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Wario : Master of Disguise

Le

par

Ca arrive à beaucoup de développeurs de vouloir revitaliser une série par peur que celle-ci ne s’émousse et n’ennuie les joueurs, et Nintendo est sûrement un roi en la matière. Ou pas. Alors qu’effectivement, les Mario Party se suivent et se ressemblent, Mario lui adopte divers gadgets qui plaisent ou non, dans l’espoir de ne pas tomber dans une série de suites redondantes, pendant que les Advance Wars ont décidé de changer radicalement de gameplay en passant sur console de salon. Quant à Wario, il est loin d’en être à son premier épisode : il nous a montré son cul trois fois sur Game Boy, a déréglé notre vue une fois sur Virtual Boy, et a fait le beau avec des graphismes pseudo-16 bits sur Game Boy Advance il y a de ça quelques années. Alors, cette volonté de redonner un peu de punch à la série n’est pas étonnante de la part de Nintendo (ou plus précisément Suzak, les responsables de… Non, en fait, vous ne préférez vraiment pas savoir, je vous assure), et le résultat est un jeu sacrément différent des précédentes aventures du gros crado. Mais vraiment très différent.

Les raisons du Maaaaaal

Avant de tout vous raconter, je me dois de vous prévenir de quelque chose. Soyez très attentifs et attentives… Vous êtes prêt(e)s ?

N’ACHETEZ PAS
CE JEU
EN JAPONAIS !!!
COMPRIS ?
PAS DE JA-PO-NAIS !!
PAS BIEN !


Personnellement, je baragouine un peu la langue des sushis (je n’ai malheureusement pas encore réussi à en amadouer quelques uns pour qu’ils viennent dans mon assiette sans que j’ai à payer). J’ai une lecture plutôt fluide des kanas, un petit peu de vocabulaire… De quoi se débrouiller avec un jeu d’action importé. Je m’étais très bien débrouillé avec Mario 64 DS, Jump Ultimate Stars, Wario Ware… Mais là… Là… La première chose qui frappe quand on commence à jouer, c’est la quantité de dialogues aberrante que contient le jeu. C’est d’autant plus incroyable qu’il s’agit tout de même d’un jeu de plate-forme de Nintendo, surtout que l’histoire ici, comme dans tout jeu Nintendo, est loin d’être primordiale ou exceptionnelle. L’histoire commence avec Wario regardant tranquillement la télévision tout en se décrottant le pif, quand il tombe sur une série dont le héros est Blizzard Blanc, un voleur-magicien qui a la possibilité de se transformer en changeant de déguisement, et qui peut ainsi accomplir divers méfaits. Notre gros porc de héros, super-méga-jaloux, créé alors le Telmet, un casque qui lui permettra de rentrer dans la série et de piquer la canne qui permet au personnage de se transformer. Blizzard Blanc, désormais privé de sa magie (comme la zigounette de Micke), n’est désormais plus que le simple Compte Cannelloni (« Al Dente » dans la version japonaise… Bizarre ce changement de nom). Wario, lui, va en profiter pour voler tout ce qu’il peut dans les différents épisodes de la série, auxquels il accède avec une une espèce d’immonde télécommande Playskoolmachin que même Nintendo il a pas osé avec la Wiimote.

Remarquez au passage le paquet de mouchoirs à côté de la télévision…

Vous vous doutez bien qu’avec l’incroyable tonne de discussions que comporte le jeu, l’histoire n’en reste pas là, mais je vous propose de découvrir le reste par vous-même en vous y ennuyant en y jouant. Mais vous êtes prévenu, il y a BEAUCOUP de blabla! Presque autant que dans un Metal Gear Solid. Ou plus. Le bon côté des choses est que l’on peut les zapper. Le mauvais côté est que vous ne comprendrez plus rien. Car le truc encore plus HORRIBLE avec ces dialogues, c’est qu’ils sont importants (de façon générale). Ce sont eux qui vous disent où vous êtes, pourquoi, et ce qu’il faut faire dans le niveau. Le paroxysme de ce problème est atteint dans le troisième niveau du jeu, où vous devrez récupérer certains objets placés à différents endroits (qui vous sont dictés via de très longues discussions), pour au final vous retrouver en face de plusieurs Sphinx vous posant quelques questions. Mais attention, nous sommes sur DS, alors il n’est pas question de répondre en choisissant une solution parmi trois ou quatre. Ici, vous devrez écrire vous-même la réponse.
Imaginez maintenant tout ça dans une langue que vous baragouinez à peine… Ou pire, que vous ne comprenez pas. Vous aurez beau lui répondre « Je ne parle pas japonais », ce foutu sphinx ne vous laissera pas passer (et pourtant, j’ai essayé. J’ai même tenté de le draguer), vous êtes prévenus.

Blablabla…

Comment venir à bout de vos plans diaaaaaboliques

Parlons maintenant de l’autre chose déroutante de Wario Truc : son gameplay, et de façon plus générale le déroulement du jeu (car l’un ne va pas sans l’autre). Les anciens épisodes étaient pas loin de la série des Mario : le but était d’arriver au bout du niveau, en évitant les trous et en sautant sur les ennemis pour les éliminer. La principale innovation de Wario par rapport à son rival était un gameplay un peu plus évolué (coups d’épaules et divers costumes à mettre) et une ambiance assez crade tout en restant bon enfant. Ici, c’est globalement la même chose, mais à la sauce DS.

Wario se contrôle avec la jolie petite croix OU les jolis petits boutons. La gauche et le droite de la croix (ou bien Y et A des boutons) servent à avancer, le bas (ou B) à se baisser, et le haut (ou X) à sauter. Le reste se passera sur l’écran tactile : une petit pression pour faire la désormais mythique coup d’épaule, et des petits dessins pour changer de costumes. Des carrés, des ronds ou des zig zags, voilà ce qu’on vous demandera de gribouiller pour changer de peau et de pouvoirs. De façon général, le tout marche très bien, et il n’y a pas de regrets à avoir quant à la maniabilité « classique » je pense. Les gens de Suzak (dont la zigounette de Micke) ont eu la bonne idée de ne vous demander que deux mains, et ça, c’est bien (parce que beaucoup de monde aurait sûrement gardé la croix pour les mouvements, les boutons pour certaines actions, et ajouté le dessin par-dessus le tout histoire de mettre à profit votre troisième bras mutant né récemment grâce aux nombreux OGM dont on se gave).

Aaah blabla, blablabla blabla!! (Et n’oubliez pas les mouvements appris via les tutoriaux, car pour les réapprendre, il vous faudrait refaire le dit tutorial >.>)

Parlons-en des costumes justement : le Wario de base est celui que l’on connait tous depuis tant de temps, pas grand chose à dire dessus. C’est d’ailleurs avec lui que vous jouerez la majeure partie du temps, et ce parce que les autres costumes ont sacrément tendance à restreindre notre anti-héros. Il y a par exemple le Wario peintre, avec lequel vous pouvez créer divers objets, comme des caisses (pour pouvoir atteindre des plate-formes en hauteur); le problème est qu’il vous est impossible de bouger, et donc on ne l’utilise que rarement. Il y a aussi le cosmonaute (trèèès lent, mais qui a la particularité d’avoir un pan-pan tue-tue), le Mr. électrique (pour éclairer les pièces sombres… Autant vous dire que ça ne vous sera que très rarement utile), le marin (pour flotter, ohé ohééé), et plein d’autres encore. Vous remarquez, je pense, que le seul costume qui vous permet de bouger librement est le Wario de base ; les restes ne sont qu’anecdotiques à mes yeux, et j’apprécierai dans le futur revoir les anciennes transformations du grocradoquihadépoildanledo (notamment le casque avec les cornes. Je l’ai toujours adoré, ne me demandez pas pourquoi).
Un des mini-jeux. On voit ici toute l’inventivité et l’intelligence de chez Suzak.

Si les différences avec les anciens épisodes s’arrêtaient là, je pense qu’on aurait un excellent jeu. Mais hélas, ils ont décidé d’aller encore plus loin dans la nouveauté en changeant quasiment entièrement le principe de ce titre estampillé Wario. Bien qu’il s’agisse toujours d’un jeu de plate-formes, le but n’est plus entièrement de foncer vers la fin du niveau. J’ai déjà un peu mentionné ceci, vous vous rappelez ? On vous demandera de récupérer tel ou tel objet avant de vous diriger vers la sortie, de trouver un clé ou d’éviter des gardes… Le tout me fait beaucoup penser à un Castlevania « light », à la limite du fan game fait par la zigounette de Micke en fait, mais sans la dose d’action requise.

Mou. Oui, je pense que ça décrit bien la sensation que j’ai eu en jouant à ce titre. C’est mou, et chiant. Ça n’arrête pas de parler, l’action est trop absente à mon goût, et j’aime pas spécialement partir à la recherche de la clé rouge pour ouvrir la porte rouge dans un jeu où l’action est sensée être reine. Ce n’est pas que ces nouveautés sont mauvaises, c’est juste que ça ne colle pas à Wario. Je pense notamment au bestiaire original qui a totalement disparu. A la place, vous aurez des sortes d’aliens bizarroïdes ou des gardes londoniens à assommer… Oui oui, des gardes, comme dans « des humains ». Et bien qu’ils soient un peu stylisés, ça a tout de même tendance à faire tâche, au moins autant qu’un Micke intelligent (chose impossible pour un ex-flic!). Dans tous les cas, vous voilà prévenu(e)s !

Les p’tits gens de chez (*remonte la page pour retrouver le nom*) Suzak ont aussi eu la bonne idée de rajouter quelques mini-jeux histoire d’allonger la durée de vie (car oui, le jeu est court). Vous ne serez pas étonné(e)s d’apprendre qu’ils pourraient tout aussi bien être issus de Wario Ware, et également qu’ils ne sont pas aussi fameux que ces derniers. En vrac, on vous propose de relier des numéros dans l’ordre, de faire tomber des objets dans les réceptacles appropriés, ou encore de repasser sur un trait dans un temps imparti. C’est rigolo, mais ça ne vous tiendra pas vite en haleine (surtout si vous puez de la gueule).

Un exemple du manque de « Wariohisation » : un bâtiment bien froid peuplé de bêtes à la limite du non-Wario.

Casser la vooooix (ça c’est diabolique !), ça r’ssemble à çaaaa

Le générique ! Le générique ! Mais elle est géniale cette chanson, vous ne trouvez pas? C’est vraiment LA chose qui étonne la première fois qu’on démarre le jeu : la mélodie de l’écran titre est une chanson! Avec une voix et tout! Et en plus, elle est loin d’être mauvaise! C’est là où le titre « de Nintendo » fait assez fort, en faisant de son mieux pour nous plonger dans l’univers télévisuelle d’une série. Quoi de mieux que de commencer une partie avec une chanson rappelant de nombreux animes? Le reste de la bande-son est d’ailleurs dans le même esprit. Plutôt mélodieuses et assez rythmées, les musiques de Wario : Master of Disguise ont le mérite d’être réussies et de rester en tête. Elles apportent aussi beaucoup à l’univers « série télé » du titre, et collent toujours aux missions que vous devez effectuer. Je pense notamment à celle du musée, où telle Catwoman (qui aurait tout de même pris au bas mot 200kg), vous devrez vous infiltrer pour obtenir votre dû : la musique ici prends un ton très Arsène Lupin, très mystérieux. Sympathique comme tout quoi. Le problème, c’est bien évidemment que ça ne fait pas Wario l’espace d’une seconde. Mais alors, pas du tout. Et ça, c’est chiant.

Wario, il est in avec sa coupe de cheveux d’enfer.

Quant aux bruitages, il n’y a pas grand chose à dire. Si vous avez déjà joué aux épisodes précédents, vous savez à quoi vous attendre, vu que de ce côté, ils n’ont pratiquement rien changé. De toute façon, les bruitages, c’est passe-partout (ou presque, parce que passe-partout, il passe pas partout justement).

Graphiquement, il n’y a rien de surprenant… C’est pas extrêmement joli, mais ce n’est pas moche non plus. C’est très rare que l’ambiance graphique d’un titre me laisse de marbre, comme là. Je trouve que le tout manque cruellement de charme en fait; pire que de manquer de charme, ça ne fait pas Wario pour un sou. On ne reconnait rien de l’ambiance chaleureuse dégagée par cette série; à la place, on a des bateaux assez fades et des sortes de grottes insipides. D’ailleurs, ils auraient mis BoUlZoRm4n à la place de Wario que ça ne m’aurait pas étonné tant le tout semble étranger à l’univers du gros dégueulasse, tout comme le déroulement général du titre.

Je ne pense pas que ce soit une question de méchanceté. Le jeu est graphiquement réussi : c’est coloré (bien que je trouve que le choix des couleurs fasse trop réaliste), bien animé et détaillé. Mais le jeu manque cruellement de charme. Et le charme, ça fait tout. J’ai vraiment eu l’impression de me trimballer dans un fan game, c’est pour dire. Je pense que je peux déclarer sans hésiter que le problème vient surtout du quasi-abandon de l’univers spécifique de Wario… Que vient faire Londres et ses fameux gardes avec Wario ? Où sont les bébêtes au design inspiré ? Que dire de cet espèce de stylet-baguette magique qui a autant de charisme qu’un chien unijambiste (ça, c’est pitoyable, pas charismatique, nuance) ? Décidément, ce Wario est vraiment très différent des précédents opus…

Pousse, pousse !… Mais non, pas dans ce sens-là ! Pousse la caisse, je veux dire !

En bref…

HISTOIRE : 00/20 (t’avais qu’à fermer ta gueule, con de jeu)
Comment dire… D’habitude, je ne donne pas de note à un jeu de plate-forme vu que c’est toujours secondaire (voire tertiaire). Mais là, avec la quantité astronomique de dialogues soporifiques, et le développement assez profond de cette histoire qui aurait mérité de ne pas être trop développée (comme c’est le cas d’habitude), c’est carrément me mettre une baffe dans la tronche pour me dire « donne une note, donne une note ! ». Il l’aura voulu.


GAMEPLAY : 18/20
Rien à redire, vraiment, le jeu réponds au doigt et à l’oeil (et à la zigounette de Micke). La transposition de la maniabilité sur DS a été sacrément bien réussie, avec en plus des ajouts intéressants. Même Phantasy Star Online n’a pas fait mieux.

GRAPHISMES : 13/20
Je suis vraiment partagé(e) entre lui mettre une bonne note parce que c’est bien réalisé, ou lui en mettre une mauvaise parce que le design est sacrément fade (un peu comme la zigounette de Micke)… Y’a du travail derrière, c’est sûr, mais pourquoi s’être éloigné tant de Wario ? Pourquoi ? POURQUOI ?

MUSIQUES ET SONS : 15/20
La série a déjà connu mieux, c’est évident, mais on est très loin d’être face à un échec. J’ai beaucoup apprécié les divers musiques ponctuant le jeu, qui permettent d’approfondir encore plus l’univers « série télévisée » du jeu. Par contre, ce n’est pas Wario, et ça, c’est super con pour un jeu Wario.

DURÉE DE VIE : 14/20
Le jeu principal n’est pas très long en lui-même (comme souvent avec les jeux de plate-formes), mais les minis-jeux et autres objets à collectionner viennent augmenter la longévité. Encore faut-il accrocher, évidemment.

Note Finale : 13/20
Les jeux vidéo, c’est avant tout une histoire de « feeling ». On a toujours tendance à décortiquer un titre pour dire ce qui est bien et ce qui ne l’est pas, et pourquoi ça marche ou non. Wario Master of Disguise est un jeu plutôt réussi quand on le décortique : bien réalisé graphiquement, musiques entraînantes, maniabilité au poil… Tout les ingrédients sont là pour faire un bon jeu, et fondamentalement, Wario : Master of Disguise n’est pas un mauvais jeu. C’est juste un Wario vraiment moyen qui s’éloigne vraiment trop de ce qu’est un jeu de cette série. Et ça, c’est pas bien. Comme la zigounette de Micke.

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