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Fire Emblem : The Sacred Stones

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Etant un fier ambassadeur de la Nintendo 3DS (et un branleur par la même occasion), j’ai pu, comme beaucoup, m’essayer aux joies d’une vingtaine de classiques Nintendo que je connaissais pour la plupart. Dans le lot, Fire Emblem : The Sacred Stones. Un épisode de cette saga qui m’a fascinée pendant de nombreuses années mais que je n’avais jamais eu l’occasion de tester, même si un autre épisode était sorti en Europe quelques mois plus tôt… Depuis, ma vie a changé.

Fire Emblem

Série reconnue et pourtant peu connue, c’est l’une des plus anciennes licences de Nintendo. Issue de l’imagination fertile d’Intelligent Systems sous l’égide du génial Gunpei Yokoi, cette saga est la petite sœur d’Advance Wars. Chacune des deux sagas se revendique de la famille des jeux de stratégie tactique au tour-par-tour. Mais Fire Emblem possède de nombreux codes empruntés au RPG qu’Advance Wars n’a pas. Je ne vais pas faire la comparaison entre les deux sagas, mais simplement rappeler quelques détails croustillants.

Fire Emblem, premier du nom, sobrement sous-titré « Le Dragon Noir et l’Epée de Lumière », est sorti uniquement sur Famicom, donc au Japon, en 1990 (2 ans après Famicom Wars). Il met en scène Marth dans son bô royaume d’Altéa menacé par un vilain dragon. Pour le vaincre, Marth va devoir aller retrouver la légendaire épée Falchion ainsi que l’Emblème du Feu lui permettant de la manier.

Les bases de la saga sont posées et les épisodes qui suivront ne serviront finalement qu’à étoffer ce gameplay déjà presque parfait. Et à part la GameBoy et la Nintendo 64, toutes les consoles de Nintendo vont avoir le droit à leur épisode.

Mais du côté de l’occident, il faudra se contenter des apparitions autant inattendues que saugrenues de Marth et Roy dans Super Smash Bros. Melee. Roy étant le héros du sixième épisode de la saga, sorti sur GameBoy Advance uniquement au Japon.

Le premier épisode à franchir l’ordre des Samurais est la préquelle de ce dernier, mettant en scène le père de Roy, Eliwood, 20 ans plus tôt. Bien que le jeu se nomme L’épée de Flamme, il sera tout simplement nommé Fire Emblem en Europe et en Amérique. Allez savoir pourquoi. C’est en tout cas l’occasion pour les occidentaux de découvrir enfin ou de manière officielle cette saga fantastique avec un système de jeu déjà très évolué par rapport aux premiers épisodes. Puis c’est un an plus tard, en 2005, que sort l’épisode qui nous intéresse aujourd’hui : The Sacred Stones.


Fire Emblem : Shadow Dragon and the Blade of Light sur Famicom aura droit à son remake sur Nintendo DS

La suite, vous la connaissez si vous voulez : Path of Radiance est sorti sur GameCube en proposant au passage de passer à la 3D, concept repris et légèrement amélioré dans Radiant Dawn sur Wii, puis voilà qu’Awakening se profile sur Nintendo 3DS… Ce sera le 11ème épisode de la saga si on ne compte pas les remakes sortis sur DS.

Chose importante à savoir concernant l’univers de Fire Emblem, il est commun de considérer que les épisodes se déroulent parfois dans des univers parallèles ayant chacun leur propre incarnation de l’emblème du feu. Cela peut créer quelques surprises. A ce jour, il y a 4 univers distinct dont 1 est particulièrement vaste puisqu’il est composé de 3 continents qui ont accueilli en tout 6 épisodes de la saga.

Mais pour en revenir à The Sacred Stones, il se déroule dans son propre univers et est à ce jour le seul épisode à se dérouler à Magvel. Allons donc y faire un tour.

Fire Emblem : Radiant Dawn sur Wii est un jeu somme toute assez vilain mais bigrement passionnant !

Le continent Magvel et ses six pays

Histoire

Cette fois-ci, vous n’avez pas d’avatar, vous n’êtes pas un stratège amnésique trouvé au détour d’un chemin. Vous êtes la conscience de la princesse Eirika de Renais, une jeune fille digne et honnête dont la vie se résume à l’admiration qu’elle porte à son père le Roi et à son frère, Ephraim.

Mais un beau jour, l’armée de l’Empire voisin, Grado, montre des signes d’hostilité des plus féroces : avec une rapidité incroyable, les soldats de cet ancien pays allié pénètrent les frontières de Renais, pillent quelques villages et fondent sur le château du Roi.

In extremis, Eirika est poussée dehors, sommée de se mettre à l’abri en compagnie d’un excellent paladin de la garde, Seth. Tous deux se donnent pour mission de gagner le Royaume voisin de Frelia, lequel n’a pas encore été attaqué par l’armée de Grado. En arrivant, Eirika et Seth apprennent que le Roi de Renais est mort, assassiné par l’armée, et qu’Ephraim est introuvable.

Ils rassemblent alors des fonds, quelques unités fidèles de la garde royale qui ont réussi à s’échapper du château, de précieux alliés gracieusement prêtés par Frelia, et partent en direction de Grado dans l’espoir d’y retrouver le fils de l’Empereur, Lyon, ami d’enfance d’Eirika. Lyon pourrait certainement donner des informations capitales pour expliquer les agissements de l’armée de son père et éventuellement faire entendre raison à ce dernier. Mais en chemin, un changement brutal se produit : Eirika apprend que l’Empereur de Grado cherche à détruire les Pierres Sacrées détenues par les souverains de cinq pays du continent… Et il a déjà mis son plan à exécution. Et la destruction des premières pierres sacrées a entraîné le retour dans ce monde de montres tels que des zombis et des gargouilles qui viennent s’ajouter aux bandits, mercenaires et autres soldats ennemis qui jalonnent la route jusqu’au château de Grado.

La princesse Eirika de Renais, c’est à dire : vous
Quelques uns des personnages principaux

L’histoire progresse peu à peu jusqu’à quelques rebondissements. Le tout reste assez classique pour la saga : l’armée ennemie est constituée de généraux méprisables et souvent très lâches qui n’hésitent pas à piller les villages en tuant les grand-mères sans le moindre scrupule, quelques super chevaliers bien méchants et bien puants apparaissent alors que certains généraux ennemis, honnêtes, en viennent à se demander s’ils sont dans le bon camp… Toujours un peu stéréotypé.

Ce qu’il faut savoir cependant, c’est que le début de l’aventure, avec Eirika, peut être vu comme un entraînement aux mécaniques du jeu. La vraie aventure ne commence vraiment qu’au chapitre 9, quand il vous sera demandé de choisir entre la route d’Eirika ou celle d’Ephraim pour finalement arriver, dans les derniers chapitres, à une réunion des deux armées pour un seul et même final.

Comme tout bon Fire Emblem qui se respecte, The Sacred Stones nous propose une pléiade de personnages tous aussi attachants les uns que les autres, avec leurs humeurs, leurs quêtes personnelles, leurs raisons de faire parti de tel ou tel camp, de rejoindre telle ou telle armée voire d’en changer selon les événements.

Mais comme dans tout bon Fire Emblem, ce système a également ses limites : seuls les personnages principaux (ceux qui ne doivent pas mourir sous peine de Game Over) sont travaillés à fond. Certains personnages, pourtant hautement importants au début de l’histoire ou aux yeux des héros ou encore au vu de leur rang social, disparaissent petit à petit au fil des chapitres jusqu’à ne plus rien avoir à dire et ne plus prendre aucune place dans l’histoire. C’est un peu bête de rencontrer, par exemple, le prince d’une nation voisine, que le Roi de ladite nation meure et que le prince en soit logiquement le successeur… et au final, si le prince meurt au combat ça ne change strictement rien à l’histoire.

Enfin bon. C’est Fire Emblem.

Le Prince Ephraim de Renais, c’est à dire vous en seconde partie de jeu si vous voulez ^^

Gameplay

Si Fire Emblem sait nous tenir en haleine avec ses histoires de complots géopolitiques parfois difficiles à suivre mais bigrement bien pensées à chaque fois, ce n’est pas le seul plaisir que l’on éprouve en jouant. Le gameplay a vraiment quelque chose aussi.

Pour résumer le principe de base, le jeu est découpé en chapitres. Chaque chapitre fait avancer l’histoire et se compose d’un (rarement plusieurs) combat. Les combats se déroulent sur un terrain délimité et divisé en cases comme un damier. Chaque personnage peut se déplacer d’un certain nombre de cases à chaque tour. S’il arrive à proximité d’un ennemi, il peut engager le combat.

Les combats se déroulent automatiquement, le joueur n’a qu’à choisir l’arme qui servira pour attaquer. Ensuite, tout est une question de hasard, comme dans tout bon vieux RPG de plateau. Les combattants ont plus ou moins de points de vie, plus ou moins de chances de porter un coup ou de le rater en fonction des capacités de l’adversaire… Heureusement, c’est la console qui se charge de lancer les dés et d’effectuer les savants calculs de probabilités qui en ont certainement dissuadé plus d’un de jouer à des jeux de rôles sur plateau. Le système est bien connu des fans de la saga, c’est le RNG : Random Number Generator. Il sert à calculer les probabilités de porter un coup puis dans un deuxième temps de porter un coup critique. Lorsque le personnage a acquis de l’expérience, le RNG se charge également de déterminer quelles capacités vont augmenter. Et exclusivement dans The Sacred Stones, le RNG est également utilisé pour déterminer si une arme pourra être utilisée indéfiniment ou si elle s’effritera après chaque coup.

Une fois toutes les unités du joueur déplacées, c’est au tour de l’ennemi puis d’éventuels alliés ou personnages neutres. L’ennemi peut tout aussi bien attaquer ou placer ses soldats là où c’est le plus embêtant. Bon après il faut bien garder toutes proportions. L’ordinateur n’élabore pas de stratégie, il se contente de défendre ou d’attaquer selon certaines conditions qu’on finit par connaître et utiliser à son avantage.

Le plateau de jeu, votre unitée en bleu peut se déplacer sur les cases bleues et attaquer jusqu’aux cases rouges.
Eirika (tout en bas à droite) ne doit pas mourir !
Certaines unités peuvent effectuer des déplacements plus importants voire voler au-dessus des sables et des forêts.

La marque de fabrique de Fire Emblem : si un personnage tombe au combat, il meurt et disparaît définitivement du jeu. Seuls Eirika et Ephraim ont le droit d’être battus et on l’honneur de revenir par la suite, mais seulement dans quelques missions spéciales. Dans les autres missions, leur mort entraîne le Game Over.

Si vous avez joué aux deux Radiance, sur GameCube et Wii, peut-être avez-vous pris une bonne habitude de tricheur : dans les missions un peu difficiles, on fait une « sauvegarde en cours de bataille » pour reprendre là si jamais un personnage meurt alors qu’on ne veut pas perdre de personnage. Hé bien ne comptez pas dessus ici : le jeu sauvegarde tout mouvement automatiquement, à tel point que même en fracassant votre console par terre, quand vous remettrez la cartouche dans une console neuve, la partie reprendra exactement là où vous vous étiez arrêté.

Mais ce n’est pas grave, il reste toujours la solution barbare : chaque partie dispose de deux sauvegardes : une sauvegarde manuelle et une sauvegarde automatique. La sauvegarde automatique a été pensée pour ceux qui jouent dans le bus et qui n’ont plus de pile au moment opportun. La sauvegarde manuelle, c’est vous qui la faite avant et après chaque combat. En allumant la console, vous pouvez reprendre à l’une ou d’autre de ces sauvegardes. A noter que lancer le jeu depuis une sauvegarde manuelle efface la sauvegarde automatique. Pas si facile que ça de tricher dans ce jeu-là !

Je vous parlais tout à l’heure de l’expérience des personnages. C’est un morceau du côté RPG de Fire Emblem : les personnages évoluent. Et ils ne changent pas seulement de niveau, ils changent également de classe. Et là-dessus, The Sacred Stones introduit un système intéressant : lorsqu’un personnage change de classe, vous pouvez choisir quel sera sa prochaine affectation. Si dans les autres épisodes il était normal et banal qu’un cavalier devienne un paladin, cette fois-ci, le choix sera proposé entre deux nouvelles classes. Par exemple, un cavalier Wyverne (les unités montées sur des dragons) peut devenir soit chevalier Wyverne soit Seigneur Wyverne. Leurs attributs ne sont pas les mêmes et faire le bon choix est parfois difficile.

Seth, le paladin presque invincible au début du jeu, ne change pas de classe. Passés les dix premiers chapitres, il ne sera peut-être plus votre meilleur élément.
Ross, petite recrue enthousiaste, peut devenir un combattant surpuissant
Ou pas…

Il existe également des « sous-classes » pour les novices, généralement de jeunes gens rencontrés sur le bord du chemin. Des vagadons, des apprentis ou des recrues. Leurs compétences augmentent plus vite que la normale et une fois qu’ils arrivent au niveau 10, ils changent de classe pour arriver à un niveau plus acceptable. En remplissant certaines conditions, ces novices peuvent choisir entre trois classes au lieu de deux. Voilà qui permet vraiment de varier les équipes et surtout de ne pas simplement subir les rencontres prévues dans le scénario mais bien de manager son équipe comme on veut.

Je me souviens que pour ma première partie, arrivé au chapitre 12 (la moitié du jeu), je rencontre un p’tit gars nommé Ewan qui utilise quelques sortilèges magiques. En bon stratège, je le place derrière mes gros costauds et fais en sorte qu’il ait l’occasion de porter un maximum de coups fatals, ceux qui rapportent le plus d’expérience. Et rapidement, mon petit Ewan devient soit Mage, soit Shaman. Vu que j’avais déjà un mage, je choisis Shaman pour lui. Et je découvre que le shaman est plutôt puissant, donc je l’utilise beaucoup. Et hop, bientôt, nouveau changement de classe possible. On me propose Druide ou Invocateur… Je choisis invocateur et voilà ma petite recrue capable de faire apparaître des zombies pour aller attaquer à la place des autres et qui plus est capable de lancer des sorts particulièrement puissants… Au final, Ewan était presque plus puissant que Seth, le paladin avec qui l’histoire avait commencé.

Bon pour le reste du Gameplay, The Sacred Stones n’apporte absolument rien de nouveau par rapport aux deux autres épisodes GBA. On retrouve les deux triangles d’armes (shifumi), les conditions pour emporter la victoire, les magasins à visiter sur le plateau de jeu ou la boutique (moins intéressante) dans le convoi avant chaque bataille…

L’écran de carte contient énormément d’informations, notamment la nature du terrain et dans quelle mesure vous pouvez en tirer un quelconque bénéfice.
Il est indispensable de regagner la confiance de la population

Mais en dehors des phases de combat, il y a un élément crucial qui va faire la réputation du jeu. Emprunté à Fire Emblem Gaiden (le deuxième épisode sur Famicom) : la carte du monde. Cette fois-ci, les missions ne s’enchaînent pas les une aux autres entrecoupées d’une petite narration nous faisant prendre conscience de la distance parcourue. Non cette fois-ci, on se déplace vraiment sur la carte.

Et ça permet, justement, pas mal de choses intéressantes. Je vous disais que les armes proposées par l’échoppe du convoi n’étaient pas très intéressantes. Hé bien en retournant, sur la carte, aux points indiquant les niveaux passés, vous pouvez accéder de nouveaux aux boutiques qui s’y trouvaient et acheter les armes, tomes et remèdes dont vous aurez besoin.

Des ennemis apparaissent également sur la carte, provoquant des escarmouches si vous passez dans le coin. Ca rajoute quelques batailles parfois assez retorses contre des montres (zombis, gargouilles le plus souvent). Et surtout, vous verrez apparaître la Tour de Valni.

Celle-ci a valu beaucoup de critiques à The Sacred Stones, le faisant passer pour un jeu plus facile que la moyenne (et que la normale), en tout cas trop facile pour porter le nom de Fire Emblem. Certes. Le principe de la tour de Valni, c’est que vous entrez avec l’équipe que vous voulez et vous parcourez autant d’étages que vous le souhaitez (vous arrêtez quand vous voulez). Cela permet de faire du level up. Une première dans la saga qui jusque là vous contraignait toujours à faire grimper les stats de vos soldats sur le champ de bataille au risque de toujours utiliser les meilleurs et de ne plus avoir qu’une armée de lopettes si pas malheur vos meilleurs soldats venaient à trépasser.

C’est à peu près tout ce que j’ai trouvé à dire pour ce jeu-là. Il y a bien d’autres choses à expliquer, pourtant. Mais ça serait redondant pour qui connaît ne serait-ce qu’un peu Fire Emblem et pour les autres, ça serait gâcher le plaisir de la découverte. Ce qu’il faut retenir du Gameplay de The Sacred Stones, c’est qu’il reprend ce qui s’est fait de mieux dans la saga tout en ayant l’audace d’ajouter quelques petits changements le rendant peut-être plus facile… en tout cas plus accessible et peut-être plus occidental que tous les autres épisodes de la saga. De mon point de vue de novice, je trouve ça plutôt pas mal, sinon ça n’aurait été qu’un troisième épisode GBA similaire. Mais les puristes ont trouvé à redire.

Gérer l’inventaire de vos soldats est indispensable, vous ne pouvez pas vous permettre d’avoir une unité dont toutes les armes seraient effritées !
Ewan, gringalet pas bien solide, peut devenir votre plus puissant sorcier si vous lui donnez sa chance.

Musiques et sons

Arf ! J’ai toujours eu du mal avec les musiques de la GameBoy Advance. Je trouve les sonorités trop sourdes, trop étouffées et elles me donnent toujours l’impression de saturer. Bien que j’aie joué au jeu sur 3DS, le problème a été le même, avec ou sans les écouteurs.

Pour autant on a droit à quelques musiques sympathiques dont deux auront droit de faire leur apparition dans Super Smash Bros. Brawl.

La variété est cependant de mise. La BO compte soixante-dix pistes différentes dont certaines sont particulièrement marquantes et jolies. D’autres le sont moins, bien sûr… Mais je n’ai pas gardé un mauvais souvenir des musiques de ce jeu, hormis peut-être celle des moines qui redonnent de la vie aux unités… Heureusement qu’on peut la couper celle-là.

Côté sons, rien d’original à l’horizon, les programmeurs ont fait l’effort de faire des sons différents pour les attaques ou même les déplacements des unités selon qu’elles soient à pieds ou à cheval… La petite GameBoy Advance parviendrait presque à nous faire croire que ce sont bien les sabots d’un cheval qui claquent sur un sol pavé.

A, y’en a quand même un qui me sort par les trous de nez, c’est celui des coups critiques. On dirait un gros prout qui fait grésiller les enceintes de la console, c’est franchement pas génène. Mais franchement, pour tout le reste, ce jeu s’en tire plutôt pas mal.

On retrouve même le thème principal de Fire Emblem, qui sert ici plutôt pour l’écran titre que pour les combats. Un peu de renouveau, quand même !

Seth se la pète un peu du haut de son cheval.
Parmi les personnages saugrenus que vous rencontrerez, Tethys vous permet de tricher un peu grâce à sa danse.

Durée de vie

C’est donc ici que certains pourront exprimer leur désaccord…

Bon déjà, je ne sais pas si ça peut servir de référence, mais j’ai terminé ma toute première partie avec 27 heures au compteur… Mais ça, c’est sans compter le nombre de fois que j’ai dû recommencer une mission, éteindre la console, revoir les dialogues (ou pas, on peut les zapper). Et sans mentir, certaines missions savent se montrer particulièrement coriaces pour qui ne veut perdre aucune unité. Je dirais donc que j’ai passé près de 40 heures sur ma première partie. Et vu que j’avais fait les chapitres avec Eirika, il fallait ensuite que je recommence avec Ephraim. Un peu moins long la deuxième fois quand même, mais bon… Ca tape facilement dans les 70 heures, tout ça.

Depuis, j’ai appris grâce à la magie d’Internet que j’avais raté plein de trucs : des trésors, des personnages que je n’ai pas rencontrés, des conditions que je n’ai pas remplies pour avoir accès à des classes spéciales, des armes de fou malade dingo que je n’ai pas récupérées… Si j’étais un collectionneur comme Bidoman, il faudrait bien que je m’y remette !

Et je n’ai pas encore parlé du niveau de difficulté, hein ! Parce qu’il y a bien le mode facile pour commencer, si on n’a jamais joué à Fire Emblem et qu’on a peur de s’y perdre. Mais c’est en Normal que ça commence à devenir intéressant (et stratégique, pour le coup). Et le mode difficile, houlàlà ! Pas le droit à l’erreur. Et c’est pourtant là qu’on a le plus de chances d’obtenir tous les objets et tous les personnages… A condition de faire le jeu deux fois parce qu’il faut bien faire une partie avec Eirika et une autre avec Ephraim…

Myrrh est une Manakete, sorte de peuple dragon. Mais contrairement à d’autres Manaketes rencontrés dans les autres jeux, Myrrh n’a pas de côté divin. Ce qui la rend finalement plus énigmatique.

Bref, le joueur novice qui a juste envie de voir la fin en aura quand même pour une quarantaine d’heures. L’acharné peut compter le double si c’est un expert dans la saga… Encore le double si ce n’est pas un expert et qu’il a besoin de faire le jeu en normal une première fois.

Fiouh !

Et c’est pas fini ! Il y a un mode multijoueur. C’est le même principe que dans les deux précédents opus sur GameBoy Advance. Et vu que je n’ai pas eu l’occasion de les tester, je ne pourrai pas en dire grand-chose. Si ce n’est que j’ai lu sur un site très bien qu’il était possible de récupérer les PNJ les plus classes du jeu pour les faire se battre dans l’arène. Wahou !

Visuellement, les combats n’ont rien de dynamique ou d’important, mais ils passent vite tout en maintenant un peu de suspense. Mais on peut quand même choisir de ne pas les afficher.

En bref…

Si pour les puristes, The Sacred Stones est un épisode trop facile et rempli de possibilités de tricher, pour moi il fut une excellente porte d’entrée dans la saga, la petite pichenette qui me manquait pour franchir le pas et m’essayer à cette saga. Et ça n’a pas raté, je me suis farci tous les autres depuis.

Histoire Passé outre les défauts inhérents à la saga, on a face à nous une histoire très bien menée basée à la fois sur les relations entre les personnages et les relations géopolitiques entre les pays… Les une étant la mise en abyme des autres. Classique pour la saga, mais toujours aussi bien rendu. L’arrivée de la dimention de Magvell dans la saga se fait sans heurt.

Graphismes : Ca reste quand même assez sommaire. Si le design des personnages est bien fait sur les artworks, les phases de plateau sont quand même plutôt moches. L’affichage des combats rend bien mais aurait gagné à être plus dynamique… C’est la troisième fois qu’on nous sort la même chose sur la même console.

Musiques et sons : Le thème de la saga est là, celui des recrutement a bien changé mais on finit par le reconnaître… Le reste est assez inégal mais certaines mélodies donneraient presque envie qu’un bel orchestre s’en occupe juste pour le plaisir. Les bruitages sont de bonne facture, à part pour les coups critiques, huhuhu !

Gameplay : Ce qui est embêtant avec Fire Emblem, c’est que la barre a été placée très haut dès le premier épisode. On pourrait reprocher à ses successeurs de ne pas trop évoluer. En tout cas, celui-ci a le mérite de proposer quelques petits changements. Ils ne plaisent pas à tout le monde, mais au moins ça renouvelle l’expérience de jeu.

Durée de vie : Je sais pas, sérieux… J’ai accroché, j’ai pas vu passer ces 70 et quelques heures. Et quand je pense à ces acharnés qui passent au moins le double pour s’assurer d’avoir tout trouvé… Ca me rend dingue.

Verdict

Chez moi, la magie a opéré. Joueur de jeux de société, j’ai un faible pour les jeux de stratégie. En jeu vidéo, même si j’ai eu ma période Command&Conquer Alerte Rouge Starcraft, le stress du temps réel m’amenait à abandonner. Et pendant tout ce temps-là, il y avait Fire Emblem que je regardais de loin sans jamais oser télécharger le plus illégalement du monde.
The Sacred Stones m’a fait voyager, m’a fait aimer et haïr, m’a fait comprendre, tolérer, pardonner… Mon empathie a été plus que sollicitée à tel point que j’ai tout fait pour épargner ce général ennemi que je n’ai pas réussi à convaincre de rejoindre les rangs de mon armée… Incroyable le nombre de messages qui peuvent passer dans un seul jeu.
Pour finir, je dirais que The Sacred Stones a le mérite d’être une valeur sûre. Il reprend tout ce que la saga a fait de bien jusque là, ose quelques petites choses mais l’âme de la saga est préservée. Ce n’est pas un épisode qui envoie du rêve et au final, on s’en détache assez facilement. Mais pour prolonger le plaisir ou s’initier à la saga, il semble tout indiqué.