Nous mettons nos archives à disposition mais la mise en page n’est pas encore corrigée

Tests : NESGBSNESN64GBANGCDSWii3DSWii U

Vroom in the night sky

Le

par

Venant d’un mec qui a réussi à apprécier malgré lui un jeu comme Dakar 2, est-ce que ce Vroom in the night sky a priori également aussi fini qu’un fœtus prématuré sera à même de m’apporter un soupçon de fun ? Je n’étais pas parti optimiste. Mais laissez-moi plutôt vous raconter comment je suis devenu une Magical Girl partie en quête de poussières d’étoiles !

La fée Cochin et Luna la petite sorcière

Tout commence avec une introduction réalisée par Cochin, une petite fée au design venu d’un autre monde. Cochin a une particularité qu’on retrouvera très souvent tout au long du jeu : elle parle un anglais complètement pété. Exemple avec le premier contact du jeu : « Are you the first time to play this game ?« .
Mon cœur de gentil ne peut s’empêcher de trouver ça pardonnable (la team n’est composée que de quatre personnes qui ne maîtrisent pas l’anglais à la perfection, visiblement). Mais ça fait rire malgré tout. Il faut avouer que comme premier contact (du troisième type), j’ai connu mieux. Il est pourtant à noter que beaucoup de ces erreurs de traduction ont été corrigées depuis la mise à jour.

Bref, après d’autres explications à l’anglais plus ou moins charcuté, Cochin me lance dans un tutoriel dont le but est donc d’ouvrir une porte étoilée en collectant des clés d’étoile. Leur nombre est variable et peut aller de 5 à 19 dans le cas d’un de l’avant-dernier niveau déblocable.
L’autre but du jeu est aussi de collecter un maximum de poussière d’étoile, symbolisée par des petits cristaux blancs qui flottent un peu partout dans les niveaux. C’est ce qui représente le score final, auquel vient s’ajouter toutes sortes de bonus de situations, comme des esquives d’obstacles, pirouettes et autres acrobaties. Et… Ben voilà, en fait.

Le reste du concept semble donc un attrape-nigaud pour n’importe quel « hardcore gamer » qui voudrait faire le job avec un score de beau gosse et un minimum de temps affiché au chronomètre. Les succès sont là pour donner envie de continuer le jeu, débloquer des véhicules en accumulant les points, mais ça s’arrête là. Et surprise : on peut débloquer des ‘Magical Car’, ‘Magical Bus’, une ‘Magical Chair’ ou encore un balai (quand même !) en battant les scores de chronomètres et de points obtenus dans chaque niveau.
L’argument rejouabilité existe donc, encore faut-il avoir envie de refaire tous les niveaux pour parfaire son score. Mais sachant que ces défis peuvent être relevés en quelques heures seulement,surtout après avoir débloqué certains véhicules très rapides comme le balai, on a vite fait de passer à autre chose.

Mignon mais vide

Je vais peut-être paraître un peu complaisant mais voilà : je trouve le jeu mignon. Et je pense d’ailleurs que malgré la barrière de la langue (le jeu n’est disponible qu’en Japonais ou en Anglais bancal), ça pourrait être un jeu plaisant pour un enfant. A moins bien sûr d’être hyper regardant sur la qualité des jeux qu’on leur donne à jouer.

Pourtant, le simple fait de le trouver mignon, et je suis de toute façon sûrement le seul à penser ça, ne permet pas de passer outre ses défauts. Notamment la grosse impression de vide. Les décors ne sont ni laids ni spécialement jolis, mignons à la rigueur, mais sont tristement vides. Alors oui, le jeu se passe la nuit, donc tout le monde dort à ce moment (un dialogue en cours de mission l’explique, d’ailleurs), mais ça reste tristement vide. C’est triste, il ne se passe rien à part voir Luna défiler à travers des décors un peu génériques qui se répètent avec plus ou moins de variété sur une carte bien limitée.
Même l’animation des personnages (ils sont deux en tout, trois si on compte Cochin) n’est pas au top. En fait, à part voir circuler la moto et Luna perchée dessus dans les différents niveaux du jeu, rien n’est animé. Exemple simple : la Magical Girl que l’on incarne possède une petite cape flottant derrière elle. Sauf qu’elle ne bouge pas et reste fixe tout le temps. Pas d’animation de vent ou quoi que ce soit. Rien.

Même quand Vroom in the night sky essaye d’apporter un peu de variété et de vie à ses niveaux, ça tombe à plat. Ou bien ça devient involontairement hilarant.
En effet, au bout d’un moment dans les niveaux, une seconde Magical Girl en moto fait son apparition avec un objectif clair : te concurrencer dans le nombres de poussière d’étoile collectées. Soit. Mais en fait elle ne sert à rien. J’ai eu beau me promener comme un demeuré dans les différents niveaux tandis qu’elle se démenait à récolter de la poussière, à aucun moment je n’ai vu le jeu me dire si j’avais perdu ou gagné cette « compétition » informelle. La pauvre sorcière a juste l’air d’être là pour combler le vide ou pour se faire taper dessus.
Ah oui, parce qu’avec la dernière mise à jour (tout ce qui va suivre dans le paragraphe n’était pas disponible à la sortie du jeu), il est possible d’accéder à une ‘Driving school’ qui permet d’apprendre certaines acrobaties et mouvements « techniques ». Parmi lesquels celui qui te permet d’utiliser la petite Cochin pour taper sur la Magical Girl concurrente. Et contrairement à ce que vous pourriez penser, ça a bien un avantage : ça ajoute un bonus de poussière d’étoile au score total, comme tous les mouvements débloqués avec ce mode de jeu.

Donc voilà, ça manque de vie : les différents niveaux de ville sont vides d’habitants ou même de faune. Ça me fait un peu penser à ces jeux flash auxquels on pouvait jouer sur Internet ou ceux que l’on pouvait installer gratuitement sur son PC à l’époque du 56k.


HEUREUSEMENT, et je ne sais pas pourquoi les développeurs ont fait ce choix, les phases de jeu sont clairsemées de petites bulles de dialogues entre Cochin, Luna et la rivale (dont le nom semble être Tsube-chan). Comme noté plus haut, l’anglais est parfois bancal mais même quand la grammaire et le vocabulaire sont là, on a droit à des dialogues surréalistes et donc hilarants. Ce n’était sûrement pas la volonté des développeurs qui devaient j’imagine miser sur le côté mignon et attachant des personnages mais voilà, ça tombe un peu à plat pour les adultes que nous sommes. Donc c’est drôle.

Je fais un petit aparté concernant les musiques qui sont plutôt agréables. Rien de transcendant mais ça me rappelle énormément les musiques des niveaux ‘casino’ des deux premiers Sonic Advance. Peut-être que la nostalgie joue ici, mais c’est donc loin d’être désagréable.
D’ailleurs j’ajouterais que l’ensemble du jeu me fait un peu penser à ces deux Sonic. En dehors de la musique, le gameplay me rappelle énormément l’espèce de mini-jeu présent dans l’épisode 2 et qui permet d’obtenir les émeraudes du chaos en vue d’une confrontation finale avec Eggman. Ces passages bien précis tentaient la 3D isométrique sur Game Boy Advance, ce qui est plutôt courageux. Eh bien là, même sentiment. Encore heureux, les graphismes sont plus aboutis que ça.


Magical Lent

Le grand défaut de Vroom in the night sky est son gameplay. Soulignons-le quand même parce que cela semble un peu nécessaire : les commandes répondent bien, la moto volante avance et se dirige sans trop de problèmes. Les bases sont là, dieu merci. Au-delà de ça, c’est plus compliqué.

Les premières ‘Magical Bicycle’ sont vraiment molles du genou. Ça se traîne, putain. Le compteur de vitesse ne dépasse jamais 110km/h, mais franchement j’ai l’impression d’être en zone résidentielle limitée à 30km/h. Il est toutefois possible d’obtenir d’autres montures en échangeant les poussières d’étoile collectées contre de nouveaux modèles. A ce niveau-là, la vitesse devient un poil plus remarquable mais il faut tout de même noter que les démarrages après des freinages d’urgence sont particulièrement poussifs. Ça se traîne bien. Heureusement il est possible d’opérer un boost (qui consomme de l’essence magique) afin de repartir plus rapidement. Il convient du coup d’en abuser régulièrement, quitte à tomber en rade de carburant pour continuer à naviguer dans les niveaux à vitesse maximale. Parce qu’à moins d’avoir débloqué les véhicules les plus rapides (dont un avion de ligne que chevauche la Magical Girl), la vitesse de pointe n’est pas terriblement élevée en dehors des boosts.

Question maniabilité, le bât blesse fortement. Je le disais plus haut mais heureusement que le jeu reste jouable parce que la maniabilité globale de Luna la petite sorcière est très rigide. Il faut un peu d’acharnement pour appréhender les différents mouvements que l’on peut faire avec la moto. Il y a même tout un panel de petites acrobaties que l’on peut débloquer grâce à la ‘Driving school’ déjà mentionnée plus haut. Mais là aussi dommage : les instructions ne sont pas claires et il faut tâtonner sans vergogne pour comprendre ce quel mouvement précis le jeu attend de nous. J’ai même failli abandonner plusieurs fois mais l’amour du défi m’en a dissuadé. Je peux d’ailleurs dire haut et fort que j’ai débloqué et réussi tous les mouvements spéciaux du jeu, même si je ne peux absolument pas certifier que je pourrai tous les reproduire aisément.

L’autre point noir est la caméra, qu’il est possible de bouger. Mais je ne le vous conseille surtout pas. Que la maniabilité soit inversée ou non, ça ne change rien : la caméra est aussi rigide que la moto. A côté de celle de Breath of the Wild où l’on peut faire pratiquement tout ce que l’on veut avec, la caméra de Vroom in the night sky ne permet en fait de regarder les décors que selon quatre angles de vue (qui bougent un peu, quand même) étriqués. Je vous raconte pas la crise quand on touche par inadvertance au stick droit pendant que l’on joue. Les collisions peuvent rapidement se produire à cause de ça. De toute façon, il n’y a tellement rien à voir, globalement, que la fonction de caméra est juste inutile.

Dernier aparté : il y a bien un point sur lequel on peut louer les efforts du studio, à savoir l’utilisation des vibrations HD. Le jeu se fait un point d’honneur à nous inciter à l’activer et à expérimenter par nous-même à quel point les vibrations imitent (pas vraiment) à la perfection les vibrations d’une moto lorsque le moteur fait vroum ou lors de collisions avec des obstacles.
On ne va pas se mentir, c’est passablement agaçant. L’idée n’est pas mauvaise en soi mais c’est omniprésent et pas agréable. Pire encore lorsqu’on augmente les sensations des vibrations pour qu’elles soient « fortes ». A ce moment le jeu devient presque injouable. Le mieux à mon avis est alors de baisser la puissance des vibrations, sans pour autant la désactiver complètement et profiter du mieux possible du jeu.


Pour les enfants ?

Je me demande très sérieusement si Vroom in the night sky n’est pas en réalité principalement destiné aux enfants. L’ambiance un peu niaise, les musiques rigolotes, la sorcière antagoniste qui est là pour ajouter un peu de piment à l’aventure sans vraiment avoir d’incidence sur le déroulement du jeu… Ça me semble bien adapté à un public jeune, non ?

Ça ne pardonne pas certaines approximations, mais ça les relativise…


J’aime :

  • Les décors sont mignons…
  • Les musiques
  • Les dialogues rigolos malgré eux
  • Le balai magique supersonique (mais pas évident à contrôler)

J’aime pas :

  • … Mais sont vides et trop simples
  • Le gameplay raide et ultra-répétitif
  • La caméra abominable
  • Très peu de contenu (malgré les véhicules déblocables et les trophées)
  • Un jeu pas spécialement intéressant

Je ne vais pas vous recommander Vroom in the night sky. Comme dit en introduction, j’ai réussi à m’amuser devant le jeu de course abominablement moche et rigide qu’est Dakar 2 (sur GameCube), alors ce n’est pas tout à fait étonnant de découvrir que je ne suis pas si acerbe que ça concernant la production du tout petit studio Poisoft.
Reste que n’importe qui à part moi trouvera à raison que le jeu manque cruellement de contenu, que le gameplay pourtant simple est plombé par une raideur rédibitoire, que les graphismes font plus honneur à la GameCube qu’à la Switch. Les puristes de la langue anglaise, ou au moins ceux qui savent faire des phrases correctes, se moqueront aussi allègrement des approximations de la traduction.
Et pourtant, je dois avouer que je n’ai pas passé un moment désagréable. C’est peut-être bien le titre le plus faible sur Switch actuellement, la variété du gameplay est quasi-inexistante, mais voilà… Je n’ai pas détesté. C’est pas vraiment explicable.
Je m’attendais à une vraie daube et j’ai miraculeusement réussi à m’amuser un minimum.

Voir aussi :

, ,