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GoldenEye 007 Wii

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par

Les jeux à licence ne sont plus un gage de qualité depuis bien longtemps. Déjà à l’époque du premier GoldenEye 007 sur Nintendo 64, on n’était pas à l’abri de se retrouver avec une bouse. Et pourtant, ce jeu a démonté la tête à tout le monde, à tel point qu’il est encore considéré comme une référence aujourd’hui ! Il n’en fallait pas plus à Activision pour tenter de vendre un jeu estampillé « GoldenEye 007 » avant les fêtes de Noël 2010, histoire de gagner les trois ou quatre lingots d’or qu’il manquait au PDG de la firme pour caler son fauteuil en peau de baleine et à monture d’ivoire.

Lorsque l’on achète GoldenEye 007 Wii en espérant retrouver ce qui a fait la légende de GoldenEye 64, on passe obligatoirement par trois étapes. La première est celle où l’on insère le disque du jeu dans la Wii et où l’on se dit « Oh putain, GoldenEye de nos jours, c’est énorme !« . La seconde étape survient alors qu’on se tape les avertissements de sécurités sur la console, « Ouais mais non, ça peut pas être aussi génial, qu’à l’époque« . La troisième étape, la plus terrible et la plus cruelle, arrive à l’écran titre : « Putain c’est quoi ces conneries ?!« 

Lorsque la naïveté d’un homme est frappée par un coup de lance-roquette dans la tronche, c’est toujours un petit peu triste. GoldenEye 007 sur Wii n’a, à peu de chose près, absolument rien à voir avec son ancêtre sur Nintendo 64. Il n’a pas grand chose à voir avec James Bond non plus, en fait. Imaginons plutôt que GoldenEye, le film, soit sorti de nos jours. Eh bien ce GoldenEye 007 Wii en serait une adaptation plus ou moins libre avec quelques litres d’alcool dans le sang.

Histoire top secrète

Concrètement, on retrouve les bases du film : de vilains terroristes ont pris le contrôle d’un satellite capable de bombarder la terre d’impulsions électromagnétiques, détruisant tout système électronique et informatique dans un rayon assez large pour occuper le service après vente de Wanadoo pendant des siècles. On incarne alors James Bond, un agent secret anglais un peu bourrin et porté sur la boisson, qui doit s’infiltrer à lui tout seul dans les bases des méchants, dispersées un peu partout à travers le monde. Armé de son petit pistolet et de son Aïe-faune, il doit sauver le mooooonde !

On retrouve alors les lieux principaux du film : un barrage enneigé, la jungle, le mémorial, la station antenne-satellite, les prisons russes, le train… bref le parcours de base du touriste moyen. Il y a cependant de nouvelles étapes, modernité du jeu oblige. On se retrouvera donc également en boite de nuit ou sur un bateau de croisière à Dubaï, ces lieux étant plus hype et bling-bling que le cabaret moisi et l’hôtel de luxe du film originel.

Quant au développement de l’histoire à proprement parler, à quoi bon le décrire puisqu’il est quasiment impossible que vous n’ayez pas vu le film ou fait le jeu. Et si par hasard vous êtes de ceux là, ça serait pas bien malin de ma part de vous spoiler en vous annonçant que le grand méchant Janus, c’est en fait votre coéquipier Alec.

Gameplay

S’il y a bien un élément du gameplay de ce jeu qui ne change pas par rapport à son grand frère sur Nintendo 64, c’est qu’on a toujours affaire à un FPS. Si vous avez déjà joué à un Call of Duty sur Wii, vous ne serez presque pas dépaysé puisque le maniement est grosso merdo le même. On vise au pointeur, on tir ou change d’arme, on se baisse, on se relève, on envoie des grenades, etc. On peut également jouer à la manette GameCube ou au Classic Controler Pro, m’enfin on se prend pas un FPS sur Wii pour y jouer avec une manette classique.

Les menus sont blindés d’options de personnalisation des commandes, ce qui est loin d’être un luxe quand on voit à quel point la configuration de base est une horreur ! Ce qu’ils appellent configuration pour « débutant », j’appelle ça configuration pour « octogénaire épileptique qu’on ose pas bousculer ». Vous avez le temps d’aller pisser avant que votre personnage n’ait effectué un demi-tour. Mais une fois que tout a été configuré comme on le souhaite, le jeu répond très bien et est plus que jouable.

GoldenEye 007 Wii est découpé en chapitres, eux mêmes découpés en plusieurs niveaux, eux même blindés de checkpoint en cas de mort. Suivant la difficulté de jeu choisie, on doit remplir plus ou moins de sous missions, l’objectif principal étant de traverser le niveau en vie. Les sous-objectifs se résument souvent à prendre en photo une ou deux babioles sur un bureau ou détruire une caisse planquée dans un hangar.

Pirate un hélicoptère secret de l’armée russe ?
Il y a une application pour ça !

Suivant encore une fois son prédécesseur sur un point, le joueur a le choix entre se la jouer fine ou bourrin. Il est hautement recommandé d’être discret aussi longtemps que possible. Pour ça, on peut faire des prises de ninja dans le dos des gardes, leur percer une troisième oreille dans la tête avec une arme silencieuse ou se salir les genoux dans des conduits d’aérations qui crient « Entrée des Intrus ». Là où l’infiltration devient un brin ridicule, c’est quand on s’aperçoit que les cadavres des ennemis disparaissent à peine deux secondes après leur mort. On peut shooter un type au sniper au milieu d’un stade de foot que personne ne réagira dans les gradins.

Et pourtant, on finit toujours par se faire repérer à un moment ou à un autre, la faute à un pet de travers où à un vilain garde qui nous surprend de dos et nous tir un peu dessus avant d’appeler ses keupins. Si on s’en prend plein le nez, on se planque dix secondes et nos vies remontent comme par magie. Mais le mal est fait. Le mode bourrin se déclenche et une bonne cinquantaine de soldats ennemis débarquent, armés de mitrailleuses lourdes et revêtus de casques et de gilet pare-balles. C’est à se demander pourquoi ils n’habillaient pas les gardes de base avec ça. Dans ces phases là, c’est plus la peine d’utiliser son silencieux, il faut mitrailler tout ce qui apparait à l’écran sans se soucier de rien et on se retrouve alors devant un FPS bête et méchant qui n’apporte pas grand chose.


En effet, les actions possibles sont plutôt limitées. Quelques rares éléments du décor sont destructibles et nous permettent de nous débarrasser d’un groupe d’ennemi en une salve de tir, mais le reste du temps, on se croirait dans un shoot sur rail à l’ancienne, où il fallait se mettre à couvert pour recharger. En mode scénario, on ne dispose d’aucune grenade ! Le jeu se résume donc à mitrailler avec le premier truc qui nous vient dans les mains, toutes les armes se manipulant plus ou moins de la même manière.

Histoire que le joueur ne puisse pas se dire que le jeu est trop répétitif, les développeurs ont inclus pas mal de séquences scriptées, plus ou moins sympathique. On retrouve par exemple le niveau où Bond décide de changer la topographie d’une ville entière en se promenant dedans à bord d’un char d’assaut. Il y a également pas mal de séquence de QTE un brin discutables, notamment lorsqu’il s’agit de tuer un boss uniquement en enchainant des combinaisons de boutons. Autre moyen de briser la monotonie des niveaux, il y a de nombreux dialogues entre Bond et les autres personnages, amis comme ennemis. La mise en scène devient alors callofdutiesque puisqu’on nous montre des explosions pour le plaisir de voir une explosion et on se fait insulter par le méchant pour nous donner une raison de lui défoncer les dents personnellement. De là à dire que la mise en scène se rapproche de celles des films, non, faut pas pousser.

D’ailleurs, les développeurs se sont foirés sur plusieurs points, à savoir la destruction de tout ce qui faisait de James Bond quelqu’un d’autre que Rambo. Si le thème musical du film est repris, un élément hautement symbolique de la licence a disparu… La petite séquence où Bond apparait à travers le canon d’un pistolet (et où il tire complètement à côté sur 64) n’est plus là ! Après avoir écumé de rage pendant un petit moment, on se rend compte que d’autres éléments du gameplay ne sont pas présents, et ce pour des raisons inconnues et inexcusables. Point de gadget dans ce James Bond, si ce n’est le téléphone portable qui peut hacker un ou deux ordinateurs. La montre-laser, dont la séquence qui nous faisait nous arracher des cheveux sur 64 ne nous empêchait pas de la trouver trop classe, a disparu également ! Pas de stylo qui fait boum. Il n’y a même pas l’invinzibleuh Boris de toute manière.

Non content de zapper de nombreux éléments du film et de la licence James Bond, les développeurs sont aussi passés à côté de ce qui faisait en partie de GoldenEye 64, un mythe. La localisation des dégâts est quasiment absente. Tirer dans la tête tue d’un coup, mais une balle en plein cœur est aussi douloureuse qu’une balle dans le pied. Le tir secondaire des armes, quand il existe, est extrêmement limité. Et il est également impossible de tenir une arme dans chacune de nos mains. Là dessus, c’est vraiment du ratage.

Autre truc loupé, le décor n’est vivant que quand ça lui chante. On peut détruire certaines vitres, pas d’autres. On peut démonter des pots de fleurs, mais pas tous. Il y a même des murs qui peuvent s’effriter, voire s’écrouler à force de tirer dessus ! … mais seulement quelques uns et on ne sait même pas pourquoi. Tirer dans l’eau (ou plutôt dans l’huile) n’a aucun effet, pas plus qu’une explosion sur une bibliothèque.

Graphismes

La réalisation technique du jeu est à l’image de ce problème d’interactivité : en dent de scie. Certains décors sont franchement beaux, et pas que pour de la Wii. Lorsque l’on se dirige vers la station de contrôle du GoldenEye en pleine montagne ou quand on traverse la jungle, on en prend plein les mirettes grâce à des effets de lumière et de brouillard très bien utilisés. Il y a également le niveau de la discothèque qui impressionne grâce à l’utilisation de nombreux cache-misères très bien mis à contribution. Le coup du « les buissons, c’est les mêmes sprites que les nuages » est sur-utilisé dans cette séquence où tous les personnages qui se promènent dans le hall semblent être issus de la même famille (où de la même cuve de clonage), et pourtant, ça a de la gueule et ça permet d’afficher tout plein de monde ! En fouillant un peu, on se rend compte que pas mal de personnages sont en fait figés, tant qu’on ne braque pas vraiment la caméra sur eux, et d’autres sont en fait des images 2D, mais l’illusion est tellement bonne et permet d’afficher tellement de personnage que c’est un plus.

Malheureusement, il y a aussi des niveaux très moches ou à vomir. Le tutoriel est l’exemple parfait du truc à ne pas faire. Un niveau noir et blanc, sans aucune interaction possible, sans effet de lumière, de reflet, de destruction, etc. Et il y en a d’autres des comme ça, où la modélisation des décors est un hommage au cubisme que Picasso ne saurait renier.

L’exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire comme « premier » niveau d’un jeu.

Le level-design en lui même n’est pas des plus inspirés puisqu’il s’agit majoritairement d’un enchainement de couloirs. Le jeu est pourtant plus ouvert que les grosses productions FPS du moment puisqu’il nous arrivera parfois de pouvoir choisir plusieurs itinéraires. Rien d’extraordinaire par contre, il s’agit juste de choisir si l’on veut parcourir le niveau au sol, sur des échafaudages ou dans une caverne. Mais ces embranchements ont le mérite d’exister, même s’ils mènent tous aux mêmes endroits.

Concernant le détail qui a fait débat « Fallait-il garder Pierce Brosnan plutôt que prendre Daniel Craig pour incarner le Bond de ce jeu ?« , la réponse est : on s’en fout ! Il y a des problèmes plus graves ! Tous les autres personnages du jeu sont mooooooches ! Je ne sais pas s’ils sont basés sur de véritables acteurs (et je serais triste d’avoir leurs faciès), mais ils sont tous loupé ! Natalya s’en sort plutôt correctement, même si elle a le physique d’une ado américaine plutôt que celui d’une scientifique russe. Par contre, la tronche de Xenia… Et celle de Urumov… Une vraie galerie des horreurs. Heureusement, les animations des personnages sont plutôt correctes.


Dernier point important à signaler concernant la réalisation technique, le jeu souffre de ralentissements. A chaque nouvelle salle, chaque bruitage, chaque nouvelle arme sélectionnée, on a l’impression que la Wii nous implore de faire pause, le temps qu’elle trouve ce qu’on lui a demandé. Et le framerate, plutôt correct la majeure partie du temps, se casse la gueule au fond d’un ravin dès qu’une explosion vient accompagner l’arrivée d’une dizaine de soldat. Faut-il s’en prendre au jeu ou à la console dans ces moments là ?

Bande Sonore ET LES VOIX !

Vous avez déjà regardé les Chevaliers du Zodiaque ou, mieux encore, Ken le Survivant en français ? Si oui, vous voyez déjà probablement de quoi je veux parler ! Si la réponse est non, il faut que vous sachiez qu’il existe une très mince barrière entre « un doublage pourri » et « un doublage génialissime ». Les dialogues de GoldenEye 007 Wii sont naaaaaaaaazes ! Mais naaaaaaaazes ! Ils sont tellement à chier que j’en pleure de rire, rien qu’à écrire cette ligne. Et c’est exactement la réaction que j’ai eu tout au long du jeu : rire à chaque fois qu’un personnage ouvre la bouche. Je ne sais pas si c’est fait exprès, mais il n’y a aucun personnage pour rattraper les autres.

Pour notre plus grand plaisir, Activision a donc décidé de localiser intégralement le jeu en nous gratifiant d’une VF à toute épreuve. Déjà, Bond a une voix de robot monotone, sans aucune émotion et il enchaine les « captain obvious » à la vitesse d’un Horatio Caine sous stéroïde. Sa meilleure performance étant le grand final déchirant où il est obligé de tuer son ami Alec dans une séquence de gunfight absolument ridicule. Bond sort sans arrêt des « T’as toujours été un minable, Alec !« , « T’es mauvaiiiis, Alec !« , « C’est tout ce que tu peux faire Alec ? » alors qu’on poursuit le pauvre Alec plié en deux qui essaie de fuir en boitant, pendant qu’on lui fout des coups de fusil à pompe dans le dos à bout portant. On a aussi droit à la très jolie performance de Natalya dont l’absence d’accent russe renforce fortement le côté ado-idiote que son design suggère. En grande scientifique russe qu’elle est, elle est capable d’utiliser du vocabulaire technique très pointu, du style « ce machin, là-bas« .

« Ha désolé Madame Xenia, mais moi je ne bois mon whisky que dans une bouteille dont l’étiquette est rouge. »

Mais les meilleurs doublages sont sans conteste ceux des gardes qui parsèment le jeu ! Lorsque l’on est en mode infiltration, il arrive très souvent de se trouver à proximité de deux gardes qui discutent de tout et de rien. Certains laissent même entendre qu’ils sont à trois jours de la retraite et qu’ils ont hâte de dépenser tout leur argent, ignorant que Bond est prêt à les buter à n’importe quel moment, et que s’ils sont encore vivant c’est parce qu’ils me font bien marrer.

Le must du must reste les répliques que l’I.A. impose aux gardes. Partant d’une bonne idée et d’une volonté de bien faire, les gardes hurlent à leurs potes les informations dont ils disposent sur Bond. Il faut alors apprendre à écouter ce que disent les ennemis pour tirer profit de la situation. « JE L’AI EN VISUEL ! » « JE L’ENTENDS ! » « J’ENVOIE UN GRENAAAAADE !! » Ouais, ils sont pas bien malins ! Lorsqu’un garde crie « JE RECHARGE !« , c’est évidement le moment parfait pour sortir de notre cachette et le dézinguer. C’est limite s’il ne nous hurlait pas « je recharge, je suis donc particulièrement vulnérable pour quelques secondes et c’est le moment rêvé de m’abattre« . Il y a aussi des « COUVREZ-MOI, JE TENTE UNE APPROCHE SURPRISE !« . Je pense que j’ai pas besoin de développer le ridicule de la situation.

Certaines répliques sont dignes du premier Metal Gear Solid. Reprenons la situation précédente : deux gardes qui discutent. Si l’envie vous en prend d’exploser la tête d’un des personnages pendant leur échange verbal, le survivant va probablement sortir « Chuuuuuut ! J’ai entendu comme un bruit !« . Pas de « Oh mon Dieu, Dimitri s’est fait descendre !« , pas de « Tirs ennemis ! A couvert !« . Non, rien qu’un garde qui reproche à son pote ex-futur retraité de faire trop de bruit quand il meurt d’une balle de magnum dans la tête. Y a aussi le fait que les soldats en armures héritent d’une distorsion de leur voix absolument géniale qui leur donne des airs de grille-pain. « Je ne le vois pas maiiiiiiiiis… je l’entends ! » Et tout est comme ça ! Assurément le meilleur point du jeu.

« Ça, c’est pour ne pas avoir accepté mon whisky, il y a 6 niveaux de ça ! »

Pour le reste de la partie sonore, les musiques sont discrètes mais accompagnent bien l’action. Il y a peu de thème marquant et pas de reprise de l’épisode 64 (en tout cas, je ne crois pas). Les bruitages quant à eux, sont plutôt corrects même si il arrive que de mauvais sons viennent renforcer l’aspect comique des dialogues.

Multijoueur

Faut pas se le cacher, ce qui a fait les lettres de noblesses de GoldenEye 64, c’était son mode multijoueur, jusqu’à 4 en écran splitté, le tout dans des arènes bien fichues. Activision s’est même servi de ce point comme prétexte pour créer ce « remake » et l’affiche clairement dans les publicités ou au dos de la boite du jeu. Pourtant, ce mode multi, sans être mauvais, ne reprend absolument aucun des éléments qui rendaient l’épisode 64 si mémorable.

Partie en local
Si l’on a pas peur de subir d’affreux ralentissement, on peut toujours jouer jusqu’à 4 en écran splitté, mais pas plus. Aucune I.A. n’est disponible pour compléter nos équipes, contrairement à des jeux comme Perfect Dark 64. On choisit son personnage dans une longue liste de personnages jouables (dont l’immense majorité est constituée des gardes ennemis du mode solo) ainsi que l’arme que l’on voudra utiliser durant la partie. Oui, on ne ramasse plus les armes que l’on veut, on choisit son arme au début et voila. Vient ensuite la sélection de l’arène de combat qui sont toutes entièrement inédites, même si elles reprennent les noms des arènes originales de 64. Ainsi, le cultissime « The Facility » dont le titre à lui seul était un jeu de mot, perd tout son sens en devenant le nom d’une bête arène remplie de bureau et de serveurs informatiques.

Le mode multijoueur est plat et plutôt ennuyeux. Pas d’arme rigolote, juste des mitrailleuses et des mitrailleuses, accompagnées de grenades. Le premier qui trouve l’autre n’a qu’à viser et mettre quelques balles dans l’ennemi pour en finir avec lui. Pour remédier à ça, on retrouve des modes de jeux à objectifs où il ne suffit pas de tuer l’ennemi. « L’homme au pistolet d’or » est une sorte de « tenir la valise » où le joueur doit conserver le plus longtemps possible le fameux flingue doré qui tue d’une balle. Il y a un mode « GoldenEye » où un satellite se déplace dans le ciel et où il faut acquérir des terminaux de contrôle pour que le satellite se dirige vers la base ennemie plutôt que la nôtre. Il y a quelques autres modes sympathiques et originaux, mais rien de bien transcendant lorsque l’on ne peut jouer qu’à 4.

Le multi-local est donc clairement limité, et il faudra se tourner vers le online pour espérer trouver un brin d’amusement.


Online
Le mode online est plus complet que le mode local, mais souffre lui aussi de problèmes de ralentissement, plus important encore à cause du lag et des temps de latence entre certains joueurs. Ces lags se traduisent parfois en une double élimination de deux joueurs ! Je suis le joueur 1, je tue le joueur 2 mais je meurs tout de même quelques secondes après, tué par le joueur 2 parce que de son côté à lui, c’est lui qui m’avait tué le premier. Absolument insupportable.

Dans les rares occasions où le jeu ne rame pas, le taux d’image par seconde est tout de même fixé à 30fps, ce qui donne un effet saccadé aux mouvements et fini par faire mal aux yeux. Histoire d’achever nos rétines, les décors qui étaient franchement jolis en mode solo, sont vraiment à vomir en multi ! C’est fluorescent de partout, blindé d’aliasing et de scintillement ! Une véritable horreur !

On retrouve toutes les arènes et tous les modes de jeu sur le online et il est possible de jouer jusqu’à 8, cette fois. Par contre on ne peut plus choisir son personnage et un système d’expérience ainsi qu’un système de classe pour sélectionner ses armes font leur apparition dans une honteuse repompe sans âme des Classes et des Atouts de Call of Duty.

Bref, c’est un foirage total que ce mode multijoueur. Un comble quand on en fait son argument de vente principal.

Durée de vie

Si vous réussissez à accrocher au mode multi, déjà vous êtes fou, ensuite vous êtes probablement bon pour passer votre vie dessus. Mais vu que je doute que ce soit possible, la durée de vie vient surtout du mode solo qui se retrouve être finalement plus complet qu’on aurait pu le penser.


Le mode scénario est donc faisable en 5 modes de difficulté, le dernier étant « Classique GoldenEye ». Dans ce mode de jeu, la gestion de santé de notre personnage revient au système de jauge de santé et de bouclier qui a quasiment disparu de nos jours ! Vu qu’il n’y a aucun kit de santé de tout le jeu, il faut traverser les niveaux avec un montant donné de point de vie, chose pas évidente. Car oui, même si les gardes prêtent à sourire lorsqu’ils parlent, leur nombre et leur efficacité rendent le jeu plutôt difficile et il ne sera pas rare de mourir plusieurs fois à un même endroit dans les modes de difficulté supérieur.

Si au début les soldats ennemis meurent d’une ou deux balles et tirent comme Gilbert Montagné, ils vont très vite devenir plus coriaces et être capables de dégommer une puce sur le dos d’un chien à 500 mètres avec leurs joujoux. Et plus le mode de difficulté sera élevé, moins Bond aura de vie et plus tôt interviendront les soldats compétents.

Petit clin d’œil à l’épisode Nintendo 64, un mode chrono est à débloquer une fois que l’on finit le jeu pour la première fois. Pour cela, il faut compter entre 5 et 10 heures, tant certains niveaux paraissent très longs la première fois qu’on les parcoure. Mais quand on voit que le jeu nous met au défi de terminer en 19 minutes un niveau qu’on a parcouru en plus d’une heure, on se rend compte que ce mode chrono est au moins aussi difficile que celui qui permettait d’avoir des bonus rigolos (le mode DK !) même s’il n’apporte rien de plus qu’un challenge supplémentaire.

Salut, toi !

En bref…

Les développeurs de ce GoldenEye 007 Wii n’ont probablement pas réussi à faire de ce jeu l’expérience Bond ultime sur console, mais à défaut d’avoir devant nous un bon jeu, on obtient un excellent nanar dont le doublage français à lui seul vaut le coup d’oreille ! En se parodiant lui même, le jeu atténue la plus grande partie de ses défauts. Magique !


HISTOIRE : 12/20
Difficile de noter un scénario qui est en fait un prétexte à tuer plein de monde. Tout le monde connait déjà GoldenEye, les rebondissements et effets de surprises font donc un flop magistral, mais je ne vois pas trop comment il aurait pu en être autrement. Au moins, le scénario nous promène un peu partout et nous offre des séquences de jeu plus ou moins diverses.

GAMEPLAY : 14/20
Les commandes répondent bien et le jeu sait être tendu ou nerveux quand il le faut. Ca manque cruellement de détails et d’actions autres que « je vise, je tire, je tue », par contre. M’enfin tant que c’est jouable sans être frustrant, ça peut aller !

GRAPHISMES : 15/20
Hormis l’affreux mode multi et quelques niveaux du mode solo, il y a vraiment de superbes environnements dans ce jeu et plein de bonnes idées ! C’est à croire que sur une machine plus puissante et avec un peu plus de temps, les développeurs auraient pus faire un truc plus que correct !

BRUITAGES, MUSIQUES ET VOIX : 100/20
Les voix sont géniales. C’est indiscutable. Je crois que j’ai rarement autant rigolé devant un jeu, autre qu’un point & clic.

MULTIJOUEUR : 06/20
C’est pauvre, c’est moche, c’est rageant. Il n’y a vraiment pas grand chose de bien dans ce mode multi, et c’est vraiment dommage. Si le jeu avait su rester fluide en ligne, il aurait pus être intéressant.

DURÉE DE VIE : 13/20
Le mode solo n’est pas spécialement court, en tout cas pas plus que ce qu’on a l’habitude de voir de nos jours, surtout dans un FPS. Avec des chemins annexes, plusieurs modes de jeux et de difficulté, ainsi que des objectifs secondaires, ça vaut presque le coup de rejouer ! Le mode multi qui aurait pu multiplier par 1000 la durée de vie ne fait pas bien son boulot par contre.

Note Finale : 15/20
Rah, j’ai franchement passé un bon moment sur ce jeu ! Au début, il m’énervait, mais une fois qu’on a fait le deuil de GoldenEye 64 et qu’on a configuré la maniabilité à sa sauce, on s’amuse vraiment à dézinguer tout le monde en les écoutants sortir des âneries. C’est rigolo de voir comme le mode solo que personne n’attendait se trouve être une agréable surprise alors que le mode multi est une horrible déception. Car oui, si vous achetez ce jeu pour son mode multijoueur, vous faites clairement une erreur. Préférez-lui Call of Duty Black Ops, sans aucune hésitation. Mais si vous voulez un FPS solo bien rigolo sur Wii, faut pas hésiter !
Pis juste pour le plaisir parce qu’elle est quand même classe cette intro :


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Voir aussi :

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