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Super Mario Maker

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À l’origine appelé Mario Maker lors de sa présentation à l’E3 2014, le jeu était avant son ouverture au public un outil de développement pour les équipes de Nintendo, afin de développer rapidement des niveaux. Takashi Tezuka, senior game designer chez Big N, voulait, de son côté, développer une suite à Mario Paint sur Wii U, mais se rendit rapidement compte qu’un éditeur de niveaux se vendrait davantage qu’un logiciel de dessin. De fil en aiguille, le jeu gagne un préfixe « Super » devant son nom et sort la même année que les 30 ans de Mario. Le gros plombier moustachu pouvait-il rêver d’un meilleur anniversaire ?

Un début en douceur

Hop, à peine le temps d’enlever vos chaussettes et de lancer le jeu (ou l’inverse) que vous pénétrez directement dans sa quintessence : la création. Pas de préliminaire ou même d’écran titre, on vous balance directement dans la création d’un niveau. Pour commencer, vous n’aurez accès qu’à quelques objets : plusieurs formes de blocs, des pièces, du tuyau, un champi, deux trois ennemis basiques et pas grand chose d’autre. Au départ, tout devait se débloquer au fur et à mesure des jours ; cependant, une mise à jour a fait en sorte que les éléments se débloquent plus rapidement. Et afin de tester dans les conditions les plus exhaustives, je me suis quand même permis de tricher avec l’horloge de la console afin d’avoir accès à bien plus d’éléments. Les univers Super Mario Bros et New Super Mario Bros. U, c’est sympa, mais Super Mario Bros 3 et Super Mario World, c’est encore mieux !

Vous voilà donc à rassembler péniblement quelques blocs et à cacher des pièces dedans. Des pièces… ou des ennemis ! Eh oui, vous vous en rendrez rapidement compte, le jeu se permet plusieurs folies auxquelles Nintendo s’adonnait rarement. Cacher des ennemis dans des blocs « ? », empiler des ennemis les uns sur les autres, des Lakitus qui balancent des fleurs piranha dopés aux champignons… Vous vous émerveillerez alors régulièrement devant l’abondance de bonnes petites idées qui rendent le jeu très ludique et très agréable à parcourir. De même, prenez un objet et « secouez »-le : vous aurez parfois accès à une version alternative de cet objet. Une plate-forme mobile devenant plate-forme tombante, un Boo se transformant en une ribambelle de Boo se déplaçant en cercle ou encore des champignons se déplaçant en Koopa Klown Car ne sont que quelques possibilités offertes par le jeu. Bien sûr, tous les items sont compatibles avec tous les jeux Mario : de nombreux sprites ont donc été développées et le Bowser de Super Mario World s’est même offert une nouvelle gueule.

Il est donc possible de développer les niveaux au début en extérieur, puis sous l’eau, dans un château et même sur les bateaux volants de Mario Bros. 3 et les maisons hantées de Mario World. Bien cool, et ça ouvre à beaucoup de variété sans se lasser. Des petits plus sont aussi éparpillés ici et là : par exemple, vous pourrez débloquer des sons à incorporer à certains endroits de vos niveaux, au gré de vos envies. Un son joyeux quand vous avez passé un moment difficile, un son flippant quand vous arrivez face à un bon gros Bowser ailé accompagné de son fils vous balançant des marteaux à la face… Bref, ça participe à l’immersion et à l’ambiance globale du jeu, qui se veut rigolote et sérieuse à la fois. Petit regret, l’absence de checkpoints, mais l’oubli n’est pas dramatique. Des outils assez pratiques sont aussi à disposition, comme voir les traces de Mario lorsque vous faites un saut, afin de placer vos blocs et ennemis de façon optimale

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Le monde chez soi

Tout content d’avoir développé un niveau, impétueux comme vous êtes, vous savez que le monde doit voir votre merveille. Eh bien rien de plus simple : cliquez sur enregistrer et télécharger sur les serveurs de Nintendo, et voilà. Un détail quand même, on vous demande de pouvoir finir votre création avant ; on se retrouverait sinon face à une palanquée de niveaux insolubles et donc totalement inutiles. Une fois le niveau en ligne, vous pouvez retourner à vos affaires : créer un nouveau niveau (le jeu peut en stocker une pléthore), jouer sur ceux que vous avez déjà élaborés, ou encore jouer à ceux d’autres joueurs. Eh oui, vous pouvez facilement accéder à d’autres niveaux, et les menus, sobres et fluides, vous guideront facilement vers ce qui vous intéresse. Un système de filtres par région et de recherche est disponible et, si vous avez aimé un niveau, il est tout à fait loisible de le commenter via Miiverse ou de lui donner une étoile. Ainsi, son créateur se verra récompensé en fonction du nombre d’étoiles qu’il reçoit ; et un certain nombre d’étoiles lui permettra de déverrouiller des médailles. Non seulement ça fait classe sur le CV, mais plus vous recevez d’étoiles, plus vous pouvez mettre des niveaux en ligne, ce qui constitue une sorte de cercle vertueux. Vous pouvez au début mettre jusqu’à 10 niveaux en ligne, mais ça peut ainsi augmenter rapidement. Votre humble serviteur, pourtant habituellement pas fan de création mais très grand fan de plate-formes et de Mario, a déjà reçu 9 étoiles pour ses trois niveaux uploadés. C’est plutôt sympa et ça incite à créer plus. Bien sûr, des fous furieux ayant reçu le jeu en avance font déjà des gros niveaux de dingues et il ne tient qu’à vous de les tester. N’oubliez pas toutefois que les niveaux sont virés des serveurs au bout d’un moment. Rien n’est éternel. Mais il est toujours possible, en plus de simplement y jouer, de les télécharger.

Les idées sont souvent très diverses, et parfois loin du jeu de plate-formes comme on se l’imagine habituellement. Ainsi, lors de la dernière Japan Expo, on a pu voir Shigeru Miyamoto et Takashi Tezuka, toujours lui, essayer un niveau développé par Michel Ancel lui-même, et qui ressemble au premier Pac-Man ! En l’occurrence, ramasser le plus de pièces sans se faire toucher par des fantômes. On a aussi pu voir des joueurs développer des ersatz de shoot em up, où vous vous déplacez en Koopa Klown Car ou en nuage et devez éviter les projectiles et autres boules de feu cherchant à cramer le bout de votre pif. Vous pourrez ainsi vous adonner à de petites compèt’ entre potes ou en famille, vu que le jeu vous permet de créer autant des niveaux simples pour vos marmots que de niveaux ardus pour les plus aguerris d’entre vous. Tout ne tient qu’à votre imagination, ou à celle des autres, et ça, c’est plutôt réjouissant.

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Salade de goombas sur lit d’amiibos

Mais, me direz-vous, n’y a t’il pas du contenu de base, afin de se faire la main sur des niveaux conçus par les développeurs du jeu et de pourquoi pas s’en inspirer ? Nintendo n’a pas fait les choses à moitié et vous propose en effet plein de niveaux déjà inclus dans le jeu. Ils sont jouables par paquets de 8 et exigent de vous que vous les finissiez en moins de 10 vies. Ça va ainsi des copies des niveaux des anciens Mario avec les ajouts de 2015 (les sons par exemple), à des créations originales demandant tout votre doigté. Ça joue sur la nostalgie, et diantre, ça fait du bien de voir les jeux de notre enfance parés de leurs plus beaux atouts et chatoyer de mille feux. En finissant tous les niveaux inclus, vous débloquerez les niveaux auxquels se sont confrontés les joueurs durant le Nintendo World Championship, et attention, la difficulté monte d’un cran ici. Rien d’insurmontable toutefois. Sinon, sur le versant en ligne, il existe aussi un mode où vous devez faire 8 niveaux (mode facile) ou 16 (mode moyen ou difficile) en 100 vies, créés par les joueurs. C’est très sympa de faire ça sans avoir à fouiller, tout ceci avec les musiques et bruitages des anciens Mario. On trouve même des musiques de Mario 64 ! Koji Kondo étant à la barre, accompagné de Naoto Kubo et Asuka Hayazaki, c’est bien sûr un grand kiff, et Super Mario Bros 2 (Doki Doki Panic) n’est pas totalement oublié, avec quelques bruitages tirés de cet opus.

Une fois que vous avez fini ces 8 à 16 niveaux, vous débloquez un costume pour votre personnage. Largement tirés de l’univers Nintendo et particulièrement des amiibos, vous pourrez donc déambuler dans les vêtements moulants de Captain Falcon ou sous la forme de trois petits Pikmin. Chaque amiibo vous débloque un skin, mais il n’est pas obligatoire d’avoir les amiibos afin de tout débloquer, et heureusement ! Faites des niveaux encore et encore, débloquez de nouveaux aspects, et ouvrez-vous à encore plus de possibilités : on se surprend alors à créer un niveau dans la veine de Metroid ou de Donkey Kong, mettre un champi contenant le costume idoine au début, et voilà ! On s’y croirait ! Attention toutefois, les costumes ne sont disponibles qu’avec Super Mario Bros premier du nom ; sinon, les amiibos débloquent la feuille pour Mario Bros 3, la cape de Mario World et le champi hélice de Mario Bros U. Enfin, l’amiibo spécial 30 ans, sous l’aspect d’un Mario bien rétro, débloque un champi spéciale donnant un aspect particulier aux ennemis (des goombas avec des moustaches, entre autres), un aspect d’écran cathodique à l’image à l’ancienne, et votre Mario désormais géant pourra détruire des blocs. De quoi offrir, une fois de plus, de nouvelles possibilités. D’ailleurs, si vous voulez profiter de l’aspect de vieille télé sans raquer, appuyez sur « bas » et sur A et B tout en même temps pendant l’écran de charge d’un niveau, et vous voilà revenus 25 ans en arrière ! Autre petit clin d’œil, lorsque vous créez un niveau, des mouches viennent sporadiquement se taper l’incruste sur l’écran de votre gamepad. Éclatez-les fissa, et vous pourrez jouer au mini-jeu de Mario Paint (le revoilà !) qui consistait à faire un génocide d’insectes armé d’une simple tapette. La boucle est bouclée, voici un excellent jeu, digne successeur du jeu SNES et qui vous procurera des heures de plaisir, que vous soyez fainéants ou non.

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En bref…

J’aime :

  • Beaucoup de contenus
  • De la nostalgie qui fait du bien
  • Le mode en ligne simple et accessible

J’aime pas :

  • Les accessoires se déverrouillent trop lentement
  • Certains ennemis et détails manquants

Je dois avouer que je ne croyais pas du tout au potentiel du jeu quand il a été présenté pour la première fois : cependant, au fur et à mesure des annonces et des niveaux présentés, il ne fallait pas être très intelligent pour réaliser qu’on était face à un énorme potentiel, qui est aujourd’hui bien concret. Riche et complexe, abordable pour absolument tout le monde, même ceux ayant deux mains gauches, Super Mario Maker est un jeu dont la robe se trousse petit à petit, et il ne tient qu’à vous et à votre imagination d’en creuser tous les aspects. Bien loin d’un simpliste éditeur de niveaux fruste en éléments, ce jeu est tout simplement une bombe.

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