Nous mettons nos archives à disposition mais la mise en page n’est pas encore corrigée

Tests : NESGBSNESN64GBANGCDSWii3DSWii U

IronFall Invasion

Le

par

L’annonce d’IronFall Invasion aura pris par surprise beaucoup de joueurs habitués de Nintendo. En effet, TPS et Nintendo, ce n’est pas le grand amour, et encore moins sur console portable. Ne profitant pas de la même hype qu’un Splatoon plein de promesses, IronFall, petit jeu eShop développé uniquement par deux personnes pourrait quand même vous plaire. Voici les raisons pour lesquels ce gros nanar plein de défauts aura tout de même su me séduire pendant une bonne dizaine d’heures.

Second stick « obligatoire »

La maniabilité au stylet sur IronFall (et comme sur pas mal d’autres jeux) est ultra crispante et ne donne vraiment pas envie de continuer l’aventure. J’avais essayé la démo avec mon ancienne 3DS, et je l’avais lâchée au bout de quelques minutes… alors qu’en la relançant avec la New 3DS, j’entrais directement dans des chaussons bien moelleux.

Également, je trouve le stick de la New 3DS bien plus précis que n’importe quel stick de manette. Il est pour moi plus facile d’imprimer de très légers mouvements qu’avec un stick classique où je donne plus d’à-coups. Après, chacun trouvera midi à sa porte, mais en tout cas, sans New 3DS ou Circle Pad Pro, l’achat d’IronFall est très fortement déconseillé, à moins d’aimer le masochisme.

Gears of IronFall : Invasion

N’étant pas un gros joueur de TPS et ayant simplement touché quelques heures à Gears of War premier du nom, la ressemblance saute tout de même aux yeux très rapidement.

Le gameplay d’IronFall reprend les fondamentaux de la série d’Epic Games. Moins de piqûres de testostérone chez le héros d’IronFall, mais même système de couverture et de sauts d’obstacles ; sans parler de la remontée de la vie en se mettant à couvert, système devenu la règle dans les jeux de shoot modernes.

Concernant la recharge de votre arme, elle se fait en deux fois, sachant que la deuxième pression sur le bouton vous donnera plus de munitions dans le chargeur si vous utilisez le timing optimal. A contrario, votre arme s’enrayera si vous avez été trop pressé pour appuyer la seconde fois.

Le joueur débute le jeu avec un simple pistolet et un fusil d’assaut, puis découvre de plus en plus d’armes. En nombre assez réduit (mais suffisant), certaines de ces armes vous seront hélas totalement inutiles. Vous reviendrez souvent sur les mêmes… le fusil à pompe n’ayant par exemple aucun intérêt face à l’efficacité des armes automatiques.

Les ennemis sont tous des robots extraterrestres, qui font boom lorsqu’ils « meurent ». Sûrement une directive de Nintendo pour ne pas faire un jeu trop violent. Dommage, car du coup il en ressort un jeu à l’ambiance très aseptisée.



En ce qui concerne les personnages jouables, sur quelques niveaux vous aurez le contrôle de la coéquipière du héros, qui, étant du sexe faible, ne peut bien sûr pas porter d’arme lourde !

Pas inintéressant car moins résistant aux tirs, ce personnage rend néanmoins les missions assez frustrantes, car dessouder ses ennemis à l’arme automatique, c’est quand même vachement plus sympa qu’avec un pistolet pour seule arme !

Autre point : un système de visée bien sympa permet de voir le viseur s’allumer lorsque vous êtes sur une cible. Cela permet à ce TPS sur console portable de rester jouable, malgré la maniabilité forcément pas optimale. Par contre, il m’est arrivé à plusieurs reprises d’avoir le viseur en plein sur un ennemi, mais de ne pas avoir la possibilité de l’atteindre avec mes munitions… celles-ci étant arrêtées par un objet invisible.

Autre souci, l’impossibilité de passer au-dessus de certains obstacles, ou tout simplement d’effectuer une petite chute d’un mètre de dénivelé ; obligeant un détour pas forcément très logique.


Abordons maintenant l’IA… Je ne suis pas un pro du sujet, mais il m’aura suffit de quelques minutes de jeu pour comprendre qu’IronFall serait loin d’être un exemple d’intelligence artificielle. On est ici bien loin du comportement des ennemis du premier F.E.A.R. par exemple (ma référence). Les ennemis de base ont une vue digne d’un cheval de course, et ils réagissent le plus souvent après la première rafale reçue. Vous aurez souvent l’occasion de les finir avant qu’ils aient réellement pu vous inquiéter.

D’autres ennemis plus coriaces et vicieux iront par contre à l’affrontement direct. Pas forcément plus inspirés en termes d’IA, ces comportements auront au moins le mérite de corser un peu le challenge. On regrettera toutefois que certains ennemis n’aillent pas vous chercher jusqu’au bout et finissent par vous laisser leur tirer dessus dans ce qui s’apparente alors à une safe zone. Néanmoins, à défaut d’être révolutionnaire, cette IA plus agressive qu’intelligente vous fera perdre quelques vies.

Enfin, les cinématiques (et les animations qu’elles contiennent), le scénario et les dialogues sont d’un ridicule absolu. On est vraiment du niveau d’un film de Steven Seagal. Et en plus de ça, on ne peut même pas passer les cinématiques. L’intrusion d’une histoire ou d’une quelconque mise en scène dans IronFall est donc ratée de A à Z.


Y a pas d’hélices hélas, c’est là qu’est l’os



Petit paragraphe entièrement consacré au plus gros fail du jeu : le niveau en hélico.

Dans ce niveau, vous survolerez une centrale nucléaire en hélicoptère, toutes portes ouvertes, sans possibilité de vous mettre à couvert ne serait-ce qu’une seconde. Le sniper n’étant en plus pas encore disponible à ce moment de l’aventure, on se bat alors comme on peut avec notre pauvre fusil d’assaut pas forcément super précis, tout en subissant les rafales des ennemis en très grand nombre. Et encore mieux, par moments, il est même possible pour les ennemis de nous atteindre, sans qu’il soit possible pour le joueur de les voir à ce moment-là, et encore moins de leur tirer dessus.

Résultat, c’est du grand n’importe quoi, et le hasard jouera une grande place dans votre réussite ou votre échec. Pour donner un exemple, un checkpoint m’a mis en position d’échec obligatoire. Au point où sur certains essais, même en décochant les premières munitions dès l’apparition des ennemis, j’étais mort dans les deux secondes qui suivaient, voire avant de les avoir vu apparaître dans mon champ de vision ! C’est Duck Hunt, mais avec nous dans le rôle du canard.

Une mission qui tire moins en longueur, la possibilité d’avoir accès au sniper à ce moment, l’impossibilité pour les ennemis de nous atteindre si on ne les aperçoit pas (ou tout simplement un champ de vision plus grand pour le joueur), et surtout la possibilité de pouvoir se mettre à couvert comme durant le reste du jeu et le niveau aurait pu être une franche réussite (ça fait quand même beaucoup de changements à opérer). C’était pensé pour varier l’aventure, mais du coup c’est franchement raté, et ça la gâche grandement.

Un mode multi-joueurs sans joueurs

J’ai lu dans plusieurs tests que le solo était naze, mais que le multi-joueur relevait le niveau… Encore faudrait-il qu’il y ait des joueurs, non ?

Dans la version gratuite, vous avez accès à une seule map, et en déboursant la rondelette somme de 10 euros, vous avez accès à un total de 6 maps.
En théorie ça peut se défendre, mais après pas mal d’essais, je n’ai pu trouver du monde que sur la map disponible dans la « démo » gratuite et illimitée… si ça c’est pas une enfilade en règle.
En plus de ça, le multi ne vole quand même pas très haut. Certes, les maps sont petites et l’action est du coup assez nerveuse, mais on se retrouve rapidement à ne prendre que le lance-roquette (disponible dès le début de partie), à tirer ses 4 missiles dans les pieds des joueurs (l’arme a en plus une très large zone de dégâts), puis à aller refaire le plein à la zone située au centre (qui est en plus très facile d’accès).

En jouant à la régulière avec une arme automatique, je me faisais dérouiller par des joueurs utilisant cette méthode ; donc au bout d’un moment je m’y suis mis, et là (« c’est un ») bingo, j’étais premier systématiquement.

Autre grief concernant ce multi. Si vous n’achetez pas solo et multi ENSEMBLE, vous l’avez dans l’os pour le bonus juke box…

J’ai donc payé 20 euros, c’est à dire la somme maximale, mais je n’ai pas les mêmes choses qu’un autre joueur qui aura lui aussi débourser ces 20 euros ? Bizarre, cette façon de remercier les joueurs qui achètent l’intégralité de votre jeu…

Enfin, pour finir quand même sur une bonne note, ce multi-joueur comporte également un mode survivant, où pendant 3 minutes, vous devrez déglinguer le plus d’ennemis (des IA) sur une des 6 maps du multi. C’est ici purement du scoring et la motivation n’est pas forcément là pour recommencer plusieurs fois le même niveau, mais cela a au moins le mérite d’occuper quelques minutes supplémentaires, et surtout de vous permettre de voir les autres maps auxquelles on aurait pu jouer si il y avait eu du monde sur le multi du jeu…


L’acteur idéal pour IronFall Invasion le film

Le vilain petit nanar


Mais malgré tous ses défauts qui le rendent très « pauvre » comparé aux meilleures productions du genre, IronFall sait se faire apprécier pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, pour le fan quasiment exclusif de Nintendo que je suis, je redécouvre un genre de jeux auquel je n’étais plus habitué ; et force est de constater que pour un néophyte, IronFall se montre très plaisant à jouer, à défaut d’être révolutionnaire.

Ensuite, ce petit jeu respire les bonnes intentions. Les (2) développeurs ont essayé de diversifier un peu l’action ; et en plus des classiques vagues d’ennemis dans chaque salle ou zone, vous aurez à libérer des otages, à actionner certains mécanismes, ou à faire des « mini-jeux » (désarmer des bombes, etc.) à l’aide du stylet. Ces petits jeux permettent de faire une pause entre 2 assauts, et donneront parfois un (tout petit) peu à réfléchir.

Autre point positif : le jeu ne se déroule pas intégralement dans des intérieurs. Et plus que la diversité de l’action, c’est la variété des environnements à laquelle je suis le plus attaché. Ici, sans être non plus le meilleur exemple de variété, on ne reste jamais trop longtemps dans un environnement semblable.


Le jeu est beau, voire très beau pour de la 3DS, et extrêmement fluide, même avec la 3D activée. Au même titre qu’un Resident Evil Revelations, on sent que la machine a ici été très bien utilisée par les développeurs.

La durée de vie de la partie solo (vendue 10 euros) se porte quant à elle plutôt bien. Il faudra compter une petite dizaine d’heures pour en venir à bout.

Et enfin, la maniabilité (à condition d’avoir un deuxième stick) convient parfaitement à la portable de Nintendo. Les seconds boutons de la New 3DS permettant de s’y sentir encore plus à l’aise.

IronFall n’est donc pas une daube dans tous les secteurs, loin de là au contraire.

Les Défis


Pour finir ce test, un petit hic sur une idée pourtant bonne au départ : les défis. Le jeu propose en effet certains défis (sur différents niveaux de difficulté), où vous devez refaire de petites portions du jeu avec des critères définis : utiliser le moins de munitions possibles, finir la séquence en moins de temps possible, ou faire monter le moins haut possible le rythme cardiaque.

Partis d’une bonne intention, celle de rallonger un peu le plaisir, ces défis sont néanmoins gâchés par le fait que la limite proposée dans chaque partie est impossible à rater. En effet, comment dépasser les 9:59 lorsqu’une mission à rythme tranquille peut être finie en 3 minutes… idem pour les munitions et le rythme cardiaque (pour ce dernier c’est encore pire, ils proposent 190 de pulsations maximales alors que le joueur sera mort bien avant ce stade).

Résultat, sauf si vous souhaitez réellement faire le plus bas score sur chaque portion (vraiment pas motivant), ces défis ne représentent que très peu d’intérêts (ou alors vous ne les ferez qu’une fois sous une seule condition). Il aurait été beaucoup plus avisé d’imposer des mini challenges, plutôt que de laisser les joueurs créer le leur (ce qu’aucun ne fera).

En bref…

J’aime :

  • Un TPS sur 3DS
  • Bonne maniabilité pour un TPS sur console portable…
  • Très beau pour de la 3DS
  • Très fluide
  • Gameplay classique mais addictif
  • Bonne durée de vie de la partie solo
  • Un effort pour varier les décors
  • Les mini-jeux au stylet
  • Le changement de couleur du viseur

J’aime pas :

  • Nanar jusqu’au bout des ongles
  • …à condition d’avoir un second stick
  • Multi-joueurs vide et mal équilibré
  • Une IA ultra basique
  • La mission en hélicoptère
  • L’enfilade du bonus juke box
  • Murs invisibles bloquant la visée
  • Des obstacles (simples) infranchissables
  • Des armes jamais utilisées
  • L’ajout raté des défis
  • Les missions au pistolet, frustrantes
  • Impossible de passer les cinématiques
  • Ça sauvegarde quand ?

Très beau pour son support, rempli de bonnes intentions, hélas pas toujours bien concrétisées, IronFall Invasion conviendra aux joueurs néophytes en manque de TPS sur consoles Nintendo, et qui sauront passer outre le manque d’ambition du titre. Si on accepte dès le départ son statut de TPS bas du front, IronFall Invasion est un très bon divertissement sur 3DS.

Son multi-joueur est par contre à fuir comme la peste. Mort-né et donc vide de joueurs, les 10 euros pour son achat ne vous donneront pas plus de possibilités que ce que la partie gratuite du mode pourra déjà vous apporter. Payer pour le mode multi-joueur constitue donc une vraie arnaque.


Aller plus loin :

Voir aussi :

, ,