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Guacamelee! Super Turbo Championship Edition

Le

par

Ay caramba ! Muchachas y muchachos, señores y señoritas, bienvenido al testo del mejor juego de la año 2014 ! Posez-vous tranquilamente dans oune bonne fauteuil bien moellido pour savourer ce Guacamelee nouvelle recette, composé exclusivamente de peños dans la face, de coups de piedos dans las cojones et de la meilleure tequila del Mexico ! Ayyyyyyyyyyyy !

Puisque ce titre phare de l’année 2013 débarque enfin sur Wii U dans une version arrangée, nous avons chaussé nos plus belles moustaches et nos plus grands sombreros pour décortiquer le jeu. Et pour bien saisir les apports de cette nouvelle mouture, rien de mieux que de parler un peu du jeu originel en premier lieu.

¿ Qué es Guacamelee ?

Guacamelee! (avec le point d’exclamation !) était à sa sortie initiale, en 2013, un jeu exclusif à la PS3 et à la PS Vita. Voyant rapidement que le jeu était de bien trop grande qualité pour rester confiné sur ces supports de kévins, les développeurs de Drinkbox Studios décidèrent de porter le jeu sur PC il y a un an. L’aventure aurait pu s’arrêter là, mais mi-2014, voilà qu’une nouvelle version enrichie et améliorée voit le jour, notamment sur Wii U, affublée du simple sous-titre Super Turbo Champhionship Edition. Ainsi, le plus grand nombre peut désormais goûter aux joies de la castagne mexicaine.

Mais d’abord, qu’est-ce que c’est que ce jeu ? Guacamelee! vous met dans la peau de Juan, placide cultivateur mexicain, qui voit le quotidien de son village, le Pueblucho, troublé par l’attaque soudaine d’un charro (sorte de cow-boy mexicain) tout droit sorti des Enfers, Carlos Calaca. Le charro squelettique surnaturel, aidé par une mégère hystérique et une torchère alcoolique, enlève la fille d’El Presidente (dont Juan est secrètement amoureux) et tue le gentil cultivateur mexicain avant de déguerpir.

Juan se retrouve alors l’espace de quelques instants dans le monde des morts, et se voit confier par Tostada, une sorte de catcheuse étrange, un masque de lutteur le ramenant à la vie. Devenu ainsi un fier et puissant luchador, il se met en quête de vengeance pour délivrer sa promise et empêcher Calaca de sacrifier cette dernière dans le but d’unir les mondes des vivants et des morts et ainsi régner en maître sur la Terre ! Mouhahahah !

Basta, los pigeones.

Bon, là, ça va chier.

Si le scénario semble très cliché, c’est parce qu’il est, à l’image de tout le jeu, à la fois une parodie et un hommage à l’univers du jeu vidéo principalement, agrémenté de références plus qu’appuyées à Internet. Nous y reviendrons. Ce qui compte, c’est que nous sommes plongés de bout en bout dans une pseudo-ambiance mexicaine parodique qui est à mon sens irrésistible. Jouer au jeu donne envie de manger des fajitas toute la soirée. Par ses graphismes colorés et chatoyants, par ses dialogues mêlant français et espagnol niveau collège, par ses musiques remplies de trompette, Guacamelee! invite directement au voyage vers un Mexique de carnaval, en compagnie d’un catcheur bien plus intéressant et attachant que les rigolos de la WWE qui se donnent des coups sans se toucher.

Fuyoooooons !

¿ Dónde está mi Morph Ball ?

L’univers du jeu réussit plutôt bien le pari initial risqué qui repose à la fois sur des hommages à la pelle et son identité propre. Même si les personnages ne resteront pas forcément dans l’histoire, force est de constater que l’univers général est cohérent, original et unique, et donne envie de le parcourir.

Pourtant, les mécaniques du jeu ne sont pas foncièrement révolutionnaires. Et si ce jeu m’a plu, c’est en grande partie parce qu’il repose sur des mécaniques introduites dans le jeu vidéo par Metroid. Les hommages à la saga sont plus que visibles, puisque le héros progressera dans l’aventure en obtenant des pouvoirs spéciaux de plus en plus puissants en détruisant des statues Choozo… Pas besoin de vous faire un dessin. Les pouvoirs permettront d’accéder à de nouvelles zones en détruisant des briques de couleurs différentes, ce qui forcera le joueur à parfois revenir en arrière pour trouver tous les trésors cachés dans les niveaux : on retrouve ici une déclinaison des différents rayons et missiles de Samus Aran permettant d’ouvrir de nouvelles portes. Moins labyrinthique qu’un Metroid, le jeu demande également moins de retours en arrière : en général, lorsqu’une zone est finie, elle est finie, sauf si vous voulez revenir chercher 100% des secrets.

Ici, en revanche, point de rayon laser : Juan est un luchador, il dézingue ses adversaires venus d’outre-tombe à la force de ses bras vengeurs. Ainsi, le système de combat, simple en apparence, va peu à peu se densifier avec l’acquisition des nouveaux coups spéciaux, et les combos se révèleront destructeurs une fois maitrisés. Les enchaînements entre les coups normaux, les projections, les sauts, les esquives et les coups spéciaux donneront au jeu une nervosité et un sentiment de puissance à qui se donne la peine de les maitriser un tantinet. De toute manière, pour terminer le jeu, il faudra nécessairement progresser et manier les coups de pied et de poing comme personne.

Dans le monde des morts, les PNJ sont morts. Logique.
Un point d’exclamation ? Alors ce monsieur a besoin de vous !

Si le jeu emprunte à Metroid sa montée en puissance du héros, il lui emprunte également ses phases de plate-forme, autant qu’à l’autre héritier de Samus, à savoir Castlevania. Rapidement, vous comprendrez que l’aventure se déroulera à la fois dans le monde des vivants et celui des morts, lesquels sont des sortes de version miroir l’un de l’autre, avec des différences parfois notables. De fait, d’une progression assez simpliste à la base, on passera progressivement à des jeux de changement de dimension à la volée assez tordus, mêlant aussi l’utilisation des coups spéciaux comme moyens de déplacement aériens. Quant à la boule morphing, elle est ici remplacée par une cocasse transformation en poulet, l’animal emblématique du jeu. Bref, un mélange détonant qui saura se renouveler jusqu’au bout de l’aventure.

Totowan en guest dans le jeu !

¡ Me gusta México !

Autour de ce cœur de jeu déjà consistant se tisse un univers riche et attachant. L’humour est omniprésent, que ce soit dans les dialogues, tous savoureux, ou bien dans les décors, où les développeurs sont allés coller des références à tout le jeu vidéo et au monde de l’Internet jusqu’à la nausée (notamment à 4chan ou 9gag, qui ne sont pas non plus des références de haute volée) : on aurait aimé un peu moins de références et un peu plus de subtilité, surtout quand ça ressemble à du racolage pour se la jouer cool, mais passons.

Le style graphique cartoon et les couleurs chatoyantes participent aussi à l’ensemble, même si le jeu n’oublie pas son grain de folie de temps en autre, et part dans des délires flashy épileptiques, notamment lors de l’acquisition des pouvoirs. D’ailleurs, les développeurs ont été contraints de se calmer sur ce point pour le portage japonais, nos amis nippons étant visiblement plus sensibles que les autres aux clignotements intensifs…

Même au cœur d’un volcan, la baston continue !


Le titre s’offre aussi une ambiance sonore variée aux fortes connotations mexicaines, avec les cuivres et les violons des mariachis, mais aussi parfois quelques sonorités plus modernes, voire électroniques, en forme d’hommage encore une fois aux musiques 8 et 16 bits. Si les musiques du monde des vivants sont souvent joyeuses, parfois stressantes mais toujours très « nettes », celles du monde des morts sont en revanche des remix des précédentes avec des trémolos, des sonorités plus plaintives, créant, à partir du thème initial du monde des vivants, une ambiance de fantôme toujours parodique. C’est d’ailleurs un régal de passer d’une dimension à l’autre et de voir que le thème musical change également en fonction de la dimension.

Et que seraient les combats sans les bruitages des ossements qui craquent, des bourre-pifs qui pleuvent et des coups de pied dans les côtes ? Quand vous projetez un ennemi dans un tas d’autres ennemis, vous allez entendre des bruits d’os brisés, à n’en pas douter ! Parfait puisque les ennemis sont très souvent des squelettes en poncho ! Tout le reste de l’ambiance sonore est à l’avenant : précise et évocatrice, fruit d’un travail méticuleux.

Avec tout ça, comptez une dizaine d’heures pour voir la fin de votre première aventure, quinze en vous perdant pour chercher les secrets, qui ne sont pas diaboliquement cachés. Notez quand même que le jeu vous récompensera de la fin heureuse uniquement si vous récupérez 6 orbes secrètes cachées dans certains niveaux… Une fois le monde sauvé, tentez donc le mode Difficile, qui vous poussera dans vos retranchements, sans toutefois constituer un défi infranchissable. De même, les niveaux spéciaux d’El Infierno constituent d’excellents entrainements et défis relevés pour les acharnés (comme moi), où vous aurez par exemple à battre des vagues d’ennemis avec certaines conditions, traverser des niveaux hérissés de pic mortels sans toucher le sol, ou encore conduire un poulet jusqu’à la sortie d’un labyrinthe en lui savatant la tête, en toute amitié. On regrettera juste de ne pas en avoir plus au total !


¡ La novedad del juego en Wii U !

Qui dit Super Turbo Championship Edition dit nouveauté, mais peut aussi vouloir dire ajout mineur qui ne justifie pas un nouvel achat, sauf si vous êtes un gros gros fan. En effet, en termes de nouveauté pure, le jeu ne propose rien d’incroyable : un nouveau boss, intégré directement dans l’histoire, ainsi que deux mondes supplémentaires.

Ces deux mondes supplémentaires sont assez intéressants et plutôt ardus. L’un d’eux se déroule à l’intérieur d’un volcan qu’il faut se dépêcher de grimper pour ne pas se faire brûler vif par la lave en ébullition. C’est un ajout sympa, ça plaira sans doute aux fans du 100% mais ceux qui ont déjà terminé le jeu en 2013 sans chercher à aller plus loin n’y trouveront pas grand intérêt.

INTENSO !

On note quand même des modifications de gameplay plutôt ingénieuses. Ici, plus la peine d’appuyer sur le bouton pour que notre personnage colle au mur : de quoi accélérer nos montées. De même, les ennemis affichent désormais une barre de vie. On peut penser que ça rend le jeu plus simple mais je trouve personnellement que c’est une bonne idée, dans la mesure où ça nous sert pas mal pour optimiser nos combos. Ces deux ajouts sont clairement présents pour améliorer et accélérer notre progression dans le niveau, ce qui ravira les amateurs d’arcade qui aiment et s’amusent à éviter les mouvements superflus.

Un dernier pouvoir a aussi été ajouté. Celui-ci est clairement destiné aux joueurs plus maladroits qui auraient du mal contre certains ennemis. Il s’appelle Intenso et rend votre luchador terriblement badass le temps d’un instant. En effet, taper sur les ennemis remplit une nouvelle barre de charge. Quand celle-ci atteint un certain seuil, vous pouvez activer le mode Intenso qui va vider cette barre progressivement jusqu’à vous rendre de nouveau normal.

Hormis ces différentes nouveautés, il existe aussi quelques passages qui ont été modifiés ou enrichis. Les décors ont été embellis et étoffés, avec l’ajout de nombreux détails graphiques inutiles mais colorés. Bref, cette version Deluxe est clairement une version ultime. Les développeurs avaient sans doute envie d’enlever quelques défauts et ont profité de cette version Wii U pour perfectionner leur bébé. C’est toujours bon à prendre pour les joueurs Nintendo qui n’auraient pas joué sur d’autres supports, et c’est toujours moins fainéant qu’un bête portage sans modifications. Maintenant, comme je l’ai dit, si vous n’avez déjà pas envie de refaire l’ancienne édition, je vois peu de raison pour recommencer une partie via cette nouvelle version.

Bastooooon !
Encore bastooooon !

En bref…

On aime :

  • L’ambiance mexicaine décalée
  • L’humour omniprésent
  • Le système de combats qui pète les rotules
  • Les nombreux hommages, notamment à Metroid
  • Le mode Intenso et les réajustements de gameplay
  • La durée de vie allongée par les nouveaux niveaux
  • La recherche du 100% et les niveaux d’El Infierno

On n’aime pas :

  • Le léger manque de bonus annexes
  • Et c’est à peu près tout

L’édition de 2013 était déjà un excellent cru, cette nouvelle mouture de 2014 constitue l’étape ultime, la maturation finale du jeu. Guacamelee! est un jeu riche, drôle, prenant, exigeant comme il faut, qui propose de récompenser autant le joueur novice que l’acharné du 100%. En forme d’hommage généralisé au jeu vidéo et à Internet, il n’oublie pas malgré tout de développer sa propre identité. Il donne l’impression d’un travail net, précis et maitrisé, sans faux pas ni bug majeur. En somme : ¡ un juego muy buenito !