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Professeur Layton et le Destin perdu

Le

par

Revoici le plus célèbre archéologue du monde du jeu vidéo dans le troisième opus de sa récente saga qui promet de devenir un truc assez gros vu la cadence de sortie des épisodes. Pour cette troisième fournée, des énigmes, une intrigue fantastique, des révélations, le tout ficelé comme on le sait si bien. Voyons ce que ça donne.

Et de trois.

Il aura fallu attendre 2 ans pour que cet épisode sorte du Japon. Un beau foutage de gueule qui n’est pas sans rappeler le sort réservé aux deux précédents et qui nous rappelle l’incohérence de ce mois d’octobre, avec la sortie du film La Diva Eternelle qui se déroule après le quatrième épisode, sorti l’année dernière au Japon… Pour se consoler, on se dira que le Professeur Layton et le destin perdu est le dernier épisode de la première trilogie, sachant que les suivants se déroulent avant les événements de Saint Mystère, dans l’Etrange Village.

Bref, ceci étant dit, revenons-en à ce Layton 3, suite chronologique de La Boite de Pandore.

A titre personnel, mon engouement pour ce jeu a été moindre que pour les deux précédents. Autant il me tardait de découvrir ce qu’était L’Etrange village, autant j’avais envie de revivre la même chose avec La Boite de Pandore, je me suis retrouvé ici à acheter ce jeu plus par geste banal, un peu comme j’achète une baguette de pain quand je n’en ai plus. Il faut dire que La Boite de Pandore m’avait laissé un petit goût de déjà vu. Et si j’ai adoré y jouer, je dois avouer que je l’ai fini sans en sortir grandi.


Le même effet s’est-il produit avec ce troisième épisode ? Quel suspense insoutenable : vous ne le saurez qu’à la fin de ce test, huhuhu !

Il y a 10 ans, il y a 10 jours, aujourd’hui, dans 10 ans…

L’intrigue tourne cette fois-ci autour des voyages dans le temps. Avec toute la prudence qui nous a été enseignée dans les deux premiers épisodes, on avance sereinement en piochant les clés du dénouement comme le ferait Luke pendant que le professeur, lui, fouine à sa manière sans rien dire pour mieux démasquer le complot au moment opportun.

Il y a une semaine, le professeur Layon et Luke ont été invités à la présentation d’une machine à voyager dans le temps. Etaient également présents l’inspecteur Chelmey ainsi que le Premier Ministre Britannique qui fut d’ailleurs convié à essayer la machine. Mais lors de la démonstration, une catastrophe se produisit : la machine explosa et le premier ministre ainsi que tous les scientifiques qui avaient préparé l’événement disparurent.

Scotland Yard étant sur le coup, chacun reprend le cours normal de ses activités, jusqu’au jour où le professeur reçoit une lettre pour le moins étrange. Son auteur prétend écrire depuis le futur où le Londres d’aujourd’hui a complètement changé. Le plus troublant, c’est que l’auteur de cette lettre est Luke, alors âgé de 10 ans de plus.


La lettre donne des indications précises. En les suivant, Luke et le professeur Layton se retrouvent dans un Londres vieilli de 10 ans, beaucoup moins propre, beaucoup plus glauque, où la Police n’a plus son mot à dire puisque la ville est gouvernée par un clan, lui-même dirigé par… le professeur Layton.

Quand les personnages manquent de charisme…

Le reproche est le même que dans les deux précédents épisodes : Luke et le professeur Layton sont des personnages relativement bien travaillés. Layton en profite d’ailleurs pour nous dévoiler quelques détails de son passé amoureux tandis que Luke nous apprend que sa famille s’apprête à quitter Londres.

Mais à côté d’eux, les autres personnages n’ont aucune profondeur. A commencer par Flora qui, comme dans la Boite de Pandore, est relayée au rang de personnage inutile voire encombrant, complètement niais et naïf qui fait peine à voir. S’en passer ne serait pas un luxe. Les autres sont tous tombés dans le gouffre du stéréotype, avec le premier ministre à la tête de trou de balle, les scientifiques en mode savant fou, le méchant plus méchant que le pire de tous les méchants, le policier toujours plus con que ses chaussures… Il n’y a que l’inspecteur Chelmey qui gagne un peu en notoriété en n’étant pas cette fois-ci celui qui se trompe tout le temps parce qu’il est de mauvaise foi, mais bien celui qui enquête dans une véritable volonté de justice.


On notera tout de même la réapparition des personnages récurrents de la saga, tels que Stachenscarfen et ses conseils inutiles, Don Paolo et ses déguisements, Pavel le globe-trotter toujours perdu ou le professeur Schrader toujours aussi inutile.

Côté nouveautés, Mamie Mystère est remplacée par un bourdon affreusement chiant qui, fort heureusement, finira sous une tapette à mouches… Mais putain quelle idée d’avoir mis ce truc-là ! Un bourdon qui râle tout le temps, avec une voix horrible et tout ça. Rhaaaaaaaaaa ! Diablerie !

Et cette histoire, donc ?

L’histoire en elle-même est un petit peu moins tirée par les cheveux que dans les deux précédents volets. Ca lui donne un peu plus de crédibilité. On retrouve les ingrédients de la saga, à savoir les attitudes de parfait gentleman, les individus bavards en énigmes, le côté surnaturel qui trouve toujours une explication rationnelle… du moins rationnelle pour l’univers Layton, pas le nôtre.

J’aurais des reproches à faire mais en les énumérant, je risquerais de donner des pistes sur le dénouement du jeu (pas si inattendu que ça, y’a qu’à lire les trois premières phrases de la notice pour s’en rendre compte). M’enfin quand même, étant fan des voyages temporels, je regrette amèrement l’absence de paradoxes ou le simple fait qu’au lieu de philosopher sur une peau de banane jetée par terre, Layton et Luke parlent d’avantage de ce que représentent les voyages temporels pour eux.


Grossièrement, je trouve l’histoire moins capilotractée que celle de la boite de Pandore, mais je regrette mon émerveillement devant le dénouement de l’étrange village. J’espère que le scénariste a revu ses objectifs pour les prochains épisodes, parce que c’est clair : si je ne suis pas pris de court et surpris, ça risque de me faire chier, crénomdidiouh !

Graphismes

D’un point de vue général, il n’y a strictement aucune amélioration. Et on n’en attendait pas non plus puisque ça reviendrait soit à changer le style de dessin utilisé pour le jeu, soit à revoir à la hausse les capacités de la Nintendo DS. C’est justement ce qui est attendu pour le cinquième épisode et qui nous a même déjà été prouvé dans les vidéos de démonstration.

Bref, ce troisième épisode est aussi joli que les deux autres, les animations sont les mêmes… je n’ai pas envie de m’étaler là-dessus, on en a déjà parlé sur NDM.

Côté cinématiques, je n’ai pas compté, mais il ne me semble pas qu’il y en ait plus que dans la boite de Pandore. Elles sont de même qualité, font plaisir à voir et on se demande souvent pourquoi elles s’arrêtent pour laisser place à des dialogues statiques, mais oraux quand même… Par gain de place, certainement…

Rien d’autre à dire de particulier pour cette partie-là.

Musiques et sons

Je commence par les sons, ça sera vite fait bien fait puisque ce sont les mêmes que dans les deux épisodes précédents. Ravi de les avoir retrouvés, ils sont tous de très bonne qualité.

Pour ce qui est des musiques, première chose notable : la musique des énigmes à changé !!!! Fiouh ! J’avoue que j’aurais eu du mal à la supporter encore une dizaine d’heures. La mélodie qui la remplace est du même genre, peut-être un peu plus scintillante. En tout cas je la trouve plus jolie, plus discrète et plus agréable, ce qui n’est pas pour me déplaire. A vrai dire, l’ancienne musique commençait à me sortir par les trous de nez, à tel point que quand on l’entend à quelques reprises dans le jeu, j’ai envie de m’enfuir !

Le reste est de sonorité et tonalité égale au reste de la saga. Ca correspond plutôt bien, il faut le dire. Et c’est devenu facilement identifiable. J’ai un petit regret pour le thème principal du jeu qui n’est pas spécialement joli. A part ça, tout va plutôt bien. Le compositeur n’est pas parti dans des délires à donner des sonorités sans rapport aucun en fonction des lieux auprès desquels on se trouve. C’est joli et cohérent, donc.


Les voix, maintenant… ah… Les voix. N’ayant pas eu l’insigne honneur de rédiger le test de La boite de Pandore, je n’ai pas encore eu l’occasion de hurler haut et fort à quel point je hais la voix française de Luke. Mais cette fois-ci, ce n’est pas la pire, oh que non ! Cette fois, il y a, en plus de la voix horripilante de Luke, des voix horribles, monotones, agressives, chiantes etc. Nan vraiment, le doublage de ce jeu est un vrai gâchis. Entre le scientifique aux yeux bleus et sa voix de beau gosse et le bourdon agressif à la voix rauque, c’est à s’en arracher les tympans. Et c’est sans compter sur le peu d’efforts faits au niveau du jeu. « Oh mon dieu c’est horrible ! » disait la fille sans lever un poil de sourcil. Et j’ajoute pour noircir le tableau que si les doubleurs font des efforts pour prononcer di-stin-cte-ment chaque syllabe, ils n’en font pas pour faire les liaisons. Si pour certains ça n’a pas trop d’importance, ça fait drôle d’entre un gentleman tel que Layton parler une langue soutenue comme le ferait un wesh sans éducation qui lit un texte de théâtre.

Mais je suis exigeant, moi !

Rendez-nous la version anglaise et on n’en parlera plus.

Les énigmes

Je n’ai même pas envie de parler du gameplay du jeu étant donné que c’est exactement la même chose que dans deux autres jeux dont j’ai parlé précédemment mais que j’ai envie de nommer autrement pour ne pas avoir à redire « les deux épisodes précédents ».

Passons donc directement aux énigmes.

Akira Tago a soit pété les plombs soit épuisé son stock d’énigmes valables, parce qu’ici on part dans les jeux de mots, les erreurs de langage et les mesquineries tordues. L’avantage c’est que ça renouvelle le stock. L’inconvénient, c’est que c’est quand même de piètre qualité. Plus d’une fois je suis resté bloqué sur une énigme parce qu’un mot semait le doute dans mon esprit. Et en validant finalement la réponse que j’ai retenue, j’ai pu constater que je n’étais pas d’accord avec ce qui était écrit. Disons que les énigmes proposées n’acceptent que la solution pour lesquelles elles ont été conçues. Mais je fais parti des petits malins à l’esprit retors qui trouveront toujours l’autre solution. Or celle-ci n’est pas acceptée par le jeu et on dit que c’est de ma faute.


Du coup, quand ma logique entre en conflit avec celle du concepteur de l’énigme, j’ai recours aux indices. Le premier ne fait que répéter l’énoncé, le deuxième me dit de façon saugrenue ce que j’ai déjà compris… il faut systématiquement arriver au troisième indice pour que je comprenne là où on veut me faire aller. C’est désagréable. A noter cette fois-ci l’apparition de l’indice+ qui donne directement la réponse à l’énigme.

Le professeur Layton deviendrait-il un jeu pour casuals ? Il faut le croire vu comment on est guidé tout au long du jeu. J’ajoute à cela que l’aventure devient encore plus linéaire qu’avant et qu’avec les espaces étendus que l’on visite, on attache beaucoup moins d’importance aux détails et aux personnes que l’on croise. Je trouve cela dommage. Je regrette l’ambiance huit-clos de Saint Mystère, à vrai dire. Au moins, là, on savait tout sur tout, c’était pointilleux. Ici, il faut tellement avancer dans un univers étendu que les indices nous tombent sous le nez comme la bouse tombe au cul de la vache.


Outre les énigmes, les mini-jeux sont de retour. Tous trois originaux. Ca fait plaisir. Le premier est un jeu intitulé « Minimobile » qui consiste à placer des panneaux pour orienter la Laytonmobile afin de remplir les objectifs de chaque parcours. Si les premiers sont d’une facilité déconcertante, les derniers n’accepteront qu’une et une seule possibilité, ce qui demande pas mal de jugeote.
(note de Frostis Advance : c’est comme du ChuChu Rocket !)

Autre mini jeu, le jeu du perroquet. Fini le hamster débile avec sa voix de Gollum, maintenant c’est un perroquet qui va suivre Luke et lui trouver les pièces SOS. Mais pour rendre le perroquet intelligent, il faut l’entraîner. Cet entraînement consiste à porter des colis d’un bout à l’autre de l’écran en un temps donné. Mais comme le perroquet ne peut pas voler longtemps les bras chargés, il faut placer des cordes sur le parcours pour qu’il puisse soit se poser, soit rebondir. Et là, ça devient compliqué, croyez-moi !


Dernier mini jeu, mon préféré : les histoires. Vous ramassez des vignettes au cours de l’aventure. Il faut les replacer dans chacune des trois histoires pour obtenir un texte et des illustrations qui soient cohérents. J’aime beaucoup parce que déjà j’aime bien les histoires et aussi parce qu’avant de terminer les 3 histoires, on peut placer les vignettes un peu n’importe-où et obtenir ainsi des histoires incohérentes, mais rigolottes. Genre « j’ai été invité par un chat à me rendre dans son manoir. En arrivant, j’ai été accueilli par une fourchette somptueusement habillée… » Huhuhu, c’est débile !

Durée de vie

J’ai fini l’histoire en un peu moins de 13 heures, ce qui donne, pour ma part, une durée de vie similaire aux soixante-quinze épisodes précédents. Restent à côté de cela à trouver toutes les énigmes cachées dans le jeu puis à répondre aux défis du professeur avec des énigmes et des casse-tête difficiles à en arracher les yeux de votre petit frère. Les assidus auront droit à leur énigme hebdomadaire…

A ce propos je me dois de porter réclamation. Autant dans la Boite de Pandore je pouvais le tolérer, autant ici, non, je trouve ça lamentable ! Je suis connecté chez moi en Wifi crypté par une clé WPA. Or les premières versions de Nintendo DS n’acceptaient que le cryptage WEP, aujourd’hui bien connu pour être facilement piratable. Ayant acheté une DSi, j’ai pu la connecter en Wifi, même crypté en WPA. Mais les jeux compatibles Wi-Fi comme Layton utilisent la connexion Wifi comme le faisaient les premières Nintendo DS !! Donc impossible pour moi de télécharger les énigmes hebdomadaires à moins de récupérer ma vieille DS que j’ai filée à ma môman pour qu’elle entraîne sa cervelle avec Kawash. Pour un jeu sorti en 2009 au Japon et en 2010 dans le reste du monde, ne pas connaître le cryptage WPA est un scandale !


Greuh !

A part ça, bah… il y a toujours la porte mystère à débloquer, ainsi que le code pour accéder à celle de La boite de Pandore. Bref, même une fois le jeu fini, vous n’en aurez pas fini avec toutes les énigmes disponibles dans le jeu.

Comme d’habitude, quoi.

En bref…

Histoire : 16/20
L’histoire possède sa propre logique, logique qui ne m’a pas échappée. Il va être temps de renouveler tout ça sinon c’est moi qui écrirai l’histoire des prochains épisodes. J’ai une amertume particulière pour les personnages qui manquent de profondeur.

Gameplay : 19/20
C’était ce que j’avais mis pour l’Etrange Village. Je ne vois pas en quoi je devrais revoir mon jugement ici vu que c’est la même chose, que ça marche bien et que c’est tout ce qu’on demande à un gameplay dans un jeu du genre ^^

Graphismes : 17/20
C’est tout bon et tout joli. On n’aura pas mieux dans ce style sur Nintendo DS… donc vivement l’épisode 3DS qui viendra donner de nouvelles profondeurs à l’univers… sans forcément parler de 3D.

Musiques et sons : 16/20
Rien de particulier, rien de transcendant mais rien de décevant non plus. Mon coup de cœur va à la nouvelle mélodie des énigmes que j’aime beaucoup… pour l’instant ^^

Durée de vie : 15/20
Durée plutôt moyenne pour un jeu actuel. Pas de quoi mettre une note supérieure.

Note Finale : 18/20
Je crois que j’ai beaucoup critiqué le jeu, là… Mais il faut dire que voir la même chose pour la troisième fois ne permet que de voir les défauts que l’on n’avait pas vus jusque là. J’ai déjà peur de voir débarquer le quatrième épisode l’année prochaine… C’est l’inconvénient des sagas à succès dont les épisodes se suivent et se ressemblent.
Ceci dit, contrairement à un FIFA ou un Mario Party, le plaisir de jeu est bien là, l’envie de torcher le jeu de bout en bout en négligeant sa vie sociale et son alimentation est intacte, la niaque de voir tout ce complot se démanteler en n’oubliant aucune énigme s’empare de vous comme elle l’a déjà fait par le passé. Bref, c’est du Layton et c’est du bon !
J’ajoute à cela le fait que j’ai maintenant envie de reprendre les deux autres épisodes et de les refaire… juste pour voir si j’avais raison de dire que les énigmes de ce troisième épisode étaient de moins bonne qualité ^^