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Rocket Knight Adventures

Le

par

Voici un jeu atypique et assez méconnu du grand public, qui n’a subi ni remake, ni produit dérivé farfelu pour se laisser connaître. Konami (l’éditeur, bien sûr, je ne me permettrais pas de traiter ainsi un copain) nous sert avec ce jeu d’aventure une épopée décalée, pleine d’humour et terriblement prenante !

« Featuring Sparkster »… Comme s’il était connu, cet opossum en armure !

IL Y A FORT LONGTEMPS…

…vivait dans un lointain royaume un chevalier qui n’avait de cesse de secourir la veuve et l’orphelin (ensuite, il mettait l’orphelin au lit et s’occupait de la veuve). Un jour, la belle princesse du royaume fut enlevé par un malfaisant chevalier en armure noire qui l’emmena sur son fier destrier dans un lointain royaume, semant ainsi le trouble dans le fief de notre héros, qui se mit en tête de retrouver la belle (et peut-être de faire des heures supplémentaires avec elle).

Cette histoire serait terriblement bateau si je ne vous précisais pas quelques trucs à propos de Rocket Knight Adventures. Car oui, il s’agit bien là d’incarner un preux chevalier partant sauver une abrutie de plus qui n’a rien trouvé de plus original que de se faire enlever (Zelda, Peach, si vous me lisez).
Seulement voilà, Sparkster, notre héros, est une sorte de… lapin en armure bleue. Je dis lapin mais c’est assez indéterminé. On va être plus général et dire : une bestiole du genre cartoon. En fait, si on tient compte du fait que sa longue queue lui permet de s’accrocher tête en bas aux branches d’arbre, on pourrait plutôt dire que c’est un opossum. Vêtu d’une armure bleue bien flashy, il ne se bat pas seulement l’épée à la main, car il a la particularité de balancer des sortes d’onde en agitant sa lame ! En plus de cela, notre héros possède deux fusées dorsales qui lui permettent de se propulser à grande vitesse, voire même de voler dans certaines conditions !
Ajoutons que le monde médiéval dans lequel il vit est peuplé de robots, de machines, de véhicules et de cochons. Car oui, le méchant principal, le Chevalier Noir, est en quelque sorte de la même espèce que vous, mais les hordes armées que vous combattrez seront principalement… des sangliers ! Ou des phacochères, je ne sais pas trop. En tout cas, ça a des dents qui ressortent.

Votre tout premier cochon ! Ca va être sa fête, parce qu’en plus, il a mis le feu à la chaumière d’un innocent.

Si vous lisez la notice ou allez sur Wikipedia, vous apprendrez plein de trucs sur l’histoire du jeu, comme par exemple le fait que le royaume de Sparkster fut jadis menacé par un peuple de cochons arrivé sur une gigantesque étoile mécanique, la « Pig Star », qu’ils furent déchus et que la clé de la grosse machine fut gardée par le roi du royaume. Et également que votre rival en armure noire tente de s’allier avec les méchants cochons revenus se venger, afin de dérober la clé et menacer le royaume grâce à la puissance de la Pig Star… Mais tout ceci, on ne l’apprend pas dans le jeu…

Vous l’aurez compris, dès la première minute de jeu, alors qu’on pensait avoir atterrit dans un univers médiéval classique avec un opossum comme héros, on croise rapidement des cochons en armure futuriste, puis juste après des voitures qui vous foncent dessus pour vous écraser et des autruches mécaniques géantes prêtes à vous dézinguer ! Au bout de la route vous attend un char d’assaut, et là, le doute n’est plus permis : ce jeu est totalement barré.

FAITS D’ARMES

Le jeu d’aventure… Un genre qui s’accompagne en règle générale d’une jouabilité simple et facile à maîtriser. Rocket Knight ne déroge pas à la règle, avec un bouton de saut et un bouton d’attaque. Trois boutons sur la manette Megadrive, me direz-vous ? Hé bien, vous pourrez attaquer avec deux boutons, au choix ^^ Et vous pourrez même permuter tout ceci dans le menu des options, pour agir à votre guise.
Revenons-en à nos boutons. L’attaque de Sparkster, c’est un coup d’épée très rapide, si rapide qu’on jurerait qu’il la jette sur l’ennemi. Ce coup porte quand même très loin, puisqu’il lance une sorte d’onde de choc… Enfin, quelque chose dans le genre, qui sera moins puissant que si vous aviez touché directement l’ennemi. Quant au saut, bon, ben… c’est un saut, voilà. C’est un saut qui sera toujours à la même hauteur quelle que soit la pression exercée sur le bouton.

Mais permettez-moi de m’attarder un peu sur l’attaque. Vous ne me le permettez pas ? Tant pis, je vous merde, c’est moi qui écrit :p

Observez l’attitude déterminée de Sparkster, qui va mettre sa misère à ce serpent de mer inoxydable.

Nous avons donc un coup d’épée par une pression sur le bouton. Maintenant, si vous maintenez enfoncé le bouton, une jauge se charge en haut de l’écran. Après quelques secondes, elle se met à clignoter, la fusée de Sparkster se met à scintiller, ce qui signifie que tout est prêt pour utiliser… votre fusée, justement ! Relâchez la pression et votre opossum en armure se retrouve propulsé dans la direction maintenue par la croix ! Très pratique pour aller vite dans des grandes lignes droites, dans des zones élevées ou dans des couloirs étroits, en rebondissant sur les murs. Le jeu fourmille d’idées et d’utilisations multiples de cette technique, des utilisations plus complexes au fil des niveaux ! Notez que si vous ne touchez pas à la croix, Sparkster tourne sur lui-même et dégomme les ennemis approchants. Ah, et sachez aussi que quand il part sous l’impulsion de la fusée, c’est l’épée en avant, donc vous défoncerez du cochon sur votre sillage !

Ça, c’était le gros point intéressant de la jouabilité. Pour le reste, on conserve les bases déjà établies auparavant par d’autres jeux du genre. La progression est somme toute très linéaire, on pourrait parfois le classer dans la catégorie des jeux d’action, mais comme je m’en fiche un peu des catégories, on ne s’attardera pas là-dessus :p
Concernant la santé de votre héros au sombre héraut, elle s’établit en cœurs. Les attaques ennemies pourront vous faire perdre des demi cœurs ou des cœurs entiers. Des pommes et des bananes sur votre chemin vous permettront d’aller mieux, puisque malheureusement, vous ne pourrez pas manger les cochons que vous ferez valser. Et en même temps, un opossum mangeant un cochon, ça aurait choqué Familles de France (si l’association existait à l’époque…).


Ah, et tout à l’heure, je vous ai dit que Sparkster pouvait voler sous certaines conditions, et j’allais oublier d’en reparler. Oui, en trouvant une sorte de bonus (un réacteur nucléaire, peut-être), il peut voler dans les airs, et même dans l’espace ! Dans ces cas-là, le décor se déplace autour de vous, tout en vous laissant libre d’avancer, de reculer et de bouger de haut en bas. Rien de bien méchant, ça ne va pas trop vite ni pas assez, c’est parfait. Et bien entendu, il faudra encore faire sortir l’épée du fourreau pour vous défaire de tout ce qui peut vous arriver sur le pif. En l’air, l’écosystème local est varié, allant du cochon pendu (humour !) à un ballon à l’énorme missile, en passant par la mine volante et autres cochonneries qui vous causeront du tort.

En somme, un jeu plaisant et agréable à jouer, sans prise de tête et avec une maniabilité diablement efficace, qui sait mettre à profit toutes les bonnes idées dont le jeu dispose.

ENLUMINURES

Y a pas à dire : quand la 2D est bien maîtrisée, elle peut faire des merveilles. Et c’est justement le cas de Rocket Knight, qui peut se targuer d’être un jeu vraiment magnifique. Pour de la Megadrive, hein, faut relativiser !

Tout d’abord, la patte graphique du jeu est marquée par des colorations et des détails très cartoons mais à la fois très crédibles. Je ne sais pas trop comment exprimer ça, mais je veux dire par là que le mélange entre certains éléments loufoques et d’autres plus réalistes se fait sans heurt, sans choquer le joueur. Les couleurs vives font aussi que le jeu donne vraiment la patate et l’envie d’y jouer ! C’est très agréable de se promener dans cet univers, particulièrement parce qu’il est coloré et fun. Évidemment, un chevalier en armure bleue, des cochons en armure verte et des tirs de laser un peu partout, ça ne fait pas très moyenâgeux, mais qu’importe, le jeu tient son rythme par ce décalage, et ça se poursuit à travers les graphismes. Notons aussi la présence de superbes arrière-plans, pourvus aussi d’animations marrantes et en rapport avec votre histoire (on voit le boss du premier niveau dès le début de l’aventure en regardant l’arrière-plan !). Et il y a aussi des sortes « d’avant-plans », puisque votre héros pourra être occulté quelques secondes par d’autres éléments plus en avant de l’écran. Un rendu final qui est très plaisant à voir, en tout cas.

L’histoire du jeu en une image.

Bon, évidemment, tout n’est pas rose. Principalement parce que beaucoup de jeux Megadrive avait une sorte de syndrome, que l’on pourrait appeler « l’eau qui clignote » et que Rocket Knight le subit dès le premier niveau, avec un combat capable de vous rendre épileptique en quelques secondes, tant les sprites de l’eau sont pour le moins immondes et clignotants >_<
Mais passé ce détail peu attractif, le jeu ne pâtit plus vraiment de ce syndrome. Tout simplement parce qu’il n’y a plus beaucoup d’eau après ça ^^ Le reste de l’animation est dans l’ensemble assez fluide, mais on ne pourra pas échapper à des ralentissements par endroit, quand vous chargerez votre jauge pour partir comme une fusée, par exemple. Si quelques ennemis décident d’envahir l’écran à ce moment, hé bien, vous aurez à ramer quelques secondes, le temps au moins de tuer les ennemis, ou bien de relâcher votre énergie emmagasinée.

Mais ceci n’enlève rien au contenu global du jeu, ni à l’humour qui s’en dégage. Lors de mini cinématiques entre niveaux, vous aurez le loisir d’apprécier les expressions faciales de votre héros, tantôt surpris, en colère, heureux face à de nouvelles situations. Et toujours avec une bonne dose d’humour et de décalage.
Et ceci ne sera pas uniquement réservé à des scènes entre niveaux, car vous aurez aussi des surprises dans les niveaux même ! Je pense notamment au tout premier, où Sparkster aura l’occasion de rencontrer un drôle de paquet cadeau qui provoquera une certaine stupeur chez lui ^^


Comment aussi ne pas citer les cochons qui se retrouvent en caleçons quand ils ont perdu leur armure, puis qui retombent sur le sol après avoir volé quelques instants, pour détaler à toute jambe devant vous ? C’est vraiment tordant, comme truc ! Ou encore ce boss, toujours un cochon, qui se sera pris des coups pendant tout le niveau, puis qui vous engueulera en montrant les poings lorsque l’affrontement final viendra.

Tout un tas de détails innombrables qui font que ce jeu est une petite merveille graphique, fourmillant de bonnes idées. Allez, pour la route, je vous cite enfin un passage très ingénieux, où les plates-formes à l’écran seront cachées par des obstacles. Pour avancer, vous devrez vous servir du reflet des plates-formes dans la lave coulant sous vos pieds ! C’est pas énorme, ça ?

TROMPETTES ET CLAIRONS

Le bon vieux son en MIDI de votre enfance, vous vous en souvenez ? C’est bien entendu lui qu’on retrouve dans Rocket Knight, avec des mélodies quand même assez travaillées et agréables à entendre.

On est loin des premières symphonies à deux notes de la NES, la recherche musicale est assez poussée, d’ailleurs, et le rendu final est vraiment bon. Des musiques entraînantes, rythmées mais pas trop, collant bien à la situation, et encore une fois, en décalage avec l’univers médiéval, puisqu’on n’aura pas ici des thèmes très moyenâgeux, mais vraiment modernes.
Je veux dire par là que, sans être de la techno non plus (et heureusement), les thèmes employés dans le jeu sont à la fois en décalage avec l’époque et curieusement, ils collent parfaitement bien à la situation. Mention spéciale à la musique des boss, qui est vraiment très bonne : un début très « sombre », des notes graves pour mettre la pression, avec un rythme qui s’accélère pour mettre encore plus le stress sur le joueur, qui va devoir en découdre. Chaque niveau possède son propre thème, et tous sont très bien choisis. Les différentes zones au sein des niveaux posséderont également des musiques distinctes s’il le faut, afin de mieux coller à chaque situation.

Lui, c’était pas son jour.
Observez au passage la forme des maisons en arrière-plan ^^

Quant aux bruitages, ils sont de très bonne facture, et toujours dans le style cartoon du jeu. Pas vraiment réalistes, ils sont parfaitement choisis en fonction de la situation. Je pense notamment aux bruits métalliques stridents que fera votre épée quand elle cognera sur un boss tout en métal. Ou tout simplement le petit « dling » que fera un objet quand vous le récolterez, comme une vie ou une pomme pour se soigner. Pas du tout réaliste qu’une pomme fasse « dling », me direz-vous, et c’est justement ça l’astuce.
Rah, et j’en profite aussi pour faire remarquer le bruit terriblement strident que fait votre héros lorsqu’il vient à décéder. C’est atroce ! Alors que Sonic faisait dans le grave, Sparkster nous sort sa plus belle voix de castra quand il meurt, et c’est à la limite du supportable ! Ne mourrez pas trop souvent, ça vaudra mieux.

Bref, une bande son qui ne vous écorchera pas les oreilles, en règle générale. Certains thèmes sont vraiment restés dans ma mémoire, je l’avoue. Faut dire que je joue depuis petit à ce jeu, mais quand même, ils sont vraiment très intrusifs dans votre cerveau ^^

TEMPS DE CROISADE

Ah, Rocket Knight n’est pas un jeu facile à finir, loin de là. Sachez d’abord que vous disposez de 4 modes de jeu différents, allant de « Children » pour les blaireaux à « Hard » pour les plus balèzes. Cela influe notamment sur le nombre de vies et de continues à votre disposition, mais aussi sur la difficulté générale du jeu, bien entendu.

Ensuite, avec l’absence de sauvegardes des jeux Megadrive, on obtient vite une durée de vie allongée. Vous démarrez le jeu, vous faites le premier niveau, le deuxième… et vous mourrez. Extinction de la console, et vous reprenez le lendemain, et vous gagnez le quatrième niveau, mais vous mourrez… Et ainsi de suite, jusqu’à arriver au combat final. Bref, vous pourrez le finir en une après-midi si le cœur vous en dit et que vous n’avez pas de vie sociale, mais ce sera difficile quand même.

L’eau sur Megadrive, tout un symbole…
Ici, pour simuler le ressac à la surface, on prend 5 fois la même image et on la fait défiler très vite.
Sauf que le bouton de pause était incompatible avec cet effet.

Après ça… Ben, c’est déjà pas mal ! Je n’ai fini ce jeu que quelques fois, et je dois dire que j’en ai chié particulièrement. J’essaye parfois de le finir à nouveau, tant l’univers m’attire et me fait marrer, et tant ce jeu est plaisant à jouer. Mais ce n’est pas évident.
Et il est bon de préciser que vous n’aurez rien d’autre à faire que cela… Pas de niveau bonus, de zones cachées ou autre, uniquement l’aventure, rien que l’aventure. Même pas possible de choisir son niveau une fois qu’on les a terminé… Ça m’aurait pourtant plu de refaire les derniers niveaux, qui sont d’autant plus intéressants que je ne les ai vu que peu de fois.
Ah, à la limite, vous pourrez toujours vous rabattre sur le Sound Test du jeu :p Et j’ai remarqué aussi que lorsque vous terminez le jeu, un petit message vous invite à passer à la difficulté supérieure… N’ayant jamais terminé en mode Hard, je ne peux pas vous certifier qu’il n’y a rien à débloquer derrière 🙂

Bref, si vous aimez, vous y jouerez longtemps. Sinon, hé bien, le jeu n’aura pas grand-chose d’autre à proposer pour vous retenir, donc vous risquez de vite le laisser de côté. C’est un peu dommage, mais c’était souvent ainsi, à l’époque.

EN BREF…

Tout de suite, pour les pressés, quelques notes… Ben, vous vous attendiez à quoi ? J’allais pas faire un discours de plus pour rien !

HISTOIRE : 15/20
On ne peut pas faire plus classique et cliché, mais elle est justement là pour ça, et l’univers totalement décalé avec une fin dans un endroit inattendu au début mérite une bonne note ! Ah, et il parait que l’histoire est bien plus complexe et travaillée que ça, mais c’est dommage qu’on n’en sache rien dans le jeu -_-

GAMEPLAY : 16/20
Quoiqu’un peu limitée (le troisième bouton inutile, par exemple), la jouabilité est facile à prendre en main, efficace et il faudra maîtriser votre héros sur le bout des pouces pour passer partout sans y laisser votre peau.


GRAPHISMES : 15/20
Hormis quelques sprites pas beaux et de l’eau à chier (comme sur beaucoup de jeux MD), on a une qualité graphique très correcte malgré quelques ralentissements, conférant au jeu une patte graphique irrésistible.

MUSIQUES et SONS : 15/20
Oui, je ne me foule pas, toujours la même note :p Des bons sons et des musiques sympathiques et décalées, qui collent très bien aux situations rencontrées.

DURÉE DE VIE : 14/20
Partons de l’hypothèse que vous soyez un dieu et que vous finissiez très vite le jeu (ce qui se fait en quelques heures, en fait). La durée de vie sera très courte, mais si vous êtes un humain standard, le jeu vous tiendra en haleine de nombreux jours, malgré l’absence de bonus et autres conneries du genre.


Mais… Mais c’est un plagiat d’Andross, dans Starfox ! Quelle bande de plagieurs, chez Konami :p

Note Finale : 16/20
Un jeu méconnu qui mériterait de l’être davantage. Certes, il n’est pas exempt de défauts, puisqu’il pâtit par exemple des limites de la console qui le supporte, mais ce ne sont pas quelques petits trous qui me feront jeter un pull, moi (retenez bien cette métaphore, vous pourrez la ressortir en soirée).
Rocket Knight Adventures est un bon petit jeu sans prétention qui se paye le luxe d’un univers irrésistible et d’un humour décalé, avec de la difficulté, des trucs bizarres et marrants tout le long du jeu, et des situations variées. Il n’en fallait pas plus pour en faire un bon jeu. Et pour moi, c’est même un excellent jeu :p

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