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Professeur Layton et l’Appel du Spectre

Le

par

En 2008 débarquait sur nos DS un drôle de gentleman anglais du nom de Professeur Layton. C’était un homme noble au grand chapeau qui résolvait des énigmes pour son plaisir personnel, et accessoirement pour le notre. Nous voilà déjà trois ans plus tard, il y a déjà eu un jeu par an et un film sorti en 2010, chaque production dépassant la précédente en matière d’histoire et le tout toujours accompagné de puzzles tous plus démoniaques les uns que les autres. Ce quatrième épisode est pour faire simple « plus de la même chose », au point que l’on peut se demander : est-ce le Layton de trop ?
Oui et non.

Layton ? Présent !

Commençons d’abord par l’histoire de la série, qui est un peu chaotique : en France le premier épisode (L’étrange village) sort et surprend tout le monde. C’est un jeu qui mélange des énigmes cérébrales avec une excellente histoire qui nous pousse à avancer. Nintendo décide donc de publier les autres épisodes de la série au rythme régulier de un par an. Le deuxième épisode (La Boîte de Pandore) sort donc pile un an plus tard et remporte un succès encore plus grand : l’histoire est bien meilleure et les énigmes toujours plus difficiles. L’an suivant, rebelote avec le troisième épisode (Le Destin Perdu), qui sortira en même temps que le film (La Diva éternelle) et c’est là que ça commence à coincer : en effet, la série est divisée en deux trilogies, avec la première qui est la dernière et la dernière la première en terme de chronologie (l’effet Star Wars quoi). Le jeu et le film sont tous les deux excellents, avec le Destin Perdu qui enfonce tout le reste au niveau de l’histoire… Mais le film s’avère être une suite à Professeur Layton et l’Appel du Spectre, l’épisode auquel nous avons droit cette année !

Le résultat est donc catastrophique : on ne connaît pas la moitié des personnages que l’on voit dans le film, car ils apparaissent tous dans le quatrième épisode… Et cela est déplorable, car on se spoile au passage tout ce qui se passe dans ce jeu. Il est donc impératif de ne PAS voir le film avant de faire l’Appel du Spectre.


Voilà, avec cet avertissement de fait, passons à l’histoire de ce jeu : le professeur Layton est un enseignant à l’Université de Gressenheller à Londres. Il est aussi un archéologue passionné d’énigmes et passe son temps à résoudre des enquêtes en même temps qu’il enseigne l’Histoire (un joli passe-temps en soi). Un jour, il reçoit une lettre d’un de ses anciens amis, Clark Triton, qui l’appelle à l’aide car le village de Misthallery est en danger ! Un spectre géant menace de détruire la ville et c’est à Layton d’éclaircir la situation. Mais alors qu’il se prépare à partir, il se fait interpeller par Emmy Altava, une jeune femme qui lui annonce qu’elle est son assistante, par ordre du directeur de l’Université. Layton ne peut que se résoudre à l’accepter et tous deux se dirigent vers le mystérieux village…

La première chose que l’on remarquera en commençant cet épisode, c’est l’abondance de scènes cinématiques animées : il y en a énormément tout au long de l’aventure, au point que l’intro seule dépasse le temps de cutscenes animées du premier épisode ! Par ailleurs, lorsque ce ne sont pas des scènes animées, ce sont des scènes avec des portraits de personnages légèrement animés et du texte à en faire pâlir un Phoenix Wright ! Le résultat est un véritable roman et sur les douze heures qu’auront constitué l’aventure, j’ai dû passer au moins sept heures à lire ou à regarder des cinématiques.


Personnellement, ça ne m’a absolument pas dérangé, car les dialogues sont assez bien écrits et j’aime bien ces jeux-là (comme Ace Attorney, Hotel Dusk, The Last Window ou Solatorobo qui en débordent), mais je peux aisément comprendre que cela puisse en irriter plus d’un. En plus, si l’on compare cet épisode aux précédents, on remarquera que l’équilibre entre histoire et énigmes a été totalement chamboulé, l’histoire passant au premier plan !

Mais que vaut justement cette histoire ?

…Voilà un point que je n’avais vraiment pas envie d’aborder, car l’histoire de l’Appel du Spectre est la pire de la série ! Attention, cela ne veut absolument pas dire qu’elle est mauvaise, au contraire, elle est agréable, mais comparée aux autres, c’est définitivement la moins percutante et ce pour deux raisons : premièrement, la marque de fabrique de la série a disparu ! En effet, à chaque épisode, le mystère était entretenu jusqu’à la toute fin, et ce qui arrivait, on ne pouvait même pas le deviner à moins d’avoir un esprit aussi perché qu’un perroquet sur un baobab. Même si nos déductions pouvaient s’en approcher, la conclusion nous laissait toujours la mâchoire ouverte à cause de la baffe que l’on venait de se recevoir. Dans cet épisode, tout est à peu près prévisible, car les indices donnés sont trop évidents, et c’est encore pire si l’on a vu le film, car on sait pertinemment ce qu’il va arriver (en fait, ce point est principalement entré en compte suite à l’erreur produite par Nintendo et Kazé de sortir le film un an trop tôt). Deuxième problème : malgré les événements, on a la sensation qu’il ne s’est pas passé grand chose. Du moins, la plupart des choses qui se passent sont déjà annoncées plus tôt et le moment venu où la chose est censée se passer, on sait déjà ce que c’est. Du coup, l’impact s’en trouve fortement réduit.


Ce que je viens de dire peut paraître dur envers le jeu et le faire passer pour quelque chose de mauvais, mais il n’en reste pas moins agréable à faire, et est parfois assez émotionnellement fort ! En plus, le jeu est bourré de fan-service, avec une tonne de références aux épisodes précédents (enfin, ce devrait plutôt être les épisodes précédents qui font référence à celui-ci, mais l’effet préquelle rend le tout assez confus !), que les fans apprécieront énormément !

Une chose que j’ai pas mal apprécié par contre, c’est les épisodes : il s’agit de petites scènes supplémentaires totalement optionnelles et qui approfondissent un peu l’histoire. On y découvre ce qu’il se passe en coulisses, et c’est plutôt cool. Ils permettent de mieux connaître les personnages, qui sont définitivement le point fort de cet épisode ! Chaque personnage se distingue clairement de l’autre et on les aimera tous pour ça ! Il y en a vraiment pour tout le monde et c’est ça qui fait la force de la série en général et de cet épisode en particulier !

En fait, l’Appel du Spectre en a trop fait pour son propre bien au département de la narration, mais il arrive à se rattraper grâce à son univers si particulier, ses personnages attachants et tout ce qui suit :

Allô ? Qui est à l’appareil ?
C’est le spectre ?

Commençons tout d’abord par ce qui vient directement à l’esprit lorsque l’on parle de Layton : les énigmes ! Dans cet épisode, nous avons droit à 145 nouvelles énigmes dans l’histoire principale, plus une vingtaine d’autres après avoir rempli certaines conditions. Et que dire, si ce n’est que c’est plus de la même chose ? On a des énigmes basées sur les maths (en minorité fort heureusement pour moi), la logique, les énigmes de déplacement d’objets et aussi ce que j’appelle les « énigmes retorses », qui sont les plus fourbes de toutes. Niveau difficulté, en fait, ça dépendra principalement de si vous avez fait les autres jeux de la série ou non. Si oui, il n’y aura pas forcément de problème (d’où ma partie qui s’est finie en douze heures en ligne droite), si non… Bienvenue dans votre pire cauchemar ! En effet, les trois premières catégories d’énigmes sont relativement simples, mais la dernière est vraiment particulière, car on est obligé de penser de manière différente de d’habitude, la solution étant toujours à l’encontre de notre idée.


Lorsque l’on commence une énigme, on a un certain nombre de picarats à gagner. Si l’on échoue, on perd quelques picarats et l’on recommence. Ces picarats sont des points qui servent essentiellement à débloquer des bonus à la fin du jeu, comme la galerie de musiques, des vidéos, des personnages et d’autres petits trucs sympas.

Les pièces SOS sont toujours aussi nombreuses et présentes, nous rendant toujours aussi accroc à toucher tout ce qui ne bouge pas dans le décor, car ces pièces permettent encore et toujours de débloquer des indices que lorsque l’on bloque toujours sur la même énigme depuis une bonne demi-heure, que ça te soûle d’être bloqué et que tu balances ta console de rage en hurlant tous les noms des sept dieux des sept enfers… Pardon, c’est plus fort que moi de pester contre ces énigmes démoniaques, qui te hanteront pendant très longtemps car elles te montrent à quel point tu n’es pas intelligent et que tu est vraiment un naze qui ne mérite pas de…


Bref, passons à autre chose !

Au niveau des nouveautés, nous avons des petits questionnaires qui ponctueront l’histoire et qui reposent sur notre observation des événements (ce qui justement nuit un peu aux surprises de l’histoire), mais aussi un système de transport rapide qui nous évite de traverser tout Misthallery pour aller au prochain objectif et enfin un élément aléatoire intervient sous la forme d’une souris qu’il faut toucher pour obtenir des badges. Je ne dirai pas ce que ces badges font, mais n’espérez pas non plus quelque chose d’exceptionnel, cela dit ça reste amusant.

Au niveau des distractions, la mallette du Professeur répond toujours présente ! Cette fois-ci, nous aurons droit à trois mini-jeux : le petit train, l’aquarium et le spectacle de poupées. Le premier est un mini-jeu où il faut faire passer un train à travers toutes les gares et arriver à sa destination en un nombre de cases donné. On peut récupérer du carburant sur la route, puis une fois le tracé accompli, on envoie le train sur son circuit dans une animation en 2D isométrique du plus bel effet. C’est sympathique, mais sans plus.


L’aquarium consiste à guider un poisson avec des bulles dans un labyrinthe dans le but de récupérer toutes les pièces. Le poisson part tout droit et ricoche au premier obstacle venu et s’il tourne en rond trop longtemps, il a perdu. L’expérimentation est de rigueur et on perdra beaucoup avant d’y arriver.
Le spectacle de marionnettes est assez original, puisqu’il s’agit d’un texte à trous où l’on doit placer les bons termes au bon moment, sous peine de faire capoter la pièce. Les mots sont récupérés au fur et à mesure des énigmes que l’on résout, de même pour les différentes épreuves du train et de l’aquarium.
Globalement, ces mini-jeux sont sympathiques, mais en comparaison avec le hamster du deuxième épisode, c’est un peu décevant.

Oh flûte, c’est vachement beau !

Concernant la présentation globale du jeu, c’est du tout bon ! Graphiquement, le jeu reste très fidèle au reste de la série, avec ses décors dessinés à la main, les personnages étant tous bien distincts au niveau du physique et des animations, certes minimes, mais pas non plus sans charme. Les séquences animées sont toutes de très bonne qualité et l’animation est vraiment bien réalisée. Le seul problème qu’il y a, c’est qu’il y a beaucoup de scènes animées, au point que certaines sont un peu inutiles : il y en a qui durent 5 secondes et qui auraient très bien pu se faire avec juste du texte (oui, c’est fait pour mettre en avant tel truc qui se passe, mais je ne fais que piquer sur de petits détails). Le casting est bon avec des voix qui correspondent assez bien aux personnages, avec un Liam O’Brien toujours aussi sexy et globalement, c’est très bien joué (à une ou deux exceptions près), mais étant donné que j’ai joué à la version américaine, je ne peux rien dire sur le doublage français (mais si il est du même niveau que pour les précédents épisodes, on tient là une bonne performance).


Et enfin, on en arrive au truc que j’adore vraiment à chaque fois que je joue à un Professeur Layton : les musiques ! Elles sont encore une fois excellentes ! Chaque morceau colle parfaitement à l’ambiance que les gens à Level-5 voulaient donner et la musique des énigmes vous restera très certainement en tête ! Le thème principal est aussi très bon… Bref, la bande son est excellente et rares sont les morceaux qui ne seront pas marquants !

Niveau durée de vie, on arrive aux alentours de onze/douze heures pour les joueurs voulant faire le jeu en ligne droite. Si on veut le faire à 100%, on peut tabler sur du quinze/vingt heures selon votre niveau, voire vingt-cinq si votre niveau de logique est relativement bas.


Un petit mot sur London Life, étant donné que je possède la version américaine. Il s’agit d’un « RPG d’une centaine d’heures » (selon la boîte) exclusif aux États-Unis où l’on s’incarne arrivant dans Little London. Notre objectif est d’être heureux en accomplissant des requêtes pour les autres et c’est à peu près tout. On a divers petits boulots à accomplir et tous les habitants de Little London sont des personnages de la première trilogie Professeur Layton, (le jeu était sorti sur téléphones portables au Japon il y a longtemps). Le jeu est mignon avec une esthétique 8/16-bits et les musiques sont sympathiques, mais au final, je n’ai jamais vraiment senti l’envie de m’y plonger complètement. C’est un peu comme Animal Crossing, l’addictivité en moins. À mon avis, vous ne ratez pas grand chose, et cela aurait mobilisé plusieurs équipes de traduction et du temps à Nintendo pour quelque chose qui n’en vaudrait pas forcément la peine et que vous toucheriez vingt minutes avant d’aller faire autre chose.

En bref…

Histoire : 14/20
Le point faible de cet épisode : sans véritables surprises et un peu creux. Heureusement que les personnages ont gardé leur charme.

Gameplay : 19/20
C’est tout simple : tu cliques, tu cliques et tu réfléchis un peu.

Graphismes : 17/20
De très jolis dessins et un character design toujours aussi unique. Les animations ajoutent un peu de vie et la 2D lors de certaines phases est très classe.

Musiques et sons : 19/20
Toujours dans les mêmes tons et pour le mieux ! On garde le niveau d’excellence pour la série à un niveau très élevé.

Durée de vie : 15/20
Avec une campagne de taille raisonnable et des énigmes hebdomadaires à télécharger, ce cru 2011 a de quoi vous occuper un petit moment.

Professeur Layton et la conclusion partagée. Note Finale : 15/20
Au final, ce cru 2011 de Professeur Layton est un peu mitigé ! En voulant en faire toujours plus, Level-5 en a fait un peu trop, au point de décevoir un peu. Certes le jeu est bon, je ne dis pas le contraire, mais l’histoire (qui constitue le cœur de l’expérience) est un peu ratée et les surprises pas vraiment existantes. La rencontre entre Luke et Layton manque un peu trop de piment pour captiver, mais elle n’en reste pas moins agréable à suivre. Le mot qui décrira cet épisode est « sympathique », mais sans plus. J’espère que le Masque des Miracles sur 3DS corrigera le tir, mais en attendant, je vous conseille quand même de le faire, ne serait-ce que pour avoir de la nourriture efficace pour votre esprit et fêter la mort de la DS dans la joie et la bonne humeur !