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Castlevania
Lords of Shadow
Mirror of Fate

Le

par

Il y a un peu plus de deux ans sortait Castlevania : Lords of Shadow sur les consoles concurrentes, un reboot de la saga. Entièrement en 3D, ce beat ’em all nous mettait dans la peau de Gabriel Belmont, un tout nouveau personnage issu de la célèbre famille de chasseurs de vampires. Malgré des avis mitigés, il s’agissait pour moi de l’un des plus beaux jeux de cette génération et d’un véritable renouveau pour la saga. Il était temps qu’une équipe se décide de redorer le blason de Castlevania, une série malheureusement retranchée dans ses bases depuis bien trop longtemps ! Et c’est grâce à l’équipe espagnole de MercurySteam que cela fut possible ! Heureusement, les espagnols sont généreux, alors ils nous proposent une suite spin-off sur notre 3DS diabolique. Alors servez-vous une petite coupe de sang et plongeons-nous dans l’univers de Mirror of Fate !

Histoire morbide

Vous comprendrez bien que je vais être obligé de spoiler un point important de la fin du premier épisode… J’estime qu’il est sorti il y a suffisamment de temps. Tout le monde est au courant, de toute façon, qu’Aeris meurt. Plus sérieusement, l’épilogue du premier Lords of Shadow montre la transformation de Gabriel Belmont en vampire, le plus puissant d’entre tous. Son désir de vengeance et sa haine étant plus forts que tout, il devint le Seigneur Dracula, le prince des ténèbres. Il prit alors possession du château Bernhard, le lieu où se passe une grande partie de l’aventure du premier opus.

Mais revenons un peu en arrière. Peu avant les aventures de Gabriel, la confrérie de la lumière découvre que Marie, sa femme, a donné naissance à un fils, Trevor Belmont. Afin d’assurer la sécurité de l’enfant, ils décident de cacher son existence. Conscients que Gabriel risque de succomber aux ténèbres, la confrérie trouve en Trevor un espoir pour l’humanité contre la destinée de son père. La quête de Trevor Belmont commence donc 25 ans après les aventures de son paternel, une quête qui continuera à travers le destin de son fils, Simon Belmont, mais également avec Alucard, un mystérieux chevalier vampire.

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Malgré une toute nouvelle histoire et de nouveaux personnages, la suite de Lords of Shadow vient introduire des personnages-clés de la saga, mais à leur sauce, et c’est très bien. Le redesign des personnages est vraiment intéressant. Par exemple je n’ai jamais aimé le design de Simon Belmont mais dans Mirror of Fate je le trouve très réussi. Au moins, on a pas l’impression qu’il sort des Maîtres de l’univers.

L’histoire est entrecoupée de cinématiques et de dialogues à divers moments-clés de l’aventure. Le scénario reste sympathique mais est clairement inférieur à celui du précédent volet : un gros point de l’intrigue est malheureusement trop prévisible (un détail que je devinais déjà avant même d’avoir le jeu en mains). Malgré les possibilités, l’histoire peine à décoller. Il va sûrement falloir attendre le prochain épisode pour être totalement rassasié.

On nous annonçait quatre personnages jouables avec chacun son histoire dans une époque spécifique, mais il n’y a concrètement que trois personnages jouables, le quatrième étant Gabriel, dans une phase de cinq minutes qui sert finalement de tutoriel comme on s’en tape dans tous les sens ces dernières années.

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Un peu d’humour dans ce monde de brutes

Gameplay horrifique

Fini le coup unique de fouet ou d’épée comme dans les Metroidvania, et c’est là que les fans risquent de ne pas être contents. Le gameplay utilise la même base beat ’em all que l’épisode originel mais sur un seul plan, en 2D. Et là je sens venir les détracteurs râler : « mais ça marche pas un beat ’em all en 2D », « mais c’est quoi ce cirque ? », « Bayonetta c le méyeur Bite dem all é el et sex! ».

À toi, râleur, je te dirai que ça fonctionne plutôt bien. Tout comme dans son aîné, le gameplay en combat est plutôt bien pensé, il y a tout un tas de combos possibles et faciles à retenir. On pourrait croire qu’il y a très peu d’enchaînements de coups et que le tout est rigide mais pas vraiment en fait ! Si on choisit bien ses enchainements il est carrément possible de troncher dans tous les sens les ennemis ! Il est tout à fait possible de commencer à frapper un ennemi au sol, de le lancer en l’air (tout en continuant de le rouer de coups bien entendu !) pour le finir avec une attaque au sol, qui entamera par la même occasion d’autres ennemis. En plus de tout ça, chaque personnage possède des éléments de gameplay qui lui sont propres et sont aux nombres de quatre. Par exemple, Simon possède deux esprits protecteurs ainsi que des haches et des fioles d’huiles (comme dans les anciens Castlevania). Alucard peut quant à lui se transformer en loup et en vapeur comme dans Symphony of the Night, etc. On gagne des attaques supplémentaires en montant de niveau, en gagnant de l’expérience, elle-même obtenue en tuant des ennemis ou en découvrant des parchemins sur les cadavres de pauvres chevaliers morts au combat. Snif. Les cœurs sont également de retour, ils servent de munitions pour l’utilisation des armes alternatives.

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Le gameplay évolue justement petit à petit par la découverte de chacune de ces quatre techniques alternatives qui permettent par la même occasion de continuer à avancer en débloquant de nouveaux passages. Mais du coup, c’est un metroidvania ou pas ? Bah non, pas vraiment en fait. Je m’explique : le jeu est un mélange des anciens jeux Castlevania (des jeux de plate-formes avec des niveaux plus ou moins linéaires) et des metroidvania (avec des labyrinthes de couloirs). C’est-à-dire que chaque étape propose une petite carte avec des endroits inaccessibles qui nécessitent la compétence adaptée. Mais il y a au fond très peu de retours en arrière comme dans les Castlevania sur DS. L’évolution est globalement linéaire mais rien n’empêche le joueur de revenir en arrière pour justement accéder à de nouvelles zones et obtenir ses secrets.

Le reste du gameplay n’est malheureusement pas toujours aussi réussi, c’est souvent assez carré et un peu rigide… Toutes les petites phases de plates-formes sont plutôt molles et on a même droit à des passages aquatiques très moyens (comme dans tous les jeux). On sent vraiment que le soft manque de dynamisme. Ça ne m’a pas forcément dérangé plus que ça, mais ce n’est pas parfait.

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De nombreux boss plus affreux les uns que les autres (dans le sens horrifique, ils ne sont pas ratés, hé ho) viennent rythmer l’évolution du jeu. Leurs attaques ne pardonnant pas, ce que je racontais plus haut s’applique malheureusement moins à eux, tout simplement parce qu’il est plus difficile de faire des combos élaborés et qu’on est facilement tentés de tout simplement les spammer de l’indémodable Y,Y,Y,Y,Y ou X,X,X,X. C’est Tak Fujii qui doit être déçu. Ça le fait moins. Quelques QTE ici et là et on vient très vite à bout des boss.

La partie d’Alucard propose deux ou trois énigmes mais rien de bien mémorable. Fallait pas se sentir obligés d’en mettre, hein !

Graphismes sanglants

Comme je le disais plus haut, pour moi Lords of Shadow était l’un des plus beaux jeux de cette génération. Impressionnant, coloré, il bluffait carrément pour ce qui était du soin apporté aux visuels et aux décors. Alors qu’en est-il pour Mirror of Fate ? On peut encore clairement voir le soin apporté à certaines choses par l’équipe de MercurySteam. La direction artistique est en général vraiment réussie. Plein de monstres différents modélisés avec soin, un redesign convaincant des personnages bien connus de Castlevania, un Dracula qui claque comme on l’aime, que demander de plus ? Le jeu propose un bestiaire pour admirer de plus près chaque créature du jeu, ça permet de se rendre compte que les personnages sont soignés.

Pour ce qui est des décors, il y a de très belles choses mais c’est un peu plus inégal… Certains décors manquent de charme. Je pense aux cavernes et aux mines, qui ne sont franchement pas belles du tout. Ces décors ne sont pas aussi réussis que certaines salles du château ou tout simplement que certains décors d’arrière-plan. Rassurez-vous, on est tout de même majoritairement devant des graphismes qui fonctionnent très bien ! Sinon, nous ne sommes pas en terrains inconnus, il y a encore des lieux reconnaissables de Castlevania comme la tour qui mène à Dracula, la montée caractéristique des escaliers, l’horloge et tous ses mécanismes. Ce que je pourrais dire de négatif, c’est que c’est un peu aliasé et globalement assez sombre, ça manque un peu de couleurs… Sans oublier quelques problèmes de framerate.

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Un bel exemple de la direction artistique, la superbe porte qui mène à Dracula

Parlons un peu de 3D maintenant, on est sur 3DS après tout. En dehors de Kid Icarus, je n’avais pas encore vu un jeu qui m’avait bluffé particulièrement de ce coté-là… Maintenant, c’est rattrapé ! Mirror of Fate écope tout simplement de l’un des meilleurs effets 3D de la console, on voit clairement les différents plans se séparer. En plus de ça, la mise en scène joue sur la 3D, avec quelques éléments qui se passent au tout premier plan, comme un ennemi qui se déplace furtivement. Diverses petites choses se passent en arrière-plan également. Pour ceux qui ont essayé la démo, vous avez pu voir que le boss balance un homme-puce contre l’écran, c’est un peu de ça que je parle ! C’est généralement durant ces petites séquences et durant les QTE que l’effet fonctionne encore le mieux. Cependant, Il y a parfois un petit « fantôme » dû à la 3D, vous savez sûrement de quoi je parle mais rien de bien gênant.

Pour ce qui est des cinématiques, les plus importantes sont en cel shading, et elles sont plutôt réussies malgré une animation quelque peu bancale. On ne pourra pas s’empêcher de trouver chez Dracula une certaine ressemblance avec le Tarzan de Disney. Ses cheveux ressemblent à des dreadlocks !

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Durée de vie démoniaque

Avec ses trois histoires différentes, la durée de vie est plus importante que ce qu’on a eu l’habitude d’avoir avec les Metroidvania sur GBA et DS. Il faut compter environs huit à neuf heures pour le finir en ligne droite, ce qui est plutôt honnête pour un jeu de ce type. Pour obtenir le 100%, il faudra découvrir tous les recoins du château et tous ses secrets. Il y a tout un tas d’entrées de bestiaire à trouver et également tous les parchemins de chevalier. Comptez donc entre 10 et 15 h pour tout compléter, surtout qu’une petite cinématique bonus est à débloquer avec le 100%. Ce serait bête de manquer ça, bandes de moules ! Un mode hardcore s’ajoute également aux choses à débloquer… si le coeur vous en dit.

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Musiques et sons macabres.

Encore une fois on est bien loin des anciens opus, fini les rocks et les musiques très typées jeu vidéo. C’est pas dans ce jeu que l’on écoutera Bloody Tears. En tout cas, si elle y était, je ne l’ai pas reconnue. Les compositions de Mirror of Fate sont plus sérieuses et ridiculement épiques mais toujours dans le thème de la série. C’est du Lords of Shadow, on aime ou on aime pas. Ça passe, quoi…

Le doublage est honnêtement sans plus. Il n’est pas à vomir mais il n’est pas impeccable. En revanche, Robert Carlyle (le doubleur de Gabriel) est de retour et ça c’est top ! Sinon, côté bruitages, ça ressemble plus ou moins à ça : SPLASH SHLAH SPLASH SLACK SMASH SNIKT SLASH SMASH SCHCLACK.

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En bref…

Histoire : 13/20
L’inclusion des personnages de la continuité classique dans l’univers Lords of Shadow est une super idée, mais le scénario est plutôt plat et prévisible. Il va falloir attendre Lords of Shadow 2 et Mirror of Fate 2…

Gameplay : 14/20
Le gameplay fonctionne malgré quelques rigidités ici et là… C’est dynamique mais pas trop.

Graphismes : 15 /20
La 3D est vraiment top ! L’une des meilleures de la 3DS. La réalisation graphique est bonne mais parfois très inégale…

Durée de vie : 15/20
Une durée de vie deux fois supérieure aux derniers Metroidvania, c’est pas mal non ?

Musiques et son : 14/20
SLASH SPLASH SMACK TIN NIN NIN SPLASH SLACK *chœurs gothiques*

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Note finale 14/20
Passage plus ou moins réussi de la saga Lords of Shadow sur 3DS. On est face à une réalisation soignée mais pas forcément pour tout. Comme je le répète plusieurs fois durant le test, c’est parfois très inégal. Par contre, soyons d’accord, nous ne sommes pas devant un mauvais jeu pour autant. Il reste un soft très sympathique même si finalement il déçoit un peu par rapport aux attentes. J’ai tout de même été scotché et j’ai pris plaisir à le parcourir. J’aurais pas forcément voulu un énième Metroidvania de la Team Iga d’une durée de vie de 4h à la place. Bon, MercurySteam, il va falloir essayer de corriger le tir avec une suite sur 3DS ! Je ne demande que ça !