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Dillon’s Rolling Western

Le

par

7 Juin 2011, centre des conventions de Los Angeles, conférence E3 de Nintendo. De nombreux jeux sont annoncés. The Legend of Zelda : Skyward Sword ? Présentation de 10 minutes, ça a l’air cool. Super Mario 3D Land, Kid Icarus : Uprising, Mario Kart 7 ? Très certainement des tueries, mais pas non plus ultra surprenant. The Rolling Western, un nouveau jeu de chez Nintendo dans un univers typé western mélangeant action et tower defence ? Beep beep BEEP ! Le niveau d’intérêt de mon radar de jeux qui ont l’air vachement bien mais que personne ne jouera sonne fort. Très très fort !
22 Février 2012, le jeu renommé Dillon’s Rolling Western sort sur l’eShop, mon envie-o-mètre est au plus haut, il me manque un euro sur le compte ! Zut ! 1er Mars 2012, enfin suffisamment de blé, on lance la machine ! Aboule le jeu Nintendo !
Et c’est le coeur plein d’espoir que je lance ce jeu, sans m’attendre à quoi que ce soit vraiment, si ce n’est un jeu sympathique… Ai-je eu raison de le croire ?

Tatou qui roule n’amasse pas mousse !

Dillon’s Rolling Western prend place dans le Far West, une contrée désertique, mystérieuse et pleine d’animaux qui parlent. Premier constat en lançant le jeu : oh mon Dieu, on est revenu dans les années 90 et Nintendo essaye de créer une nouvelle mascotte (elle me manque cette période d’ailleurs) !

On incarne Dillon, un tatou ranger, absolument pas solitaire, pétant la classe et accompagné de Noisette, un écureuil volant à l’aide d’un ULM et portant un petit sombrero. C’est qui qui a développé le jeu déjà ? Ah oui, Vanpool, les gars qui ont fait Freshly-Picked Tingle Rosy Rupeeland, parfois appelé Tout Nouveau Tout Beau Tingle Voit La Vie En Rose A Rubis Land (donc FPTRR ou TNTBTVLVERARL pour les intimes…). Ok tout va bien, on continue !

Bref, notre duo dynamique a pour mission de sauver dix villages de l’invasion des cailloux vivants venus manger les élevages de briochons, des hybrides cochon-brioche. Tooout va bien ! Et niveau histoire, c’est à peu près tout ! Il y a aussi une histoire de peuple ancien ayant déjà eu affaire à une menace similaire et des sous-entendus concernant ces anciens qui étaient sûrement des tatous mystiques, ce qui explique pourquoi personne n’a jamais pu explorer toutes les ruines antiques éparpillées partout et pourquoi les villageois ne sont pas foutus de pouvoir lever une simple barrière : parce que ces barrières ont été bâties par les tatous mystiques, pour les tatous mystiques. Bande d’altruistes, mon œil ! Mais je m’éloigne.


L’histoire est vraiment minimaliste et pas assez étoffée. Le gros du truc n’arrive que dans les trois dernières missions et le petit bonus réservé aux plus téméraires explique à peu près tout en nous offrant une des blagues les plus osées de ces trois dernières années… Mais faut avoir la patience d’y accéder, et c’est pas gagné !

Et c’est là le plus gros défaut du jeu à mes yeux : il y avait un sacré potentiel pour avoir une histoire sympa et un univers marquant, mais non. Les personnages sont recyclés à outrance et s’en est même à croire qu’à chaque fois que Dillon se barre d’un village, il y a toute une procession qui le suit pour le doubler, emménager dans le village voisin et déjà avoir des soucis avant que tu n’y arrives, alors que l’on est nommé l’éclair écarlate et on est réputé pour être ultra rapide !

Ainsi, on aura un colonel canin qui nous proposera d’utiliser les tourelles à bon escient, des canards boiteux qui nous feront crapahuter à travers toute la carte pour récupérer un truc qui brille soignant l’enfant le plus malade de l’univers, une journaliste renardant la moindre information qui nous fera massacrer des cailloux de façon plus ou moins subtile et Mme Crapola…


Mme Crapola est probablement le personnage involontairement le plus horrible et le plus édifiant que j’ai vu dans un jeu vidéo ces dernières années. Vaine et vénale sans limites, elle fera tout pour que vous alliez lui chercher des pierres précieuses dans des mines (exploitation des pauvres et des mineurs bonjour) afin qu’elle prenne des bains ou se fasse des colliers pour impressionner la haute société (curieux, puisqu’on ne visite que des villages pauvres). Mais si ce n’était que ça !
Attention spoiler : en effet, vers le milieu du jeu son mari meurt. Bon, pas grand chose à reprocher, elle est triste et veut lui faire de belles funérailles. Mais une mission plus tard, elle s’est déjà trouvé un nouveau mari, a oublié le précédent, et continue de nous exploiter pour avoir des bijoux. Absolument scandaleux vous dis-le ! Fin du spoiler.

Une galerie de personnages assez sympathiques donc, mais pas suffisamment variée étant donné l’univers proposé. Mais le character design est bien chouette et certains personnages ont pas mal de classe. Les dialogues ne sont pas bien nombreux, mais sont de qualité, intégralement traduit en français, c’est du tout bon et certaines lignes feront à coup sûr sourire. Malheureusement, ça reste assez rare.


Autre petit regret : le jeu transpire d’influences et de références à The Legend of Zelda, au point qu’il en perd un peu de son identité. Le héros est muet, a la même « voix » que Link, fait à peu près les mêmes mouvements lorsqu’il utilise des objets, ouvre les coffres de la même manière et reçoit quelques tiers de cœur pour regagner en énergie ! Mais quitte à choisir entre un elfe vert et un tatou avec un chapeau de cow-boy et un foulard, je choisis le tatou !

C’est au minimum syndical auquel nous avons droit, ce qui est un peu dommage, mais ce n’est pas le plus important, c’est un jeu Nintendo après tout, et c’est le gameplay qui prime et boudiou que c’est-y du beau boulot !

That’s how I roll !

Dillon’s Rolling Western est divisé en trois phases distinctes, chacune représentée par une partie de la journée :

Le jour : c’est l’heure de la préparation. On construit ses tourelles et les barrières du village, on collecte les herbriochons, de l’herbe pour les briochons. Ils sont toujours très inventifs pour les noms, non ?. On explore les mines et les ruines anciennes pépère et on tabasse le monstre occasionnel si on a envie lorsqu’il apparait.

Le soir : les choses deviennent sérieuses ! Les monstres débarquent et on doit tenir jusqu’à avoir éliminé le dernier caillou, que ce soit grâce aux tourelles ou carrément en y allant de manière personnelle !

L’after : après avoir reçu notre récompense, on décompresse ! On peut aller acheter ou rénover son équipement, manger un morceau puis allez zouh, au lit, on passe à la journée suivante et bis repetita !


Chacune des 10 missions du jeu est divisé en 3 jours, ce qui nous donne 30 jours d’une terreur incontrôlable et de plus en plus grande. On commence avec une carte relativement petite et pas beaucoup d’ennemis à la première mission. Mais quand si voyez la carte de la 10ème mission et que vous ne hurlez / pleurez pas ou que vous ne rigoliez pas de désespoir, vous êtes un menteur !

Et la première chose qui choque, ce sont les contrôles ! Votre première réaction sera : mais qu’est-ce qu’ils ont foutu ? Ils ont fumé ou quoi ? Car la seule et unique méthode de contrôle est assez étrange : vous vous dirigez avec le pad (normal) et vous prenez votre élan en glissant votre stylet sur l’écran tactile de haut en bas et vous freinez/entrez dans un bâtiment avec L, ce qui vous oblige à prendre la console à une main et le stylet dans l’autre.

C’est bien cool pour les droitiers (et encore), mais pour les gauchers comme moi, c’est une autre paire de manches… Je vais être franc : autant la maniabilité est assez bizarre, autant une fois qu’on la maîtrise, c’est une seconde nature ! On attaque à coups de griffes, on gratte et on creuse des tunnels comme un Dieu au bout de 10 minutes d’adaptation par nouveau mouvement ! Les combats sont eux aussi assez particuliers au niveau des contrôles. Tout d’abord, il faut entrer en contact avec l’ennemi, ce qui n’est pas compliqué, vu la taille des monstres. Une fois ceci fait, on est téléporté dans une arène et il faut, pour faire simple, les massacrer jusqu’au dernier, sauf si on affronte un mini-boss ou un boss. Là, il suffit juste de leur exploser la tronche avant qu’ils ne se barrent.


Pour attaquer, c’est assez étrange puisque l’écran tactile est une sorte de lance-tatou tactile ! On tire l’élastique virtuel dans une direction, Dillon se met en boule et commence à accélérer. A partir de là, soit on attend qu’il charge son attaque à fond, soit on le lâche sur l’ennemi. Heureusement, quand on vise dans une certaine direction et qu’un ennemi est dans le chemin, Dillon sera locké sur la cible et ira foncera sur elle automatiquement.

Et une fois que l’on est sur un ennemi, deux autres choix s’offrent à nous : soit on maintient la pression sur l’écran tactile afin de gratter le caillou à mort, le faisant lâcher des matériaux que l’on pourra revendre, soit on le griffe à mort en tapotant l’écran tactile. La première méthode est la meilleure (pour des raisons financières notamment), mais aussi la plus lente et la plus risquée, car une jauge de combo s’enclenche. Tous les 10 coups assénés, on reçoit un bonus d’argent en plus des matériaux, et si on arrive à atteindre les 70 coups, c’est le Jackpot et on gagne à peu près 500 Dillon Dollars par 10 coups, puis 1 000 au bout de 100, etc… Et c’est là que ça devient méchant. Voulez-vous vous débarrasser de vos ennemis rapidement et passer aux suivants ou bien essayer de faire le plus gros combo pour vous faire un max de blé, au risque de vous faire annihiler parce que vous laissez le village sans défense ? Que de choix à faire, et c’est là la grande force du jeu, puisqu’il faut savoir jauger la situation et agir vite en permanence !


Autre avantage de cette méthode de contrôle particulier, et non des moindres : ça m’aura été un parfait entraînement pour jouer à Kid Icarus Uprising, qui se tient exactement de la même manière ! Le socle fourni avec le jeu, c’est pour les gueux !

La deuxième chose qui choque, c’est le nombre de trucs à faire durant les phases de jour ! On doit récolter en priorité des herbriochons, la nourriture qui permet de multiplier le nombre de briochons à protéger et ainsi nous éloignant un peu plus du Game Over fatidique. Après, on doit récolter des matériaux dans les mines pour construire les barrières servant à empêcher les cailloux de manger l’élevage et au passage se faire un peu de blé avec les matériaux qui servent à rien. Ensuite, si on a suffisamment d’argent, construire, renforcer et armer les tourelles d’attaque pour affaiblir l’ennemi et bâtir des tours de guet pour avoir une meilleure vision de la position des ennemis sur la carte !

Et aussi des cartes aussi grandes ne seraient pas fun sans un peu d’exploration ! Pendant qu’on se ballade, on devra trouver les entrées des mines pour récolter les matériaux, chercher des ruines anciennes qui contiennent soit un trésor de valeur permettant de se faire un peu de blé, soit un tiers de cœur et partir en repérage pour trouver les repaires de monstres même si cette étape est un poil moins cruciale à la victoire.


Bref, y’a de quoi faire le jour ! Et c’est sans compter sur certaines structures que l’on peut exploiter afin de renforcer nos défenses, que ce soient des colonnes destructibles ou bien des barrières temporaires à lever. Ajouter à cela, les phases de nuit, où il faut vraiment essayer de faire en sorte que l’on ne soit pas envahi par les cailloux ! Seules 2 solutions s’offrent à nous : les attaquer de front ou attendre que les tourelles s’en occupent pour nous. Sachant que les tourelles ne feront qu’affaiblir la plupart des monstres, dans 70% des cas la meilleure solution est d’attendre que les tourelles fassent leur job et finir le travail soi-même…

Sauf que ! Il faut être rapide et efficace si on veut obtenir les 4 étoiles liées au temps total passé à exterminer les cailloux ! Et on gagne une étoile si on a accompli toutes les missions. Et avoir 5 étoiles sur une mission n’est carrément pas évident croyez-moi.

Car en plus il y a un système de risques / récompense assez élaboré qui a été mis en place, et celui-ci est tout simplement cruel. Mieux vous êtes équipé, moins fortes sont les chances d’obtenir des matériaux. Ne pas avoir de matériaux ne vous permettra pas de construire de barrières ni même de réussir certaines sous-quêtes ! Bref, c’est assez diabolique, surtout pour celui qui voudra finir le jeu à 100%. Il faudra être vraiment malin pour réussir.


Sans compter qu’il existe une dizaine de types de monstres répartis en 3 groupes : les faibles, les forts et les très très énervants. Les faibles se battent d’un claquement de doigt, les forts en deux, et les énervants nécessitent de requérir à la stratégie pour les battre, car si on les affronte directement, certains nous font perdre un temps fou. En plus il y en a qui n’ont pour but que de détruire vos tourelles, ce qui est très énervant quand vous êtes à un bout de la carte et que soudainement on vous dit qu’une tourelle à l’autre bout est attaquée… Oh et il faut aussi prendre en compte la qualité du terrain qui se détériore de plus en plus au fil des cartes, avec des reliefs à contourner, des petits couloirs et de la boue qui t’empêche de rouler et t’oblige à marcher, sans compter l’équipement, qui se casse après un usage plus ou moins intensif…

Dire que le jeu repose sur un véritable système de jeu profond est peu dire ! C’est assez impressionnant, puisque je ne m’attendais pas vraiment à autant de possibilités en lançant le jeu.

Like a Rolling Stone, you really got me…

Graphiquement, le jeu est joli ! Pas non plus exceptionnel, puisque assez minimaliste, mais c’est le genre de minimalisme qui fait plaisir à regarder. Un peu comme The Legend of Zelda : The Wind Waker, The Legend of Zelda : Phantom Hourglass, The Legend of Zelda : Spirit Tracks en fait. Et comme ces Zelda, il est réalisé entièrement en cell shading, ce qui lui confère un feeling cartoon assez prononcé. Le seul mini bémol vient de Dillon qui est assez étrangement modélisé et qui apparaît comme un poil anguleux. Les décors sont désertiques, donc moches par définition.

Les musiques sont cool, mais bien trop peu nombreuses, avec grosso modo 6 thèmes dans tout le jeu et la musique des crédits. Le thème qu’on entendra le plus de tout le jeu (celui de la carte) est vraiment super bon, et n’a jamais réussi à me gonfler jusqu’à la fin ! Les bruitages… et bien c’est des bruitages quoi, pas grand chose à en redire.


Niveau difficulté, beaucoup de gens disent qu’il est assez difficile… Personnellement, j’ai réussi le jeu sans trop de difficultés et ne suis même pas mort une seule fois. Si on réfléchit correctement à chaque situations, que l’on prend pas mal de risques et que l’on arme ses tourelles en fonction de l’action, on réussira à se tirer de pas mal de situations sans trop de problèmes, mais avec quelques frayeurs quand même. D’ailleurs, plus on avance dans le jeu, plus les ennemis se mettent à varier, donc on doit s’armer en étant de plus en plus organisé et quand arrivent les monstres rapides et les destructeurs, on commence plus à paniquer qu’autre chose. Pas difficile, juste stressant.

Oh et le jeu est long ! Et quand je dis long, c’est pas une durée de vie de tapette pour un jeu qui ne vaut que 10 euros en téléchargement. Là, en ligne relativement droite et en jouant très bien, je l’ai fini en 19 heures ! Et c’est sans compter les deux bonus en fin de jeu qui nécessitent de finir le jeu à 100%, et qui vont très certainement doubler la durée de vie, puisque l’un d’eux nécessite d’avoir 5 étoiles sur chaque mission.

En bref…

Histoire : 12/20
Il y avait du potentiel pour faire quelque chose de génial, on ne l’a pas eu. Tant pis. Heureusement que nos deux héros sont sympathiques et que les dialogues sont assez bien écrits !

Gameplay : 17/20
Au premier abord c’est un jeu simple, voire simpliste, mais plus on avance et plus on se rend compte que l’on a des trucs à gérer ! Les contrôles prennent un petit temps d’adaptation mais une fois qu’on a pris la main, ça roule à 100 à l’heure !

Graphismes : 14/20
Un très joli cell shading et un minimalisme qui ne distraient pas trop, c’est bien cool ! En plus la 3D est agréable et bien réussie.

Musiques et sons : 13/20
Six pistes, dont une qui est excellente, c’est le minimum syndical et ça ne prend pas la tête.

Durée de vie : 18/20
Pour un jeu en téléchargement à 10 euros, vous en aurez pour votre argent. Le jeu principal prend un temps monstrueux à finir et c’est tellement fun qu’on le relancera avec plaisir de temps en temps.

Note Finale : 16/20
Au final, Dillon’s Rolling Western est loin d’être décevant. Son gameplay bien nerveux et son univers charmant bien qu’un peu maigre m’ont conquis. Est-ce qu’il vaut 10 euros ? Absolument ! Le jeu est au même niveau que certains autres qui coûtent 15 voire 40 euros, si ce n’est plus. Est-ce qu’il est pour tout le monde ? Probablement pas, ça dépend si vous aimez le tower defence et que vous n’ayez pas peur de devoir vous faire à une nouvelle maniabilité. Si vous rencontrez ces pré requis, c’est un jeu à ne pas rater et je serais très content si Dillon’s Rolling Western 2 : Le Dernier Ranger devenait réalité ! Bon par contre, si suite il y a, il faudra approfondir l’univers et l’histoire sinon il y a quelqu’un qui tirera la tronche.

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