Pour l’achat de deux jeux Nintendo 3DS, le Club Nintendo vous offrait un petit cadeau de Noël ou, pour ne pas dire, une promotion à peine cachée pour leur futur jeu.
3D Classics Kid Icarus, le petit jeu NES gratuit qu’on télécharge par principe et auquel personne ne joue plus de 5 minutes. Sauf moi.
Histoire
Kid Icarus vous met dans la peau d’un ange qui part sauver la Déesse de la lumière Paluténa, capturée par une autre déesse, mais cette fois-ci des ténèbres, Médusa.
Passé le classique scénario de sauvetage, l’univers est très ancré dans la mythologie grecque. Pour commencer, le héros est habillé avec une toge blanche et des sandales romaines, il n’avait pas encore ses lauriers sur la tête, mais le stéréotype y est. Il y a également beaucoup de colonnes grecquo-romaines et de Vénus de Milo dans les décors et enfin, le bestiaire, notamment les boss, nous plongent en pleine antiquité avec Cerbère et aussi pas mal de serpents. Sans oublier que la grande méchante, Médusa, est une gorgone.
Malgré le grand âge du jeu et les faibles capacités techniques de l’époque, l’univers gréco-romain est bien présent et Kid Icarus reste dépaysant et original. Une vraie ballade antique, dans un jeu antique, c’est fabuleux. C’est vrai que mis à part God of War, ou à la limite certaines mauvaises parties de Sim City, peu de jeux mettent en scène la Grèce et c’est dommage parce qu’il y a matière.
Cependant, il y a quelque chose qui aurait pu être changé, comme l’anglais tout pourri du Nintendo des années 80 : « What do ya say ! Try buying from me ». Les noms japonisés comme Parthèna qui devient Palutena. Pire, les espaces réservés aux noms qui ne sont pas effacés « Welcome Raf____! ». Ça fait un peu sale aujourd’hui, surtout que l’aspect graphique a été retravaillé lui.
Graphismes
Techniquement, le jeu n’a pas vraiment changé. Les sprites sont les mêmes et mis à part une mise en relief de certains éléments (une plateforme par rapport à une colonne), la 3D n’apporte rien du tout. A son époque, le jeu était plutôt joli et, comme je le disais plus haut, l’univers gréco-romain y est fidèlement retranscrit. Il suffit de voir les statues du dernier niveau pour faire la comparaison avec un jeu fait sous Paint style Xevious.
Idem au niveau technique. A l’époque, le jeu affichait déjà pas mal d’ennemis à l’écran sans que ça ne clignote comme dans une boite de jeunes. Il aurait été malheureux que ce soit le cas dans ce eShop 3DS.
Là où une modification plutôt sympa a eu lieu, c’est au niveau des décors. Le fond unicolore a été remplacé par de jolies illustrations qui se marient bien avec le reste. Par exemple, dans un niveau où le scrolling est vertical, on voit des morceaux de colonnes flottant dans l’air. C’est chouette ! Bon, dans la plupart des autres niveaux, vous aurez le droit à un ciel basique, mais c’est déjà ça.
Gameplay
Kid Icarus est un melting pot de ce que Nintendo a pu créer à l’époque de la NES.
C’est un jeu de plateforme avec scrolling, comme Super Mario Bros, le héros gagne en puissance en tuant des monstres ou en achetant des trucs à la boutique comme dans un The Legend of Zelda et enfin, certains niveaux sont de véritables labyrinthes, comme dans Metroid. C’est peut-être pour ça que ce jeu n’est pas resté dans les annales, il n’invente strictement rien de fondamental.
Autre chose, à l’époque, les jeux Nintendo étaient construits de façon à ce que les gamins n’aient pas à lire le manuel. Tout était explicite et le premier niveau était une initiation aux mécaniques de jeu. Par exemple, dans Super Mario Bros, les premières secondes de jeu imposent un espace cloîtré et un ennemi qui vous fonce dessous pour forcer le joueur à sauter pour l’éviter. Le champignon est mis en scène sur la boite du jeu comme un élément bénéfique pour Mario, ce qui fait qu’on aura tendance à le prendre lorsqu’on le voit. Bref, c’était le bon temps, celui où on ne nous prenait pas pour des teubés avec les tutoriels dans tous les sens
Oubliez tout ça pour Kid Icarus, il faut croire que Yokoi ne suivait pas les bonnes idées de son disciple Miyamoto.
Les commandes sont plutôt classiques, attaque et saut avec une retombée un peu ralentie en maintenant la touche A. Il est possible de tirer en l’air, mais bizarrement pas vers le bas.
En revanche, c’est au niveau des objets que tout n’est absolument pas explicite. Premier élément choquant, les cœurs. Dans tous les jeux au monde, le cœur représente la vie, surtout après avoir joué à Zelda. Pourtant, dans Kid Icarus, vous remarquerez lors de votre première mort que les cœurs n’ont rien à voir avec la vie, qui est symbolisée par une jauge rose. Mais alors, à quoi servent-ils ? Il s’agit de la monnaie du jeu.
Qu’est-ce que c’est que cette idée tordue ? Ce n’est pas tout, mis à part la coupe de vin (?) que l’on vous donne dans le premier niveau et qui vous remet de la vie, aucune explication ne vous sera donnée sur l’utilité des objets. A quoi servent la torche, le crayon, le tonneau et la bouteille qui s’entassent dans mon inventaire. Je n’en sais rien. Pour les gamins de l’époque, ils leur suffisaient d’aller voir la notice, sauf que sur 3DS, il n’y en a pas ! (note de Fro : en fait, si, en numérique).
Dans le même ordre d’idée, il y a également le bouclier que Pit arbore dans le dernier niveau. Il ne sert strictement à rien, bien qu’il soit brandi par défaut, les ennemis vous touchent quand même. C’est à se demander quel en est l’utilité.
Pit peut également choper diverses armes pour se défaire de ses ennemis. L’arc, qui devient plus puissant au fil du jeu, les machins qui tournent et qui tuent les bestioles près de vous et enfin, le marteau, balèze mais seulement à bout pourtant. Vous l’avez compris, l’arc suffira parfaitement. C’est à se demander d’où ils ont sorti les bazookas et autres griffes de Wolverine que l’on trouve dans l’épisode Uprising, Sakurai aurait dû mieux apprendre ses cours d’histoire de l’antiquité.
Durée de vie
J’ai été surpris d’avoir si vite terminé le jeu.
Kid Icarus vous fait traverser seulement trois mondes de quatre niveaux avec un niveau final. C’est cours. En plus de ça, le jeu n’est pas très difficile, un poil de persévérance sera bien vite récompensé. Bizarrement, ce sont les premiers niveaux qui vous poserons le plus de problème, vous disposez d’un quart de poil de vie et en plus, vous n’avez pas encore le jeu pleinement en main. Passé le troisième niveau, c’est une vraie ballade de santé.
Autre point qui est bien dommage, c’est l’architecture des niveaux. Le premier monde propose un scrolling vertical, ce qui est plutôt cohérent avec l’idée d’un ange qui s’échappe des enfers pour monter au ciel. Dommage, car à partir du deuxième les niveaux seront à l’horizontale et Kid Icarus, en plus de perdre une idée « originale », devient une bête copie de Mario sans intérêt.
Les niveaux de boss, eux, changent la progression du joueur. Vous êtes lâché dans un labyrinthe sans aucun repère où les pièces se suivent et se ressemblent. Même l’objet, qu’ils appellent « carte » ne vous aidera pas vu qu’il ne vous indiquera pas les salles. Le papier restera vierge jusqu’à la fin. Encore un truc à ajouter aux barils et crayons.
Les niveaux labyrinthes vous feront en revanche connaitre l’angoisse, la vraie. Lorsque vous arrivez là-dedans pour la première fois vous croiserez au bout de quelques salles des machins bleus ressemblant à des godem… aubergines qui vous jettent des boules bleues. J’ai connu la vraie frustration, moi qui m’en suis pris une sur la tête et qui n’a rien pu faire d’autre que mourir ! Quel sentiment d’impuissance ! Pit bouge et saute mais ne peut pas attaquer et n’a pas d’autre choix que de se laisser crever.
Heureusement, j’ai découvert un moyen de me faire enlever cette aubergine, mais je ne vous le dirais pas ! De toute façon, un petit détour sur Internet est obligatoire pour comprendre ce diable de jeu.
En bref…
HISTOIRE : 15/20
L’histoire est très classique mais l’univers, lui, est intéressant. De plus, cela reste assez dépaysant.
GAMEPLAY : 12/20
Efficace mais vu, vu et archi vu. En plus, les objets sont soit totalement incohérents avec leur fonction, soit inutiles, soit sans intérêt. Si les jeux NES ont posé les fondements des jeux d’aujourd’hui, ce n’est certainement pas grâce à Kid Icarus.
GRAPHISMES : 15/20
Plutôt joli pour l’époque et les illustrations de fond sont plaisantes. Pour une fois que Nintendo retravaille un peu ses roms.
MUSIQUES et SONS : 14/20
Non, je n’ai pas fait de partie. Je ne vais pas faire trois lignes histoire de non ? Le thème principal est chouette, il reste bien en tête comme vous avez pu le constater en jouant à Smash Bros Brawl.
DUREE DE VIE : 09/20
Avec ce Kid, la réputation des jeux longs et super durs d’antan en prend un sacré coup.
Note Finale : 12/20
Je comprends maintenant pourquoi Kid Icarus était tombé dans l’oubli, pourquoi tous ceux qui n’y avaient pas joué réclamaient une suite et pourquoi les vieux briscards s’en foutaient. Kid Icarus fait partie de ces jeux un peu inutiles, au même titre que Ice Climbers ou Balloon Fight dont tout le monde se fout et qui ont ressurgit grâce aux Smash Bros. Il n’invente rien et est totalement incohérent en plus d’être court et facile. Nintendo vous le file, profitez-en. Ce douze est la note qu’il vaut gratuit, retirez lui deux ou trois points si vous comptez payer.