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Bayonetta 2

Le

par

Sorti en 2010 en France, Bayonetta premier du nom impressionne. Riche, excentrique, exigeant et avec un gameplay d’orfèvre, il est qualifié de meilleur beat’em all de tous les temps. Partis de chez Capcom après avoir créé Devil May Cry, Viewtiful Joe et Okami, Hideki Kamiya et sa bande de chez PlatinumGames nous livrent ce cocktail de ce qu’ils savent faire de mieux et se hissent, au bout de leur troisième jeu, au rang de développeurs d’exception. Malheureusement, aussi bon qu’il soit, les ventes de ce jeu n’ont pas satisfait SEGA et bien que la suite soit déjà dans les tuyaux, elle se retrouve annulée.
C’est en 2012 que Nintendo annonce la résurrection de cette licence que tout le monde pensait enterrée. Bayonetta 2 devient un jeu exclusif sur Wii U et sort deux ans plus tard. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Nintendo aura eu raison de lui accorder sa confiance.

Retour au pays des sorcières

Généralement, lorsqu’un éditeur colle un « 2 » derrière le titre d’un jeu, il est rare de voir celui-ci différer totalement de son prédécesseur. C’est le cas pour Bayonetta ! Nous retrouvons la sorcière embarquée pour une nouvelle aventure où il faudra taper non seulement de l’ange, mais également du démon.

De l’aveu des développeurs, il aurait été inconcevable qu’une femme comme elle arrive dans une suite avec la même garde robe. La voilà donc relookée de la tête aux pieds avec une coupe courte, des habits plus sophistiqués que dans le précédent, même si elle garde son dos nu et des bas moulant, et ses fameux flingues fétiches rouges devenus bleus. Une expression dit qu’une femme change de coiffure lorsqu’elle change de mec, ce n’est pas vraiment le cas pour Bayonetta. Si vous avez joué au premier épisode, vous retrouverez ici tout ce qui lui a valu vos louanges. A savoir un jeu à la fois rapide et technique, sublimé par un affichage quasiment constant à 60fps, et cette spécificité de gameplay qui consiste à ralentir le temps suite à une esquive bien placée pour attaquer votre adversaire.

L’opération ressemble à un simple copié/collé mais en subtilité, ce n’est pas le cas. Tout d’abord, les armes mises à votre disposition ne seront pas les mêmes. Je trouve ces dernières mieux pensées qu’avant car chacune correspond à un style de jeu différent. Vous retrouvez les flingues et l’épée, mais aussi l’arc pour un jeu à distance moins chiant, une autre arme de corps à corps risquée mais efficace, une autre lente mais puissante, etc. Comme dans le premier, vous pourrez les obtenir avec des disques à collecter.

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Le nouvel apport principal est le pouvoir de l’apothéose. Peu original et encore moins subtil, il s’agit d’un déferlement de puissance limité à un court laps de temps. Très utile face aux boss, je trouve néanmoins ce pouvoir assez facile, d’autant plus que Bayonetta ne proposait pas ce type d’attaque pourtant commune aux beat’em all. Ajouté à cela, j’ai également trouvé le jeu bien plus permissif que le premier épisode. Le timing pour l’esquive est plus important et vous pouvez l’enclencher quasiment au début de l’animation ! Je ne dis pas que vous serez intouchable pour autant ! Mais la différence est quand même flagrante.
De manière générale, l’exigence a baissé d’un niveau par de multiples petites choses qui sautent aux yeux lorsqu’on a le premier à côté. Par exemple, les petits ennemis se laisseront plus facilement emporter par vos coups, alors qu’ils restaient auparavant statiques s’ils étaient en train de charger une attaque.

Ce ne sont que des détails et le système de jeu en lui-même reste bon dans sa technique et les sensations qu’il procure. Il compense d’ailleurs avec les démons, dont la résistance aux coups est nettement supérieure aux anges qui font ici office de menu fretin.

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Mais que serait Bayonetta sans sa bande son si particulière ? Si Helena Noguerra ne signe pas le thème principal, « Tomorrow is Mine » de Keeley Bumford (une artiste inconnue) remplit très bien son rôle, pour peu que vous aimiez les chansons pop girly ! Par ailleurs, ce thème est moins récurrent qu’il ne l’était dans le premier Bayonetta, ce qui n’est pas plus mal car il devient vite insupportable. Le reste de la bande-son reste dans le même ton que le précédent, c’est à dire qu’elle accompagne parfaitement l’ambiance. Les chœurs lors des combats sont combats de boss sont magnifiques et apporte une touche de grandeur à l’action que se déroule.

Comme vous le voyez, Bayonetta reste Bayonetta et malgré quelques concessions dues à l’édition Nintendo ou suite aux données récoltées avec le précédent jeu, l’ambiance, le plaisir et les sensations y sont identiques. Les joueurs qui avaient adoré Bayonetta étant déjà heureux avec la simple annonce d’une suite, Platinum Games ne s’est pas seulement contenté d’un simple épisode bateau et a tenté de donner un ton différent à son jeu.

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Tomorrow Is Mine
Glamor In Charm And Allure

De l’ombre à la lumière

La principale différence que l’on remarque en jouant à ce nouvel épisode, c’est le changement de ton, celui qui avait tant fait parler lors du premier épisode.
Dans le premier opus, les connotations sexuelles étaient présentes dans chaque scène que ce soit dans les poses ou les cris, le côté dominatrice de Bayonetta et l’aspect un peu bondage de l’ensemble. Un succès du jeu est même intitulé : »I’m A Bit… I Mean Witch ».
Que cela soit dû à Nintendo ou une simple volonté de ne pas refaire la même chose, le ton général du jeu se veut ici plus sérieux. Dans Bayonetta 2, l’amie Jeanne est embarquée en enfer après être morte en sauvant notre sorcière. Nous partons donc à sa rescousse en sachant qu’il nous reste peu de temps avant que son corps ne soit inutilisable ou son âme consumée. Nous n’avons donc plus une Bayonetta exubérante et confiante, mais une personne inquiète et qui va, ajouté à cela, se retrouver à devoir protéger un jeune garçon, Loki, qui subit les assauts des armées divines, dont ceux d’un sage Lumen mystérieux et très puissant.

Même si l’on retrouve évidemment de temps à autre, surtout dans le premier niveau, les gros plans sur la plastique de la demoiselle et tout ce qui va avec, l’ambiance générale de cet épisode diffère avec celui du premier. Personnellement, je trouve que ce n’est pas un mal, remettre du sexy à toutes les sauces aurait donné un gros sentiment de réchauffé, de déjà vu et pour combler à cette mise de côté, les développeurs ont mis l’accent sur l’autre gros point fort de l’esprit Bayonetta et Kamiya : la mise en scène. C’est sans conteste la réussite de ce deuxième épisode, les événements ne s’arrêtent jamais ! On se retrouve donc souvent à se battre sur des trucs qui tombent, sur des tornades géantes et même dans les airs grâce aux nouvelles ailes de Bayonetta ! De plus, le jeu ne ré-utilisera jamais une séquence précédente, un bon point qui assure une variété de l’action et des niveaux bien différents les uns des autres.

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Toute cette grandiloquence dans les situations sont qui plus est extrêmement bien servies par une Wii U au hardware bien maîtrisé qui ne descend que très rarement sous le sacro-saint seuil des 60fps. Pour ceux qui ont acheté le premier épisode, c’est juste le jour et la nuit : Bayonetta suivait la mode des jeux HD gris/terne, ici, l’écran est constamment rempli de couleurs dûes aux différents effets graphiques.

Malheureusement, cet excellent jeu s’égare dans un scénario trop bavard. A vouloir faire du Final Fantasy, c’est à dire raconter une histoire simple de manière compliquée avec un lexique de mots inventés, cela donne des romans-photos (les cinématiques de plans fixes du jeu) particulièrement longs où le bouton « passer » nous démange, et des anges possédant leur propre langue de mots à rallonge inintelligibles où le texte met trois fois plus de temps à être prononcé que le sous-titre à lire. A l’inverse, chaque événement est téléphoné plusieurs chapitres à l’avance et le scénario se résume à un sauvetage, ajouté à une méprise. Les nouveaux personnages sont également de gros clichés, on retrouve notre copain Ghirahim de Zelda Skyward Sword, le mec droit mais complètement aveuglé par la vengeance et Loki, l’amnésique très mystérieux n’ayant qu’un but. Ce dernier donnera d’ailleurs la réplique à Bayonetta tout au long du jeu pour des dialogues assez sympa.
Heureusement, malgré ces plans fixes très bavards, les cinématiques proposent une mise en scène détonante à la Michael Bay, mais en plus classe, sans les énormes explosions ni les gros muscles.

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Une journée en enfer

Ce périple remplit de cascades et de combats à tout de même une fin qui, comme l’ensemble des jeux Platinum Games, se termine bien trop vite. Il vous faudra à peine une dizaine d’heures pour en venir à bout et encore moins si vous foncez en ligne droite. Comme je l’ai mentionné tout à l’heure, il est rare de mourir surtout pour ceux qui ont déjà un peu d’expérience.

Heureusement, le jeu dispose d’une re-jouabilité plus forte que les autres jeux du développeurs, qui ne proposait rien d’autre une fois terminé qu’un autre mode de difficulté supplémentaire ou un aller simple du disque de jeu dans sa boite. De multitudes de choses sont à acheter dans la boutique dont des costumes, techniques, accessoires et un combat dantesque demandant le maximum d’Halo (la monnaie du jeu) possible, soit 99 millions. Pour atteindre ce chiffre, il va en falloir des heures supplémentaires.
Des éléments sont également cachés dans les niveaux, comme des nouvelles armes, tiers de coeur et autres demandant de fouiller les moindres recoins. Des améliorations qui seront plus que bienvenues pour les épreuves de combats qui se débloquent à la fin du jeu.

Vous pouvez aussi débloquer les différents personnages du jeu en remplissant certaines conditions. Ceux-ci ne sont pas de simples skins, sauf dans les cinématiques, et disposent de capacités propres, comme un timming plus précis dans l’envoutement, une défense amoindrie pour plus d’attaque,etc. L’intérêt d’autres personnages est en grande partie pour le mode multijoueurs.

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Le online, grande nouveauté de ce deuxième épisode. Vous débloquez tout au long du jeu des cartes de verset, demandant à être ré-utilisé en online avec un pote ou un inconnu pour revivre ces combats. A la manière de Kid Icarus ou Super Smash Bros, vous pariez plus ou moins de halo en fonction de la difficulté du combat et empochez la mise en cas de victoire. Le jeu vous demandera 5 victoires (donc 5 cartes) avant de vous donner le fruit de votre récompense. Entre les différents personnages, costumes et armes, vous avez largement de quoi vous faire un avatar différent de votre voisin.
Malheureusement, ce mode online est très mal fichu à cause d’une interface peu pratique. Créer une partie avec un ami relève du calvaire, petite explication de la marche à suivre. Vous êtes A devant inviter B, vous cherchez donc votre partenaire et lui envoyez une invitation. Lorsqu’il l’aura reçue, celui-ci n’aura pas l’option « rejoindre la partie », non, cela aurait été trop simple. Il faudra que B aille dans le menu « chercher un partenaire » et vous envoie également une invitation ! Deux fois sur trois, la requête de B sera refusée, sûrement pour cause de conflit, deux joueurs ne pouvant chacun être l’hôte, ou alors il ne se passera rien car vous envoyez une demande d’invitation au lieu d’y répondre.
Voici un bel exemple d’interface ratée.

Une fois parvenu à vous entendre, ce mode online ne vous laissera pas grand souvenir. C’est amusant de dézinguer du monstre avec un pote, mais tout comme ça l’est déjà en étant seul. Ce n’est absolument pas une coopération car vous n’aurez à aucun moment besoin de coopérer dans l’action, vous devez juste faire vos besognes et empocher. La seule entraide viendra lors d’une mort où votre pote pourra vous ressusciter.
En bref, il ne faudra pas compter sur ce mode pour rallonger la durée de vie du jeu. Ce n’est pas les jeux multijoueurs qui manque sur Wii U et si vous voulez de la coopération, tournez vous vers Pikmin 3 !

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En bref…

J’aime :

  • Le retour de Bayonetta !
  • La mise en scène extravagante
  • Un gameplay au poil pour de l’action non-stop
  • Les boss
  • Une Wii U bien maîtrisée et un jeu coloré
  • Les musiques
  • Le premier épisode proposé pour quelques euros de plus

J’aime pas :

  • Le mode online
  • Un gameplay un peu plus permissif
  • Un jeu trop bavard
  • L’aventure principale trop courte

Ressuscitée, Bayonetta revient dans une suite incontestablement meilleure que la première pour le plaisir de tous les fans de jeu d’action. En mettant un peu de côté l’aspect sexy pour mettre l’accent sur une mise en scène toujours plus dantesque, la sorcière apparaît sous un nouveau jour, sans pour autant changer ce qui nous plaisait tant chez elle : son gameplay rapide, riche et nerveux qui est ici admirablement bien servi par le hardware de la Wii U. Platinum Games et Nintendo nous donnent un autre grand jeu pour la Wii U et vous auriez tort de passer à côté.

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Aller plus loin :

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