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Tales Of Phantasia

Le

par

A jeu mythique, remake sympathique. C’est donc avec joie que le port GameBoy Advance de ma Nintendo DS a accueilli ce Tales of Phantasia « remasterisé » qui m’en aura fait voir de toutes les couleurs et m’aura particulièrement scotché.
Aussi, comme ce jeu m’a fait tellement baver de plaisir, je le dis dès maintenant, je lui mets 20/20 voilà na !

HISTOIRE

Avant de débuter la partie à proprement parler, le jeu nous sert une petite introduction vraiment pas mal qui nous en apprend plus sur la façon dont le méchant du jeu s’est fait vaincre et emprisonné dans une sorte de tombe scellée à la magie. Et puis, douze ans plus tard…

L’histoire débute dans le petit village de Toltus où Cless, le héros coule des jours paisibles avec ses parents. Le petit Cless, qui a en fait dix-sept ans, part pour la chasse avec son ami Chester dans la forêt avoisinant le village. Après avoir vaincu le gibier sous forme d’un combat, nos deux héros entendent le son de la cloche du village, utilisée seulement lorsqu’un danger menace. Ils se dépêchent donc de rejoindre le village pour voir ce qu’il se passe. Lorsqu’ils arrivent, ils découvrent leur village dévasté, les habitants moins vivants qu’un civet de lapin. La mère de Cless, mourante mais ayant encore assez de force pour parler, lui dit que les responsables du désastre étaient à la recherche du pendentif de notre brave héros.

Cless décide ensuite de se rendre dans la ville d’Euclid pour se cacher chez son oncle et sa tante, laissant Chester se débrouiller pour faire une tombe décente aux villageois. Mais il s’avère un tout petit peu plus tard que son oncle jouait les agents doubles : menacé par les barbares qui ont ravagé le village de Cless. Ce dernier se retrouve vite pris au piège. En prison, Cless rencontre Mint, une fille de guérisseuse également emprisonnée avec sa mère (qui est morte, mais ça elle ne le sait pas). Elle aussi possède un pendentif que les pilleurs cherchent ! Eh oui, en fait ces pendentifs ont servi à sceller le grand méchant du jeu, le roi magicien Dhaos, dans une tombe.

Après la case prison, nos deux héros se retrouvent chez un mec faisant partie de ceux qui ont scellé Dhaos : Morrison quelques années plus tôt. Il explique aux deux protagonistes que leurs parents étaient avec lui lorsqu’ils ont vaincu le Roi magicien. Après moult dialogues, Morrison décide de partir seul pour empêcher la libération de Dhaos. Cless et Mint veulent bien faire et tentent de le suivre, mais Morrison est un peu moribond, il leur dit « non ». Bien évidemment, ces deux mauvais enfants n’obéissent jamais et ils le suivent tout de même. En chemin, ils croisent Chester qui a enfin terminé d’enterrer tout le village. SEUL. Après quelques péripéties, nos héros se retrouvent face à Dhaos, mais n’étant pas assez puissants, Morrison décide de les envoyer dans le passé pour chercher de puissants mages qui pourraient vaincre Dhaos. Chester décide encore une fois de faire le hipster et reste pour « retenir » Dhaos le temps que Cless et Mint voyagent dans le temps.

Malgré une introduction particulièrement tragique et dramatique, il est à noter que Tales Of Phantasia propose aussi de nombreux passages comiques, comme une scène dans des bains d’eau chaude… Une scène qui semble désormais réglementaire dans la plupart des épisodes de la saga et dans de nombreuses séries animées japonaises. Mais passons : ce passage m’a tout de même fait rire ; et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres de l’écriture légère que prend parfois le scénario.

GRAPHISMES

Je n’ai jamais vu les anciennes versions (aka Super NES et PlayStation) mais il paraîtrait que la version Game Boy Advance se rapproche du remake sur PlayStation. Malgré tout, les graphismes ont dû être un peu revus à la baisse pour coller à la puissance de notre petite console portable préférée. Pourtant, il faut bien avouer que ça reste plutôt joli.

J’ai vite été sous le charme. Les personnages sont mignons à souhait (ils sont en SD), les paysages sont bien détaillés dans l’ensemble. La carte du monde est vraiment bien faite, bien qu’un peu plate, mais ça jure beaucoup moins que celle de Tales of Symphonia sur GameCube. En combat, les personnages sont ont droit à un traitement différent. Ils prennent une petite partie de l’écran et sont donc beaucoup plus détaillés, notamment leurs expressions (agressivité et douleur). Bien sûr, les monstres ne sont pas non plus en reste et les sprites montrent bien la variété du bestiaire du jeu.

En général, l’animation pendant les combats ne souffre pas de latence ou de saccades, ce qui paraît quand même normal sachant qu’on est sur un portage d’un jeu sur console Nintendo, passé par la PlayStation mais originaire de la SNES (je vous ai perdus, rassurez-vous, moi non). En revanche le petit bémol que l’on peut pointer du doigt, même si c’est surtout une question de préférences, est le fait que le combat se fige à chaque fois qu’une magie relativement importante (qui bouffe des MP à foison) est déclenchée. Peut-être pour qu’on puisse admirer l’animation, je sais pas trop. Au moins ça laisse le temps de souffler un peu et de peut-être revoir la stratégie.

Les décors ont le mérite d’être en 2D et, malgré un traitement un peu à l’arrache, sont eux aussi particulièrement agréables à regarder. Certains détails montrent à quel point le jeu original a pu tirer parti de la puissance de la Super NES pour les afficher. Le portage est malgré tout un peu au rabais parce que SNES > GBA mais ça se laisse admirer sans saigner des yeux.

Si la plupart des animations hors combat sont bien réalisées, certaines souffrent des contraintes de la console originale et de la GBA. Je pense notamment à l’animation qui s’active lorsqu’on fait un pacte avec un esprit originel. Un triangle de pixels clignotants se met à tourner autour de l’esprit avant de rétrécir et de disparaître dans le corps de l’invocateur de l’équipe. La première fois qu’on voit ça, on est un peu surpris, l’effet est quand même vachement cheap même à côté des décors SNES. C’était pas encore ça pour les « cinématiques », c’est clair…


GAMEPLAY

Eh ben on va commencer par le gameplay sur la carte du monde et dans les villes, hein ? Classique ! Sauf qu’il n’y a rien à dire de plus que ce qu’on sait déjà, en fait. Ce n’est pas cet aspect du gameplay qui nous intéresse vu que, comme dans tout J-RPG qui se respecte (et Tales Of Phantasia est tout de même un papy dans le genre), la majorité du temps, il faut se balader de ville en ville, de donjon en donjon au gré du scénario. La croix directionnelle fait ainsi tout le boulot, sauf pour les phases en transports pas commun comme les Oiseaux-Tech, des motos volantes où cette fois-ci il faut appuyer sur différents bouton pour avancer. Sachant que le monde est assez vaste, on a le pouce serré contre les boutons pour longtemps. Au moins le temps d’une course Mario Kart.
A côté de ça, toujours aussi classique, les menus sont tout de même suffisamment lisibles et ordonnés pour qu’on ne s’y perde pas. Quand on a joué à d’autres RPG, on se dit qu’ils auraient mieux fait d’en prendre de la graine. Les menus à dix mille tiroirs ça va bien cinq minutes.

Passons maintenant au clou du spectacle : les combats (avec un marteau pour enfoncer le tout).
Le système de combat utilisé dans ce jeu était une petite révolution à l’époque. Après tout, Tales Of Phantasia était le premier de sa saga et a apporté un dynamisme certainement rafraîchissant au milieu de tous ces RPG au tour par tour. Plus de quinze ans après sa sortie, l’effet de nouveauté est un peu atténué, surtout que depuis, la saga Tales Of a pris son envol et a petit à petit amélioré ce gameplay si nerveux. Il n’empêche qu’il est toujours excellent. Le côté rétro peut-être. On a ici une sorte d’Action-RPG où le système de jeu principal est le système Linear Motion Battle (LMB). Les combattants se déplacent sur une ligne qui va droit sur les ennemis, jeu en 2D oblige. Impossible ainsi de s’amuser à tourner autour d’un ennemi comme certains Tales Of le proposent désormais, mais la liberté d’action est déjà suffisamment importante.

Tout comme dans Tales Of Symphonia, ToP permet de varier un peu les plaisirs de gameplay en donnant la possibilité de changer le personnage que le joueur peut contrôler. A chacun ses préférences, les fous de corps à corps et d’attaques endiablés continueront d’utiliser Cless, tandis que ceux qui préfèrent gérer eux-même les sorts de soin, prendront le contrôle de Mint, etc. Les autres personnages ont également un gameplay qui leur est propre, même si les deux mages, Klarth et Arche, sont par définition obligés de rester aux arrières-postes pour avoir le temps de charger le sort sans prendre de dégâts. Il y a également Chester (oui il revient à un moment SPOILER) qui permet d’attaquer de loin avec son arc. Sans oublier Suzu, la ninja, personnage bonus introduit dans le remake PlayStation. Seul petit défaut : les mouvements, attaques ainsi que les techniques spéciales sont parfois imprécises et malheureusement, on ne peut pas corriger nos erreurs de manipulation. La prise en main n’est pas vraiment instinctive au début mais on s’y habitue.

MUSIQUES et SONS

Les musiques de Tales of Phantasia ont été composée par un grand, même si je ne connais pas sa taille. Eh oui, comme tout les Tales of, c’est à Monsieur Motoï Sakuraba que revient la composition des musiques de celui-ci. Enfin chronologiquement, c’est la première fois que Sakuraba met les pieds dans l’univers Tales Of. Et comme d’habitude, c’est parfaitement exécuté, même si on a connu le compositeur beaucoup plus inspiré.
Enfin, le bonhomme a tout de même imaginé des thèmes particulièrement intéressants. J’irais même jusqu’à dire que certains morceaux repris dans les Tales Of plus récents sont même moins bons que ceux présents dans ToP. C’est le cas, par exemple, de Fighting of the Spirits, le fabuleux thème de combat contre les esprits de la nature qui servent d’invocations. Pour moi, c’est même le meilleur thème du jeu (et de la saga, allons-y gaiement).

En ce qui concerne les voix et bruitages, on est dans le classique des bruitages de la Game Boy Advance. Certains diront que c’est moche, je dirais que ce n’est pas tellement magnifique. Dans le contexte, ça passe. Après tout, c’est un jeu rétro qui n’a reçu pratiquement aucune amélioration entre le portage PlayStation et celui sur GBA. Comme je disais plus tôt, c’est même limite au rabais.

DURÉE de VIE

Comptez au moins trente-cinq heures pour venir à bout du scénario et du combat final qui est, dans mes souvenirs, extrêmement long. Stressant, aussi. Ce qui est assez raisonnable pour un jeu originellement sorti en 1995. Ce n’était pas encore l’époque des jeux aux scénario à rallonge et aux 100 heures de jeu. Vue l’époque, 35 heures ça serait même suffisamment long.
Les quêtes annexes disponibles (notamment la recherche des esprits de la nature) peuvent allonger la durée de vie.

Bonus : une fois le jeu terminé, un mini-jeu avec Arche (la magicienne aux cheveux rose) est débloqué. Il est marrant mais a très peu d’intérêt et en plus est assez ennuyeux. Le but du jeu est simple : effectuer des missions de n’importe quelle nature pour obtenir un remerciement des gens que vous avez aidés, pour rester en vie (oui parce qu’il faut savoir qu’une voyante a dit à Arche qu’elle mourrait dans les cinq minutes si elle n’obtenait pas assez de remerciements). Personnellement, je ne l’ai jamais fini car je me suis vite lassé, bien que le « scénario » soit assez marrant. Bref, c’est un mini-jeu qu’on peut recommencer autant de fois que l’on peut, si on en a le courage.

EN BREF…

Louer le fait qu’un éditeur s’est finalement décidé à sortir un portage de remake en Europe, c’est un peu ironique. Mais que voulez-vous ? Autrement, il n’y aurait pas tellement eu de possibilité de jouer à ce Tales Of Phantasia, et je serais vraiment passé à coté d’un jeu possédant de vraies qualités. Et puis découvrir la genèse des Tales Of est forcément intéressant pour ceux qui apprécient la saga.

GRAPHISMES : 15/20
De bons graphismes pour la GBA ! Entre le régal pour les yeux et les couacs d’animation, y a de quoi voir. Et l’animation pendant les combats est fluide comme l’eau qui coule. Un petit cocktail de personnages en SD tout mignons et de décors fins et détaillés détonnant.

GAMEPLAY : 17/20
Quasi parfait malgré le temps passé et les améliorations apportées aux jeux plus récents. A l’époque c’était une petite révolution, mais cela reste encore aujourd’hui très innovant et plein de fraîcheur. Seul bémol, la prise en main en combat pas évidente au début ainsi que les quelques petits dérapages qui peuvent arriver lors des attaques.

HISTOIRE : 18/20
L’histoire est très prenante et donne envie d’avancer plus loin dans le scénario à chaque révélation un peu folle. Bien sûr, l’aspect « voyage dans le temps » peut faire penser à Chrono Trigger, mais ce n’est tout de même pas pareil.

MUSIQUES ET SONS : 14/20
Petit moment d’extase lorsque j’ai redécouvert le thème du combat contre les esprits. Sakuraba a fait mieux, mais a sûrement fait pire (je sais pas, je suis sélectif, j’écoute pas les bouses).

DURÉE de VIE : 15/20
Bah y a de quoi faire, hein. Trente-cinq heures, c’est déjà pas mal. La plupart des jeux actuels ont du mal à passer la barre des 25 heures alors ne nous plaignons pas !

NOTE FINALE : 18/20
Eh non, pas de 20/20, faut pas déconner, il n’y a qu’un seul jeu qui le mérite. Ce que je peux vous assurer, c’est que je n’ai jamais regretté son achat et j’ai passé de très bons moments dessus, pendant que ma mère regardais Un, Dos, Tres sur M6. Oui, c’est gravé dans ma mémoire, et alors ?

Avec le recul, je le conseillerais plutôt au fanas des Tales Of qui n’y ont pas déjà joué, mais le jeu peut se révéler être une bonne surprise pour beaucoup, notamment ceux qui apprécient les RPG rétro.