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Bravely Second : End Layer

Le

par

Il y a deux ans et demi soufflait sur l’univers du J-RPG un petit air frais de retour aux sources. Bravely Default, un scénario simplissime (avec ses défauts), des musiques enchanteresses et un système de combat aussi bien huilé qu’une barquette de sardines. Un hit.
Deux ans et demi plus tard, Bravely Second débarque en Europe.
Et le petit air se la joue beaucoup plus calme.

Bravely Default version 1.05.2.3

Difficile d’être surpris en voyant que Bravely Second emprunte une grosse quantité de son contenu à Bravely Default. Après tout, c’est la suite directe (avec une ellipse de deux ans et demi). De fait, on retrouve l’intégralité des lieux, villes, donjons, traversés lors de notre première aventure dans le monde de Luxendarc. Les personnages du premier jeu sont également de la partie, à quelques exceptions près.
A voir ça, on pourrait à juste titre penser que ce n’est qu’une grosse flemmardise de la part des développeurs, qui ont voulu continuer sur la lancée de Default pour faire banco avec une suite très similaire. Il y a du vrai là-dedans, évidemment. Après tout, l’un des responsables de la licence avait avoué vouloir sortir quasiment un épisode de Bravely par an.

Ici, le recyclage est très prononcé. Ç’a ses avantages et ses inconvénients, mais leur perception est largement influencée par un facteur extrêmement important, en tout cas à mes yeux : il faut être aspiré dans l’univers du jeu immédiatement. Les joueurs qui ont détesté ou moyennement accroché à Bravely Default vont forcément passer sur l’occasion. Ceux qui ont adoré le premier jeu ont plus de chances d’accrocher à nouveau à l’univers, aux personnages et au système de combat. Ce n’est pas dit que même ceux-là accrocheront à Second, mais si je devais lancer un argument pour tenter des les convaincre ça serait que Second est, malgré l’importante redite, plus intéressant que son aîné.


Demoiselle en détresse et grands détours

Question scénario, il faut oublier le classicisme qu’offrait que le premier opus : finie la chasse aux cristaux digne des premiers Final Fantasy. Ici, on a droit à un sauvetage d’une demoiselle en détresse et du sauvetage du monde en parallèle (les deux fonctionnent toujours main dans la main dans les RPG japonais). Rien qu’en cela, le scénario de Bravely Second apporte une petite bouffée d’air frais par rapport à celui du précédent jeu. Dans Default, les scénaristes avaient bien fait leur travail de retour aux sources du RPG à la japonaise en nous offrant une quête simplissime où le but principal était de réveiller les quatre cristaux élémentaires. Bien sûr, le retournement de situation en moitié de jeu était relativement intéressant (même si je sais que beaucoup BEAUCOUP de monde l’a détesté).

Les anciens ennemis deviennent des alliés, une nouvelle menace plane sur Luxendarc et c’est à Yew Généolgia que revient la mission de sauver Agnès, l’héroïne de Default devenue Papesse et enlevée par le mystérieux Kaizer Oblivion. Dès les premières heures du jeu, la danse des personnages reprend de plus belle, certains s’éclipsent dans un retournement de situation extrêmement surprenant à peine trois quarts d’heure après le lancement de la partie, et des têtes un peu plus connues font leur retour : Édéa Lee, Magnolia Arch (aperçue dans le mini-film bonus de Bravely Default) et bien sûr Tiz Arrior.
Le script simple et un peu convenu du style « demoiselle en détresse » ne cache pas une grande profondeur… Surtout qu’il était évident qu’on ne pouvait pas échapper à des moments de grande niaisitude et/ou de kitscherie.

Heureusement, ces moments sont relativement peu nombreux (à moins que le seuil de tolérance ne s’abaisse doucement en cours du jeu) et les scénaristes/traducteurs ont aussi et surtout décidé de se lâcher avec l’humour. Là encore, c’est peut-être un peu niais mais le fait est qu’on ne peut s’empêcher de sourire ou même de franchement rigoler face à certaines situations. Il y a même des références à la pop-culture tellement énormes qu’il est difficile de ne pas s’éclater en les lisant.




Ça roule des mêmes mécaniques

Dans le gameplay, la reprise des éléments de Bravely Default se fait également remarquer. Et cette fois-ci, pratiquement rien n’a changé. Il faut compter sur quelques améliorations qui viennent dynamiser encore plus les combats mais en dehors de ça, le principe même qui a fait le succès de Bravely Default a été copié puis collé dans Bravely Second. Sans scrupule.

Est-ce que c’est un mal ? Non, bien sûr que non. Le gameplay de Bravely Default était extraordinairement réussi déjà à l’époque. Et quiconque réussissant à apprécier un tant soit peu les systèmes en tour par tour un peu rigides a sûrement passé de très bons moments devant son écran. Ici c’est donc la même chose. Mais avec quelques ajouts agréables.

Petite parenthèse d’ailleurs, parce que j’ai lu un truc qui m’a fait mal au cœur avant de pouvoir y jouer : selon certains tests, il n’était plus possible de gérer la vitesse d’affichage des combats.
Alors comment dire ? FAUX. Les mecs, vous avez des soucis neurologiques ? On peut carrément accélérer ou ralentir la vitesse des combats. Comme sur Default, il suffit d’appuyer sur la croix directionnelle pour que ça fonctionne. C’est d’ailleurs un joujou très intéressant auquel il faut faire attention s’il l’on ne veut pas perdre une action pour rien en faisant un petit scan sur les statistiques d’un ennemi… Mais en oubliant de ralentir un peu l’affichage histoire de pas louper le nombre de PV et surtout la ou les faiblesse(s) de celui-ci. Enfin bref. Cette option est toujours présente et heureusement.

En parlant de vitesse, les petits ajouts sont tous là pour apporter un maximum de confort et de rapidité dans la progression du joueur tout au long de l’aventure. Le dynamisme a sûrement été l’un des points clés que les développeurs avaient en tête lors de la conception du jeu. Ça et la facilitation d’acquisition de l’expérience pour monter en niveaux.

A noter que le système de jeu reprend toujours le fameux concept du Brave et du Default. Petit rappel pour les retardataires qui découvrent la licence : en plus d’offrir une panoplie de jobs aux compétences diverses et variées, le jeu permet aux joueurs d’enchaîner jusqu’à quatre actions différentes en un tour grâce à l’option « Brave ». Sauf que cela a des conséquences sur le tour d’après. Le tout repose sur les points Brave (PB) : une action coûte 1 PB, du coup, lorsqu’un sort ou un objet une attaque physique normale est sélectionnée, cela donne un joli -1. L’avantage, c’est que dès que le tour est terminé, le coût de l’action est remis à zéro, ce qui permet d’en faire une autre au tour suivant.
Mais comme je disais, il est possible d’enchaîner jusqu’à quatre actions différente en un tour. Si on le fait, cela donne, lorsque toutes les actions ont été sélectionnées et qu’elles sont sur le point d’être réalisées, un nombre de PB de -4. Problème : les PB se rechargent un par un, à raison d’un PB par tour. Du coup, le personnage qui a -4 se retrouve en stand-by pendant quatre tours (ou 3 ou 2 ou 1 selon le nombre d’actions réalisées à la suite) sans rien pouvoir faire, ni attaquer, ni utiliser d’objet ou même se défendre.




C’est là qu’intervient le pendant positif du Brave, à savoir le Default. Si l’on choisit l’action « Default » dans le menu, le personnage ne fait rien du tour à part se mettre en position défensive. Ce qui a l’avantage de réduire les dégâts si jamais un ennemi décide de s’en prendre à lui. L’autre avantage, sur quoi repose tout le gameplay, est que le Default permet de gagner un point PB. Jusqu’à 4 maximum. Vous commencez à comprendre ? On peut ainsi aller jusqu’à +4 PB (le + n’existe pas mais c’est pour mieux visualiser). Ainsi, dès que l’on arrive au max de la réserve de PB, on peut enchaîner quatre actions différentes sans se retrouver en négatif. Et ainsi ne pas laisser de personnage en danger potentiel, incapable de se protéger ou de se soigner.
Toute la stratégie, selon les combats, revient alors à mesurer les risques : il est parfois plus simple d’enchaîner dès le premier tour ses quatre actions pour terminer un combat contre des ennemis standard rapidement ; au risque de ne pas tous les oblitérer et de se retrouver avec tous les personnages en défaut de PB et à la merci des ennemis pendant quatre tours. Et au contraire, il est également possible d’enchaîner les Default dès le début du combat pour observer l’attitude de l’ennemi pendant quatre tours avant de déchaîner les compétences des personnages selon la stratégie mise en place et sans perdre de tour juste après.
Oh et au fait : les ennemis aussi sont capables d’utiliser les Brave et les Default. Donc les combats peuvent s’avérer incroyablement retors si on se laisse surprendre.

Donc ça c’était pour le rappel. Long mais nécessaire si vous ne savez pas de quoi on parle ici. Là où Bravely Second offre de belles améliorations c’est que d’une simple pression sur les gâchettes L et R, on peut directement activer un Brave x4 (ou x2, x3). Il est possible de le faire juste avant le choix des actions ou bien après. Par exemple, si vous décidez d’utiliser l’attaque standard d’un personnage sur un ennemi, simplement en appuyant sur R pendant que vous choisissez la cible de l’attaque, la fonction Brave peut s’activer directement. Plus besoin de sélectionner 4 fois l’action dans le menu puis de sélectionner 4 fois l’attaque. Mais ça c’est si jamais vous souhaitez faire LA MÊME action d’affilée. Si vous aimez varier les plaisirs, il faut sélectionner l’action voulue une par une à chaque fois.

Il y a d’autres ajouts qui dynamisent les combats (notamment la fonction d’attaques automatiques, qui peuvent être sélectionnées à l’avance) mais l’autre fonctionnalité principale du gameplay qui a été ajoutée est totalement différente : c’est l’enchaînement des combats. Si jamais vous venez à terminer un combat contre des ennemis standards en un seul tour, le jeu vous propose d’enchaîner avec un autre combat juste après. L’avantage, c’est que les points d’expérience, de compétences et l’argent récoltés sont multipliés à chaque combat accumulé. L’inconvénient est que les PB, PV et MP ne sont pas réinitialisés à chaque nouveau combat. Cela signifie que si vous avez fini l’un des combats précédents sur les rotules avec les personnages ayant chacun -4 PB, vous commencerez avec -4 PB et à la merci des ennemis si jamais vos personnages sont mal en point. Un désavantage non-négligeable surtout quand on sait que même les ennemis qui ne paient pas de mine peuvent vous foutre une raclée monumentale si vous êtes mal préparés.
A noter que parfois, le jeu ne vous laisse pas le choix d’enchaîner un combat (un seul au maximum, à priori). Heureusement il vous prévient au tout début du premier round, pour vous préparer. Aussi, vous pouvez également bénéficier de bonus PB ou d’un tour d’attaque surprise. Mais comme pour tous les combats, les ennemis peuvent aussi bénéficier de ce genre d’avantages.

Sérieux, les combats vous en feront voir de toutes les couleurs si vous ne faites pas gaffe. On pourrait même oser dire qu’il est plus retors que Bravely Default (qui était déjà bien corsé).






Ce putain de piaf zombie/marié refait son apparition, sinon.

Même l’emballage est issu du recyclage

Comme pour le cœur du jeu (le gameplay), de nombreux autres aspects de ce second opus sont quasiment inchangés, comme si Bravely Second se reposait sur les lauriers de Default. L’exemple le plus flagrant et le plus rebutant étant celui de la bande-son. Revo a disparu du radar, remplacé au pied levé par le sieur ryo, qui officie au sein du groupe Supercell. Le souci est que Revo avait livré une partition parfaite sans presque aucun accro pour le premier opus. Des thèmes mémorables, notamment pour les combats ou pour certains environnements.
Tellement mémorables que la bande-son inédite composée par ryo fait pâle figure en comparaison. Les morceaux ne sont pas mauvais, il y a même de belles surprises, et de toute façon avec le matraquage évident du jeu (combats à la suite, donjon, etc.), on s’y habitue. Le souci est que Second pompe encore une fois sur son aîné : les principales compositions de Revo, notamment la musique des boss à astérisques ou les morceaux des villes déjà traversées dans le premier opus, sont de retour. La comparaison est alors encore plus cinglante pour le travail de ryo qui ne démérite pas forcément, mais qui s’en retrouve bien lésé.

Transition de la mort : comme prévu, les donjons et villes sont les mêmes dans Default et dans Second. Enfin. Il y a, encore heureux, de nouvelles villes qui, soit, ont poussé en deux ans comme ça sans prévenir, ou alors qui ont totalement été oubliées dans Default. Hmm, incohérence quand tu nous tiens. Mais ce n’est pas très grave à moins d’avoir un esprit chipoteur à faire crever une grand-mère.
Les anciens environnements sont bienvenus et résonnent avec les souvenirs du premier opus. A part ça, rien à signaler. Toutes les parties inédites de Luxendarc sont, en revanche, beaucoup plus intéressantes. Les nouvelles villes, comme Al-Khampis ou Yunohana utilisent la profondeur de champ de la 3D à merveille. Les artworks sont toujours aussi magnifiques à voir, resplendissants.
Et si les donjons de Default pouvaient sembler répétitifs, les nouveaux introduits dans Second sont beaucoup plus variés : sources chaudes (avec un twist de gameplay vraiment bien trouvé), aqueduc en ruines, etc. Tout le nouveau contenu du jeu mérite le coup d’œil, surtout pour l’aspect graphique qui, s’il n’a quasiment pas changé par rapport au premier jeu, est toujours aussi joli.

Les nouveaux jobs sont quant à eux très intéressants même si certains semblent être de vrais bulldozer pour peu qu’on les combine avec les bonnes compétences. Peut-être un souci d’équilibrage. D’autres ont l’air un poil inutiles mais tout est une question de savoir ce que l’on veut et ce que l’on compte en faire.
Les quêtes annexes et les scénarios qui accompagnent l’acquisition de la plupart de ces jobs sont d’ailleurs vraiment sympa et apportent une touche de profondeur aux personnages concernés. Il est possible d’en apprendre un peu plus sur le passé de certains ex-ennemis apparus dans Bravely Default ou de savoir ce qu’ils sont devenus durant les deux ans et demi qui séparent la première aventure de celle-ci.






J’aime :

  • Refaire un tour à Luxendarc
  • Le gameplay toujours aussi efficace, même plus
  • Les nouveaux environnements magnifiques et innovants
  • La plupart des nouveaux Jobs qui ont tous des caractéristiques un minimum intéressantes

J’aime pas :

  • Ça fait vachement de recyclage tout de même…
  • Ryo n’était pas aussi inspiré que Revo pour la bande-son
  • Parfois très niais et des situations téléphonées
  • … FUCK LES ENNEMIS TROP CHIANTS

Le problème principal de Bravely Second est finalement qu’il ne se démarque pas assez de son prédécesseur. Mais est-ce réellement un problème ? Le gameplay n’a pas changé d’un poil en dehors de quelques améliorations, mais il est justement plus dynamique et les nouvelles classes apportent du sang neuf à côté des anciennes. Si beaucoup de décors et personnages étaient déjà présents dans Default, l’humour et le scénario, parfois surprenant et souvent prévisible, donnent une nouvelle perspective au monde de Luxendarc. Et à ce niveau là, l’équipe derrière le jeu a au moins eu la décence de ne pas nous faire une copie formelle du premier (sans parler de la fameuse boucle temporelle que beaucoup haïssent plus que Donald Trump). Le seul vrai bémol est donc la nouvelle bande-son qui, à côté de celle composée par Revo et malgré de bons points forts, ne semble pas tellement inspirée.
La démo ne donnait pas spécialement envie, mais une fois le jeu véritable inséré dans la console, on se retrouve facilement happé dans le monde de Luxendarc. Les amoureux de Default y trouveront facilement leur bonheur, ceux qui ont moins apprécié risqueront quant à eux l’overdose et crieront peut-être même au scandale.
Les rageux rageront, comme on dit.

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