écran de la console en pavé tactile remonte à 1998, et a été démarré pour la Game Boy Color !

Un dispositif toutefois très lourd, avec une cartouche à insérer et un nouvel écran à placer sur l’original : étant donné que la Game Boy Color n’était pas rétro-éclairé, inutile de préciser que l’affichage devenait illisible. Il a ensuite été tenté sur la GBA SP, comme le montre l’image, mais trop tard : la Nintendo DS était déjà en préparation, avec un écran tactile directement intégré. Mais ce projet prouve que l’idée du tactile, chez les ingénieurs de Nintendo, était solidement ancré même avant l’an 2000 !

La Game Boy Advance a donc constitué une console phare pour Nintendo. Prenant la relève de la Game Boy originale, elle va très rapidement évoluer vers un produit résolument plus moderne, à travers sa salvatrice version SP. Les différentes tentatives d’en faire un objet multi-tâches (ce qui avait déjà été tenté avec la Game Boy) seront parfois réussies mais jamais renversantes. Peu à peu, la GBA ouvre la voix vers la génération de la Nintendo DS, marquant une rupture bien plus forte qu’avant avec les précédentes consoles.


Il n’empêche : la Game Boy Advance, pour des millions de joueurs à travers le monde, est tout de même une console marquante et incontournable !

Aller plus loin :

Voir aussi :

,