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Professeur Layton et le Masque des Miracles

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par

Plus je réfléchis, plus je me dis que le Professeur Layton et Call of Duty se ressemblent : tous deux sortent tous les ans à peu près à la même période et tous deux nous ressortent la même tambouille que l’épisode précédent, avec tout juste quelques petites différences qui font que ça devient plus confortable. Mais après un Appel du Spectre bien en deçà du reste, on pouvait penser que le Professeur avait épuisé tous les tours qu’il avait de cachés dans son chapeau. Et c’était avec une certaine impatience teintée de scepticisme que je me suis lancé dans le Masque des Miracles.
Le résultat fut assez prodigieux !

Professeur Layton et le test abrégé

Pour tout ce qui concerne le jeu dans ses grandes lignes et l’histoire de la série, je vous conseille de lire mon test de l’Appel du Spectre, puisque pour être honnête, il n’y a que trop peu de changements notables pour que je revienne dessus en détails et vous ponde un véritable pavé, donc je vais être assez bref.

Au niveau de l’histoire, le Professeur Layton est appelé par Marissa Dumont, qui est quelque peu embêtée. En effet, la ville de Dorémont accueille depuis quelques mois le « Maître du Masque », un homme en costard blanc affublé du Masque du Chaos, qui crée des scènes d’émerveillement et d’horreur à chacune de ses apparitions. Je ne vais pas en dire plus pour éviter de spoiler.

L’histoire est très sympathique, puisqu’elle explore le passé du Professeur tout en nous offrant un mystère intéressant et finement mené, avec un twist final surprenant et qui augure du bon pour la conclusion de la série qui prendra la forme d’un sixième épisode.

Cependant, le seul gros problème, c’est que le reste de l’histoire est très prévisible. À vrai dire, c’est la première fois dans un Layton que j’ai réussi à résoudre le mystère principal en à peine trente minutes et les Épisodes (des petites scènes bonus qui explorent les facettes de certains) ne font que nous conforter dans cette idée. Il y a un prologue, huit chapitres et un épilogue, mais le dernier chapitre se boucle en vingt minutes montre en main et l’épilogue est un mur de texte de vingt minutes, ce qui donne l’impression de faire face à une histoire assez vite expédiée. Je nuancerai quand même en disant que malgré ça, le scénario reste très satisfaisant et qu’on se sent bien, comme à la fin d’un film du Studio Ghibli des années 80 / début 90. (ndPegase : il veut parler du Tombeau des Lucioles (contre-ndRed : Je pensais plus au Château dans le ciel, mais ça marche tout aussi bien))

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Je me permets d’émettre ce parallèle, puisque comme dans un film de Ghibli, les personnages sont attachants, l’action n’est pas intrusive et il s’en dégage une sorte de sincérité qui manquait cruellement à l’Appel du Spectre.

Je me permets aussi un petit aparté pour signaler quelque chose de très important : vous vous devez de regarder le film Professeur Layton et la Diva Éternelle avant de jouer au Masque des Miracles, car il est pris en compte dans la chronologie et est une autre pièce du puzzle pour comprendre le sixième épisode de la série qui devrait arriver l’an prochain avec un peu de chance. Oh, et le film est très bon (malgré son climax qui ruine pas mal l’impact émotionnel et le message du film…).

Si je devais faire un classement provisoire des meilleures histoires, cet épisode s’en sortirait très bien, puisqu’il serait tout juste derrière le Destin Perdu, qui est à mes yeux le meilleur épisode de la série. Et après ces deux-là se positionneraient la Diva Éternelle, puis la Boîte de Pandore, puis l’Étrange Village et enfin l’Appel du Spectre.

Au passage, je note aussi que cette deuxième trilogie crée une rupture de continuité avec la première (qui est je le rappelle située dans le futur), puisque quand on commence le troisième épisode, il est dit que c’est « l’affaire la plus étrange » à laquelle le Professeur ait fait face… Ouais, mais non, regarde le film, le cinquième épisode et le pitch du sixième à venir, et clairement, celles-là sont bien plus curieuses.

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Professeur Layton et le gameplay recyclé ?

La structure du Masque des Miracles est à deux-trois détails près la même que dans l’Appel du Spectre. Les Épisodes sont là, le système de transport rapide est là (bien qu’il n’arrive que trop tardivement), les mini-jeux d’à-côté sont là et les énigmes cachées dans les lampadaires aussi. Vous résolvez les énigmes qui vous sont données et pouvez utiliser des pièces SOS cachées n’importe où. Le Super Indice est toujours là.

Ainsi, si vous cherchez une réinvention du chapeau haut-de-forme pour les mécaniques de jeu, vous pouvez passer votre chemin. Niveau énigmes, c’est toujours la même chose, même si certaines tentent d’exploiter la 3D et les polygones pour un résultat un peu curieux, mais qui change un peu la formule.

Nous avons aussi une phase d’action dès l’intro qui nous fait dire que « Oh, hey ! On est sur une nouvelle console, donc on va changer un peu le truc ! »

… Ils ne le feront plus jamais après.

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Oui, la scène d’action au début du jeu est la seule de toute l’aventure ! Forcément, ça surprend un peu. Est-ce que c’est un mal ? Je ne pense pas, puisque mettre plus de scènes d’actions aurait totalement dénaturé la série et même cette scène paraît un peu déplacée puisqu’elle ne rime à rien.

Un peu plus loin dans l’aventure, nous avons droit à une petite surprise qui change un peu la donne pendant une heure, mais je n’ai vraiment pas envie de la spoiler, donc je vais faire l’impasse dessus. Sachez juste que si vous avez joué à Pokémon Or/Argent, cette section vous sera très facile.

Bref, c’est toujours la même tambouille, mais c’est toujours aussi bon, donc pourquoi vouloir le changer ?

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Un gentleman se doit de toujours bien se tenir !

La présentation de ce cinquième épisode est toujours au même niveau que celle de ses prédécesseurs et nous offre un univers toujours aussi étrange et captivant. Cependant, bye bye les personnages dessinés et vaguement animés du quatrième, place à des modèles polygonés bien plus expressifs. Personnellement, j’ai eu un peu de mal à avaler cette pilule puisque j’étais un grand fan de ce côté dessin qui donnait encore plus un aspect « livre d’histoires » à la série. Mais après plusieurs heures de jeu, je m’y suis fait, et dois avouer que ça rend les conversations bien plus dynamiques.

Pour leur insuffler un peu plus de vie, les séquences doublées sont plus nombreuses, ce qui peut être un plus… selon les personnages à l’écran, car c’est un peu du 50/50. Le trio Layton / Luke / Emmy est très bien choisi et offre des performances très correctes. Le Maître du Masque par contre… Ouais, je dois avouer que la première fois que je l’ai entendu, je ne l’ai pas pris au sérieux. Le reste des personnages s’en sortent assez bien.

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Les séquences animées sont assez nombreuses et sont toujours aussi agréables à regarder. Et c’est d’autant plus le cas que la 3D de la 3DS est également activable !

D’ailleurs, parlons 3D : le jeu étant sorti comme jeu de lancement au Japon, la technologie employée est… imparfaite. Alors certes, le résultat est potable, mais ça n’empêchera pas qu’il y ait des effets de dédoublement par moments ou bien une sensation étrange lorsque le gros doigt du Professeur arrive dans ton visage tel le requin des Dents de la Mer 15 de Retour Vers le Futur 2 (d’ailleurs, Spielberg va vraiment devoir se bouger pour faire les 9 autres films d’ici 2015…). La 3D dans les séquences animées aussi est agréable, mais cela n’empêchera pas de voir que la compression laisse un peu à désirer. C’est d’autant plus flagrant sur 3DS XL, où la résolution est un peu moyenne et où les petits personnages au fond des décors ressemblent plus à des bouillies de pixels qu’autre chose.

Enfin, les musiques sont toujours très agréables à écouter. Le thème étant le carnaval, les musiques sont bien plus festives que d’habitude, ce qui est toujours bienvenu. La musique des puzzles change de nouveau et offre une approche encore plus calme et reposée qu’auparavant, et comme d’habitude, elle vous prendra la tête passée la moitié du jeu, et vous ne pourrez plus la sacquer au point de partir dans des crises de repli sur vous même à l’écoute des premières notes où que vous alliez !

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Qui plus est, la 3DS étant une console plus puissante, la qualité du son est encore meilleure, ce qui permet aux musiques d’être encore plus riches. Bref, de ce côté là, ça reste du très bon !

En bref…

Histoire : 17/20
Même si elle est très fortement prévisible, j’ai trouvé cette histoire bien plus sincère que celle des autres épisodes. Ce n’est pas non plus la meilleure de la série, mais ça n’en reste pas moins agréable et c’est bien meilleur que dans le quatre. Une erreur joliment corrigée !

Gameplay : Layton/20
C’est du Layton, rien de plus à signaler. Les changements de gameplay sont bien accueillis tout de même.

Graphismes : 15/20
Festival de couleurs et direction artistique toujours aussi forte, ce Layton ne m’a franchement pas fait mal aux yeux !

Musiques : 18/20
Toujours aussi bonnes, c’est un épisode qui ne manque pas d’arguments pour faire plaisir aux oreilles !


Durée de vie : 16/20

Environ 13h pour finir le scénario en ligne assez droite, c’est honnête. Surtout qu’en plus, il faut compter les 365 énigmes sortant au rythme d’un par jour ! Bref, si les énigmes ne vous gonflent pas assez vite, vous en aurez pour votre argent !

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Note finale : 17/20
Le Professeur Layton a réussi à se rattraper avec pas mal de grâce et à franchir le cap de la 3D avec brio ! Et même si ce n’est pas le meilleur épisode de la série, il s’en approche assez dangereusement. Je pense que je n’aurais pas pu avoir mieux comme prélude à un épisode final qui s’annonce dantesque !