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Sonic Chronicles : La Confrérie des Ténèbres

Le

par

Sonic, de nos jours, c’est devenu un peu n’importe quoi. Ce brave hérisson a commencé sa vie en sauvant des animaux que le méchant Dr. Robotnik avait robotisé. Ses jeux étaient simples mais addictifs, colorés, amusants ! Bien que la vitesse était un facteur important de la série, les niveaux étaient loin d’être des pistes toutes droites sans obstacles (ou presque) comme dans Sonic Rush ou The Secret of the Rings. Sonic était un vrai concurrent à Mario et il fut même considéré comme bien plus « cool » que son concurrent pendant un certain temps ! Mais hélas, toutes les bonnes choses ont une fin. Sonic se mis à sauver le président des Etats-Unis, à embrasser des princesses humaines et à nous pondre des opus Game Boy sans saveurs. C’est là où Bioware rentre en jeu; leur but : sauver la licence en faisant le mélange parfait entre les nouvelles crottes de la série, et les bons vieux titres de la Master System/Game Gear/MegaDrive (et Saturn dans un certain sens). Ont-ils réussi ? Question idiote, huhu !

ERK ! MAIS C’EST QUOI CA ?!







Ceci fut ma première impression du jeu. Enfin, presque. Une vidéo qui laisse perplexe se joue par exemple juste avant l’écran titre. La musique rock, plutôt mélodieuse mais pas extraordinaire, accompagne une série d’images défilant à toute allure sur les deux écrans. Le problème est que la majeur partie de ces images sont affichées en double, une sur chaque écran. En gros, on voit deux fois la même chose, en même temps. Ça n’a apparemment gêné personne, vu que je n’ai lu nulle part de critique de ce problème; personnellement, ça m’a immédiatement donné l’impression que le jeu serait un chouïa bâclé, et que cette vidéo était là juste pour dire qu’il fallait une vidéo.

Mais après tout, ce n’est rien d’autre que la pré-introduction, non ? Pas vrai ? Hein ? Hein ?…

Un peu anxieux, je démarre le jeu… Les bruitages des menus m’insultent directement les tympans. C’est indescriptible, tout simplement. Quand on clique sur une icône, une sorte de « bip » de 8 bits qui aurait été coupé à 2 millisecondes du début est joué. C’est comme… Comme une mélodie de quelques notes très rapide qui aurait été raccourcie à quelques minuscules nano secondes. Comme si la console hoquetait. C’est bien simple, la première fois où j’ai entendu ce bruitage, j’ai cru à un bug.

La vidéo d’introduction du jeu dans laquelle le hérisson et ses deux amis de presque toujours (soit Tails et Knuckles) détruisent le millième vaisseau Egg Carrier du démoniaque Dr.Eggman est plus que sympathique, et met indéniablement un petit sourire sur le visage des fans de l’ancien Sonic. La narration semi-BD, semi-dessin animé a déjà été vu et revu, mais colle parfaitement à la licence. Le jeu enchaîne ensuite avec une série de dialogues et de scènes qui, personnellement, m’ont excité au plus haut point. Il n’y a pas d’humain, pas de président, pas de princesse, pas de Los Angeles en snowboard… Juste de la verdure et des discussions sur le bon vieux temps, quand Robotnik capturait leurs amis animaux pour les transformer en robots. Comme ils le disent, tout ça, c’est du passé, et il faut désormais se tourner vers le présent. Eggman a arrêté de faire ses âneries, et voit désormais plus haut que ça. C’est que Bioware m’aurait presque fait accepté ça, les couillons…

Le jeu est magnifique. C’est un fait, c’est absolument parfait d’un point de vue artistique. Alors oui, la console n’est pas utilisée dans ses moindres retranchements. On n’a pas des milliards de polygones ou que sais-je encore. Mais il est indéniable que ce mélange de personnages en 3D et d’environnements dessinés à la main à son charme. Les lieux sont plus ou moins reconnaissables d’ailleurs; le premier endroit que l’on visite est le fameux Green Hill Zone, le premier niveau de Sonic 1. Alors que l’original était rempli de quadrillages sombres et de fleurs qui dansent, celui-là est vert pétant et plein de collines qui sentent bon la verdure. Les couleurs sont parfaitement bien choisis, il y a un sens du détail assez sidérant, on se sent vraiment à l’aise dans cet univers… Mais ce n’est pas le Green Hill Zone original. Néanmoins, ceci n’est absolument pas gênant vu que ce Green Hill-là fait Sonic. On se sent bien dans l’univers de Sonic, le vrai, celui où il sauvait la nature à toute vitesse. Et rien que pour ça, ce jeu mérite d’être acheté.




Malheureusement, mon premier avis sur le jeu ne cessait d’être prouvé encore et encore. Je ne sais pas si le jeu a vraiment été un peu bâclé, ou bien s’il s’agit uniquement d’un hasard, mais le fait est que Sonic Chronicles transpire le « on doit le finir, vite, vite, vite ! ». Il y a par exemple les bruitages de menus dont j’ai parlé tout à l’heure, et que l’on retrouvera tout le long du jeu (on s’y fait à force), mais il ne faut pas oublier la musique qui accompagne la récolte d’objets à la fin des combats ! Cette mélodie, de quelques notes seulement, est à se taper la tête contre un taureau en colère. Elle n’est pas spécialement moche (elle est même plutôt banale), on a juste l’impression qu’elle est bugguée elle aussi, avec ses deux dernières notes qui se répètent d’une façon très étrange.

Parlons-en des musiques justement ! Quel massacre ! Quelle horreur ! Il faut déjà savoir qu’il y en a deux types, de ces horreurs : celles qu’on entends sur les cartes, et celles qui sont jouées lors des combats. Pour ces dernières, ça va encore. On nous sert une sorte de rock-techno dans la plus pure lignée des Sonic récents assez sympa, sans plus. Disons qu’on est habitué maintenant. Par contre, les musiques des niveaux sont… Eeeerk ! Je pense qu’ils ont tenté de donner une touche « 8 bits » bien exagérée, histoire d’être sûr qu’on se dise bien « Ouah ! C’est comme les vieux Sonic ! ». Sauf que les vieux Sonic, j’y joue encore régulièrement, que ce soit ceux de la Master System/Game Gear ou ceux de la Mega Drive, et les musiques sont loin de ressembler à cette série de « bip bip » indigne d’un Game&Watch. Pour la partie « nostalgie », c’est complètement raté. Reste la partie « musique agréable à écouter », et même là (surtout là), c’est l’horreur. Ou presque.

On a le droit à des morceaux inédits et des remix; néanmoins, je ne me ferai pas l’affront de dire quels titres ils ont remixé (non, ils n’ont pas fait ça à cette merveilleuse musique de Sonic 3D ! Et non, la mélodie du boss final de Sonic 3 n’a pas pu être saccagée ainsi !), mais sachez juste que si vous n’êtes pas fan à 200%, vous aurez bien du mal à reconnaître, et c’est tant mieux pour vous. La majorité des joueurs n’entendent de toute façon qu’une série de « bip bip » la plupart du temps incohérent et limite inaudible. Il y a bien quelques passages agréables à l’oreille, ce serait mentir que de dire le contraire, mais quand même…

Les magnifiques cartes dessinées à la main ont aussi un petit problème (que Bioware aurait pu tout a fait corriger je pense). Imaginez par exemple un terrain tout plat, avec au milieu une grande tour. La scène est vue de 3/4, comme dans Sonic 3D ou un FF Tactics par exemple. La logique voudrait que l’on puisse passer derrière la tour; Sonic disparaitrait derrière ce mur, et ne serait bloqué que par sa base. Et bien, dans Sonic Chronicles, Sonic est souvent bloqué par la tour en elle-même, dans sa totalité !

Maintenant, imaginez qu’il y ait quelques anneaux à récolter tout en haut de ce bâtiment. Il faudrait de toute évidence devoir atteindre le sommet pour les récupérer, n’est-ce pas ? Et bien ce Sonic défi toutes les lois de la physique, et vous autorise à récupérer les anneaux en ne faisant que longer les contours de la tour. Mieux encore, les pieds du hérisson (ou tout autre personnage) dépasseront même un peu sur l’édifice, ce qui nous donne un héros qui a les pieds au sommet, mais qui est bien sur le sol. Magique non ?

PFOU ! J’AI EU PEUR !




Tout ce que je viens de dire, on s’en aperçoit très rapidement. Ce ne sont pas des petits machins qui énervent au fur et à mesure, ça frappe dès les premières secondes de jeu : Sonic Chronicles sent le bâclé ici et là. Et la fausse touche 8 bits qu’ils ont voulu donner au titre (que ce soit avec les musiques ou les bruitages des menus) est absolument abominable.

Mais on s’y fait. On s’accroche parce qu’on a quand même payé le jeu 40€ et quelques. Et on se surprend à s’amuser. Mais vraiment s’amuser. L’histoire, bien que simple, sait rester intéressante et nous donner envie d’aller de l’avant. Les idées de gameplay, le point primordial de tout jeu, sont variées et bien souvent très bien trouvées. Les combats sont ceux qui sont le mieux servis par ces idées évidemment. Les combos à réaliser et les coups ennemis à éviter en touchant l’écran tactile à des points précis, comme dans Ouendan/Elite Beat Agents, servent magnifiquement bien le jeu. Je lis partout qu’ils sont répétitifs. J’ai envie de dire que c’est nettement plus varié que les « je choisi mon attaque, et j’attends qu’elle se réalise » qu’on a habituellement. Au pire, on s’en lasse juste un peu plus vite que le système des Mario RPG.

Non, le truc horrible avec les combats, ce sont leur durée. Battre un pauvre petit ennemi prends entre cinq et dix minutes. Alors oui, on peut les éviter facilement (ils sont visibles sur la carte), mais il faut bien passer par là pour monter de niveau. Et on doit en enchaîner pour avoir le niveau requis. Le truc rigolo, c’est que les boss sont généralement TRES faciles, et les ennemis de bases super complexes. Je pense notamment à ces robots qui se réparent tout seuls à l’infini quand ils sont KO, ou ces bestioles qui reprennent de la vie à chaque tour. Raaaaah !!

Il ne faut néanmoins pas penser que les combats en sont pour autant mauvais. D’ailleurs, il ne faut surtout PAS penser que le jeu en lui-même est mauvais. Il a des défauts plus qu’évidents; ils transpirent même, et je ne peux m’empêcher de parler d’eux plutôt de ce qui est excellent, un peu comme tous les autres sites. Parce que Sonic Chronicles est génial. C’est sûrement le Sonic qui m’a le plus enjoué depuis Sonic Adventure 1 (entre temps, à part Sonic Heroes et Sonic Battle dans un certain sens…).




Les dialogues sont excellents. Tails, le candide de la bande, n’a pour une fois pas l’air stupide. Knuckles, toujours aussi rabougri, est plus attachant que jamais. Rouge n’a décidément pas sa langue dans sa poche, et c’est tant mieux ! Et que dire d’Eggman ? Ce jeu a réussi à me faire tomber amoureux de ce personnage ! Il s’agit ici du vrai Eggman, et pas de l’espèce de scientifique super méchant, intelligent et pas drôle qu’on nous sert depuis quelques années. Eggman est plus lui que jamais; il est hilarant, ment comme il respire et chacune de ses répliques font mouche, en tout cas pour moi.

Et que dire du scénario ? D’accord, il part dans certains clichés que je ne dévoilerai pas ici, mais les sujets sont traités d’une telle façon que ça ne fait pas niais. La première partie de l’histoire est tout simplement excellente, et rajoute et explique plein de faits déjà démarrés dans les anciens Sonic. La seconde partie du jeu est elle centrée autour d’idées toutes neuves qui, pour une fois, ne font pas tâches. En tout cas pas trop. Et le final ! Mon dieu, ce final est tout simplement énorme ! Je ne me suis pas autant exalté de joie devant une fin depuis… Pfou ! Depuis au moins… Eeeuh… Phantasy Star Portable et NiGHTS : Journey of Dreams ? Mouais, c’était y’a pas si longtemps… Mais avant ceux là, ça faisait bien depuis la Dreamcast, au moins. Au moins. A moins que ce ne fut la GameCube… Mais qu’importe ! La fin de Sonic Chronicles est tout simplement géniale, et nous promet de façon évidente une suite. Et je la veux cette suite, maintenant !

En fait, l’ambiance de façon générale FAIT Sonic. Ici, il n’y a pas d’humain (ou presque, mais on les oublie rapidement). Il n’y a que de la verdure ou des environnements métalliques (comme les Scrap Brain et autres Metropolis des Sonic à l’ancienne); même si le style graphique n’a rien à voir avec ce qu’on avait sur nos bonnes vieilles Sega, il n’en reste pas moins que c’est du Sonic pur et dur. Bioware a réussi à mettre à jour de façon magnifique cet univers aujourd’hui un peu rétro. D’accord, il n’y a pas de serpent qui explose en petites boules ou de palmier tout carré, mais ça n’empêche pas le jeu d’être un vrai de vrai Sonic. Et putain, comment c’est bon sa race !

EN BREF…


HISTOIRE : 16/20

L’histoire en elle-même est pas mal du tout, bien qu’un peu classique sur certains points, mais retrouver une ambiance si « véritable Sonic », avec des animaux, de la verdure et un méchant mais charismatique Dr.Robotnik… C’est tout simplement orgasmique.

MANIABILITE : 18/20
Je ne vois pas ce que je pourrais dire là-dessus… Ca réagit parfaitement, c’est rempli d’idées géniales (je dois être le seul à avoir choisi les réponses gentilles lors des dialogues avec Amy, pour bien m’entendre avec elle :3) même si c’est souvent du classique de chez Bioware. Mais ça marche, et c’est le principal. Le personnage semble juste un peu raide lors des premières secondes.

GRAPHISMES : 19/20
Rares sont les jeux qui atteignent un tel degré de perfection quant il s’agit de mélanger de la 2D et de la 3D. Les niveaux, entièrement dessinés à la main, sont de vrais oeuvres d’arts, et les écrans qui démarrent chacun des chapitres du jeu sont un vrai régal pour les yeux (sauf le premier… Erk !). Le jeu sait rester fluide et charmeur, que ce soit lors des scènes d’explorations ou des combats. Purée que c’est bon !

MUSIQUES et SONS : 05/20
Il faut bien comprendre ce 05 : je sous-note cette partie du jeu. Les musiques des niveaux sont certes bofs, mais savent rester en tête. Celles des combats sont elles assez bâteaux mais sympathiques. Les bruitages, eux, oscillent entre le « ARGH MES OREILLES ! » et le « AAAH LES BRUITS DES RESSORTS DE LA MEGA DRIVE !!!!!! :3 ». Pourquoi une note si basse ? C’est juste parce que je n’aime pas qu’on se foute de la gueule du client en nous servant des bruitages sous-8 bits pour nous donner une impression de « à l’ancienne ». Et ma Mega Drive et ma Game Gear sont là pour le prouver, qu’on se fiche de nous.

DURÉE DE VIE : 16/20
Le jeu en lui-même n’est pas très long, et a tendance à passer de « très facile » à « chaudasse sa race » en l’espace de quelques secondes. Le bon point est qu’il se recommence facilement, notamment à cause de son découpage en territoires distincts. On se plait à recommencer tel ou tel endroit, comme on recommencerait un niveau dans les bons vieux Sonic.

Note Finale : Hmmm… / 20
Je suis en face d’un gros dilemme face à la note générale de Sonic. Ce jeu est excellent, c’est un fait qu’on ne peut pas nier. Il réussit à mélanger les idées des nouveaux et les anciens épisodes avec brio en y ajoutant des petites choses qui ne trahissent pas la série. Sonic est vraiment Sonic, et pas un danseur de break dance qui ne sait rien faire d’autre que foncer tout droit sans sauter. Néanmoins, cet épisode du hérisson bleuté est bâclé. Ca se sent sur plusieurs points, que ce soit au niveau des bugs ou sur certains choix. Je reste persuadé que Bioware n’avait pas fini leur travail et qu’ils auraient avec plaisir retouché tout un tas de choses; ça, ça serait le Bioware que je connais. Et dans Sonic Chronicles, je vois un Bioware qui a fait de son mieux dans un temps imparti très court. Est-ce la faute à Sega qui les a pressé ? Ou alors est-ce que cette magnifique pomme rongée ici et là par des choix sonores douteux et des bugs non-corrigés est la version finale du jeu pour Bioware ? Si ils ont bien été pressé par le temps, je donnerais sans hésiter un 17 ou un 18 à ce Sonic. S’ils ne sont vraiment pas cassé les fesses pour un grand nombre de trucs, je me demande s’il mériterait beaucoup au-dessus de la moyenne. Mais connaissant Sega et connaissant Bioware, je pencherais plutôt pour le premier des deux… Et vous ?