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Hotel Dusk Room 215

Le

par

Après un premier jeu d’aventure (Another Code) sur la portable 2 écrans de Nintendo, CING remet ça ! Mais cette fois, changement radical d’esthétique et d’ambiance. Un scenar’ en béton armé, un visuel épatant, des énigmes sympathiques… Bienvenue à l’Hotel Dusk !


Avant de commencer mon premier test sur NDM, je vais vous raconter ma vie ! je suis donc né à Romans sur Isère, le 16 avr… hein, vous vous en tapez ? Bon, je zappe le plus gros pour en arriver directement au moment où j’ai découvert Hotel Dusk. Dès que j’ai vu les premières images, oui, je suis tombé amoureux de ce jeu. Je l’ai attendu avec impatience, et le jour de sa sortie, j’ai fait tous les magasins possibles afin de le trouver… Et là, c’est le drame : aucun magasin ne l’a reçu, autant les grandes surfaces que les boutiques de jeux… Il ne me reste qu’un magasin à vérifier… Et là, ô, joie ! Le jeu est disponible !! Je me jette dessus en poussant les gamines qui regardaient Nintendogs, Léa vétérinaire et Totally Spies, je fonce à la caisse, et je rentre chez moi direct ! J’arrive chez moi, je m’enferme à clef, je débranche le téléphone, MSN, je me prends un Coca black frais, j’allume ma DS… Enfin, le premier contact avec Hotel Dusk !

Vous l’aurez compris (pour ceux qui ont lu ce passage fort intéressant), ce fut un achat impulsif. Aurais-je du lire un test avant de me prendre ce jeu ? Et bien non, et j’ai bien fait ! Parce que d’une, je me suis pas spoilé la gueule, et de 2, mon avis diffère totalement de la plupart des tests que j’ai lu après avoir fini le jeu… Du coup, voici mon test !

Le souvenir qui hante Hyde : son ultime face-à-face avec Bradley…
Rachel est la secrétaire de Ed… et la confidente de Hyde.
Elle ignore qu’il recherche Bradley…

Histoire

Comment résumer le plus gros point fort du jeu sans trop spoiler ? C’est pas une mince affaire ! Il faut savoir que le jeu se déroule aux États-Unis, le 28 décembre 1979. 3 ans auparavant, Kyle Hyde (vous) démissionne de la Police de New-York suite à une affaire qui a mal tourné : le coéquipier et ami de Kyle, Brian Bradley trahit la police en fournissant des informations à une organisation criminelle. Hyde reçoit alors un coup de fil, lui apprenant où se trouve Bradley. Hyde fonce, et retrouve son coéquipier sur les quais de Manhattan. Après un dialogue très court, Bradley tente de s’échapper, et Hyde l’abat. Bradley tombe à l’eau, et on ne retrouva jamais son corps.

Depuis, ce souvenir hante Hyde, qui reste persuadé que Bradley est toujours en vie… Il décide donc de quitter la police, et de partir à la recherche de son ancien coéquipier. Hyde prend contact avec Ed, ex-flic lui aussi, et un ancien ami de son père. Ed dirige une société appelée Red Crown : cette société envoie des représentants a travers le pays afin de vendre divers objets ménagers. Mais en réalité, il s’agit d’une couverture pour masquer la véritable mission de la société : retrouver des objets particuliers, égarés ou volés. Et en ce jour du 28 décembre 1979, Ed appelle Hyde, lui donnant l’ordre de se rendre à l’Hotel Dusk, et d’y attendre ses instructions. Le jeu commence maintenant !

Graphismes

Que ce soit clair, le jeu n’est – techniquement parlant – pas une « tuerie » graphique. Mais artistiquement, c’est la claque ! Les persos en 2D ont du charisme, on ressent vraiment leur coté humain, renforcés par les dialogues. Le style crayonné en noir et blanc me plait énormément, et les traits des personnages qui sont toujours en mouvement les rendent vivants. Les personnages sont très expressifs, c’est une réussite totale ! Et, je dois l’avouer, c’est ce côté graphique qui m’a donné envie de posséder ce jeu dès que je l’ai vu. Le seul défaut, c’est lorsque les personnages en 2D sont intégrés dans les décors en 3D : c’est complètement loupé ! Les contours sont affreusement pixelisés et les persos restent immobiles. Dommage, mais ça ne gâche que très peu l’univers graphique du jeu, ce n’est pas gênant.

Pour ce qui est de la 3D, je ne suis pas d’accord avec la plupart des tests que j’ai lu. La 3D est parfaitement réussie, il ne faut pas oublier que l’on est « que » sur DS ! Les couleurs sont certes monotones et ternes, mais c’est uniquement pour donner une ambiance au jeu. Il n’y à qu’à aller sur le toit de l’Hôtel pour réaliser la beauté de la 3D. Non, graphiquement, à part l’intégration des personnages dans la 3D, et le plan de dessus qui est très sommaire (mais qui est apparemment un choix des développeurs pour rendre la navigation plus simple), c’est tout simplement un sans faute. Bravo CING !

A votre arrivée, signez le registre.
Bienvenue à l’Hotel Dusk !
Le mode gaucher : on retourne la console !

Gameplay

La particularité d’Hotel Dusk, vous l’aurez remarqué sur les images, est que, pour jouer, il faut tenir la console à la verticale, comme pour Programme d’Entraînement cérébral du Professeur Kawashima. Cela renforce la sensation de lire un bouquin, c’est une configuration que je trouve très agréable, en particulier pour ce type de jeu ! Il existe aussi un mode pour les gauchers. Le jeu se joue donc intégralement au stylet, et le gameplay se divise en 4 parties :

Exploration :

L’écran gauche affiche en 3D une vue de l’hôtel des yeux de Kyle Hyde. C’est sur celui-ci que l’on voit la plupart des détails à examiner. Par contre, il n’y a aucune interaction, si ce n’est l’angle de vue qui change en fonction de vos déplacements exercés sur l’écran droit (le tactile, donc). Celui-ci affiche un plan de l’hôtel, vu de dessus. La 2D affichée est très sommaire, mais permet une meilleure lisibilité des lieux. Le seul petit défaut de cette jouabilité (mais c’est pour chipoter) est que l’on ne peut pas se baser sur l’écran de gauche (3D vue subjective) pour se mouvoir… Je précise : quand vous dirigez Hyde, vous serez obligé de le diriger grâce au stylet (la croix peut être utilisée aussi, mais c’est pas très intéressant) et vous serez forcés de suivre ses déplacements sur l’écran tactile avec le plan en 2D. Du coup, on ne regarde l’écran 3D qu’occasionnellement, et de moins en moins au fur et à mesure que l’on connaît l’Hôtel.

Lorsque, sur l’écran droit, vous voyez un détail qui vous interpelle, il suffit de cliquer dans sa direction. Hyde va alors se déplacer, et dès que le détail en question est à portée de main, une icône loupe clignote en bas de l’écran droit. Cliquez dessus, et vous arriverez à la seconde phase du gameplay.


Fouilles :

L’écran gauche affiche désormais Kyle Hyde, et ne sert plus à rien. L’écran tactile, lui, affiche une vue subjective de Hyde en 3D. L’angle de vue peut être modifié par un curseur en bas de ce même écran, ce qui permet souvent de voir des objets passés inaperçus ! Cliquez sur les objets que vous voyez pour les décrire, les ramasser, ou les combiner avec des objets que vous possédez déjà. C’est souvent à partir de cet écran que vous avez accès à des énigmes.

Énigmes :

Là, impossible de décrire le gameplay, puisqu’il change constamment ! Et pourtant, à part pour 2-3 énigmes, ça reste très intuitif, et si vous n’arrivez pas à résoudre certaines énigmes, c’est soit qu’il vous manque des éléments, soit que vous êtes mauvais ! En aucun cas on ne peut incriminer le gameplay ! Tout comme dans Another Code, les énigmes sont souvent ingénieuses… En revanche, elles sont finalement assez peu nombreuses, ce qui est dommage. Et pour info, toutes les énigmes ne se résolvent pas forcément au stylet ! 😉

Dialogues :

Le gros morceau du soft ! Les dialogues représentent à eux seuls 90% du temps que vous aurez passé à jouer à Hotel Dusk. Sur l’écran gauche, vous avez à nouveau Hyde, ainsi que le nombre de questions à poser qui s’affiche en haut à gauche. Sur l’écran droit, vous voyez soit votre interlocuteur lorsque vous discutez, soit un menu qui affiche les questions à lui poser et à partir duquel vous pouvez accéder à vos objets afin de les montrer. Ceci vous permettra de continuer un interrogatoire, ou tout simplement d’avoir un commentaire sur l’objet en question. Un petit triangle en bas à droite permet de faire défiler les dialogues quand vous cliquez dessus.

Vous aurez également à votre disposition un calepin dans lequel vous pourrez prendre des notes. Cependant, vous n’avez que 3 pages disponibles, alors écrivez petit ! ^^


Voici Dunning, le patron de l’Hotel Dusk.
Comme on le voit sur cette image, l’intégration des persos 2D sur un fond 3D est… Comment dire ? Carrément loupée.

Déroulement du jeu :

Le jeu se découpe en chapitres (je vous dirai pas combien ! ^^), et chaque chapitre se découpe en tranches horaires de 20 ou 40 minutes DANS LE JEU. En temps réel, le temps écoulé n’a aucune incidence : vous pouvez rester bloqué 3 plombes sur une énigme, quand vous y arriverez et finirez la tranche horaire, il ne se sera écoulé que 20 min. ^_^ Il faut savoir aussi que la fin d’un chapitre sera synonyme d’interrogatoire sur un résident ou un employé de l’Hotel Dusk.

Et là, faites attention à vos paroles, vos réponses et vos intuitions : si vous donnez les mauvaises réponses, vous pouvez déstabiliser votre interlocuteur, le vexer, ou vous pouvez perdre en crédibilité. Quelques fois, vous avez droit à l’erreur, et d’autre fois, la moindre erreur sera fatale, mettant ainsi un terme à l’interrogatoire, et donc à votre enquête. Chaque fois que vous donnez une mauvaise réponse, vous verrez un dégradé rouge apparaître sur votre interlocuteur…

Une icône permettant de réagir au paroles de la personne face à vous apparaît de temps en temps… Malheureusement, elle n’apparaît qu’à certaines paroles prédéterminées, et il vous faudra au final réagir à chaque fois que vous verrez cette icône, sous peine de devoir retourner interroger la même personne 5 minutes plus tard. Ce défaut nuit à l’intuition du joueur, ne lui laissant que peu de liberté… L’idéal aurait été que cette icône apparaisse constamment, mais que le joueur choisisse quand y cliquer dessus… Dommage.

Autre défaut des dialogues : durant un interrogatoire, vous commencez par cuisiner votre interlocuteur. Pendant la conversation, Hyde mémorise certaines paroles pour poser des questions plus tard. Le problème vient du fait que l’on peut poser les question dans n’importe quel ordre, ce qui rend les conversations parfois pas très cohérentes. Mais là je chipote. L’ensemble des dialogues est agréable à lire, et c’est seulement au bout de 7 heures de jeu que je me rends compte que « Tiens ? mais y’a beaucoup de texte à lire dans ce jeu, en fait ! ». L’histoire est vraiment bien construite, et pour vous aider à mémoriser certains détails, noms ou évènements passés, un petit QCM apparaîtra à la fin de chaque chapitre. Je ne crois pas que ce soit pénalisant pour le joueur de donner une mauvaise réponse… ça sert surtout à se souvenir des passages importants du chapitre qui vient de s’achever.

Le dernier gros défaut du jeu est sa relative linéarité : malgré toutes les personnes qui résident à l’Hotel Dusk, les chambres restent vides ! Je veux dire par là que si vous allez frapper à la porte d’un personnage avec qui vous n’êtes pas censé parler à ce niveau de l’intrigue, personne ne répondra… Seuls sont présents les personnages que vous devez aller voir pour faire avancer votre enquête… ça casse tout ce qui est fait pour rendre le jeu vivant, c’est vraiment dommage. Cela dit, ça ne m’a pas empêché de me retrouvé bloqué plusieurs fois ! ^_^

Pour résumer le déroulement du jeu, on dira qu’on a plus affaire à un polar interactif qu’à un véritable jeu. C’est un constat qui est loin, très loin d’être péjoratif. Hotel Dusk est excellent, mais ne laisse quasiment aucun libre-arbitre… comme beaucoup de jeux actuels, finalement…

Musiques et sons

Le « groom » de l’Hôtel… un vrai flemmard !

Aïe… Le gros point faible du jeu… Si les bruitages sont plutôt bien réalisés et les jingles (quand on réussit une énigme, par exemple) sont agréables à entendre, les musiques, elles, sont vraiment loupées ! Pourquoi ? Parce que déjà, elles ne sont pas forcément agréables à entendre, ces espèces de musiques d’ascenseur qu’on est obligé d’écouter pendant tout un dialogue ou une phase d’exploration. Et surtout, pire que tout : elles ne correspondent en rien à l’ambiance polar voulue par les développeurs ! C’est un comble ! Il y a bien sur quelques exceptions (assez rares), mais à aucun moment on n’a la sensation d’être plongé dans une histoire sombre, comme je l’espérais lors de mon achat. Allez faire un tour sur le mini site officiel d’Hotel Dusk, et écoutez un peu la musique… et bien à aucun moment vous n’entendrez de sonorités de ce genre ! Dommage !

Durée de vie

S’il y a une grosse amélioration dans Hotel Dusk par rapport à Another Code, c’est bien la durée de vie ! Mais il faut savoir qu’elle dépendra essentiellement de votre vitesse de lecture (quoique… le texte défile assez lentement…). Pour ma part, il m’aura fallu 17h de jeu pour en voir la fin la première fois… 17 h, sans compter les fois ou j’ai perdu et où je n’ai pas enregistré ! De plus, j’ai loupé une sorte de quête annexe, que je ne vous dévoilerai pas ici (c’est surtout parce que je n’ai pas compris l’intérêt… mais je suis sûr d’avoir loupé des trucs !). Par contre, on le finit une première fois pour dévorer l’histoire, on le finit une seconde fois pour trouver tout ce qu’on a manqué, mais après… On y revient assez peu… C’est aussi le défaut de ces mythiques Point & Click de LucasArts dans les anées 90-95 : un jeu tout bonnement excellent, mais beaucoup moins intéressant lorsqu’on l’a terminé. En fait, il faut vraiment le comparer à un bouquin… Si vous êtes du genre à relire les bouquins que vous aimez, vous n’aurez absolument aucun regret !

Voilà ce qui vous attend si vous foirez un interrogatoire… ou vous comportez de manière suspecte.

En bref…

J’ai fait un achat impulsif ? Oui ! Je le regrette ? Non ! Absolument pas ! Hotel Dusk est un jeu excellent, d’un genre assez peu représenté, surtout dans les productions actuelles. On le compare souvent à Phoenix Wright, en disant « qu’Hotel Dusk est moins bien ». Si je n’ai jamais joué à PW, c’est pour une bonne raison : l’univers, les personnages, ne m’ont jamais attirés. Dans Hotel Dusk, les personnages sont presque vivants, on s’étonne avec eux, on rit avec eux, on doute avec eux. Le scénario est en béton armé, excellemment ficelé (même s’il n’est pas très réaliste, en raison d’un nombre aberrant de coïncidences…) et les énigmes sont très ingénieuses. Et puis 17h pour un jeu d’aventure de ce type, c’est vraiment pas mal du tout !

Après, il faut aimer la lecture ! Mais si vous aimez les Point & Click, et que l’esthétique du jeu vous plait, Hotel Dusk devient vite indispensable.


HISTOIRE : 19/20
Un huis clos dans un vieil hôtel miteux, des personnages liés par des secrets qu’il vous faudra découvrir, la quête personnelle d’un ancien flic à la recherche d’une réponse. Si je ne mets pas la note parfaite, c’est tout simplement parce que la perfection n’existe pas… et aussi parce que le réalisme du scénario est un peu terni par une profusion de coïncidences…

GRAPHISMES : 18/20
Une 3D réussie quoiqu’on en dise, un chara design excellent, un style graphique unique : là aussi, c’est quasiment parfait ! 2 défauts : les persos en 2D sur le décor 3D sont loupés, et le plan de l’hotel sur l’écran tactile est très sommaire. Mais comme je l’ai dit plus haut, c’est sans doute pour ne pas nuire à la lisibilité, et puis ça n’est absolument pas gênant.

GAMEPLAY : 16/20
La DS à la verticale contribue à renforcer l’aspect littéraire du jeu, et la jouabilité n’en pâtit pas. Le gameplay est juste excellent et les énigmes intéressantes. Hyde traîne un peu la patte, mais c’est juste pour chipoter.

MUSIQUES ET SONS : 07/20
Hem… Les musiques n’ont rien à voir avec l’ambiance polar… Là, CING a loupé son coup !

DURÉE DE VIE : Pas de note
Si vous torchez juste le jeu une fois, vous en avez environ pour 17h. Ajoutez 10 heures pour faire le jeu une seconde fois si vous voulez. Après, on a plus rien à y découvrir, ou presque. Moi, je sais que j’ai raté quelques trucs, alors j’y retourne !


NOTE FINALE : 15/20
Oui, j’ai énuméré beaucoup de défauts lors de ce test, c’est mon coté « jamais content ». Mais si je ne vous ai que très peu parlé des point forts, c’est parce qu’ils se situent essentiellement dans l’histoire, l’ambiance, le déroulement du jeu… Et si j’avais voulu détailler ces points-là, j’aurai gâché la surprise de ceux qui se laisseront tenter par une investigation dans l’Hotel Dusk. Mais si vous aimez le style graphique, la lecture, et que vous avez apprécié Another Code, jetez-vous sur Hotel Dusk, vous ne le regretterez pas !

Aller plus loin :

Voir aussi :

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