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Tests : NESGBSNESN64GBANGCDSWii3DSWii U

Collector

Le

par

(voir aussi piège à con)

Se dit d’une version d’un produit de consommation supérieure à la version de base, accompagnée bien souvent de cadeaux en tout genre, d’un prix excessif et d’une quantité limitée. Le terme s’applique davantage aux produits de consommation culturelle qu’aux produits de consommation courante.

Mais comme vous le voyez, rien n’est impossible.

Dans le monde du jeu vidéo, il est de bon ton depuis quelques années de fournir des éditions collector des sorties du moment afin de contenter la masse enragée de fans dont les portefeuilles pleins à craquer ne demandent qu’à être allégés. Le collector est donc l’occasion idéale pour un éditeur de faire une plus-value non négligeable en vendant sans honte le jeu accompagné de quelques babioles fabriquées par des petits chinois à un prix défiant toute concurrence.

Bien souvent, le collector se dote d’une boîte classieuse qui fait belle impression lors des soirées. N’oubliez jamais que c’est la taille qui compte ! Aussi, quoi de plus classe sur une étagère qu’un cube de carton tellement gigantesque qu’il pourrait loger facilement 4 sans-abris avec leurs chiens et leurs caddies ?

Michel, 53 ans, chef de rayon chez Franprix, ne regrette pas d’avoir vendu ses meubles pour pouvoir loger chez lui sa collector Halo 5.

Le plus intéressant reste bien entendu le contenu du pack. Les éditeurs les plus généreux offriront le jeu dans une boîte spécialement dédiée à la version collector, souvent en métal (on parle alors de steelbook, même si le rapport avec un livre reste énigmatique), tandis que les plus rapiats ne feront pas d’autre effort que de refourguer la même boîte que tous les paysans ne pouvant se payer que la version basique. Certains, encore plus coquins, vont jusqu’à inclure le jeu non pas sous la forme d’un DVD mais sous la forme d’un code de téléchargement unique. Idéal pour éviter la revente !

Un bout de papier équivalent à 70€, la revente en moins. Une affaire !

L’édition collector est également l’occasion pour l’éditeur de refourguer tout un tas de trucs inutiles qui raviront les fans : artbooks présentant le travail colossal d’artistes payés au lance-pierre pour des semaines de 80h, posters dignes du Journal de Mickey avec des pliures dégueulasses, cartes collector dont tout le monde se fiche et que personne n’échangera jamais, bande originale du jeu livrée sur 3 CDs pour enflammer vos soirées… La liste des « goodies » est longue : il faut bien justifier les 150, voire 250€ investis dans le coffret !

Mais le pivot central de l’édition collector, c’est bien sûr la statuette qui est devenue quasiment incontournable. Objet de fascination pour les collectionneurs, la statuette représente souvent le héros dans une pose victorieuse et virile (ou lascive pour les filles). Aussitôt déballée, voire pas déballée du tout, la statuette s’empressera d’aller prendre la poussière sur une étagère comme toutes les autres, en attendant 40 ans que sa valeur ait quadruplée. Dans l’intervalle, l’heureux propriétaire aura peut-être le temps de détecter quelques menus défauts sur l’objet de ses rêves.

Quand on paye des enfants 3 centimes la semaine pour fabriquer des produits revendus 200€ en Occident, faut pas s’étonner que certains ne fassent pas trop d’efforts niveau finitions.

L’intérêt de l’édition collector est donc multiple : objet de vénération pour certains, objet de vantardise pour d’autres, l’élu(e) de votre cœur ne sera, quoi qu’il en soit, jamais insensible en se retrouvant nez-à-nez avec une superbe figurine de Kratos lors de votre premier rendez-vous à domicile. Quant à ceux qui n’ont pas les moyens de claquer 150 balles toutes les deux semaines dans la nouvelle collector à la mode, n’ayez crainte, il reste les unboxing ! Le plaisir du consumérisme à portée de clic !

L’avenir de l’humanité s’annonce radieux.

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