Sorti d’absolument nulle part lors d’un Nintendo Direct en décembre 2013, NES Remix est un jeu développé par indieszero, déjà responsables des jeux GameCenter CX sur le sol japonais (un opus est paru aux États-Unis sous le titre Retro Game Master). NES Remix reprend le concept de la série mais l’adapte aux jeux de la console de salon légendaire.
This is a remix !
Le principe de base est assez simple à comprendre, vous prenez des jeux NES de Nintendo et vous y insérez de petits défis : tuer 10 ennemis avec une étoile dans Super Mario Bros., récupérer 10 ballons dans Balloon Fight et pleins d’autres joyeusetés du genre. Pour chaque jeu NES desquels sont inspirés ces défis, vous aurez droit à une petite vidéo explicative vous montrant les touches dudit jeu ainsi qu’un premier niveau tutoriel assez bien foutu composé de plusieurs défis élémentaires. Par exemple, en lançant le niveau 1 inspiré de Donkey Kong, on vous met immédiatement devant un tonneau avec pour instruction « Saute par-dessus le tonneau ». Une petite pression sur A et c’est fait. Si avec ça vous ne comprenez pas, il est temps de changer de loisir.
Parmi les jeux au programme de ce NES Remix, The Legend of Zelda propose une formule un peu spéciale puisque les défis vous feront vivre une sorte de condensé du jeu NES d’origine. Vous serez ainsi amené à découvrir les passages secrets, récupérer les objets importants et battre les boss, tout ça sans vous taper le reste de l’aventure NES qui, il faut bien l’avouer, est assez contraignante de nos jours (blasphème !). En ce qui me concerne, je trouve l’idée vraiment excellente et je pense que cela fait partie des meilleurs arguments de NES Remix.
En plus des stages classiques se déroulant dans les jeux originaux, le jeu propose des « Remix », sortes de rom hacks des jeux de base. Vous pourrez notamment jouer à Excitebike dans le noir avec la seule lumière du phare de votre moto, à Mario Bros. avec deux personnages au lieu d’un ou, encore mieux, à Donkey Kong avec Link comme héros, vous interdisant ainsi de sauter (je vous assure, il est bien vicelard celui-là). Cette façon de revisiter les jeux est bien pensée, assez sympa et apporte la plupart du temps un challenge accru.
Le DJ manque d’enflammer la salle
Seulement voilà, même si sur le papier tout cela peut paraître intéressant et réussi, en réalité, on s’ennuie très rapidement sur ce NES Remix. La faute d’abord à la sélection des 16 jeux qui ne sont pas forcément les plus réussis de la console : Metroid, Zelda Ⅱ, Punch-Out!!, Kid Icarus, Super Mario Bros. 2 et 3 ou Duck Hunt me semblent personnellement être de meilleurs choix que ne le sont Clu Clu Land, Pinball, Wrecking Crew ou les trois jeux d’arcade Donkey Kong. Ces choix auraient en plus permis de réitérer la très bonne idée appliquée au premier Zelda pour Metroid ou Zelda Ⅱ. Mais il se trouve que la firme japonaise n’est pas totalement stupide puisqu’on retrouvera ces jeux plus emblématiques de la machine de salon de Nintendo dans NES Remix 2. Pratique pour vendre deux jeux au lieu d’un seul !
En plus de cela, il faut ajouter une méthode de déblocage des mini-jeux mal pensée. En effet, vous n’aurez droit qu’à six jeux au départ avec un stage dans chacun d’eux. Chaque stage terminé débloquera le suivant dans le même jeu. Votre vitesse pour terminer chaque stage sera également notée en étoiles, allant de une à trois (vous pouvez même avoir trois étoiles arc-en-ciel si vous allez très vite mais ça ne sert à rien à part se vanter sur Miiverse). Celles-ci, une fois accumulées, servent à débloquer les stages remix, à savoir les niveaux les plus intéressants du jeu. Du coup, on se retrouve à spammer les stages Mario et Zelda pour débloquer les remixes sans vraiment toucher aux jeux moins intéressants. Jusqu’au moment où il faut irrémédiablement s’y résigner puisqu’on ne peut plus gagner d’étoiles dans les niveaux déjà terminés. Je trouve pour ma part qu’il aurait été plus astucieux de débloquer un stage de chaque jeu régulièrement afin d’éviter l’ennui du joueur, dommage.
On notera également que chaque stage terminé vous rapportera des « bitz », des points qui, une fois accumulés, serviront à débloquer des tampons Miiverse comme ceux de Super Mario 3D World ou de la Place Animal Crossing, mais en 8-bit cette fois-ci. C’est sympa mais ça ne casse pas trois pattes à un canard non plus.
Pour terminer, parlons de la maniabilité. Originellement conçu pour être joué au GamePad uniquement, le jeu s’est vu apporter une mise à jour permettant le support de la manette Wii U Pro. Globalement, il faut avouer qu’il est difficile de ressentir les mêmes sensations qu’avec un pad NES entre les mains, mais c’est d’autant plus le cas avec une manette de la taille du GamePad. Cet ajout est donc le bienvenu même si certains y trouveront encore à redire avec une manette Wii U Pro.
En bref…
J’aime :
- Les jeux de notre enfance (enfin de la votre, j’étais pas né moi).
- Les stages remix originaux et ardus.
- Finir Zelda en trente minutes.
- Pouvoir jouer à la manette Wii U Pro depuis la mise à jour.
- Les tampons Miiverse sympathiques.
J’aime pas :
- Pas les jeux les plus intéressants de la NES.
- Devoir se taper des jeux chiants pour débloquer les plus intéressants.
- Un peu trop cher.
NES Remix propose un concept intéressant. Malheureusement, après quelques minutes de jeu consécutives, l’ennui vient poindre le bout de son nez à cause d’un manque de diversité. Néanmoins, le jeu ne passe pas loin de la réussite puisqu’il demeure tout de même plaisant lorsque l’on y joue par petites séances, notamment grâce à ses stages remix bien pensés. Reste à voir si NES Remix 2 et ses jeux plus emblématiques réussiront à améliorer ce qui a tout l’air d’un premier essai qui n’est pas passé loin de la transformation.