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Fire Emblem : Path of Radiance

Le

par

Longtemps restée cloîtrée au Japon pour d’obscures raisons (un embargo, peut-être), la série des Fire Emblem s’est enfin décidée à venir chatouiller les neurones des joueurs européens et américains lorsque parut mondialement l’épisode 7 de la série sur GBA, nommé sobrement chez nous Fire Emblem. Après un second opus GBA, la série s’essaye à la 3D sur notre cher petit cube, pour le plus grand bonheur de joueurs avides de se creuser les méninges dans des parties où foncer dans le tas serait une erreur grave. Vous qui ne connaissez pas encore ce jeu, venez découvrir la magie de Fire Emblem : Path of Radiance… (la phrase qui tue).

La série

Kweeuuouuuaaa ??? Vous ne connaissez pas encore Fire Emblem ? Vous le faites exprès ou quoi ?

Bon, c’est vrai que vous avez quand même quelques raisons de ne connaître que de nom… Les jeux de cette série sont particuliers, puisqu’ils se classent dans le genre « Tactical-RPG », un genre assez peu représenté parmi les jeux vidéo. C’est un mix entre les RPG classiques avec des statistiques, des niveaux, des forces et faiblesses, et un jeu de tactique militaire. Rien que ce principe me donne l’eau à la bouche : il ne s’agit pas simplement de bien coordonner ses troupes et de les placer habilement, il faudra aussi veiller au bon développement de votre petite armée, en veillant à ce que tout le monde progresse et que toutes les unités soient finalement complémentaires.

Le déplacement sur le terrain est assez particulier lui aussi, puisque le champ de bataille se divise en cases carrées, chose assez rare que l’on retrouve par exemple dans la série des Wars (développées elle aussi par Intelligent Systems, comme par hasard…). Dernier point crucial : le jeu se fait en tour par tour. Pas question de jouer en temps réel : il vous faudra avoir un coup d’avance comme dans une partie d’échecs, et ne pas vivre sa partie au jour le jour…

Ike, le jeune rôdeur devenu général

Là, vous vous dites « c’est un jeu de malade, ça doit être super chaud ». Et vous n’avez pas tout à fait tort, puisque la lignée des Fire Emblem est considérée comme constituée de jeux très ardus. En finir un entier n’est alors que plus passionnant ! Le but ultime pour un vrai fou sera aussi de finir le jeu sans n’avoir perdu aucune unité ! Une grande fierté vous envahira alors ^^

Le jeu en lui-même repose sur un concept simple, qui régit pas mal de choses : le Triangle des Armes. Vos guerriers basiques sont armés de lances, de haches ou d’épées. Les lances surpassent les épées, tandis que les épées battent les haches et ces dernières viennent à bout des lances. Ce rapport est très important et permettra d’élaborer des stratégies avancées et réfléchies. Un triangle similaire existe pour les différentes magies. Par contre, aucune spécificité au niveau des arcs ou autre. Mais ne vous en faites pas, le nombre d’armes existantes est suffisant pour rendre les combinaisons quasi-infinies !

Enfin, il faut que je vous parle de l’univers en lui-même du jeu. On peut le qualifier de très proche du « heroic-fantasy », même si Fire Emblem possède un petit truc en plus (ou en moins…) qui le différencie assez nettement des univers du Seigneur des Anneaux ou autre. Peut-être la façon de parler, très moyenâgeuse, ou encore les rapports très courtois qu’entretiennent les héros. Enfin, je ne sais pas comment l’expliquer, il faut jouer pour s’en rendre compte.

Un aperçu du champ de bataille avec le héros en plein centre.
C’est un peu bordélique, parce que la caméra est éloignée…

Histoire

Ah, attention, accrochez-vous ! L’histoire est assez complexe et les nombreux rebondissements auront vite fait de vous plonger dans le doute…

L’histoire se déroule sur le continent de Tellius, qui vécut des épisodes de guerre terribles entre les deux races vivant sur cette terre, les Beorc et les Laguz. Si les Beorc ont la même apparence que vous et moi (moi, peut-être pas, en fait…), les Laguz sont assez poilus et peuvent se transformer en animaux.

Cette particularité fait que les Beorc considèrent les Laguz comme des sous-humains sauvages et rustres, alors que les Laguz trouvent les humains faibles et ridiculement fragiles, et la haine entre les deux peuples les poussa à la guerre. Aujourd’hui, une paix relative est revenue sur Tellius. Mais pour combien de temps… ?

Vous incarnez un jeune homme répondant au doux nom de Ike. Il a une fière allure avec ses cheveux bleus et sa cape, mais ce n’est encore qu’un jeune homme assez peu doué dans le maniement des armes. Heureusement, son père Greil, à la tête d’une troupe de mercenaires (les mercenaires de Greil, pour être original), l’entraîne chaque jour un peu plus, sous les yeux de sa jeune sœur Mist.
Les mercenaires se voient confier quelques missions consistant à sauver des villages attaqués par des brigands, ou d’autres épopées du même genre. Bref, du gagne-petit. Jusqu’à ce que…

La guerre éclate de nouveau ! Les mercenaires de Greil sont basés dans le territoire de Crimea. Et ce territoire est envahi soudainement par le comté voisin, Daein, sans raison aucune. Le groupe hésite un instant et décide finalement de soutenir Crimea, au grand dam de certains guerriers, qui pensent qu’un groupe indépendant n’a pas à se mêler de ces histoires. Les événements se précipitent, et Greil confie à Ike sa troupe de mercenaires pour quelques missions où il ne peut pas assurer le commandement. Même si Ike n’est pas expérimenté et n’est pas très apprécié par certaines mercenaires, il prend tout de même la tête du groupe durant les absences de son père, et est contraint de se rendre à Melchior, la capitale de Crimea, pour voir ce qu’il se passe exactement…

Mist, la petite sœur japo-niaise

J’arrête là, vous en savez suffisamment. Alors je sais, j’ai parlé de Laguz, mais de façon superficielle. C’est normal, ils n’occupent pas le terrain durant les premières missions. Mais vous aurez des surprises par la suite ! Et pas uniquement à cause de ces charmantes petites bêtes…

On peut dire sans trop se mouiller que le scénario est un des gros points forts du jeu. Des événements imprévus s’enchaînent, et on se perd facilement si on ne fait pas attention à tout ce qui se dit. Des personnages apparaissent, partent, se retrouvent par la suite… On pourra juste reprocher une chose, c’est justement que ce scénario complexe est parfois difficile à suivre. Il m’est arrivé une fois de ne plus trop savoir ce que je faisais là. Heureusement, tout repart vite sur les bons rails, et on est content de voir que les scénaristes ne sont pas partis en freestyle sans savoir où ils allaient.

Au contraire, une fois que l’on comprend pourquoi tout ceci s’est déroulé, on se dit que c’était foutrement bien pensé ! Mais peut-être certains n’auront pas le courage de s’accrocher et d’aller au bout… Ce serait regrettable, le jeu en vaut la chandelle, comme dirait ma grand-mère ^^ (spéciale kassedédi à ma grand-mère, au passage).

L’écran de statut.
Ici, on apprend que ce guerrier possède deux tomes de foudre, un tome de vent, une potion et que le japonais est difficile à lire.

Personnages

Les gentils

Ike :
Le héros de l’aventure. Ce jeune homme n’a pas froid aux yeux et s’entraîne durement avec son père au maniement des épées. Il dit tout haut ce qu’il pense, ce qui lui porte souvent tort. Il est assez naïf, et même plutôt naturel. Par exemple, il ne comprend pas pourquoi Laguz et Beorc se détestent tant. C’est un bon gars, en somme !

Mist :
La sœur de Ike. Elle n’a aucune compétence martiale mais fait son possible pour aider tout le monde. Mist et Ike ont tissé un lien très fort. Mist porte un mystérieux médaillon en bronze hérité de sa mère qui se met parfois à briller sans raison apparente… A noter : malgré sa tenue, Mist n’a jamais froid aux cuisses, même quand il neige…


Greil :
Le commandant des mercenaires du même nom est également le père de Ike et Mist. C’est un homme impartial et juste, qui aime ses guerriers sans pour autant leur laisser faire ce qu’ils veulent. Il fait autorité et tout le monde le respecte. Quant à son passé, il est mystérieux quand il s’agit d’en parler… Son arme de prédilection est une lourde hache que lui seul peut manier avec autant de dextérité.

Titania :
Cette belle rousse dont la natte est aussi grosse qu’un cordage de navire est un puissant paladin, qui excelle dans le maniement des haches et des lances. Elle seconde Greil et le conseille à l’occasion. Son dévouement pour son chef n’a d’égal que son courage.


Oscar :
Un cavalier qui manie les lances. Il est simple et intègre, possède beaucoup de sang-froid et c’est son sérieux qui le rend si professionnel. Bon, son seul défaut, ce sont ses cheveux verts… Mais apparemment, c’est de famille !

Boyd :
Justement, ce gars-là a aussi les cheveux verts, puisque c’est le cadet d’Oscar, et pour ainsi dire son inverse. Cette tête brûlée se bat avec des haches et fonce dans le tas, ce qui lui cause parfois des soucis. Mais il reste tout de même un bon camarade.


Soren :
Ce jeune homme énigmatique est en fait un puissant mage. Il est renfermé sur lui-même, et il a du mal à exprimer ses sentiments, ce qui le fait passer pour un calculateur à l’égard du reste du groupe. Malgré tout, il est un bon stratège et montre une totale confiance en Ike, malgré les désaccords qui peuvent exister entre eux.

Le pauvre soldat adverse se prend un sort de vent dans la face par Soren.
Il n’a plus qu’à aller se recoiffer.
Notez au passage le fossé entre les effets et le décor -_-
Greil, le papounet qui maltraite son fils
Les méchants, brrrrr !

La liste des personnages n’est pas exhaustive, mais tous les lister vous gâcherait le plaisir. En effet, certains partiront, reviendront… D’autres dont vous ne soupçonniez même pas l’existence viendront vous aider, et vous pourrez même parfois enrôler quelques ennemis sous votre bannière ! A condition que vous trouviez la bonne personne pour aller leur parler et les faire changer de camp…

A ce propos, un petit regret : plus vous avancerez dans le jeu et plus vous aurez de personnages. Mais vous ne pourrez pas tous les emmener avec vous en mission, malheureusement… Il faudra alors faire un choix cornélien avant le combat, ce qui est un peu dommage… A quoi ça sert d’avoir 25 personnages si on ne peut en emmener que 12 ou 13 au combat ??? Sachant que Ike est toujours indispensable, il vous prend une place à chaque combat. Et il y a toujours les piliers du groupe, comme les unités guérisseuses ou les combattants aguerris que vous pourrez prendre au cas où la partie ne tourne pas à votre avantage. Finalement, il n’y a plus trop de place pour les petits nouveaux qui ont besoin d’expérience… Un peu dommage sur ce point, surtout que les ennemis sont toujours en surnombre. Le jeu n’en est que plus difficile, mais c’est frustrant…

Certains dialogues un peu longuets laissent apparaître des indices sur les personnages que vous pouvez enrôler.

Gameplay

Si le scénario est compliqué, on ne peut pas en dire autant du gameplay, qui conviendra même aux joueurs ayant les mains moites ou des doigts en moins. Logique, les déplacements se font case par case, et les combats se déroulent seuls. Vous, vous n’avez qu’à penser et mettre en place la stratégie, ce qui est déjà pas mal !

Mais passons en revue un peu les commandes. Le bouton A sert logiquement à valider vos choix, et le bouton B à les annuler. Ca va, tout le monde suit ? Vous pourrez vous déplacer sur le terrain à votre guise avec le stick directionnel ou bien la croix. C’est comme vous le sentez. Personnellement, le stick est plus accessible, donc je ne touche pas à la croix. Le stick C vous permettra de faire de petits mouvements de caméra. Vous pourrez ainsi l’incliner de 45° sur la droite ou la gauche, ou bien encore regarder tout ce beau monde totalement à la verticale. Idéal lors de combats en intérieur, quand les murs deviennent des obstacles tant physiques pour vos unités que visuels pour vous. Grâce à ces contrôles tout simples, à aucun moment vous ne pourrez dire que vous ne voyiez rien : vous avez toujours en permanence le champ de bataille bien en vue, et ça, c’est bien ! Puisqu’on parle de caméra, sachez que la gâchette L permet de faire un zoom avant ou arrière sur le terrain, afin de prendre un peu de hauteur ou bien de vous rapprocher d’une zone précise. Pas aussi indispensable que le stick C, mais néanmoins très utile lorsque le terrain est très grand et les unités dispersées.

Titania, de bons conseils mais jamais de décision.

Maintenant, un bouton souvent utilisé : le bouton Y. Il permet d’afficher une bulle d’aide, et il marche presque tout le temps. Grâce à lui, on accède facilement aux données d’un personnage, ou encore aux caractéristiques d’un objet. Ce bouton, je le connais par cœur, à force ^^

Ensuite, on notera quelques boutons moins utiles. Le bouton X déplace automatiquement le curseur sur une unité n’ayant pas encore effectué d’action. Une fonction que le stick remplit tout aussi bien…
Le bouton Start affichera lui une carte détaillée de la zone de jeu, avec les unités adverses et vos compagnons. Là encore, on peut aussi bien se rendre compte de la situation en parcourant le terrain avec le curseur. Enfin, les deux dernières gâchettes. R, quand il est maintenu enfoncé, masque certaines fenêtres d’informations sur la carte. Quant à Z, il affiche justement cet écran des cartes ! Mais vous ne vous en servirez sans doute que très peu.

Pour conclure, un gameplay facile à prendre en main et agréable. Tout est bien pensé, et on voit même que la manette Gamecube possède trop de boutons pour ce genre de jeux !

En combat naval, vos unités peuvent facilement se retrouver coincées par l’étroitesse des lieux. Prenez garde à ce détail.

Dans votre base, vous pouvez gérer l’équipement de vos unités, les faire parler entre elles, récupérer des informations mais également augmenter « artificiellement » l’expérience de vos combattants. Vous pouvez aussi leur attribuer des techniques, comme ici avec Soren l’initiative qui lui permet d’attaquer le premier même lors des tours adverses.

Graphismes

Un point très important pour certains et moins pour d’autres. Moi, je fais partie des autres. Car les graphismes me paraissent bien secondaires par rapport à tout ce que le jeu apporte à côté. Enfin, parlons-en quand même :p

On peut dire d’entrée que c’est assez inégal dans l’ensemble. Parfois, on a droit à de sublimes cinématiques, et parfois, le niveau baisse. Quand je dis sublime, c’est vraiment sublime. Ce n’est pas carré pour un sou, tout est bien lifté, les effets de lumière sont grandioses, les personnages ne bougent pas comme des robots comme dans certains jeux. Non, j’ai été véritablement surpris par la qualité de ces quelques (trop ?) rares cinématiques qui parsèment le jeu.

A côté de cela, on a du moins bon. Les dialogues, tout d’abord, sont un peu mous. Et pour cause : à la manière d’un Advance Wars, nous avons droit à des artworks qui se parlent, bougent un peu mais pas trop et possèdent juste une ou deux expressions faciales différentes. Qui plus est, ce qui est parfois ridicule, c’est qu’un personnage qui change de classe (passé un certain niveau, il évolue, comme un Pokémon) n’a pas la même tenue sur le terrain mais possède toujours la même dans les dialogues ! Exception faite pour Ike, parce que sous prétexte que c’est le héros, il a droit à un traitement de faveur… Bref, les dialogues sont assez peu vivants, et ceci ne serait pas arrivé si on avait eu droit à autre chose que des artworks parlants. Ou alors, à la limite, des artworks qui bougent un peu plus ! Quand on sait qu’en plus, les dialogues sont majoritaires dans le jeu et sont cruciaux pour comprendre l’histoire…

Puisqu’on parlait du terrain, venons-y. Sur la carte, les personnages sont représentés en 3D, ainsi que le reste du décor. Ce n’est pas moche, mais on aurait pu mieux faire, notamment au niveau des proportions des personnages et du terrain… Mais bon, on fait avec.

Oscar, cavalier au grand cœur, aux cheveux verts et qui en plus sait faire la cuisine.

En combat, c’est là que c’est vraiment dommage, car il y avait du potentiel. Les personnages sont plutôt bien réalisés, les effets des attaques peuvent toucher au superbe (surtout quand vous avez la chance de faire un coup critique, où le personnage part en freestyle), mais les décors sont parfois atrocement pauvres… De plus, les animations sont quelques fois hasardeuses… Les guerriers qui esquivent les coups APRÈS que celui-ci soit porté sont monnaie courante, et on assiste à une super traversée de texture qui fait rire la première fois mais beaucoup moins par la suite…

Ajoutons à cela que parfois, le terrain se comporte bizarrement. Les combats dans les marais sont rigolos, parce que vos personnages ont de la boue jusqu’aux genoux. Le problème, c’est que cette boue réagit comme un sol… En gros, quand votre guerrier avance et attaque, la boue reste statique, sans aucune onde ni rien. Le méchant en face s’écroule et tombe dans la boue comme s’il traversait le sol… Bref, c’est parfois un peu pitoyable, et ça l’est d’autant plus que faire mieux était tout à fait possible…

Pour finir sur une note positive, je citerai les traces de pas dans la neige, qui apparaissent en combat comme sur la carte ! Quand on a des détails aussi insignifiants, on se dit que si le reste est de moins bonne qualité, c’est de la mauvaise volonté…

J’ai eu parfois l’impression de rejouer à Pokémon Colosseum, à cause de ces combats trop statiques et aux graphismes trop pauvres. Franchement, si vous alliez en guerre, est-ce que vous attendriez sagement que l’ennemi vienne vers vous, prenne deux secondes pour lever sa hache (et c’est long, deux secondes dans un combat) et vous assène un coup mortel… ? On aurait aimé plus de peps dans les combats, plus de vitalité, plus de hargne ! A moins que les soldats ne soient résignés face à leur sort, je ne vois pas en quelle occasion ils réagiraient de la sorte… Parfois, on assiste à des traits de génie (des coups critiques, quoi !) et la vivacité fait mouche. Mais l’ensemble reste assez mou.

Les combattants Laguz sont plus ou moins puissants mais surtout ils ne peuvent garder leur forme animale tout le temps ce qui peut les rendre particulièrement vulnérables lors de certains tours.
Elle a beau mettre un coup dans le vent, le soldat ennemi perd ses 6 points de vie.
C’est peu mais en même temps, la hache est faible face à l’épée, c’est bien connu.

Quand je vous disais que les cinématiques étaient belles !

Musiques et sons

Quiconque a joué à Super Smash Bros Melee connaît le thème de Fire Emblem, que l’on peut entendre par exemple lors d’un combat avec Roy ou Marth sur le terrain Hyrule. Eh bien, j’ai le regret de vous apprendre que je n’ai pas entendu ce thème dans le jeu -_- Peut-être n’ai-je pas bien prêté l’oreille… il n’apparaît qu’à la toute fin du jeu, après le générique, c’est dire si les compositeurs ont limite oublié de l’intégrer à l’origine.

Ce n’est pas pour autant que le jeu est insipide. Les musiques collent toujours très bien à l’ambiance. Elles sont rythmées quand surgit un événement imprévu et très calmes quand vous dialoguez tranquillement dans votre base. Chaque personnage a un thème qui colle bien à la réalité. Je pense notamment au thème d’un gros noble méchant et fourbe (vous voyez le tableau) qui est joué au clavecin et qui lui va à la perfection. Ce n’est qu’un exemple, mais c’est vrai qu’un thème moyenâgeux à la guitare électrique, le résultat aurait été… différent !


Boyd, le bourrin de service capable de pourfendre ses adversaires en un coup… vers la fin du jeu.

Sans être inoubliables, les musiques occupent bien le fond, et parfois se taisent lors de certains dialogues où l’heure est grave. Dans ces conditions, c’est très vide et on prie pour que la musique revienne vite. Je n’ai pas compris l’intérêt de couper la musique pour des dialogues écrits, mais bon…

Quant aux sons, ils sont de bonne facture, à l’instar des musiques. Les bruits des sabots de cheval, le son caractéristique des ailes d’oiseau, les lourds pas métalliques des chevaliers entièrement cuirassés… Tout est fidèlement reproduit, et c’est agréable d’entendre qu’une hache ne fait pas le même bruit qu’une lance quand elle porte un coup.

Il n’y a pas grand-chose à ajouter. Les bruitages sont divers et variés, de bonne qualité et collent bien à l’ambiance, de la même façon que les musiques. Un bon point, donc !

Paf ! Un coup de hache dans les dents !
Faudra qu’on m’explique comment une hache lancée peut revenir vers le lanceur, quand même…

Durée de vie

Attention : point ambigu ! Car oui, la durée de vie est longue, mais elle dépendra de vous en partie et du type de joueur que vous êtes !

Dans un premier temps, on remarquera que le fait de pouvoir jouer en Facile, Normal ou Difficile permet de progresser peu à peu. Pour un hardcore gamer comme moi qui ne pourra dormir qu’une fois les trois modes terminés, cela multiplie par trois, voire quatre, la durée de vie.

Ensuite, il faut faire attention, car vos heures de jeu sont affichées, mais ne prennent pas en compte les parties que vous abandonnerez en cours de route à cause de la perte d’un de vos personnages préférés. Si comme moi, vous avez envie d’emmener tout le monde au bout sans laisser personne dans le fossé, agonisant, un trait planté entre deux côtes, alors vous atteindrez une durée de vie exemplaire. En jouant en Facile, on met facilement 40 heures affichées pour terminer les 29 chapitres du jeu, ce qui est plus qu’honorable. En comptant le nombre de fois où vous aurez à retenter votre chance car un de vos compagnons aura été mortellement blessé, on double facilement cette durée de vie initiale. Faut dire aussi que les nombreux dialogues occupent facilement 50% du temps de jeu…

Shinon, l’archer, utilise la célèbre technique du « Fuck and run »…
(ça, c’est fait)

En tout, si vous êtes un fou et que vous comptez finir le jeu avec tout le monde à l’arrivée, vous allez en avoir pour votre argent. Si en plus, vous comptez faire chacun des trois modes, alors on atteint facilement les 200 heures de jeu, voire plus. Mais il faut vraiment s’accrocher, car les modes Normal et Difficile sont une autre paire de manches.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la rejouabilité n’est pas mauvaise du tout, pour deux raisons : le scénario et les personnages additionnels. L’histoire est complexe et pour bien saisir tous les rebondissements politiques et militaires de cette région, il vous faudra sans doute une deuxième partie. Moi en tout cas, certains points sont passés un peu vite la première fois…

Quant aux personnages additionnels, ce sont, comme je l’ai déjà dit au début de ce formidable test, des personnage que vous rencontrez et que vous pourrez prendre sous votre aile, à condition d’aller leur parler avec la bonne personne, qui saura le convaincre. Et parfois, ce sera peine perdue ! Car vous aurez peut-être perdu la seule personne capable de le convaincre deux combats auparavant… Ou alors, il ne voudra tout simplement pas. Et pour corser le tout, certains personnages sont vraiment très bien cachés, presque impossibles à trouver tout seul, à moins d’avoir du temps à perdre et d’être un fouineur.

Pour toutes ces raisons, le jeu est un formidable challenge, difficile et long comme je les aime. Si on ajoute à cela une possibilité de débloquer des bonus grâce à Fire Emblem et Fire Emblem : The Sacred Stones sur GBA, on augmente un peu plus l’intérêt du soft.

Soren, le mage taciturne, orphelin, androgyne et complètement cheaté.

En bref…

Dur de résumer un jeu avec des notes, mais il faut bien y passer… Alors, voyons voir…

Histoire : 19/20
Des rebondissements à foison, des personnages attachants et au passé parfois lourd, des tours et détours qui se ficèlent à merveille. On regrettera seulement la complexité de certains passages au premier abord, qui seront heureusement éclaircis par la suite.

Gameplay : 18/20
En même temps, comment ne pas réussir un gameplay pour un jeu en tour par tour où les personnages se déplacent sur des cases ? Évidemment, le gameplay est limité, et justement très accessible. Rien à redire.

Graphismes : 13/20
Oui, c’est moins bien car c’est inégal. Superbes cinématiques mais combats à la limite du ridicule, parfois. Bref, on aurait largement pu faire mieux et plus équilibré sur ce point.

Musiques et sons : 15/20
De bonnes musiques toujours en accord avec la situation, même si elles ne sont pas inoubliables. Du côté des bruitages, rien à dire de spécial, si ce n’est qu’ils sont de bonne qualité et plutôt variés.

Durée de vie : 21/20
A l’instar des Advance Wars, Fire Emblem offre une durée de vie presque infinie, pour peu qu’on y accroche et que l’on ait envie d’aller au bout. Pour les autres, une partie de 35 ou 40 heures vous suffira sans doute, ce qui est déjà bien beau !

Impossible de ne pas mettre ce superbe artwork qui résume en quelque sorte l’intrigue du jeu, avec les personnages principaux.

Note finale : 16/20

J’enrage quand je vois que la série des Fire Emblem comprend 9 opus (10 avec celui à venir sur Wii) mais que nous n’avons eu droit qu’à 3 épisodes en Europe pour l’instant… C’est vraiment dommage, car d’après ce que je sais, le reste de la série est à la hauteur de ce très bon jeu.

A défaut, on se contentera de Path of Radiance, qui a largement de quoi nous faire ravaler notre rancœur. Quand vous n’avez pas envie de sortir le plateau d’échecs, sortez votre Gamecube et jouez à Fire Emblem ! Il saura vous divertir longtemps, grâce à cette histoire et ces personnages attachants. Plus on joue, plus on a envie de savoir comment va évoluer tout ce petit monde. Et puis, c’est aussi embêtant d’apprendre qu’on a raté un personnage que l’on aurait pu enrôler… Alors on repart pour une nouvelle aventure, et là, il peut se passer des choses que vous ne soupçonniez même pas ! C’est toute la force de ce jeu, car tout n’est pas écrit à l’avance.

Bref, si vous hésitez encore à l’acheter, jetez-vous dessus dès que vous le voyez dans un rayon de magasin. Il vaut vraiment le coup, pour peu que l’on sache l’aimer.

Voir aussi :

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