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Deadly Creatures

Le

par

Dans la jungle des jeux à rallonge qui prennent autant de numéros au bout de leur titre qu’il y a d’acheteurs et qu’il y a de zéro au bout de leurs profits faciles, certains pensent que la Wii est encore une console permettant de développer des jeux vraiment nouveaux. On ne tape pas dans une sempiternelle suite, pas de grosse licence du cinéma, pas de personnage charismatique mais juste des bestioles connues de tous et parfois craintes de tous, même de loin sans jamais s’en être approché en vrai. Amatrices et amateurs de sensations fortes et de bestioles grouillantes et venimeuses, voici le test contre lequel votre bombe insecticide n’aura aucun effet !

Un jeu de baston sans gros muscle ?

C’est le studio pas très connu Rainbow Studios qui a eu l’idée de développer un jeu de baston non pas avec Ryu ou Ken (tiens, encore un jeu à numéro…) qui étaient occupés ailleurs à toujours hurler les mêmes formules, mais avec des bestioles que tout le monde déteste : scorpions, mygales, lézards, serpents à sonnette, mantes religieuses et toute une galerie de bestioles venant tout droit du désert et qui ne demandent qu’une chose avant de se défendre : Qu’on leur foute la paix !

La paix, ils ne l’auront pas. Deux gros balourds ont décidé de partir à la recherche d’un trésor enterré avec son propriétaire. Tout ce qu’on sait d’eux c’est qu’ils se foutent complètement de se qui se passe à leurs pieds et la seule chose qu’ils recherchent c’est ce foutu trésor.
Alors qu’une tarentule réveillée par des coups de pelles s’en va chercher un ou deux grillons à croquer elle se retrouve nez à nez avec un scorpion du désert qui lui aussi, vient de se faire réveiller par deux imbéciles et leurs pelles. Pas de chance, il n’y a que deux grillons et aucun des deux insectes ne veut partager. L’aventure commence…

Une aventure ensoleillé et empoisonnée

Même dans les profondeurs de la Terre, le téléphone fait chier !
On le voit bien là : la mygale fait la gueule.
La première grande rencontre du jeu. Aucun problème de dentition.

Aventure ? Mais il ne s’agit pas d’un jeu de baston alors ? Et non, pas vraiment, même si les vidéos vues ici et là nous montraient toujours des combats entre des insectes, il n’en est pas vraiment de même quand on joue au jeu… Au lieu de regarder… C’est tellement mieux.

Pour leur première rencontre, alors qu’on croit assister à un combat avec barre de vie et Hadoken… Hum, avec barre de vie et coups spéciaux, on voit le scorpion qui après quelques pas de côté s’en va le ventre vide laissant la mygale dévorer les deux grillons sans défense. De là, l’araignée part à l’aventure. Pour où ? Ca on ne sait pas et on ne saura jamais. D’ailleurs, une araignée sait-elle toujours où elle va ? Bref, ici il ne s’agira pas d’aligner des combat jusqu’au ko de l’adversaire mais de traverser le désert, un champ de cactus, des grottes et autre lieux hospitaliers à la recherche de….. A la recherche de ce qui se trouvera sur notre chemin. C’est à ce moment que je m’identifie à la mygale.

Apprendre à repousser sa peur et à s’en servir

En arrière plan : le mort de l’histoire. Sans doute piqué par un mauvais dard…
Son fric dort à ses côtés.

Le jeu se compose de dix endroits à explorer avec des objectifs à remplir. Dans le premier, on croisera par deux fois les deux bonhommes creusant, inoffensifs. Après quelques mètres parcourus, ce sont deux scarabées qu’il faudra mettre au pas. Heureusement, l’un d’eux finira empalé sur un cactus. Rapidement on se rend compte que l’accent a été mis sur l’ambiance. Dès les premières minutes du jeu, on est surpris par des bruitages qui font bondir si on a mis le son un peu fort. Même si le cri de la mygale qu’on dirige fait un peu penser à un aboiement, on s’y fait vite, et rapidement on n’a qu’une envie: rencontrer d’autres bestioles avant la fin du niveau pour voir ce que cette araignée là a dans le ventre en dehors des deux grillons croqués dès le début…


Au fur et à mesure du niveau, suivant le nombre d’ennemis croqués, déchiquetés ou dévorés, on gagne des points. Un scarabée en vaut 100, un lézard en vaut 250, un scorpion un peu plus. Ces points permettent de gagner des mouvements de défense ou d’attaque.


Les deux pilleurs de tombes en action !

Quand un nouveau mouvement est débloqué (ça va assez vite), un message nous l’indique sur l’écran avec les gestes à accomplir avec le nunchuk et la Wiimote. Des super combo (ceux qu’on a souvent vus dans les vidéos) se débloquent aussi. Cette fois, quand un ennemis est à l’agonie, apparaissent à l’écran, dans l’ordre, les gestes à effectuer pour réussir le méga combo qui réduira le pauvre ennemi à néant. A deux reprises on aura seulement à suivre les indications à l’écran pour échapper aux veuves noires. Un faux mouvement et nos amis se feront dévorer.


Le premier niveau est plus un tutorial qu’un vrai niveau. Vingt petites minutes pour le parcourir, se faire aux commandes, aux ennemis, à l’environnement et aux capacités de notre mygale.
Si vous voulez savoir qui d’une mygale ou d’un serpent à sonnette est le plus fort, il suffira de terminer le premier niveau……

Quand la mygale se repose, le scorpion danse

Vous n’êtes pas super copain avec les araignées, n’est-ce pas ? Tant mieux pour vous ! Les développeurs ont pensé à vous et au deuxième niveau c’est un scorpion qu’il faudra diriger. Même chose que pour la mygale, on apprend les mouvements au fur et à mesure de la progression et on obtient des combos (plus nombreux et plus spectaculaires pour celui-ci).

Ce qui est fort bien fichu, c’est qu’on se rend compte alors qu’on a une histoire en toile de fond qui se dessine: Les deux connards de base cherchant leur trésor seront sur notre chemin de temps en temps. Enfin plutôt en arrière plan, toujours à la recherche de leur butin. Le truc bien aussi, c’est qu’ils parlent en français. Les écouter ne sert à rien mais les entendre balancer leurs histoires salaces en fera rire plus d’un. On ne saura jamais ce qu’il recherche vraiment mais leurs travaux sont un prétexte à nourrir une histoire de fond dont nos amis scorpion et mygale se contrefoutent complètement. Pourtant, on prend un certain plaisir à croiser les gaillards pour savoir où ils en sont dans leurs recherches.

Leurs coups de pelles provoqueront parfois des éboulements. De là, un nouveau niveau s’ouvrira. Par alternance on joue avec la mygale puis avec le scorpion. Seulement eux deux. Les héros de ce jeu.

Pas de costume rouge et bleu, mais efficace quand même !

Certains endroits ne sont accessibles qu’à la mygale et sa toile, d’autre seulement au scorpion et ses pinces pour gratter la terre et s’engouffrer dans une galerie. Sachez quand même une chose: Ces deux là ne se rencontreront plus jamais au cours du jeu, jusqu’à la fin. Chacun vivant son aventure sur les mêmes lieux mais sur un chemin différent. Parfois on passera au même endroit (par exemple celui où il y a une moto cross qui a été abandonnée dans une crevasse. Superbement modélisée d’ailleurs), on entendra les mêmes discours des deux gars mais l’objectif à accomplir sera différent pour chacun. Une sorte d’aventure en différée…

En fait on vit l’aventure des deux insectes en quasi parallèle et en plus, en toile de fond, celle du trésor caché. Bonne idée, ça évite les éternels clichés de princesse à sauver, de super méchant à vaincre ou même de morceau de guitare à jouer sans faute… 😉

Avancer dans un niveau, combattre, gagner des points pour obtenir des nouveaux mouvements… Tout ça peut paraître linéaire voire trop linéaire. Il est vrai qu’il ne s’agit pas là d’un jeu d’exploration non plus, avec une « totale » liberté. Pour dire vrai, on est même cantonné à suivre désespérément un chemin parfaitement prédéfini. Il existe bien des chemins alternatifs donnant accès à des bonus, des combats supplémentaires, des vues supplémentaires, mais il faudra toujours revenir, quoiqu’il en soit, sur le chemin prédéfini et l’objectif déterminé au début du niveau (il peut parfois y avoir plusieurs objectifs qui apparaissent au cours d’un niveau, mais jamais en même temps). Dommage car on aurait aimé se balader plus largement dans ces environnements vraiment très bien réalisés et à l’ambiance très prenante.

Je vous invite à prendre conscience de la qualité graphique de la mygale…

Prendre une mygale par la main, et l’emmener vers la sortie

Rapidement, les commandes à la wiimote qui semblaient difficiles à retenir par leur nombre (il y a une bonne quinzaine de mouvements par bestioles, sans compter les combos spectaculaires) coulent de source. Quand on rencontre un ennemi (et on est vraiment content d’en rencontrer un coriace !) on se met rapidement en position pour faire un beau combat. Les combats sont courts, mais prenants. Les bruitages font parfois sursauter, comme déjà dit et l’animation est à tomber par terre. Les développeurs ont utilisé la motion capture pour modéliser les bestioles rencontrées et jouées. On peut dire que ça se voit ! La mygale n’est pas bien modélisée, non, je dirais qu’elle est parfaite et pareil pour le scorpion qu’on dirigent. Les textures qui leurs sont appliquées sont elles aussi magnifiques. Les poils de la mygale, la carapace du scorpion, les ailes des guêpes, la peau du serpent… Superbes.

Une des séquences d‘exploration en espace réduit : le camion.

Si certains se prendront à rêver de voir tout ça en HD, je leur dirai d’abord « merde » et ensuite je leur dirai qu’il n’y a pas besoin de HD pour avoir un jeu aux graphismes de haut niveau. Et ouais, je m’engage à dire qu’on a droit ici à du très bon boulot. Certains endroits peuvent paraître simples (contrairement à d’autres qui sont bien détaillés et très sympas à explorer, comme le camion renversée ou la station service…), mais le désert n’est-il pas un endroit simple visuellement? En tout cas, mis à part une mauvaise gestion des collisions à certains passages, je ne peux rien reprocher à la réalisation aussi bien au niveau graphique qu’au niveau de l’ambiance. Certains passages me font même penser à Resident Evil 4. Rien que ça. Ça en fera rire certains, c’est sûr, mais moi j’aime dire ce que je ressens et là, je dois dire que certains passages m’ont clairement fait flipper.

Je crois que je n’ai pas parlé de l’ambiance sonore… La référence à Resident Evil 4 que je viens de faire devrait vous mettre sur la voix. Certains passages sont totalement silencieux, laissant libre court aux bruitages, eux aussi de très bons niveau (même le doublage en français est bon, pas un vulgaire doublage fait à l’arrache, les intonations des deux gars et leurs cris valent le coup d’oreille !). D’autres passages laissent entendre une vague musique de fond ajoutant à l’ambiance lourde et stressante du jeu. Dans certains passages d’action, la musique se plante d’un seul coup à coup de grandes envolées pour marquer l’enjeu du combat qui se déroule. Parfois, seuls les cris des insectes suffisent.

Point fort du jeu aussi: Il y a une vie qui se déroule. On ne rencontre pas seulement des ennemis bêtes et méchants robotisés. Ils vivent eux aussi leurs vie: En restant en hauteur, on peut parfois observer des araignées s’en prendre à un malheureux scarabée qui ne devra sa survie éphémère qu’à notre intervention. Sinon, il se verra grignoté sans mot à dire. Une autre fois, on pourra admirer un lézard se faire attaquer par une tarentule. Après l’avoir fait disparaître dans le décor, on le retrouvera un peu plus loin accroché à une toile d’araignée, à moitié momifié en train de se faire dévorer par la même tarentule. Impossible de faire quoique se soit cette fois: Un scorpion ne grimpe pas aux toiles…

Rencontre venimeuse au sommet !
Je me demande quel bruit ça fait quand on écrase un scorpion…

Mais alors, les développeurs ont pensé à tout ? Ce jeu est parfait ?

Non.

Passons maintenant à la suite. Le jeu est livré avec sa notice d’emploi et… Ah oui, il faut que j’argumente mon « Non », c’est bien ça ? 😉

Ce jeu n’est pas parfait, non. Parmi ses défauts je citerai la facilité à se déplacer dans les niveaux aussi variés et beaux soient-ils. Non seulement on se dirige très facilement mais en plus, il est impossible de se perdre car en voulant bien faire (trop bien faire ?), les développeurs ont choisi d’offrir la possibilité d’afficher une flèche nous indiquant le chemin à suivre ou plutôt la direction à prendre. A partir de là, le jeu devient beaucoup beaucoup beaucoup (beaucoup ?) trop guidé. Rien ne nous empêche de ne pas appuyer sur le bouton 2 pour ne pas afficher cette flèche mais je connais notre faiblesse et devant un obstacle… on ne peut résister à la tentation d’appuyer sur ce foutu bouton 2 pour s’aider… L’être humain est faible… Les insectes sont là pour nous le rappeler cette fois-ci.

La durée de vie est donc le gros point faible de ce jeu impressionnant par ses qualités sonores et graphiques, aussi bien au niveau des textures que des animations (les insectes et autres vermines sont superbes, surtout les deux « héros »).

Un des nombreux artworks à débloquer.

La prise en main est presque directe. Pas besoin de « Wii motion plus » pour avoir un prétexte à proposer une maniabilité à la Wiimote utilisant toutes ses capacités !

Les environnements parcourus sont assez nombreux et surtout variés. Une pointe d’humour est présente et la scène finale est…… Vraiment drôle. Merci aux doubleurs français !

Trois niveau de difficultés sont présents, commencez au moins par le niveau de difficulté « Normal », mais vraiment je vous conseille le niveau le plus élevé pour avoir un challenge honorable. Et oui, seulement honorable. Mais le jeu en vaut la chandelle tellement il est beau… Je me répète beaucoup hein ?! Bien fait !

Des larves sont disposées tout au long des différents niveaux et toutes les ramasser offre un challenge supplémentaire une fois le jeu terminé (ces larves permettent aussi de regagner de l’énergie tout comme les grillons et les sauterelles). Des galeries d’images, d’artworks et autres joyeusetés se débloquent ainsi. Encore une fois, les bonus, mêmes si dispensables, sont vraiment superbes (surtout les artworks).

Facile, mais tellement bon, un peu comme une vieille bouteille de vin : facile à ouvrir mais tellement… Euh….

En bref…

HISTOIRE : 14/20
Étant donné qu’on est dans un jeu où le but est la survie avant tout, ce simple objectif suffit à faire une histoire qui tient on ne peut mieux debout. La petite histoire sordide de trésor est intéressante même si hors du jeu.

GAMEPLAY : 17/20
Tous les boutons de la Wiimote et du nunchuk sont utilisés. La détection de mouvement de la Wiimote et du nunchuk est utilisée. Tout est donc utilisé ! On apprend vite à se servir de tout ça et en plus on a des aides qui s’affichent à l’écran. Il est donc impossible de faire n’importe quoi.

GRAPHISMES : 17/20
Impossible de mettre moins tellement les bestioles sont bien modélisées, animées et donc impressionnantes de réalisme. Ca ne ralentit pas, les environnements sont beaux et variés. Pas besoin de millions pour faire un beau jeu ni même des années de développement.

MUSIQUES ET SONS : 16/20
Parfaites pour l’ambiance du jeu. Absentes, discrètes ou dynamiques, elles ponctuent idéalement le jeu et ses scènes d’action. Les bruitages sont d’excellente facture aussi : Crissements de pinces, battements d’ailes, pattes de velours, coups de crochets, carapaces qui craquent sous des crochets venimeux, aiguillons qui se plantent dans les crânes des rats… Ca donne faim ! En plus le doublage en français est excellent.

DURÉE DE VIE : 12/20
C’est là que ça fait le plus mal au jeu. Il m’a fallu deux jours pour finir ce jeu sans difficulté majeur. Commencez avec le niveau de difficulté le plus élevé et vous aurez un peu plus de challenge. Malgré cette regrettable facilité à remplir les missions, l’ajout de bonus à débloquer est une bonne idée surtout que ceux-ci sont superbes. Mais ça ne peut relever la durée de vie vraiment trop faible… On y revient quand même assez facilement pour refaire l’aventure et mieux se rendre compte de tout ce qui nous entoure ainsi que pour profiter de l’animation des insectes et autres saloperies.

Note Finale : 16/20
Il a fallu que la durée de vie soit faible pour ajouter un point noir à ce tableau vraiment impressionnant. Un jeu qu’on n’attendait pas et que certains traitaient de nanard. Des développeurs ont eu l’idée de mettre en scène des insectes détestés de tous pour arriver à un jeu criant de réalisme. On peut avoir peur, être surpris ou juste intimidé. Et en plus il se paye l’avantage d’exploiter la Wiimote comme elle devrait toujours être exploitée, c’est-à-dire normalement comme on nous l’avait vendue avant sa sortie. La réalisation est terriblement efficace et même si ce jeu passera sans doute inaperçu devant les productions à venir des gros studios plein de fric, c’est dans ce genre de jeu que je retrouve un certain talent à la créativité et à l’audace, mais aussi, par surprise, un plaisir de jeu trop rarement atteint. De ceux qui font que j’en oublie même d’aller aux toilettes ! Et ça pour moi c’est le signe d’un très bon jeu! En espérant une suite prochaine avec plus d’insectes, des milles pattes, des mangoustes… Et pourquoi pas un Deadly Creatures se passant sous la mer ?…


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