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Yoshi’s Woolly World

Le

par

Après avoir fait leurs premiers crochets avec Kirby sur Wii, les développeurs du studio Good Feel adaptent le deuxième personne mignon de Nintendo à la sauce laine : Yoshi ! Si Kirby n’était pas folichon malgré une grande variété de niveaux et d’idées mettant la laine en pratique, qu’en sera-t-il de Yoshi dont les différents jeux n’ont jamais réussi à sortir de l’ombre de l’incroyable Yoshi’s Island sorti sur Super Nintendo ? Réponse ici !

Ce test a été publié en 2015 pour la version Wii U. Pour ce qui est de la 3DS, c’est juste avant la conclusion !

La laine, c’est le nouveau cel-shading

Cinq ans. C’est le temps qu’il aura fallu à l’équipe de Good Feel pour nous pondre leur deuxième jeu en laine. S’ils se sont entre temps occupés avec quelques jeux StreetPass, la période de gestation de ce Yoshi fut bien longue, comme on peut le voir avec ce prototype, l’aspect du dinosaure vert était au départ proche de celle de Kirby, jusqu’à ce qu’ils se décident à y mettre un rembourrage coton.

Ce n’est un secret pour personne, Nintendo a eu du mal avec la HD, ceci expliquant sûrement que ce jeu soit sorti aussi tardivement après sa première annonce succincte en janvier 2013. Grand bien lui fasse ! Le jeu terminé se révèle bien plus beau que sur les quelques images présentées lors du Nintendo Direct d’il y a deux ans et c’est ce qui fait d’ailleurs l’une des principales forces du jeu. Les détails sur la laine, tel que l’aspect fourrure de Yoshi, la déformation du sol lorsque ce dernier marche dessus ou, plus important encore, la richesse de l’univers dédié à la couture. Tout comme le Kirby en laine, les niveaux sont remplis de détails allant des boutons, aux pelotes de laine, mais aussi et de manière plus large sur le fil en général, comme les bracelets brésiliens que l’on voit dans des niveaux avec de la lave. Les ennemis canoniques des jeux Yoshi sont également tout en fil, rendant ainsi l’univers cohérent. Et nous touchons là son argument principal : le mignon.

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Sur l’étagère, en vitrine

Mignon, c’est LE terme qui ressort le plus pour décrire ce Yoshi. Lors du précédent jeu, Kirby avait loupé le coche, en ne proposant seulement qu’un contour en fil de laine. Ici, Yoshi est une peluche et n’a jamais paru aussi enfantin. Pourtant, le dinosaure a toujours baigné dans ce genre d’univers, aidé par le bébé Mario qu’il transportait sur son dos.

Si vous êtes sensibles à l’ambiance mignonne, vous allez être servis car le jeu met tout en œuvre pour vous replonger dans une époque où vous ne saviez pas encore tout à fait marcher. Vous contrôlez donc un jouet, une peluche, avançant dans un décor ressemblant à une chambre d’enfant, mais le summum se trouve dans les différents Yoshi que l’on débloque en collectant toutes les pelotes disséminées dans les niveaux. A raison d’un Yoshi par niveau, vous aurez tout autant de motifs pour trouver celui sur lequel vous craquerez. Si certains ne sont pas très inspirés, d’autres auront vite fait de devenir vos préférés, comme le Yoshi Pomme, le Yoshi Chien, le Yoshi Poule, le Yoshi Panda, etc. L’un d’entre eux ressemble d’ailleurs à s’y méprendre au grand Schtroumpf et il y a même des motifs de consoles pour les niveaux bonus. Les Amiibo s’y mettent également, en proposant des designs pour toutes les figurines sauf, comme d’habitude, les Pokémon. Le costume Donkey Kong est d’ailleurs mon préféré !

Musicalement aussi, l’ambiance est aux bonbons. Comme avec Kirby, les thèmes connus de la série s’effacent un peu pour laisser plus de place à des compositions originales qui nous restent en tête bien qu’elles ne soient pas aussi marquantes que les musiques connues de la série Yoshi. Gros pouce vers le bas à la flûte du thème principal, qui nous rappelle désagréablement notre année de sixième en cours de musique.

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Matière recyclable

Mignon est donc le mot qui ressortira le plus de cette production lorsqu’on en reparlera dans 10 ans. Pour le reste, Yoshi’s Woolly World est dans la lignée des autres jeux Yoshi, il ne parvient pas à s’échapper de l’ombre de l’incroyable épisode SNES et reste cantonné aux même idées reproduites quasiment toutes à l’identique. Bien que le jeu soit sympathique, il dégage une forte impression de déjà joué, de recyclé, qui perdurera du début à la fin. Quelques exemples : le niveau où Kamek vous fonce par derrière, celui où il faut se taper la balle Chomp durant tout le niveau, celui avec les ballons plateformes, etc. Alors que Kirby Epic Yarn avait au moins eu le mérite de changer les codes de la série, ce Yoshi reste enfermé dans ce cahier des charges très strict, imposant à chaque nouvel opus une espèce de relecture du chef d’œuvre 16-bits. La laine reste donc le seul vrai charme du jeu et encore, c’est purement visuel, le reste étant bien trop réchauffé pour être apprécié, à moins, bien entendu, que ce titre soit votre premier jeu Yoshi.
Ce point n’est néanmoins pas à négliger si vous avez déjà effectué votre travail de reproduction de l’espèce l’humaine. de par son aspect mignon, sa simplicité et son mode co-op, Yoshi’s Woolly World est le parfait jeu pour apprendre à votre enfant les joies du jeu vidéo !

Ça n’en reste pas moins un bon jeu qui représente les standards de qualité Nintendo. Le gameplay ne souffre d’aucune imprécision ni de physique bizarre et les niveaux sont riches, aussi bien en détails qu’au niveau de leur level-design, bien qu’un peu faciles. J’ai pris plaisir à parcourir ce jeu, mais j’en aurais eu davantage s’il avait apporté des nouvelles idées, s’il m’avait surpris. Devant Yoshi’s Wooly World, je suis plutôt resté impressionné devant ce goût de réchauffé, cette absence de gêne à nous resservir le même jeu encore et encore. C’était pourtant l’occasion d’oser tenter de nouvelles choses.

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Version 3DS

Pour ceux qui ne font pas parti des 13 millions de joueurs Wii U, Nintendo a également sorti ce jeu sur la 3DS afin de le faire découvrir à un public plus large. Forcément, le premier constat que l’on observe est la différence flagrante sur la qualité graphique, l’opus 3DS étant forcément moins beau que la version Wii U où l’effet laine était vraiment saisissant. Ici, on devine l’intention, mais l’ensemble a bien moins de charme. Petit détail pour les possesseurs de New 3DS, le jeu est plus fluide que sur 3DS normale.

La petite nouveauté de cette version 3DS est néanmoins la présence plus prononcée de Poochy, le chien qui apparaissait dans certains niveaux et qui dispose maintenant des bonus à lui. Ce n’est pas tout, un éditeur permet également de faire ses propres déclinaisons de Yoshi, de manière simple ou détaillé à l’extrême pour les amateurs de crochets et de pixel art.
Les collectionneurs seront aussi ravis de constater que tous les nouveaux Amiibo sont maintenant compatible (sauf les Pokémon, évidemment) et c’est valable aussi sur Wii U grâce à une mise à jour. Au delà de ça, le jeu reste exactement le même, à ceci près de l’ajout d’un mode relax permettant à Yoshi de voler et des mini Poochy qui l’aide à trouver tous les éléments cachés. Une vraie ballade de santé.

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En bref…

J’aime :

  • L’univers de laine
  • Les différents costumes Yoshi
  • Compatible avec tous les Amiibo
  • Gameplay au top
  • Parfait en tant que premier jeu pour enfant
  • Version 3DS : L’éditeur de Yoshi

J’aime pas :

  • Aucune nouveauté, aucune surprise
  • Les mêmes idées depuis Yoshi’s Island
  • Trop facile
  • Version 3DS : Moins beau que sur Wii U, forcément

Difficile d’en dire plus sur cet épisode de Yoshi qui place tous ses atouts dans son seul univers de laine. Ce n’est pas un mauvais jeu, il est d’ailleurs très bon à l’image des autres épisodes. C’est en revanche sur ce point qu’il se montre très décevant, en ne proposant strictement rien de neuf dans sa progression et ses idées. Yoshi est resté bloqué en enfance, dans son premier jeu de plateforme en solo sur SNES, un chef d’œuvre encore plus pesant qu’Ocarina of Time pour les équipes de Nintendo qui ne parviennent pas à faire mieux. Pire, ils n’essayent même pas ! Il reste néanmoins un parfait « premier jeu » pour un enfant, à vous donc de décider de vos priorités.

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