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Pokémon version Rubis – Saphir – Émeraude

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par

C’était en 2002, rappelez-vous… L’époque de la Gamecube et de la Game Boy Advance. Pokémon était alors une licence forte, très forte, avec déjà deux générations de bestioles au compteur, et plusieurs jeux dérivés. Il fallait une nouvelle génération de Pokémon sur la console portable de Nintendo : la GBA aura donc eu droit à ses versions exclusives à travers Pokémon Rubis et Saphir, suivies par le désormais classique troisième épisode bonus, Émeraude. Douze ans plus tard, Nintendo décide de rééditer cette troisième génération sous la forme de remakes sur 3DS : pour beaucoup, l’intérêt semble plus que limité. Mais ce serait oublier ce que ces jeux GBA ont apporté à l’univers Pokémon. C’est pourquoi il était temps de rendre hommage à ces jalons de la série.

C’est reparti pour un tour !

Qu’on soit féru de Pokémon depuis la première génération sur Game Boy, ou bien novice en la matière (et c’est cette catégorie de jeunes joueurs qui est un des cœurs de cible de la franchise), ces épisodes ne déboussoleront personne par leurs mécaniques classiques mais efficaces. Après une introduction haute en couleur et très animée, nous voilà lancés à nouveau dans le monde merveilleux des Pokémon, en tant que jeune dresseur, garçon ou fille, vivant dans un village perdu avec trois maisons et un laboratoire high-tech (!), prêt à parcourir le monde.


Rubis et Saphir se démarquent cependant par une narration plus poussée, plus recherchée que par le passé. Ainsi, notre personnage est cette fois un petit nouveau fraîchement débarqué dans son village de Bourg-en-Vol, alias le trou du cul de Hoenn, la nouvelle région à explorer. Et le jeu de démarrer dans un… camion de déménagement, entre les cartons. Oui, à Hoenn, les enfants voyagent en soute, c’est comme ça. Sitôt débarqué, on apprend vite que notre propre père est un champion d’arène Pokémon, officiant dans une autre ville. Et quelques minutes plus tard, nous faisons la rencontre inopinée du Professeur Seko, que l’on sauve d’un mauvais pas en utilisant un des Pokémon qui attendaient sagement au fond du sac dudit professeur… Pokémon qui nous accompagnera du coup dans notre voyage sur les routes de Hoenn.

Pour nous servir de miroir dans cette aventure, un ou une rivale nous attendra au détour de certains chemins pour nous défier dans un combat de Pokémon. Mais cette fois-ci, point de Régis désagréable, nul rival roux voleur de Pokémon ! Ici, le rival est un ou une amie, et la rivalité n’est qu’un prétexte. Tout va bien dans le meilleur des mondes, à Hoenn. On viendra aussi en aide à un certain Timmy, jeune dresseur débutant parcourant également les routes du pays pour devenir maître Pokémon, comme tout le monde.


Sympa, le voyage en camion !
Quelle mère laisse son gamin voyager entre les cartons et lui dit ça à l’arrivée ???

Vous l’aurez compris, la troisième génération apporte davantage de profondeur à l’aventure. Notre héros ne se destinait pas forcément à devenir maître Pokémon à la base, mais s’y retrouve « contraint » petit à petit. Le rival n’est pas un antagoniste méchant mais un adversaire plutôt positif, qui ne cherche qu’à progresser et à vous faire progresser en vous défiant. Cela dit, à travers cette narration, Nintendo semble avoir voulu donner un ton plus doux à un univers qui était auparavant relativement rugueux. Souvenez-vous quand même du ton de Régis dans les versions Rouge et Bleu, ou bien encore du comportement immoral du rival dans Or et Argent. Ici, tout le monde semble en paix…

Nous sommes les méchants !

Tout le monde sauf la nouvelle bande de méchants du jeu. Exit la Team Rocket ayant déjà officié dans les deux générations précédentes, place désormais à la Team Aqua et à la Team Magma. C’est ici que le déroulement du jeu prend un vrai tournant selon la version choisie, là où les générations précédentes se contentaient d’un déroulement similaire.

Les deux équipes, Aqua (bleu) et Magma (rouge), sont deux bandes rivales luttant chacune pour un objectif précis. La Team Aqua cherche à étendre la mer et engloutir Hoenn pour rendre grâce à leurs Pokémon Eau, tandis que la Team Magma cherche à étendre la terre et à déchainer les forces volcaniques pour supprimer les océans et ainsi occuper le terrain avec leurs Pokémon Feu. Dans Saphir, vous combattrez la Team Aqua en étant soutenu par la Team Magma, et dans la version Rubis ce sera l’inverse. Malin, d’autant plus que ce choix scénaristique vient aussi justifier l’apparition du Pokémon emblématique de chaque version : la Team Aqua cherche à réveiller le puissant Kyogre pour engloutir Hoenn sous un déluge constant, tandis que la Team Magma souhaitera réveiller Groudon, non pas pour créer des routes à l’infini mais pour étendre les terres sous des flots de magma. La version Émeraude apporte une vision encore différente, nous y reviendrons.

Le choix du starter se fait dans l’herbe, en situation d’urgence !
Un voyage en bateau très tôt dans le jeu…

… et vous vous retrouvez déjà sur une île…
… prêt à dégommer le champion d’arène !

Les deux organisations criminelles ne cherchent donc plus à se faire de l’argent comme la Team Rocket, mais ressemblent plus à des illuminés fanatiques poursuivant un but presque biblique. Mais à la fin… Eh bien, tout le monde redevient gentil. Au lieu de conduire les malfrats en prison, l’intervention du héros va agir comme une sorte de prise de conscience et les méchants vont se rendre compte de leur erreur, abandonner leur plan et réfléchir à la question… Le monde est sauvé.

On retrouve ici le même point qu’avec votre rival gentil : l’univers de Pokémon a été passé à la Javel pour ressortir plus blanc. On gagne en richesse narrative et en retournements scénaristiques ce que l’on perd en profondeur, en rudesse de l’univers. Rubis et Saphir sont taillés pour être compris par des enfants de 3 ans, la morale est donc à ce même niveau. Plutôt dommage, dans un sens, car on perd ces différents niveaux d’appréciation qui faisaient la force des générations précédentes.

Joli jeu de jambe.

Par monts et par vaux

À côté de cet aspect narratif qui pourrait diviser, le jeu met tout le monde d’accord avec l’environnement qu’il vous propose. En effet, l’aventure vous promène comme jamais à travers un univers riche et varié, dans des environnements autrefois limités à de simples variations de couleurs ou de sprites, et qui prennent ici vie de manière remarquable. Si les grottes restent fidèles à elles-mêmes, vous arpenterez désormais des plages de sable fin sur lesquelles vous laisserez vos empreintes, des herbes si hautes que seul votre bonnet dépassera (attention aux raptors !), un désert de sable où s’abat une tempête permanente, les pentes d’un volcan recouvert de cendres, un site météoritique étincelant, etc. L’aventure vous poussera même jusqu’à explorer les fonds marins à dos de Pokémon, à la recherche de trésors, de cavités secrètes et de Pokémon subaquatiques ! Détaillé, chaque environnement est clairement identifiable et magnifiquement porté par le moteur graphique remanié pour l’occasion, toujours en vue 3D isométrique, mais tirant le meilleur parti des capacités de la GBA. Un régal pour les yeux.

La capacité Flash n’éclaire plus toute la grotte désormais, mais juste un halo autour de vous.

Des cendres volcaniques…
Une tempête de sable…
Des herbes VRAIMENT hautes…
Des fonds marins remplis de trésors…
Un site météoritique mystérieux…
Il y a tout ça à Hoenn, et bien plus encore !

Le jeu introduit également de nombreuses mécaniques novatrices. Si l’alternance jour / nuit introduite par Or et Argent a mystérieusement disparu, la gestion de l’heure est en revanche toujours d’actualité et présidera l’apparition de nombreux événements dans le jeu. De même, la météo s’en mêle et quelques zones vous proposeront de jouer avec les caprices du ciel : tempêtes de sable, pluies diluviennes, etc. De nouvelles attaques Pokémon influeront également là-dessus. L’horloge jouera aussi sur d’autres phénomènes plus discrets, comme la marée, permettant d’accéder à différentes zones d’une grotte selon si elle est basse ou haute. Malin ! On appréciera également le retour du Parc Safari, même s’il est désormais auréolé de beaucoup moins de mystères… et de bugs.

Attention : Poussifeu s’apprête à devenir grand et moche !

Notre personnage, enfin capable de courir une fois équipée de ses chaussures de course, pourra bénéficier de deux vélos différents permettant d’accéder à des zones distinctes, et d’un sac à dos encore mieux rangé que dans Or et Argent, triant les objets par type (objets classiques, Pokéballs, baies, CT et CS, objets rares). Il disposera en outre d’un outil appelé PokéNav, sorte d’agenda de poche disposant d’une carte détaillée, d’un volet concernant la condition de vos Pokémon, mais aussi et surtout d’une liste des dresseurs rencontrés. Car, autre nouveauté non négligeable, les dresseurs peuvent avoir envie de combattre à nouveau ! Une grande avancée qui ne vous oblige plus à tuer des centaines de Rattata dans les herbes pour gagner un pauvre niveau : désormais, vous pourrez combattre de nouveau des adversaires dont les Pokémon auront gagné également des niveaux !

Une révolution qui en accompagne une autre : les combats en duo ! Désormais, certains combats se déroulent en 2 contre 2, et vos Pokémon devront coopérer pour l’emporter. Attention aux attaques dévastatrices comme Séisme, qui blesseront même votre deuxième Pokémon si vous la lancez !

Les informations relatives à chaque Pokémon sont cette fois très détaillées…
… Et le système de stockage a été grandement amélioré ! La capture impossible parce que la boîte est pleine, c’est terminé !

Autre nouveauté : la gestion des baies. Introduites dans Or et Argent, les premières baies poussaient automatiquement une fois par jour, toujours sur le même pied. Désormais, des dizaines de baies différentes s’offrent à vous, avec des effets variés, et la complexité de leur culture passe un cran au-dessus. Une fois les baies récoltées, la terre où le pied était planté redevient meuble : vous pouvez de nouveau planter une baie, l’arroser et attendre qu’elle pousse et vous donne davantage de baies ! Mais attention à ne pas oublier de les récolter, car elles finiront par pourrir sur place ! À vous, donc, de gérer vos emplacements de baies et la fréquence de récolte, car toutes les baies ne poussent pas à la même vitesse…

Et toutes les baies ne servent pas forcément à soigner votre Pokémon en combat ! De nombreuses baies serviront à confectionner des Pokéblocs, utiles pour booster des Pokémon en vue des concours !

Déjà plein aux as… Voilà ce qui arrive quand on ne perd jamais.

Les concours, ou comment un Rattata niveau 10 peut tout rafler

Que sont les concours ? Probablement une des nouveautés les plus importantes du jeu. Pas en termes de narration, car absolument rien ne vous oblige à y participer pour finir le jeu, mais en termes de mécaniques de jeu, car les concours permettent de repenser l’entraînement des créatures de manière totalement différente.

Les concours sont divisés en cinq catégories : beauté, grâce, sang-froid, robustesse et intelligence. Pour gagner, un Pokémon doit montrer devant un jury et un public qu’il est le plus beau, le plus gracieux, le plus stoïque, le plus robuste ou le plus intelligent, selon la catégorie choisie. Mais comment faire ?

C’est parti pour le concours !

Deux choses à savoir. D’abord, chaque attaque Pokémon est caractérisée habituellement par son type et ses effets : quiconque a joué une fois dans sa vie le sait. Pour les concours, ceci ne tient plus, et les attaques se voient réattribuer une catégorie (beauté, grâce, sang-froid, robustesse, intelligence). Le but n’est pas ici de mettre KO qui que ce soit, mais de plaire au jury et au public. Cette affection est symbolisée par des cœurs, qui se remplissent si le Pokémon plait. Les attaques sont donc là pour accumuler des cœurs et pour en faire perdre aux concurrents. Ainsi, par exemple, l’attaque Psyko est une attaque de type Intelligence, permettant de gagner un cœur, et qui en fera perdre 3 aux Pokémon adverses ayant plu au jury.

Les Pokémon roulent des mécaniques chacun leur tour pour l’emporter.

C’est donc une toute autre stratégie qu’il s’agit de mettre en place, car les attaques auront des effets très variables, et il faudra avoir au moins trois ou quatre attaques de la même classe pour avoir une chance de l’emporter. De fait, un Pokémon ayant de bonnes aptitudes au concours sera peut-être un très mauvais combattant, car il se retrouvera avec quatre attaques normalement moisies en combat…

Cela dit, les attaques ne feront pas tout, et c’est là qu’intervient la deuxième chose à savoir : la condition de votre Pokémon, accessible à travers votre PokéNav. Si vous envisagez de remporter le concours Intelligence, il faudra booster l’intelligence de votre Pokémon en plus de lui attribuer les bonnes attaques. Et pour ce faire, il faudra lui confectionner de délicieux Pokéblocs à l’aide des baies récoltées dans la nature ! Dans chaque centre de concours se trouvent des mixeurs de baies : à l’aide de PNJ, vous pourrez y mixer les baies ramassées pour créer les Pokéblocs, sortes de bonbons Pez nouvelle génération permettant d’améliorer la condition de votre Pokémon. Chaque Pokébloc peut contenir une ou plusieurs saveurs : à chacune des cinq saveurs est associée une des conditions requises. À vous, donc, de booster votre Pokémon correctement en intelligence afin de remporter le concours à l’avenant !

Le PokéNav permet de suivre la condition de son Pokémon : mon Poussifeu n’a aucun talent particulier…

Comme vous le constatez, la stratégie à mettre en œuvre pour remporter les concours demande une toute autre approche que pour les combats, et c’est tant mieux ! Voilà un vrai changement dans l’approche de l’univers Pokémon, qui peut davantage convenir à certains. Une seule critique : comme dit plus haut, les concours n’ont rien d’obligatoire. Les remporter ne vous couvrira donc pas de gloire, mais juste de rubans pour décorer vos Pokémon… Avec davantage de récompenses à la clé, on se sentirait logiquement plus impliqués dans cette activité.

Le mixeur de baies, pour fabriquer des Pokéblocs !

Les nouveaux Pokémon et le syndrome Barpau

Il serait temps, après avoir parlé longuement du jeu et de ses nouveautés, de parler de ce qui motive l’achat d’un nouveau jeu de la série : les nouveaux Pokémon ! 135 nouvelles créatures apparaissent ainsi dans cette troisième génération, pourvues d’un intérêt et d’un charisme assez inégal… Les starters et leurs évolutions sont sympathiques mais relativement laids, surtout dans leur dernière forme. On est loin des mythiques Dracaufeu et Tortank, mais on s’habitue. D’autres Pokémon sont assez novateurs, notamment de par leur apparence et leur combinaison de type. On trouve par exemple des Pokémon Plante / Eau, mais aussi des Plante / Combat, Psy / Combat ou bien encore l’intouchable Spectre / Ténèbres, incarné par Ténéfix, seul Pokémon n’ayant aucune faiblesse particulière. Les Pokémon sont également dotés désormais d’une capacité spéciale, sorte de pouvoir général s’appliquant en combat, ou plus rarement hors combat. Bloquer les coups critiques, les KO en un coup, être insensible à certains types d’attaque, etc. Les différentes capacités Pokémon apportent de nouveaux éléments de stratégie permettant de pimenter les combats.

Dans cette arène, chaque adversaire battu éclaire davantage le terrain !

En revanche, c’est un peu le craquage au niveau de la capture et de l’évolution de certains de ces Pokémon. Outre les classiques pierres d’évolution, on vous demandera également de procéder à des échanges en leur faisant tenir un objet particulier, ou d’augmenter leur taux de bonheur, deux pratiques introduites dans Or et Argent. De nouvelles pré-évolutions font également leur apparition (Azurill, pré-forme de Marill, ou Okéoké, pré-forme de Qulbutoké) et seront accessibles par reproduction et éclosion d’œuf. Rien d’impossible. Mais on trouve également des Pokémon diaboliquement rares, comme Eoko, une sorte de morceau de tissu minable avec une clochette, apparaissant une fois l’an, et aussi utile qu’une valise sans poignée. Ou encore Munja, qui apparaitra magiquement dans votre équipe en faisant évoluer un Ningale en Ninjask, mais uniquement si vous ne transportez que 5 Pokémon… Comment peut-on trouver ça sans solution ?

Coucou.

Le pompon revient à Barpau, qui est à la beauté ce que Magicarpe est à la puissance : Barpau est un putain de poisson moche mais c’est le Pokémon le plus rare du jeu, n’apparaissant que sur 6 cases d’une rivière précise, laquelle contient plus de 400 cases… Et il ne mord pas toujours à l’hameçon ! Si vous parvenez à l’attraper par un heureux hasard, trouver le moyen de le faire évoluer tient de l’exploit, puisqu’il faut faire augmenter sa condition Beauté au maximum en le bourrant de Pokéblocs parfaitement mixés (hé oui), avant de lui faire gagner un niveau… Sérieusement ?

Un peu de détente dans les sables chauds de Vermilava.

Voilà ce que j’appelle le syndrome Barpau : les conditions à remplir pour obtenir certains Pokémon sont débilement difficiles et doivent être devinées comme par magie. Ajoutons à cela deux Pokémon légendaires inexistants dans le jeu, ainsi que deux Pokémon vagabondant sur les routes aléatoirement et très difficiles à localiser, comme les trois chiens légendaires de Or et Argent… On se demande ce qui est passé par la tête des développeurs pour nous pondre des idées pareilles. Et je ne comprends pas l’intérêt de mettre 12 000 Pokémon impossibles à capturer…

Une belle aventure quand même

Reste malgré tout que ces versions sont particulièrement plaisantes à parcourir. Pas forcément pour leurs musiques limitées par le chipset de la GBA, terriblement pauvre, mais plutôt de par la diversité des situations, des environnements, des énigmes, par la longueur du titre, par la diversité des Pokémon à capturer. À travers ce jeu, Pokémon prend une toute autre dimension, avec des quêtes variées vous menant du sommet des volcans au fond des océans, avec de nombreux secrets allant de la simple épave de bateau à fouiller à la légende du Pokémon Rayquaza endormi au sommet de sa tour, en passant par les trois Pokémon golems enfermés dans trois temples perdus à travers le monde… Le jeu est riche, très riche, presque trop riche. On pourrait encore parler des heures des énigmes à déchiffrer en braille, de la Maison des Pièges, de la Tour des Combats où vous attendent les défis les plus durs du jeu, de la création de votre base secrète ou encore de l’Île Mirage, dont la probabilité d’apparition est infime… Le mieux pour découvrir ce jeu est de s’y plonger corps et âme, car vous allez en avoir pour des centaines d’heures avant d’en voir le bout.

La liste des dresseurs à combattre de nouveau est longue !

Pour les plus acharnés, compléter le Pokédex en entier relève de l’abnégation la plus totale et est réservée aux porte-feuilles les plus dodus : en plus des échanges nécessaires avec la version Rubis pour récupérer les Pokémon exclusifs, vous devrez également transférer des bestioles depuis Pokémon Colosseum sur GameCube, mais aussi depuis Pokémon Rouge Feu et Vert Feuille, les remakes sur GBA des premières versions ! Un gouffre financier et temporel, ne vous y engagez qu’en connaissance de cause !

Sachez aussi, pour finir, que cette époque, c’était aussi celle des prises de risque un peu folles et des bugs bizarres. La pile interne du jeu, régissant les événements temporels, pouvait vous lâcher très tôt si vous n’aviez pas de chance : vous n’aviez plus alors qu’à espérer une réparation auprès de Nintendo, ou bien faire une croix sur votre sauvegarde… Nintendo organisait également parfois des événements permettant de récupérer des objets secrets : c’est ainsi que j’ai envoyé ma cartouche de jeu par la Poste (oui oui) pour qu’on me transfère un pass secret permettant de récupérer un des deux Pokémon légendaires volant à travers Hoenn (Latios ou Latias, au choix)… Qui irait maintenant envoyer sa cartouche pendant 2 semaines on ne sait où afin de récupérer un Pokémon rare ? C’était une belle époque, mine de rien…

Pacifiville, une bourgade flottante perdue dans l’océan.
C’est le moment de tout donner : Kyogre ne se laissera approcher qu’une fois !

Version Émeraude, le choc des titans !

La désormais classique et obligatoire troisième version, pratique instaurée par Pokémon Version Jaune et suivie par Pokémon Version Crystal, se matérialise pour cette troisième génération sous la forme de la version Émeraude. Outre un lifting graphique général et le retour des animations de début de combat rajoutant un peu de vie, cette version se caractérise notamment par un scénario revu en profondeur. Cette fois, les Teams Magma et Aqua s’affrontent entre elles sans vous épargner, et vous vous retrouverez généralement pris entre deux feux. Chacune réveillant son Pokémon légendaire attitré, on assiste ainsi à la fin du jeu à un combat titanesque entre Kyogre et Groudon, soutenu par force cinématiques… La seule issue possible sera pour vous de réveiller Rayquaza, le dragon légendaire (un cousin à Shenron de Dragon Ball), seule créature capable de calmer les deux Pokémon déchainés et d’empêcher le chaos de détruire tout Hoenn… Sacré programme !


Au-delà de cet aspect scénaristique, la version Émeraude apporte des réajustements dans les arènes et les équipes de certains dresseurs, mais aussi dans certaines statistiques d’attaque ou de fréquence d’apparition. La Tour de Combat se trouve changée en Zone de Combat, plus vaste et diversifiée, et les Concours Pokémon sont rassemblés toutes catégories confondues en un seul bâtiment.

En somme, rien d’indispensable, mais une excellente version d’appoint pour ceux que ça intéresse.

En bref…

Voilà, j’ai pondu ma tartine, c’est l’heure du bilan pour les flemmards de la lecture !

J’aime :

  • Le scénario plus dense
  • Le combat des forces de la nature !
  • Les concours
  • Les combats enrichis en stratégie
  • Certains nouveaux Pokémon (mais pas tous)
  • La richesse de l’univers
  • Le temps de jeu infini pour qui s’implique dans l’aventure

J’aime pas :

  • Le côté trop gentillet que prend l’aventure
  • Certains Pokémon dégueulasses
  • La difficulté débile pour attraper certaines bestioles
  • La Tour de Combat, dure à en crever
  • Certains musiques font mal aux oreilles…

Avec Rubis et Saphir, Pokémon prend un tournant dans son histoire. Pour beaucoup, ces épisodes ont été le début de la fin : cela correspond peut-être à cette grande richesse et cette diversité d’éléments que propose le jeu. Pour ceux qui voulaient du Pokémon pur et dur, c’est sans doute trop, et la diversité a noyé l’intérêt du jeu.

Pourtant, cette troisième génération apporte un lot de nouveautés considérables et une aventure comme jamais la série n’en avait proposé. Passer à côté, c’est passer à côté d’un des jeux majeurs de la série. Alors, profitez des remakes sur 3DS et jouez à ces monuments que sont Pokémon Rubis et Saphir. Vous n’allez pas lâcher la console de sitôt.