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Fire Emblem : des origines nipponnes au succès international

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Nous sommes en 2015 (déjà !) et pour tout fan européen de l’univers Nintendo qui se respecte, Fire Emblem sonne comme une série désormais connue et reconnue, aux ventes confortables même auprès du grand public, et aux héros désormais célèbres comme Marth, Roy ou Ike, popularisés notamment par la série des Super Smash Bros.

Mais voilà, la série Fire Emblem a longtemps été une affaire purement japonaise ! Lancée en 1990, la saga ne sortira du Japon qu’en 2005, avec la parution internationale du 7ème épisode ! Alors, qu’avons-nous manqué durant tout ce temps ? Voilà l’occasion de refaire le point sur la saga de A à Z…

Pour nombre de joueurs européens et américains, le premier contact avec la série Fire Emblem se situe probablement en 2002, quand deux épéistes inconnus chez nous, Marth et Roy, apparaissent en personnage d’importance dans Super Smash Bros. Melee sur Gamecube. Qui sont-ils, alors ? La question mérite d’être posée. S’ils sont là, c’est que la série dont ils sont issus doit être importante, puisque Smash Bros. sert de vitrine reluisante aux meilleurs personnages de Nintendo. Qu’est-ce donc que Fire Emblem ? A partir de là, l’intérêt pour la saga s’avérera grandissant.

Pour une minorité de joueurs, en revanche, grâce à l’émulation balbutiante et à quelques traductions de fortune trainant sur un Internet très différent d’aujourd’hui, la série des Fire Emblem était déjà en partie connue, bien qu’aucun épisode ne soit sorti en dehors du Japon.

Et pour les japonais, la série développée par Intelligent Systems, feu le studio de développement R&D1 est un pilier des années 90, se déclinant non seulement en jeux vidéo, mais aussi en animés, mangas, figurines, cartes à collectionner et autres bidules divers. Preuve en est que la série a depuis longtemps dépassé le cadre du simple jeu vidéo. D’ailleurs, un autre dossier est consacré à tous les goodies Fire Emblem, si ça vous intéresse.

Mais concentrons-nous, justement, sur le support de base : le jeu vidéo. Puisqu’il nous manque, en Occident, la moitié de la série, reprenons tout depuis le début !

« D’après le célèbre jeu de rôle sur console »… Mais l’OAV est pourtant sortie en France 5 ans avant le premier jeu localisé chez nous… ! Il était quasiment impossible pour les petits français de jouer à ce jeu !

Ken le Survivant, Bulma et Marth sont dans un bateau, l’originalité des illustrateurs japonais tombe à l’eau : qui reste à bord ? L’OAV Fire Emblem, pardi !
Saint Seiya ! Oups, pardon, je me suis trompé !

Fire Emblem : Ankoku Ryû to Hikari no Tsurugi

  • Console : Famicom
  • Sortie japonaise : 20 avril 1990
  • Remake sur DS en 2009 : Fire Emblem : Shadow Dragon
  • Héros principal : Marth
  • Continent traversé : Akaneia

Le fondement de la saga se trouve ici, dans ce jeu paru le 20 avril 1990 au Japon sur Famicom, la NES japonaise. On pourrait traduire ce charabia par « Le dragon des ténèbres et l’épée de lumière », et c’est cet épisode qui pose les premières bases du scénario et des mécaniques de jeu.

Le continent au cœur de l’aventure ici est celui d’Akaneia, jadis menacé par le terrible dragon Medeus, un mal occis par le héros Anri au moyen de la légendaire épée pourfendeuse de dragon, Falchion, et du légendaire écu de feu, le fameux Fire Emblem. Quand Medeus refait surface, c’est au tour du prince Marth, descendant du héros Anri, de prendre les armes pour défendre son royaume d’Altéa. Chassé de son pays par le royaume rival de Doluna, il trouve refuge à Talis, d’où, à l’aide d’une fine équipe constituée au fur et à mesure, il se met en quête de la légendaire Falchion et du Fire Emblem, pour débarrasser à nouveau le monde du dragon, qui est bien sûr derrière tout ceci.

Les combats sont sommaires mais le terrain ressemble déjà à quelque chose !


Et déjà, tout est là. Le scénario s’articule sur deux plans : derrière les rivalités primaires et le conflit entre les peuples se trame un complot visant à déstabiliser tout le continent, complot mené par les forces du mal. Un modèle de narration qui accompagnera la série lors de quasiment tous les épisodes. Quant au système de jeu, il comporte déjà bien des aspects qu’on lui connait aujourd’hui : combat 1 contre 1 au tour par tour, déplacement sur un échiquier géant, différences entre les terrains rencontrés, morts définitives, recrutement d’alliés lors des combats, etc. Mais le tableau affichant les chances de réussir un combat et le nombre de PV que l’ennemi perdra n’est pas encore d’actualité, ce qui rend chaque mauvaise manœuvre potentiellement tragique pour la suite ! De même, le fameux triangle des armes n’est pas encore d’actualité, et le titre en lui-même montre une certaine austérité, notamment lors des combats. Mais qu’importe, la base est là, et ça ne va pas s’arrêter en si bon chemin ! Ce premier épisode subira un remake en 2009 sur DS, lequel s’est malheureusement révélé indigne du jeu qu’il était censé magnifier.

Fire Emblem Gaiden

  • Console : Famicom
  • Sortie japonaise : 14 mars 1992
  • Héros principaux : Alm et Cellica
  • Continent traversé : Barensia

Pourquoi Gaiden ? Parce que ce mot désigne généralement les épisodes spin-off d’une série, et c’est ce qu’est ce deuxième volet de la saga, sortie 2 ans après le premier opus. Il est d’ailleurs étonnant de constater qu’il constitue un peu ce que Zelda II est à la série Zelda, à savoir un épisode réellement à part, notamment en termes de mécanique de jeu.

Mais d’abord, un point rapide sur l’histoire. Nous voilà cette fois sur le continent de Barensia, où deux nations rivales se disputent le contrôle total, sous les yeux de Alm et Cellica, deux amis d’enfance qui vont progressivement prendre conscience de leur importance pour l’avenir du royaume, et leurs liens intimes avec celui-ci. L’aventure les mènera jusqu’à l’affrontement avec deux dieux, Mila et Doma, au terme duquel ils parviendront à réunifier le royaume en une seule contrée apaisée.


Rien à voir avec la choucroute du premier épisode, donc ! Où est le Fire Emblem qui donne son nom à la saga ? On s’en fiche ! La série taille direct en grand dans son propre univers pour ouvrir une nouvelle fenêtre totalement différente, et notamment au niveau du style de jeu. Certaines zones offrent des déplacements libres, comme dans un RPG classique ! Les allers-retours sur la carte sont permis, afin d’affronter de nouveaux des ennemis déjà battus et gagner ainsi plus d’expérience. De même, on suivra alternativement les deux héros jusqu’à leur réunification au milieu de l’aventure. Tous ces principes seront repris dans des opus ultérieurs (je pense notamment à The Sacred Stones sur GBA). En outre, les changements de classe offrent plusieurs possibilités, et quelques subtilités sur le champ de bataille font leur apparition (comme des encerclements d’ennemis, par exemple). Mais dans le fond, on retrouve de nombreux éléments du premier épisode, et notamment sa tristesse graphique lors des combats !

Cette image ne rend pas grâce au jeu, mais je n’ai que ça sous la main, désolé.

Fire Emblem : Monshô no Nazo

  • Console : Super Famicom
  • Sortie japonaise : 21 juillet 1994
  • Héros principal : Marth
  • Continent traversé : Akaneia

Si Gaiden faisait office de Zelda II pour la série, ce troisième épisode ferait davantage office de Super Metroid ! Il est en effet troublant de voir que le scénario de ce troisième opus, suite directe du premier épisode, reprend une trame scénaristique assez similaire, en forme de « retour de la vengeance ». Mais l’analogie s’arrête là : Marth obéit désormais au nouvel empereur d’Akaneia, le puissant Hardin. Lequel se met à attaquer subitement les royaumes voisins ! Marth rechausse son épée et son bouclier, et sera emmené à terme à vaincre à nouveau le dragon Medeus, décidément increvable, à l’origine de la soudaine corruption de l’empereur Hardin.

Et puisqu’on change de console, on change d’aspect graphique ! Les arrières-plans lors des batailles arrivent enfin et ne nous quitteront plus. L’ensemble est portée par une 2D de qualité, avec des utilisations inopinées du fameux Mode 7 pour différents zooms. Les informations affichées à l’écran gagnent en lisibilité, et le soutien entre personnages fait également son apparition.

Cerise sur le gâteau, la cartouche contenait non pas un, mais deux jeux ! Ce troisième volet était en effet accompagné d’un remake du premier épisode, curieusement allégé de plusieurs chapitres, mais permettant de faire le lien entre les deux histoires. Monshô no Nazo (à savoir, « le mystère de l’emblème ») fait donc office de tournant important dans la série : il consolide et modernise les attraits désormais classiques de la série.


De beaux arrières-plans mais toujours des coupes bananes années 90 : on ne peut pas tout avoir !

Fire Emblem : Seisen no Keifu

  • Console : Super Famicom
  • Sortie japonaise : 14 mai 1996
  • Héros principaux : Sigurd et Celice
  • Continent traversé : Jugdral

Installée sur un rythme de parution bisannuel, la série marque un nouveau gros coup avec ce quatrième épisode, dont le titre signifie « la Généalogie de la Guerre Sainte ». Vaste programme, puisque le nouveau continent de Jugdral voit les tourments de la guerre le plonger dans le chaos, un siècle après son découpage en 8 royaumes. Toujours au centre du problème de départ, ces alliances et pactes meurtriers vont vite plonger le continent dans la guerre totale. Au milieu de tout ceci, le prince Sigurd, parti sauver son amie Edin chez les voisins, se retrouvera malgré lui au cœur du conflit, impliquant, vous vous en doutez, des pouvoirs qui dépassent les hommes. Cette fois, c’est la secte maléfique Loptous qui tire les ficelles diaboliques de la haine et qui tente de prendre possession de tout le continent.

Avec cet épisode, la saga prend un nouveau visage, puisqu’on sera conduit non seulement à mener Sigurd à la bataille, mais également son fils, Celice : le conflit s’étend donc sur des années et marque durablement les terres et les esprits. Plus que jamais, Fire Emblem prend également son rôle de dénonciation des horreurs guerrières qu’on lui connait aujourd’hui.


Au rang des nouveautés, on notera principalement l’apparition des deux triangles des armes et des magies, devenant deux des piliers des mécaniques de jeu de la série. Les affrontements longs s’étendent sur des cartes immenses où se croisent plusieurs armées différentes, cherchant à posséder le plus de bastions possibles pour étendre leur influence. Des capacités de combat, idée reprise dans les épisodes Gamecube et Wii, font leur apparition. Mais l’atout majeur de cet épisode, c’est bien sûr la possibilité d’avoir des enfants d’une génération sur l’autre, héritant des capacités de leurs parents : de quoi créer des dizaines de possibilités afin d’obtenir un guerrier surpuissant. Bref, vous l’aurez compris, un épisode majeur de la série, ambitieux et novateur, qui aura marqué tous ceux qui y ont joué.

Les arrières-plans gagnent encore en richesse.

BS Fire Emblem Akaneia Senki

Une image floue pour tous nos lecteurs atteints de myopie. Spéciale dédicace !
  • Console : Satellaview
  • Sortie japonaise : 1997
  • Repris dans Fire Emblem : Shin Monshô no Nazo sur DS.
  • Héros principal : on sait pas trop
  • Continent traversé : Akaneia

Qu’est-ce que c’est que cet épisode bizarre ? Il s’agit en réalité d’une compilation de 4 mini-jeux Fire Emblem regroupés sous un seul titre signifiant « les Chroniques de la Guerre d’Akaneia », et parus épisodiquement sur le système Satellaview, dont vous connaissiez l’existence, à n’en pas douter ! Le Satellaview, ou BS-X (d’où le nom de cet épisode), était un système de modem satellite qui se branchait sous la Super Famicom, afin de lui ajouter des capacités de mémoire et de téléchargement de données ! Le futur du passé, en quelque sorte. Pour un encombrement modique (vraiment, cette extension sait se faire discrète).

Le système a tourné court en dépit de son degré technologique relativement avancé, laissant malgré tout le temps à quelques séries de venir faire un tour sur ce support, comme Fire Emblem. Ces quelques épisodes courts comportent seulement une carte chacun et sont construits avec le moteur de l’épisode 3. Quelques personnages de cet épisode font d’ailleurs une apparition. Mais l’histoire se déroule à Akaneia avant le tout premier épisode !

Finalement, ces jeux ont été très peu joués. Malgré tout, Nintendo a profité du remake du troisième épisode sur DS (voir plus bas) pour inclure ces quelques chapitres et les faire découvrir aux plus jeunes. Mais vu que ce remake DS est resté au Japon, en Occident, cette portion de la saga reste confidentielle !

Le Satellaview, discrète extension multipliant par deux le volume de la console.

Fire Emblem : Thracia 776

  • Console : Super Famicom
  • Sortie japonaise : 1er septembre 1999
  • Héros principal : Leaf
  • Continent traversé : Jugdral (uniquement la péninsule de Thracia)

Voilà bien un nouvel épisode atypique, même si, vous commencez à le sentir, chaque épisode est assez unique ! Il ne s’agit pas d’une suite directe de l’épisode 4, mais à nouveau d’un spin-off, prenant place dans le même univers mais restant focalisé sur les évènements se déroulant dans la péninsule de Thracia, en l’an 776 (d’où le nom étrange). L’histoire s’insère donc au milieu des faits relatés dans Seisen no Keifu, et on suit cette fois les pérégrinations de Leaf, jeune prince poursuivi par l’Empire, qui décide de se mêler à la guerre générale sévissant à Jugdral après la capture de ses amis d’enfance.

Cet épisode, le dernier de la Super Famicom, s’appuie logiquement sur toutes les améliorations de son prédécesseur, en ajoutant sa dose nécessaire de nouveautés. Parmi celles conservées ultérieurement, on retrouve le brouillard de guerre occultant la carte et pouvant être repoussé à l’aide de torches, ainsi que différents choix et embranchements narratifs, mais aussi la capacité de sauver une unité alliée en la portant. Dans le même ordre d’idée, la capture d’une unité ennemie (sorte de prise d’otage) était également à l’ordre du jour, ainsi qu’une jauge de fatigue empêchant les unités de prendre part à la mission suivante si elle tombe à zéro : deux idées qui ne seront pas reprises ultérieurement.


Avec tout ceci, Thracia 776 est souvent considéré comme l’épisode le plus difficile de toute la saga. Ce n’est pas forcément le plus marquant au niveau du scénario, mais ce sera celui qui tirera le mieux parti des capacités graphiques d’une Super Famicom en fin de vie et bientôt remplacée par la Nintendo 64.

Une Super Famicom poussée à bout, pour un résultat magnifique ! Même si, une fois encore, mes images ne sont pas au top.

Fire Emblem : Ankoku no Miko

  • Console : Nintendo 64
  • Sortie japonaise : jamais sorti

Voilà un épisode avorté dont on sait très peu de choses. Annoncé officiellement en 1998, il est annulé deux ans plus tard pour des raisons inconnues. Il semble que l’équipe ait finalement reporté son travail sur l’épisode suivant, Fire Emblem : Fūin no Tsurugi, sorti sur Game Boy Advance. On ne connait donc de ce potentiel épisode N64 aucune image ni aucun détail de scénario… Encore une fois, une analogie est possible avec Metroid, qui a vu son potentiel épisode N64 avorté en cours de route. Ceci n’apporte rien au dossier, mais j’aime bien parler de Metroid.

La Nintendo 64, la console des projets avortés.

Fire Emblem : Fūin no Tsurugi

  • Console : Game Boy Advance
  • Sortie japonaise : 29 mars 2002
  • Héros principal : Roy
  • Continent traversé : Elibe

Nous arrivons, avec ce véritable 6ème opus, en des territoires plus connus ! La Game Boy Advance prend le relais pour accueillir la saga avec cette aventure dont le titre signifie « L’épée scellée » et dont le héros n’est autre que ce cher Roy. Nous sommes donc désormais à Elibe, vaste continent ravagé autrefois par un conflit entre hommes et dragons. Roy, fils d’Eliwood, prend les armes pour défendre son royaume contre l’envahissant monarque de Bern. Bien entendu, vous aurez compris que derrière cet appétit de conquête se cache quelque chose de bien plus gros…

Rien de révolutionnaire avec cet épisode, si ce n’est qu’avec le passage à la GBA, l’univers général du jeu abandonne son character design un peu vieillot rappelant les Chevaliers du Zodiaque, pour se diriger vers une limitation de la taille des crinières des protagonistes, dans le style que l’on connait actuellement. Cet épisode voit certaines mécaniques de jeu abandonnées en vue de simplifier l’approche, sans faciliter pour autant l’aventure et la transformer en balade de santé. La campagne est longue, le convoi transportant votre matériel apparait, ainsi que la possibilité de suspendre sa partie, le soutien entre personnages est au cœur des préoccupations, les triangles des armes et des magies sont là… Un Fire Emblem qui préfigure une nouvelle époque plus moderne, en somme !


Ce sera bel et bien le dernier épisode à rester proscrit au Japon, puisque dès l’année suivante, Nintendo décide enfin de porter sa saga phare de jeu tactique sur les autres continents, près de 13 ans après le premier épisode ! Et pour en savoir davantage, direction ce fantastique test de Sia !


Images recyclées d’un test de 2011 : on est comme ça, sur NDM, on pense développement durable !

Fire Emblem : Rekka no Ken

  • Console : Game Boy Advance
  • Sortie japonaise : 25 avril 2003
  • Sortie américaine : 23 novembre 2003
  • Sortie européenne : 16 juillet 2004
  • Héros principaux : Eliwood, Lyn et Hector
  • Continent traversé : Elibe

Nous y sommes ! Premier épisode à franchir les frontières du Japon pour conquérir le monde, Fire Emblem : Rekka no Ken (« L’épée enflammée ») apparaîtra dans nos vertes contrées sous le sobre titre de Fire Emblem, tout simplement… Belle croix tracée sur les 6 précédents opus ! Cela dit, Nintendo a ainsi habilement évité le malaise qu’aurait pu ressentir le public en découvrant une nouvelle série par son septième épisode !

Cet épisode est la préquelle directe de l’épisode 6, puisqu’on suit cette fois Eliwood, le père de Roy, 20 ans avant les évènements de Fūin no Tsurugi, mais aussi Lyn et Hector, trois héros aux destins entrecroisés que l’on suivra au fil de l’aventure, laquelle mènera bien sûr vers un combat contre des forces démoniaques (un dragon, cette fois encore). Sur le plan narratif, cet épisode se démarque par l’apparition d’un stratège qui se réveille au côté de Lyn au début de l’aventure : c’est lui que vous incarnerez et que vous pourrez nommer à l’envi. On ne suit donc plus les évènements tel un fantôme omniscient, on est inclut dans l’aventure au sens strict.


BLAST ! Fine stratégie, bravo.

En tant que premier épisode pour le marché occidental, il s’ouvre donc par un large tutorial déguisé, afin de faire comprendre les bases de la série : ne pas attendre de révolution venant de cet épisode, donc, car ce n’est pas son rôle. Reprenant le même style graphique et les mêmes mécaniques que son prédécesseur, il n’a été qu’une extension de l’univers de Roy et Eliwood pour les japonais, mais une grande découverte pour les occidentaux ! D’ailleurs, le test de Ant-X00 en parlera mieux que moi !


Fire Emblem : The Sacred Stones / Fire Emblem : Seima no Kouseki

  • Console : Game Boy Advance
  • Sortie japonaise : 7 octobre 2004
  • Sortie américaine : 23 mai 2005
  • Sortie européenne : 4 novembre 2005
  • Héros principaux : Eirika et Ephraim
  • Continent traversé : Magvel

8ème épisode de la série, il ne sera que le second parvenu chez nous. Mais pour compenser, nous avons eu droit à une sortie simultanée avec l’épisode Gamecube, un peu à la façon de Metroid Fusion et Metroid Prime peu de temps avant. Oui, je parle encore de Metroid, et je vous zut. Ce nouveau Fire Emblem plante donc un nouveau décor encore une fois, le continent de Magvel, qui a jadis échappé à la destruction causée par le Roi-Démon, lequel fut stoppé de justesse par les hommes aidés des cinq pierres sacrées, qui scellèrent le mal à jamais. Des siècles plus tard, l’empire de Grado envahit sans raison le royaume de Resnais, dont les héritiers jumeaux Ephraim et Eirika vont tenter de comprendre ce qui se trame derrière cette guerre inopinée… Ils seront alors contraints d’empêcher à tout prix la destruction des pierres sacrées, afin d’empêcher le Roi-Démon de refaire surface…

Avec ce troisième et dernier épisode GBA, rien de bien nouveau sous le soleil, si ce ne sont quelques reprises des épisodes plus anciens, comme la possibilité de se déplacer sur la carte en vu de combattre à nouveau des hordes d’ennemis pour gagner de l’expérience. On notera en revanche un point scénaristique important, avec la possibilité en milieu de jeu de suivre Ephraim ou Eirika, ouvrant là deux chemins distincts et uniques, le temps de quelques chapitres.


Cet épisode a surtout été retenu comme étant trop court et trop facile (un mode Facile a d’ailleurs été ajouté pour la première fois !), probablement dû au fait que Intelligent Systems a souhaité ménager le public occidental peu habitué à la stratégie. Il n’en reste pas moins que l’histoire et les personnages, comme souvent dans Fire Emblem, sont très attachants !

Mais lisez donc le test fougueux de Akin pour en savoir plus : il suffit de cliquer par là !


Fire Emblem : Path of Radiance / Fire Emblem : Sōen no Kiseki

  • Console : GameCube
  • Sortie japonaise : 20 avril 2005
  • Sortie américaine : 17 octobre 2005
  • Sortie européenne : 4 novembre 2005
  • Héros principal : Ike
  • Continent traversé : Tellius

Grand tournant dans la série, puisque Path of Radiance marque la toute première incursion de la 3D dans la série, après le projet avorté sur N64. Nous sommes cette fois plongés au coeur de Tellius, vaste continent que se partagent les Beorc et les Laguz, deux races humaines bien distinctes qui se détestent : si les premiers sont des individus on ne peut plus classiques et combattent avec des armes, les seconds présentent la capacité de se transformer en animaux divers, pour combattre avec leurs crocs, leurs serres ou leurs griffes. Au milieu de tout ceci, Ike, jeune bretteur fougueux et arrogant appartenant au groupe des mercenaires de Greil, son père, se retrouve mêlé malgré lui à un conflit lié à l’invasion de Crimea par l’empire de Daein. Au cours de son périple, Ike sera amené à prendre le commandement des mercenaires, mais aussi à prendre part au conflit et à surmonter ses préjugés concernant les Laguz, afin d’unifier tout ce beau monde.

En plus de la classique critique de la guerre, cet épisode tire également à boulets rouges sur le racisme, illustré ici par cette haine viscérale entre Beorc et Laguz. Le jeu se targue également de jolies (mais trop courtes) cinématiques doublées, malgré une modélisation sur le terrain plus poussive. Les capacités spéciales des personnages refont leur apparition, et on notera aussi l’anecdotique fonction Bousculer, permettant de pousser une unité plus légère d’une case. Mais c’est surtout la gestion des Laguz qui marque la nouveauté la plus importante, puisque ces unités ne pourront combattre que sous forme animale. Pour l’atteindre, il faut attendre quelques tours qu’une jauge se remplisse : une fois pleine, le Laguz auparavant faiblard devient mortel. Mais pour quelques temps seulement, le temps que sa jauge ne se vide entièrement, le rendant à sa forme humaine… jusqu’à la prochaine fois ! Il faudra donc patiemment déplacer ses unités pour profiter des phases animales puissantes, sans exposer les unités lors de leur phase humaine sans défense.

En Europe, 2005 aura donc été l’année Fire Emblem, avec la sortie simultanée de The Sacred Stones et de Path of Radiance. Si le premier était sympathique, le second a en revanche marqué les esprits et s’est tout de suite imposé comme un incontournable de la GameCube. D’ailleurs, je l’ai montré admirablement dans mon test de 2007 ! Une superbe lecture qui ne parle pas de Metroid !


Fire Emblem : Radiant Dawn / Fire Emblem : Akatsuki no Megami

  • Console : Wii
  • Sortie japonaise : 22 février 2007
  • Sortie américaine : 5 novembre 2007
  • Sortie européenne : 14 mars 2008
  • Héros principaux : Micaiah, Sothe, Ike
  • Continent traversé : Tellius

Dixième épisode, changement de support, mais suite on ne peut plus directe ! Cette nouvelle aventure sur Wii nous plonge 3 ans après les évènements de Path of Radiance, qui s’est soldé par l’échec de Daein et la mort du terrible Ashnard, à l’origine du précédent conflit. Désormais, c’est l’empire de Begnion, sorti victorieux de la guerre en partie grâce à Ike, qui occupe le territoire de Daein et affame la population. Mais la résistance s’organise : Micaiah et Sothe, deux enfants des rues, mènent la Brigade de l’Aube, qui tente de redonner espoir au peuple de Daein. Malheureusement, leurs agissements vont, une fois encore, déclencher des évènements ramenant la guerre à Tellius…

Ce n’est pas une simple suite que livre ici cet opus, c’est un approfondissement et une deuxième partie nécessaire, qui s’inscrit parfaitement dans la continuité du précédent. Les révélations sont nombreuses à la fin du jeu, et les deux jeux ne sont finalement qu’un même diptyque. Ce sentiment est d’autant plus fort que les rôles sont désormais inversées : les ennemis d’hier sont les alliés d’aujourd’hui, ce qui appuie aussi le message du jeu selon lequel il n’y a pas réellement de peuple bon ou mauvais, mais juste des intérêts différents poussant à faire n’importe quoi. Sur le plan général, Radiant Dawn est une sorte de Path of Radiance en mieux sur de nombreux points : graphismes léchés, cinématiques nombreuses et bavardes (parfois trop), retrouvailles avec les amis et ennemis du précédent opus, introduction d’une nouvelle race de Laguz considérée comme disparue, etc. Seuls les soutiens ont été revus à la baisse, ce qui fait perdre un peu de profondeur aux personnages.

Malgré tout, à défaut d’être une révolution, ce deuxième volet referme avec brio la parenthèse Tellius et console de salon 3D, avant le retour jusqu’à présent de la série sur console portable ! Si vous n’en avez toujours pas marre de me lire, vous pouvez toujours aller consulter mon test de cet épisode Wii !


Fire Emblem : Shadow Dragon

  • Console : Nintendo DS
  • Sortie japonaise : 7 août 2008
  • Sortie américaine : 16 février 2009
  • Sortie européenne : 5 décembre 2008
  • Héros principal : Marth
  • Continent traversé : Akaneia

Vrai opus ou non ? La question se pose, car le jeu est intégralement un remake du tout premier épisode de 1990, revu au goût du jour. Un peu comme Metroid : Zero Mission… N’est-ce pas ? 😀 Pour l’arrivée en occident, le sous-titre a été traduit en Shadow Dragon, ce qui désigne, vous vous en doutez, le Dragon Medeus, l’ennemi originel de la série.

Voilà peut-être le premier faux pas de la série, après presque 20 ans d’existence, car ce remake a été décrié non seulement pour son survol des personnages, ses ajouts et retraits loin d’être indispensables, ou encore ses graphismes plutôt laids, les artworks et les sprites 2D laissant place à de la modélisation 3D loin d’être réussie. Pour le reste, on garde les règles établies tout au long de la saga, en s’appuyant préférentiellement sur les épisodes 2D (GBA et SNES) pour l’aspect général.

Dommage que le premier épisode de la saga, fondateur et inconnu en occident, se voit affubler de ce remake bancal… Ant-X00 vous explique d’ailleurs le pourquoi du comment juste ici ! Mais la série ne s’arrête pas là !


Fire Emblem : Shin Monshô no Nazo

  • Console : Nintendo DS
  • Sortie japonaise : 15 juillet 2010
  • Héros principal : Marth
  • Continent traversé : Akaneia

Et revoilà un épisode inconnu en Europe et aux États-Unis ! Et c’est encore un remake ! Un remake du troisième opus, cette fois, Monshô no Nazo, d’où le « Shin » dans le titre, signalant la nouveauté de cette version. Il s’agit donc de la suite directe des aventures de Marth contées dans le premier épisode, et je ne vais pas en reparler, vous n’avez qu’à relire le début du dossier !

Ce deuxième remake forme bien un nouveau diptyque sur DS permettant de faire connaitre l’histoire de Marth à ceux qui ne la connaissent pas. Pour peu qu’ils soient japonais, sinon, il en manque la moitié… Pourquoi n’est-il pas sorti du Japon ? Peut-être à cause du bide de Shadow Dragon, justement. Mais rien n’est sûr ! Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que le jeu apporte deux ou trois nouvelles choses, comme la création d’un véritable guerrier à notre image, se battant sur le terrain : on pousse donc le cran de l’implication du joueur un peu plus loin qu’avec le stratège de Fire Emblem 7.


Il est regrettable que cet épisode n’ait jamais vu le jour chez nous, car avec une difficulté adaptable à tous, une option annulant la mort définitive des unités (hérésie, mais éventuellement une bonne idée pour convaincre les plus réticents) et des graphismes moins moches que son prédécesseur, il avait les cartes en main pour réussir là où Shadow Dragon avait échoué. Cela dit, yumil n’a pas résisté et s’est plongé dans l’aventure grâce à une traduction amateur : il vous livre son avis à travers ce test !


Fire Emblem : Awakening / Fire Emblem : Kakusei

  • Console : Nintendo 3DS
  • Sortie japonaise : 19 avril 2012
  • Sortie américaine : 4 avril 2013
  • Sortie européenne : 19 avril 2013
  • Héros principal : Chrom
  • Continent traversé : Akaneia

Nous y sommes ! Awakening est le dernier épisode en date de la série, et, par chance, l’un des meilleurs ! De retour sur le continent d’Akaneia, des siècles après les exploits de Marth, nous suivons Chrom, jeune prince bien décidé à croiser le fer pour défendre son royaume contre les agissements étranges de Plegia, la contrée voisine. Et voilà qu’en chemin, il croise un mystérieux épéiste masqué qui prétend être le légendaire Marth ! Qu’est-ce que c’est que ce bazar ?

Un épisode 3D sur console portable, voilà qui tranche dans le gras ! Porté par une réalisation époustouflante digne des opus GC et Wii (voire supérieure), le système de jeu reprend les meilleurs éléments de ces 20 dernières années pour en faire un concentré efficace. Le soutien est ainsi des plus importants, puisqu’il pourra se traduire, si les relations amicales sont fortes entre deux personnages, par un mariage et même une descendance héritant des caractéristiques des deux parents ! On retrouve donc ici un concept introduit dans Fire Emblem 4. Le jeu ne oublie pas d’innover pour autant, en introduisant également le groupement de deux unités, entrainant de fait des combats doubles. On trouve également le mode empêchant la mort définitive, ainsi que la création d’un personnage à notre image au début du jeu, deux innovations récupérées du remake précédent.

Pour toutes ces raisons, et bien d’autres encore, le jeu a été un franc succès critique et commercial : 1,5 millions d’exemplaires vendus dans le monde, ce qui en fait l’épisode le plus vendu de la série ! Selon Iwata, ce succès a même sauvé toute la saga, puisque Nintendo envisageait d’y mettre un terme en cas d’échec… Du coup, Awakening est rapidement passé à la postérité, puisque les versions 3DS et Wii U de Super Smash Bros. lui ont réservé le meilleur accueil, incluant 2 personnages et une arène. La consécration ! Pour tout savoir sur cet épisode, vous filez tout de suite lire le test de Rafou, ou c’est la fessée générale !


Et maintenant ?

Maintenant, je vais aller reposer mes doigts meurtris, et je vous informe que ce dossier sera complété (si on y pense) dans le futur, au gré des nouvelles sorties ! Nul doute que la saga perdurera encore longtemps : un nouvel opus sur 3DS est d’ores et déjà annoncé pour 2015 ! Et l’ambiance semble légèrement nouvelle par rapport aux épisodes précédents, mêlant samouraïs et chevaliers, mais restant proche du style de Awakening ! Nouveau succès au rendez-vous ? Les fans sont déjà partagés sur l’évolution potentielle de l’univers ! A suivre !


A suivre également : le dossier Shin Megami Tensei X Fire Emblem ! Vous l’aviez oublié, celui-là ! Hé bien, moi aussi, à vrai dire… Annoncé en 2013 pour la Wii U dans un Nintendo Direct, le cross-over improbable entre les deux séries se laisse toujours désirer… Les deux sagas ont en commun d’être restées confinées au Japon durant de nombreuses années, malgré une richesse manifeste de leurs univers respectifs. En revanche, les Megami Tensei tirent plus sur la science-fiction dans un monde moderne, et font l’impasse sur la tactique pour rester des RPG plus traditionnels. Qu’adviendra-t-il de cet épisode mystère ? Peut-être un destin à la Sadness sur Wii, un report ou un changement de console, voire une sortie surprise cette année ! Tout est possible !


Pour terminer, j’encourage tout le monde à jouer à cette série, tant elle est riche et tant chaque épisode parvient à être à la fois classique et innovant : chacun contient l’essence de Fire Emblem, tout en restant unique et en développant son propre univers. Et pour ça, cette série méritait bien un hommage digne de ce nom !

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